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Plantation
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Floraison
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Récolte
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Taille
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Citrus vient du latin et désigne à l'époque romaine le cédratier (Citrus medica) dont il dérive par croisement. Ce mot a donné le mot citron en français. Limon ou limonier vient de « leimoun » qui évoque l'ensemble des agrumes en langue persane.
Le citronnier (Citrus limon) possède une silhouette irrégulière et touffue de 6 m de haut, un feuillage persistant luisant, plus grand et large que celui de l'oranger (6 à 11 cm de long), et de teinte plus claire. Le pétiole du citronnier est parfois ailé (aplati). Les feuilles portent des glandes à huiles essentielles comme chez tous les membres de la famille des Rutacées. Les rameaux sont plus ou moins épineux et la floraison blanche ou rosâtre très odorante. Il est normal qu'une grande quantité de fleurs tombent au moment de la nouaison. Seules 1 % des fleurs fructifient ! Les fruits de forme oblongue ou sphérique, dotés d'un sommet en forme de mamelon, sont des baies d'un point de vue botanique, à peau généralement épaisse, jaune ou verte, recelant des glandes d'huiles essentielles qui donnent le zeste. La formation du fruit nécessite presque une année. Sa taille varie selon les variétés, de 5 à 12 cm de diamètre et de 8 à 20 cm de long.
Le citronnier a la particularité de fructifier plusieurs fois dans l'année notamment chez les variétés « des quatre 4 saisons ». Leur présence sur les étals varie cependant selon les variétés.
Le citron d'hiver ou 'Primofiore' s'y trouve en novembre, le 'Limoni' de décembre à mai, le 'Verdeli' de mai à septembre (fruits peu juteux et moins parfumés) et le 'Bianchetti' toute l'année.
Parmi les variétés cultivées chez le particulier, Citrus limon 'Meyer' est considéré comme le plus rustique, tolérant jusqu'à -5 °C voire jusqu'à -9 °C quand il pousse sur ses propres racines. Les autres citronniers ne supportent que de très brèves gelées jusqu'à -6 °C.
Il est extrêmement compliqué de différencier les cultivars voire les espèces entre elles du fait de la grande facilité d'hybridation que possèdent les agrumes.
Bon à savoir : la lime ou citron vert appartient à une autre espèce, Citrus aurantifolia, mieux adapté au climat tropical et intertropical. Le citron caviar, Microcitrus australasica, devient un agrume tendance en cuisine avec ses fruits allongés à vésicules rondes qui éclatent en bouche. Ses branches fines et fragiles aux minuscules épines portent de petites feuilles vert sombre.
Les trois quarts de la production mondiale des agrumes se déroulent entre les 40èmes parallèles nord et sud, mais les hybridations et phases d’acclimatation successives font qu’ils se sont adaptés à des climats plus tempérés : le pourtour de la Méditerranée, le Chili central, le Sud-Ouest australien, la région du Cap, la Californie. Ces climats possèdent de fortes amplitudes thermiques dues aux hivers assez doux et aux étés très chauds et secs (40 °C et plus).
Chez nous, la culture du citronnier en pleine terre demeure assez localisée sur la Côte d’Azur, de Nice à Menton et en Corse, mais aussi dans le golfe du Morbihan ou sur la Côte basque. Malgré tout, il arrive qu’une faible gelée de l’ordre de -3 °C endommage toute la récolte.
La culture reste possible en zone non méditerranéenne, à condition de tenir compte des variétés, de surveiller l’irrigation et de les protéger du froid en deçà de -5 °C.
Choisissez un emplacement bien ensoleillé, abrité des courants d’air, des vents dominants et du gel par un mur ou une haie brise-vent si nécessaire.
Préférez une plantation au printemps afin d’assurer une bonne reprise des racines avant l’arrivée de l’hiver. La préparation du trou peut se faire dès l’automne.
Le citronnier apprécie un sol riche et profond, bien aéré, sableux ou sablonneux. Les sols argileux peu drainants sont peu favorables à la production de fruits. Il est donc utile de rajouter un drain ou une bonne épaisseur de graviers au fond du trou si l’eau a tendance à stagner.
En sol pauvre et trop léger, ajoutez un amendement organique (compost, terreau, fumier composté ou engrais vert) et une fumure de fond (potasse et phosphore).
La composition physique idéale du sol est de 5 à 10 % d’argile, 20 % de limon, 20 % de sable fin et 50 % de sable grossier.
Utilisez un terreau pour agrumes contenant une bonne part d’argile (5 à 10 %), et versez 20 cm de mélange drainant au fond du pot (graviers ou billes d’argile).
Pensez aussi qu’un gros volume de terre a l’avantage d’offrir une meilleure protection des racines contre le gel.
Veillez à ce que le citronnier soit correctement arrosé tout l'été afin qu'il n'entre pas en période de dormance, ce qui nuirait à la récolte des citrons !
Les deux premières années qui suivent la plantation, formez une cuvette rapprochée de la motte puis vous l'agrandirez de façon à la situer sous l'aplomb du feuillage.
Certains porte-greffes comme le Poncirus trifoliata tolèrent mal le chlore : utilisez de l'eau de pluie ou de l'eau de robinet ayant reposé durant quelques heures.
En pleine terre, la fertilisation consiste à apporter de l'azote 3 fois par an, début mars, en mai-juin puis, à l'automne associé à une fumure phospho-potassique afin d'améliorer la fructification et la saveur des fruits. L'engrais se positionne à l'aplomb du feuillage où se situent les radicelles.
Les sujets en bac sont fertilisés de mars à octobre :
Effectuez un rempotage lorsque les racines tapissent la motte. Lorsque vous rempotez votre citronnier, choisissez un conteneur pas trop grand par rapport au pot initial (2 fois son volume maximum), afin de ne pas retarder la fructification. Les agrumes cherchent en effet à coloniser le pot avant de se mettre à fleurir.
Pour les gros sujets cultivés en bac dont le rempotage est exclu, surfacez la couche supérieure du substrat sans abîmer les radicelles, avec un bon humus (le fumier de mouton était recommandé par les jardiniers du XVIIe siècle !).
Lorsqu'ils sont cultivés en pot, les agrumes ont tout intérêt à hiverner dans une serre froide sous des températures comprises entre -4 et 8 °C, avec un chauffage d'appoint si nécessaire.
Au-delà de 13 °C, l'arbre n'entre pas en repos de végétation, il est alors nécessaire de l'arroser 1 fois/semaine et de poursuivre la fertilisation 1 fois/mois.
Placez-le dans un endroit très lumineux, en évitant la proximité d'un chauffage.
Si vous ne rentrez pas votre citronnier dans une serre hors gel, prévoyez un double voile d'hivernage pour recouvrir la ramure en cas de froid important et prolongé. Le pot pourra être isolé du sol avec une plaque de polystyrène et entouré de plastique à bulles.
Bon à savoir : le calamondin (x Citrofortunella microcarpa) reste encore l'agrume le plus tolérant à l'atmosphère chauffée d'une maison.
La taille ne débute pas avant la troisième année suivant la plantation. Elle se pratique en fin d'hiver, après les dernières gelées et avant la floraison.
Sélectionnez 3-4 charpentières d'égale vigueur puis pincez tout au long de la saison de végétation les pousses secondaires et les gourmands de façon à favoriser le développement de la frondaison. L'augmentation de la surface foliaire doit former une sorte de sphère surbaissée de façon à protéger l'écorce et le bois des attaques du froid.
N'oubliez pas de supprimer les bois gênants, dépérissants, les vieux bois peu productifs et les gourmands en surnombre. Cette taille doit être légère chez un arbre vigoureux et plus sévère chez un arbre chétif.
Les cochenilles sont fréquentes sur les cultures en intérieur :
L'acarien des bourgeons provoque la chute des citrons ou les déforme :
Les pucerons ralentissent la croissance et recroquevillent les feuilles.
Le Mal secco est un champignon qui atteint particulièrement le citronnier en bloquant la sève. Coupez rapidement les rameaux atteints et appliquez fréquemment un fongicide.
La gommose parasitaire est une maladie provoquée par le champignon Phytophtora. L'écorce se craquelle et produit de la gomme, les feuilles jaunissent et chutent. Pour l'éviter :
Bon à savoir : la tristeza est une maladie virale transmise par les pucerons qui a fait des ravages sur les agrumes dans le monde.
Les citrons sont cueillis à maturité, mais il faut savoir que le froid est responsable de la coloration des citrons. Sous les tropiques, ces dernières conservent leur peau verte malgré leur maturité.
Les fruits de production sont le plus souvent traités avec un fongicide (thiabendazole ou imazalil) et recouverts de cire ou d'un film plastique pour éviter leur dessèchement. Ils se conservent 10 jours à température ambiante.
Le citronnier se multiplie par semis ou greffe.
Le semis est un moyen peu usité hormis pour le porte-greffe. Les pépins sont extraits du fruit ayant dépassé la maturité, désinfectés par un fongicide et séchés à l'ombre.
Bon à savoir : chez le
citronnier, la greffe se fait souvent sur le bigaradier Citrus
aurantium tolérant à l'exocortis et qui ne transmet pas la
tristeza à cette espèce-ci. Le bigaradier reste cependant sensible
au Mal secco, aux nématodes et aux excès d'eau dans le sol. Il
tolère le calcaire et les chlorures contrairement à Poncirus
trifoliata (syn. Citrus trifoliata). Ce dernier a l'avantage de
conférer une plus grande résistance au froid, de réduire
légèrement la vigueur du greffon, de tolérer les sols humides,
mais il craint sa sécheresse.
Citrus volkameriana est aussi employé,
notamment comme porte-greffe de Citrus limon 'Euréka' dont il
augmente le rendement de façon notoire. Il tolère la sécheresse et
les chlorures, mais n'accepte pas les sols lourds asphyxiants. Il
reste tolérant à la tristeza et à l'exocortis et se montre
résistant à la gommose.
Pour éviter l’apparition de cochenilles, pucerons et acariens, pulvérisez régulièrement le feuillage avec de l’eau additionnée de savon noir fabriqué à base de potasse et d’une huile. Diluez 5 cuillères à soupe de savon liquide dans un litre d’eau tiède.
Par Eva Deuffic
Membre de la famille des Rutacées, le citronnier possède son centre d'origine dans le pays des moussons, Inde, Chine, Nouvelle-Guinée et Polynésie. Le citron ou plus exactement le cédratier (Citrus medica) semble avoir été ramené en Palestine par Alexandre le Grand lors de son voyage en Inde. Il serait alors le seul agrume connu des Romains, dénommé alors « la pomme des Mèdes ». Le citron issu de croisements entre C. medica et aurantifolia (limettier) parvient à Séville au XIIe, puis à Palerme au XIIIe siècle. Christophe Colomb l'emporte avec lui et l'implante à Haïti d'où il gagne la Floride et l'Amérique du Sud. Il arrive à Menton à cette même période du XVe siècle où il s'acclimate très bien.
Le citron n'a pas toujours suscité l'engouement des cours comme au temps de Louis XIV. Le jaune était associé à l'infamie et ce fruit fut même excommunié par l'Église catalane prétendant que le diable n'avait pas « réussi à le faire aussi rond et parfait que l'orange » et que « de ses mains avait sorti un fruit difforme ».
Casanova en attendait des miracles aphrodisiaques tandis que le poète chilien Pablo Neruda en fit une évocation cosmique : « Il coule des hémisphères d'une étoile, c'est un univers d'or, une coupe jaune de miracles, le minuscule feu d'une planète. »
Dans le jardin des Hespérides gardé par un dragon, Hercule devait cueillir la « pomme d'or » pour conserver son immortalité. Ces fruits offerts par Gaïa à Héra pour ses noces avec Zeus ne sont pas sans rappeler l'arbre de vie dans le jardin du Paradis. Bien qu'on ne puisse affirmer l'identité de ces fruits, appelés en grec « melon » qui signifie « fruits ronds » ou « fruits », la Renaissance perpétua la croyance qu'il s'agissait d'agrumes.
Les agrumes sont renommés pour leur teneur en vitamine C alors que d'autres fruits et légumes en contiennent bien plus à l'instar du persil, du cassis, du poivron ou du kiwi. Cette réputation vient sans doute des voyages au long cours qui décimaient les équipages victimes du scorbut. Un amiral britannique, Charles Wager (1666-1743), observa que la consommation d'agrumes permettait aux marins d'éviter cette maladie induite par la carence en vitamine C. Vers 1756, la flotte espagnole essuya même une mutinerie à Anvers provoquée par la décision de supprimer les oranges et citrons du menu des marins !
Menton devient dans les années 1930 le premier producteur de citrons de tout le continent européen et compte 100 000 citronniers. C'est à ce moment-là que la ville organise la fameuse fête du citron où circulent des chars piqués d'oranges et de citrons. Malgré la saveur exquise du citron de Menton, les exploitations se raréfient au XXe siècle, en raison du coût élevé des terrains de la Riviera ainsi que de la main-d'œuvre qu'exige la récolte manuelle. Il semble que ces vergers suscitent un regain d'intérêt notamment avec la demande en cours d'une IGP (Indication géographique protégée). Le citron de Menton est reconnu pour son délicieux parfum et la rusticité relative de l'arbre.
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