Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Récolte
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Les Xanthosoma forment un genre comprenant près de 75 espèces herbacées assez proches des arums, Alocasia, Caladium, si bien que la plupart d'entre elles ont porté ces noms-là dans le passé. Elles sont toutes originaires d'Amérique tropicale, dans une zone partant du Mexique et allant jusqu'au Brésil. Le genre fait partie de la famille des Aracées.
L'espèce sagittifolium, native des Caraïbes, s'utilise comme le taro sous tous les climats tropicaux pour la consommation de ses tubercules violacés, mais aussi de ses jeunes feuilles, certains cultivars étant dédiés à l'une ou l'autre des utilisations. L'aspect décoratif de son feuillage géant est aussi apprécié pour agrémenter les berges d'un bassin ou l'intérieur d'une maison.
Les malangas se distinguent avant tout par leurs grandes feuilles luisantes capables d'atteindre la taille d'un homme, avec un limbe de près de 1 m de long. Les feuilles peu nombreuses fusent d'un gros tubercule ou d'un tronc court, portées par un pétiole culminant parfois à 2 m de haut. Le limbe aux nervures marquées adopte différentes formes, en fer de lance (sagittée), triangulaires ou ovales, et diverses tailles en fonction des cultivars. Sa face dorsale est pruinée mate. Certaines espèces comme lindenii présentent de larges marbrures blanches arrondies qui suivent le dessin de la nervation. Chez l'espèce violaceum, les pétioles et les nervures affichent une couleur prune qui offre un joli contraste avec les limbes verts. X. sagittifolium atteint de plus grandes dimensions, même en pot, que l'Alocasia macrorrhiza (oreille d'éléphant). De nouvelles variétés sortent régulièrement avec des feuilles originales, vert lime ou panachées.
La floraison est assez rare en culture. Elle se présente comme chez toutes les Aracées sous la forme d'une spathe, vert pâle, qui entoure un spadice où se concentrent les fleurs mâles et femelles distinctes. Les fruits consistent en des baies luisantes mais sont assez rares dans la nature principalement du fait d'une auto-incompatibilité.
Il existe de nombreuses variétés de Xanthosoma, appelées localement malanga, chou caraïbe, tania (îles Caraïbes), calalou (Antilles), cocoyam (Royaume-Unis), okumo (Venezuela)... La couleur et les qualités gustatives du tubercule riche en amidon varient fortement en fonction du cultivar. Celui-ci contient des cristaux d'oxalate de calcium (0,1 à 0,4 % du poids frais) qui piquent la langue et les mains lorsqu'on le manipule. Aussi il est important de bien cuire les tubercules avant de les consommer. Généralement le corme principal trop fibreux est laissé aux cochons ou dédié à la multiplication végétative de la plante tandis que les nombreux petits cormes se mangent comme des pommes de terre.
Attention : La sève est toxique à cause de sa teneur en hétérosides cyanogènes. Le froissement ou la blessure de la plante libère en effet de l'acide cyanhydrique (cyanure) qui confère un goût et une odeur d'amande amère. Certains cas d'empoisonnement sont signalés chez le chat qui s'amuse parfois à mâchonner le feuillage.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
À l'intérieur, optez pour une exposition à l'est ou à l'ouest de façon à prévenir les risques de brûlure. Le Xanthosoma a besoin de beaucoup d'espace pour être mis en valeur, car il peut vivre très longtemps !
À l'extérieur, réservez ces plantes pour une culture à mi-ombre, abritées du vent, dans un sol profond, riche, souple, sablo-argileux, recevant de copieux arrosages en été. Le pH doit de situer entre 5,5 et 6,5. Les berges d'un étang conviennent aussi à condition de sortir les tubercules en automne. Ces derniers peuvent toutefois rester en terre s'ils demeurent au sec sous un climat doux, car ils supportent des températures de l'ordre de -10 °C avec un bon paillage protégé de la pluie par une feuille de plastique.
Une longue saison avec des températures supérieures à 20 °C est nécessaire au bon développement du Xanthosoma.
Les tubercules sont mis à pousser en pot à l'intérieur dès février-mars pour avancer la végétation.
Ils peuvent ensuite être transplantés en pleine terre une fois que tout risque de gelée est écarté, soit en avril-mai selon la région.
Vous pouvez vous procurer les tubercules de malanga chez un marchand de fruits et légumes exotiques. Vérifiez qu'ils sont bien hydratés, sains et portent de beaux bourgeons.
Le cycle de développement complet du Xanthosoma s'étale entre 5 et 12 mois. La plante commence à produire des racines, des feuilles puis le tubercule principal (3 mois après l'installation) et des inflorescences le cas échéant. Cette phase est suivie plus ou moins rapidement par l'émission des cormels (cormes secondaires). Puis le nombre total et la taille des feuilles diminuent jusqu'à leur dessèchement complet pendant que les tubercules grossissent.
Pour une culture en pot, employez un compost fertile à base de terreau de feuilles ou un terreau du commerce pour plantes vertes, car la plante est assez gourmande en azote. Positionnez le tubercule horizontalement et recouvrez-le de terre en laissant dépasser le bourgeon.
Dans le jardin, amendez le sol avec un bon compost ou incorporez simplement une poignée d'engrais organique lors de la plantation si votre sol est déjà suffisamment humifère. Paillez ensuite tout autour afin de maintenir le sol frais. Comptez de 1 à 3 pieds/m².
En culture potagère sous climat tropical, le malanga est planté en zone humide sur des buttes de 50 cm et 30 à 50 cm de diamètre, distancées en moyenne de 80 cm en tous sens, après avoir déforesté la zone. La plantation se fait en début de saison des pluies le cas échéant. Le trou de 10-30 cm de profondeur accueille les semenceaux dont le bourgeon dépasse du sol afin d'éviter la pourriture. Un léger paillage évite son dessèchement rapide. Une cuvette est formée autour du tubercule pour faciliter l'arrosage. Les cultures intensives irriguées offrent un plus fort rendement que le système pluvial, mais avec un risque accru de mildiou lors d'une irrigation par aspersion.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Maintenez la plante au-dessus de 13 °C tout au long de l'année.
Bassinez régulièrement le feuillage dessus et dessous à l'eau tiède lorsqu'il fait chaud et sec. Cette action permet aussi de dépoussiérer les feuilles et de juguler les invasions d'acariens.
Avec son feuillage large, la plante perd beaucoup d'eau par transpiration. Il est donc essentiel d'arroser régulièrement et généreusement la plante durant tout l'été sans laisser le substrat se dessécher.
Fertilisez la plante entre mai et septembre avec un engrais liquide pour plantes vertes tous les 15 jours, car la plante est gourmande.
Le malanga profite bien d'un séjour à l'extérieur, à l'ombre près d'un bassin ou d'une fontaine par exemple.
Réduisez les apports en eau entre novembre et février, de façon à toujours laisser un peu d'humidité dans la terre. Si les feuilles se dessèchent, maintenez une légère humidité jusqu'à leur renaissance au printemps.
Rempotez la plante tous les 3 à 4 ans au printemps dans un pot d'un diamètre d'un tiers supérieur, rempli d'un nouveau substrat ou surfacez simplement les grands pots avec 5 cm de terreau neuf.
Conseil : évitez d'appliquer des produits lustrants sur les feuilles.
Désherbez régulièrement pendant la phase de croissance des feuilles.
Dès que les températures descendent au-dessous de 10 °C, la croissance cesse. Les feuilles gèlent à partir de -2 °C. Vous pouvez rentrer le pot et continuer de l'arroser tant que les feuilles persistent ou bien couper les feuilles et conserver les tubercules entre 15 et 17 °C, dans une boîte fermée emplie de sable ou de tourbe légèrement moites. Surveillez leur état de temps à autre.
La fertilisation au moment de la plantation (25 à 40 t/ha de fumier décomposé; 200 à 250 kg/ha de superphosphate triple et 300 à 400 kg/ha de sulfate de potassium) est suivie d'un second apport 1,5 mois après (225 à 300 kg/ha du sulfate d'ammoniaque légèrement enfouis à 10-15 cm du plant) puis d'un troisième au bout des 2 mois qui suivent de 300 à 400 kg/ha de sulfate d'ammoniaque.
Un excès de chaleur associé à un manque d'eau provoque le brunissement du bord des feuilles. Éliminez les feuilles les plus abîmées en les coupant à la base du pétiole et contrôlez les besoins en eau de la plante. Vaporisez de l'eau si nécessaire.
Les brûlures dues à l'excès d'ensoleillement se manifestent par des taches ou des traces brunâtres sur les limbes. Éloignez davantage la plante de la vitre, intercalez un voilage ou protégez la plante des rayons de midi en la plaçant sous un arbre par exemple.
Les cochenilles farineuses et les acariens sont à peu près les seuls parasites gênants du Xanthosoma. Surveillez attentivement la présence de masses cotonneuses ou de toiles sur le dessous des feuilles et à la base des pétioles. Vous pouvez utiliser un coton imbibé d'alcool à brûler ou d'alcool dénaturé pour les éliminer. La plante tolère mal les insecticides foliaires.
Dans le système traditionnel, la récolte échelonnée débute lorsque les feuilles jaunissent, soit 3 à 5 mois après la plantation. On peut attendre plus longtemps pour avoir des tubercules plus développés. Ceux-ci doivent se récolter par temps sec, si possible pendant la saison sèche afin que les racines déshydratées facilitent leur extraction. La récolte faite manuellement évite d'abîmer ces derniers et permet en outre de récolter seulement les petits tubercules secondaires, de laisser une partie du principal pour pérenniser la culture et effectuer une seconde récolte de tubercules immatures.
Un soin particulier est apporté à la récolte pour ne pas blesser les tubercules, ne pas les compresser afin d'allonger leur conservation. Ils sont rapidement stockés à l'abri du soleil puis soumis au « curing » afin de renforcer leur enveloppe (par subérisation) et cicatriser les plaies. Différents moyens plus ou moins sophistiqués sont employés, qui consistent à les laisser pendant 5 à 7 jours à une température de 30 à 35 °C avec une humidité relative de 95 à 100 %. En Afrique tropicale, la perte de la récolte peut atteindre 50 % au bout de une semaine à un mois si toutes les précautions ne sont pas prises.
Les tubercules de malanga sont parfois stockés dans une fosse, entourés de paille et recouverts de terre s'il existe une saison sèche. Un léger arrosage est alors nécessaire, mais leur contrôle est malaisé. Les stockages le plus performants se font dans un hangar ventilé ou dans en zone réfrigérée entre 5 et 7 °C avec 0 % d'humidité. La durée de stockage ne dépasse guère 1 mois.
Tau'olunga/CC BY-SA 2.5/Wikimedia
Les Xanthosoma sont multipliés essentiellement de façon végétative, car ils fructifient peu et ce moyen beaucoup plus rapide permet de conserver les caractères du pied mère.
Au printemps.
Vous pouvez procéder de deux manières : en divisant les tubercules ou simplement un rejet muni de racines adventives (aériennes).
Le nom Xanthosoma vient du grec xanthos, « jaune » et de soma, le « corps » pour évoquer la couleur jaune de la plupart des tubercules du genre.
Le nom générique de Xanthosoma a été créé par Heinrich Wilhelm Schott en 1832 alors que Linné avait nommé la plante Arum sagittifolium en 1753. La famille des Aracées a fait l'objet d'une révision générale en 1997 par les auteurs S. J. Mayo, J. Bogner et P. C. Boyce dans l'ouvrage The Genera of Araceae I–XII, 1–370, Kew, Royal Botanic Gardens.
L'introduction du Colocasia (taro) en Afrique via l'Égypte date de l'an zéro tandis que le Xanthosoma fait son entrée en Afrique seulement au début du XIXe siècle depuis les Antilles.
Note : aux Antilles, le Xanthosoma porte plus communément le nom de calalou.
L'Afrique produit aujourd'hui près des trois quarts de la production mondiale de Xanthosoma même si les rendements y sont 2 à 3 fois moins importants qu'en Amérique latine. Comme le taro, le Xanthosoma reste un aliment de réserve en Afrique, consommé de façon occasionnelle, supplanté largement par l'igname et le manioc.
Les tubercules contiennent de l'amidon et beaucoup de minéraux (plus que chez le Colocasia) comme le calcium ainsi que du fer et se consomment comme des pommes de terre. Contrairement au Colocasia, le Xanthosoma contient de gros granules d'amidon moyennement digestes mais intéressants pour l'industrie. La teneur en protéines de 2% est relativement élevée, comme chez le taro. Les jeunes feuilles contiennent 20% de protéines et sont riches en vitamines A, B2 et C. Elles doivent impérativement se consommer cuites pour éliminer leur toxicité. Le plus souvent mangés frais bouillis, frits ou en purée, ils peuvent aussi être séchés frais ou précuits et réduits en farine.
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes