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Cédratier
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Produisant le cédrat, son fruit, le cédratier (Citrus medica) est l'ancêtre du citron. Cet arbuste de climat chaud se cultive surtout en région méditerranéenne. Ses usages culinaires et médicinaux sont nombreux et reconnus.
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Cédratier
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Plantation
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| AVRIL | MAI | JUIN |
| JUILLET | AOÛT | SEPT. |
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Floraison
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Récolte
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Taille
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Le cédratier Citrus medica est un petit arbre à croissance lente pouvant dépasser 4 m de hauteur avec des branches rigides et des brindilles, et des épines à l'aisselle des feuilles. Les feuilles persistantes sont coriaces, longues d'une vingtaine de centimètres, parfumées avec une odeur de citron un peu âcre, de forme ovale lancéolée ou elliptique.
Les bourgeons floraux sont grands, blancs ou violacés. Les fleurs parfumées ont 4 à 5 pétales, rosâtres ou violacés, avec 30 à 60 étamines. Le fruit est parfumé, oblong ou ovale, et est très variable en forme (polymorphique), y compris sur une même branche. La peau, initialement verte, devient jaune-orangée en murissant. Elle est généralement rugueuse, bosselée et très épaisse. La chair du cédrat, le fruit-agrume long de 10 à 20 cm, est jaune pâle ou verdâtre, divisée jusqu'à 14 ou 15 segments, fermes, pas très juteux, acides ou sucrés, qui contiennent de nombreuses graines.
En culture, deux groupes de cultivars se distinguent :
Bon à savoir : une variété, appelée la 'Main de Bouddha' (Citrus medica var. Sarcodactylis), est très décorative et plus parfumée que les autres.
Cédratier (Citrus medica)
Etrog (Citrus medica var. Etrog)
Sreejithk2000/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
La zone méditerranéenne est le meilleur choix, car le cédratier ne supporte guère le gel, il peut souffrir dès les premières gelées, même temporaires, à -3 °C ! Le cédratier est encore plus sensible au gel que le citronnier, légèrement moins rustique, il ne supporte quasiment pas la moindre gelée.
Exposez-le au soleil, la moindre ombre est fortement déconseillée.
Globalement, les sols où Citrus medica est cultivé varient considérablement, mais le sol doit être de type sableux, riche en nutriments, bien aéré et ne retenant pas l'eau (sol drainant obligatoire).
La plantation en pleine terre s'effectue au printemps.
Creusez un trou de dimension confortable pour placer la motte complète du cédratier. Comblez le trou en ajoutant un terreau spécifique à agrumes, en dépassant à peine le niveau des racines supérieures.
La culture en grand pot n'est pas recommandée pour cette espèce botanique de 4 m de haut, sauf si le climat l'impose pour protéger le cédratier du gel.
Si vous optez pour cette culture, un pot drainant de très grande dimension est indispensable, le transfert étant délicat (surtout si les dimensions sont devenues imposantes). Il faut donc considérer le pot comme un emplacement définitif. Prévoyez au moins 1 m de côté et autant en profondeur. Utilisez un substrat sablonneux, comme pour la plantation en pleine terre.
Wendy Cutler/CC BY-SA 2.0/Flickr
Gardez en mémoire que les agrumes sont originaires d'environnements tropicaux et subtropicaux. Il faut arroser régulièrement, quoique moins pendant les mois froids. Ces arbres n'aiment pas l'eau stagnante. En été, attendez juste que le substrat soit sec à 3-5 cm de profondeur pour arroser à nouveau. En hiver, laissez le substrat s'assécher à 20 cm de profondeur avant tout nouvel arrosage.
Conseil : n'utilisez que de l'eau de pluie pour les arrosages car les arbres produisant des agrumes sont souvent sensibles au chlore ou aux chloramines des eaux du robinet.
Fertilisez seulement trois fois par an, avec un engrais enrichi en azote N à la reprise de croissance (généralement en mars), à la floraison (vers juin) puis à la fructification (en automne). Pour ce dernier apport annuel d'engrais, un engrais enrichi en phosphore P et potassium K est utile pour les fruits.
Note : dans les vergers « Etrog », les producteurs israéliens prennent soin de prendre toutes les précautions pour protéger les fruits, égalisant la branche de fructification et les parages, éliminant toutes les brindilles qui pourraient toucher le fruit. Pour éviter de déplacer le matériel d'irrigation à travers les bosquets, les arbres sont arrosés manuellement et fréquemment pulvérisés pour éliminer les insectes ravageurs.
Lors d'une culture en grand conteneur, n'attendez pas le moindre gel pour hiverner le cédratier, rentrez-le en serre tempérée (16-20 °C) dès que les températures nocturnes baissent en deçà de 10 °C.
Si le pot est de suffisamment grandes dimensions, aucun rempotage ni surfaçage n'est nécessaire. En cas contraire, avec un conteneur trop étroit avec les années, il faudra peut-être en passer par un transfert dans un conteneur plus grand, nécessitant éventuellement de casser le conteneur initial pour récupérer l'arbre… L'opération est très délicate selon les dimensions de l'arbre.
Comme de nombreux arbres produisant des fruits, la taille des branches ne débute qu'après quelques années de croissance, après 3 ans au moins. La croissance est lente, il faut laisser le temps au cédratier de bien s'implanter.
Le producteur doit tailler les branches pendantes basses afin que le poids des fruits ne permette pas un contact avec le sol. Les fruits du cédratier étant très sensibles au contact avec l'humidité, ils ne doivent jamais toucher le sol : l'élagage des branches basses, qui ploient sous le poids des fruits, évite à l'arbre de s'épuiser inutilement avec une production de cédrats qui ne seront jamais consommables. Idéalement, élaguez en fin d'automne pour les branches dont on a constaté que le poids des fruits les font ployer excessivement.
Comme pour le citronnier, attention aux cochenilles et à l'acarien des bourgeons.
Ce dernier provoque la chute des cédrats ou les déforme :
Les cédratiers commencent à porter après 3 ans, atteignent un pic de production vers 15 ans d'âge, pour mourir à environ 25 ans.
La récolte manuelle des fruits se fait quand la peau devient jaune. Attention aux épines à la base des feuilles… lors de la cueillette.
Contrairement à d’autres fruits, le cédrat ne se conserve pas séché, et même en congélation, le fruit perd de nombreuses qualités. Le cédrat se conserve mal frais, même en étant cueilli vert-jaunâtre.
Pour une conservation longue, coupez des fruits verts en deux, puis placez-les dans un tonneau fermé hermétiquement (ou tonnelet selon le volume) remplis … d'eau de mer (ou salée à une concentration équivalente, environ 35 g de sel par litre d'eau). L'eau doit rester propre et nécessite un renouvellement régulier (plusieurs facteurs interviennent pour la périodicité, mais une fois par semaine est envisageable) jusqu'à la fermentation des fruits. À ce stade, ajoutez environ encore 10 à 15 g de sel par litre d'eau dans le tonneau puis laissez ainsi jusqu'à consommation. Autant dire que ce mode de conservation est peu à la portée d'un particulier.
Vinayaraj/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Comme pour le citronnier, la multiplication peut s'effectuer par semis de graines.
Le bouturage est aussi une excellente solution. Les cédratiers sont cultivés facilement à partir de boutures prélevées sur des branches de 2 à 4 ans et rapidement enfouies profondément dans le sol sans défoliation. Arrosez abondamment au repiquage des boutures dans un sol sablonneux.
La méthode de la greffe n'est pas recommandée pour conserver les qualités de cette espèce botanique (le fruit s'atrophie et perd de ses qualités organoleptiques). De plus, le cédratier tend à envahir le porte-greffe…
Bon à savoir : l'etrog, pour être acceptable dans un usage rituel, ne doit pas être issu d'une greffe !
La partie la plus importante du cédrat, le fruit-agrume du cédratier, est la peau : cette partie a une importance commerciale internationale, tant pour ses usages culinaires que médicinaux.
Mais il existe encore bien d'autres usages du cédrat :
Même si l'origine exacte du cédratier reste inconnue, des graines ont été trouvées dans les fouilles mésopotamiennes datant de 4 000 ans avant J.-C.
Environ 300 ans avant J.-C., le philosophe grec Théophraste qualifie le cédratier de « Pomme persique », et il l'a ensuite appelé « Pomme-Citron ». Les armées d'Alexandre le Grand sont considérées comme ayant porté le cédratier en région méditerranéenne environ 280-300 ans avant J.-C. Des colonies grecques ont commencé à cultiver le cédratier en Palestine environ 200 ans avant J.-C.
Le médecin, pharmacologue et botaniste grec Pedianus Dioscoride mentionne le cédratier dans le 1er siècle après J.-C. et Pline l'Ancien nomme le cédratier sous le nom « Malus medica » en l'an 177. Le fruit a été importé en Grèce à partir de la Perse (aujourd'hui l'Iran).
Une pièce de monnaie juive frappée en 136 avant J.-C. portait une représentation du Cédrat sur un côté. Un écrivain chinois, en l'an 300, relate un « don de 40 boisseaux chinois des Cédratiers de Ta-ch'in » en l'an 284, pour lequel Ta-ch'in signifie l'Empire romain. Le cédrat était un aliment de base, une nourriture commerciale à Rome en l'an 301. Il y a des arbres sauvages de Citrus medica dans plusieurs collines du nord de l'Inde. En l'an 1003, le cédratier a été couramment cultivé à Salerne et des fruits (appelés « Poma Cedrina ») ont été présentés comme un signe de gratitude aux seigneurs. Pendant des siècles, cette région italienne a fourni les cédrats aux Juifs en Italie, France et Allemagne pour leur Fête des Tabernacles (Souccot). Moïse avait utilisé le cône du cèdre, Hadar (« Kedros » en grec), et quand il est tombé en disgrâce, il a été remplacé par le cédrat.
Les Grecs de Palestine appellent ce dernier « Kedromelon » (le « Cedar »). « Kedros » a été latinisé en « Cedrus » et cela a évolué pour aboutir à « Cédrat ». Pendant de nombreuses années, la plupart des espèces d'agrumes ont été identifiées comme des variétés botaniques de Citrus medica.
Les Espagnols ont probablement introduit le cédratier, avec d'autres espèces d'agrumes, à St Augustine en Floride, mais il n'a survécu que dans les serres. Aujourd'hui, le cédratier n'est cultivé dans le sud de la Floride qu'occasionnellement comme une curiosité. Les cédratiers ne sont pas rares dans certaines îles du Pacifique, mais sont rares dans les Philippines.
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