Taro

Taro en résumé

Dénomination

  • Nom(s) commun(s)

    Taro, Colocase des anciens, Colocasie, Chou de Chine

  • Nom(s) latin(s)

    Colocasia esculenta

  • Famille

    Aracées

  • Type(s) de plante

    Plante ornementale ▶ Plante à feuillage décoratif

    Plante comestible

    Plante de bassin ▶ Amphiphytes (plante de berges)

Esthétique

  • Couleur des fleurs

  • Couleur des feuilles

  • Végétation Vivace : Plante qui vit plus de deux ans.
    Annuelle : Plante qui vit moins d'un an.
    Bisannuelle : Plante dont le cycle de vie dure deux années. La première année, la plante se développe la seconde année, elle donne fleurs et fruits, puis elle meurt.
    Pour en savoir plus

    Vivace
  • Feuillage Persistant : Le feuillage dure toute l'année.
    Semi-persistant ou semi-caduc : La plante conserve une partie de son feuillage toute l'année.
    Caduc : La plante perd ses feuilles à l'automne.
    Pour en savoir plus

    Caduc
  • Forme

    Ouvert ou divergeant
  • Hauteur à maturité La hauteur à maturité est la hauteur à laquelle la plante s'élève naturellement quand elle bénéficie des conditions les plus favorables.
    La plante pourra prendre du temps pour atteindre cette hauteur, en fonction de la vitesse de sa croissance.
    La plante pourra aussi ne jamais atteindre sa hauteur à maturité, si elle est taillée régulièrement, ou si elle n'est pas cultivée dans les conditions optimales pour sa croissance.
    Pour en savoir plus

    0,60 à 1,50 m
  • Largeur à maturité

    0,50 à 1 m

Jardinage

  • Entretien Facile : La plante ne nécessite pas de soin particulier, ou des soins très simples.
    Modéré : La plante nécessite des soins réguliers ou un peu de pratique en jardinage.
    Difficile : La plante nécessite des soins importants et un savoir-faire en jardinage.
    Pour en savoir plus

    Modéré
  • Besoin en eau Le besoin en eau de la plante peut être assuré par la pluie, l'humidité naturelle du sol ou l'arrosage. Pour évaluer l'arrosage nécessaire, il faut aussi prendre en compte la température ambiante, à cause de l'évaporation, et de la capacité du sol à retenir l'eau.
    Faible : Pour une plante d'intérieur, arroser tous les mois. Pour une plante d'extérieur, elle supporte bien la sécheresse.
    Moyen : Pour une plante d'intérieur, arroser toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Pour une plante d'extérieur, elle aura besoin d'apports d'eau avant que le sol sèche.
    Important : Pour une plante d'intérieur, arroser plusieurs fois par semaine. Pour une plante d'extérieur, il lui faut des apports d'eau abondants et réguliers.
    Pour en savoir plus

    Important
  • Croissance Lente : La plante atteint sa maturité en plusieurs décennies.
    Normale : La plante atteint sa maturité en quelques années.
    Rapide : La plante atteint sa maturité en quelques mois.
    Pour en savoir plus

    Rapide
  • Multiplication La multiplication consiste à créer une nouvelle plante soi-même.
    Semis : La plante se reproduit par la plantation de graines.
    Pour en savoir plus
    Division : Une partie de la racine (rhizome, tubercule) sert à créer de nouvelles pousses.
    Pour en savoir plus
    Bouturage : Une branche est plantée en terre, où elle produit de nouvelles racines.
    Pour en savoir plus
    Marcottage : La branche n'est pas coupée de la plante mais elle est en partie enfouie dans la terre, où elle développe ses propres racines.
    Pour en savoir plus
    Greffe : Un fragment de plante est implanté sur une autre plante.
    Pour en savoir plus
    Impossible : Il n'est pas possible, pour un particulier, de multiplier sa plante. S'il en veut une autre, il lui faut l'acheter auprès d'un professionnel.

    Bouturage Marcottage
  • Résistance au froid Résistante (rustique) : Plante résistante au gel.
    À protéger (semi-rustique) : Plante qui supporte la fraîcheur mais qui nécessite une protection contre le gel.
    À rentrer (fragile) : Plante qui craint le froid et qui doit être abritée pendant la saison froide.
    Pour en savoir plus

    Fragile
  • Type de sol Sol argileux : Terre lourde et collante quand elle est humide, qui durcit et craquelle en séchant.
    Sol calcaire : Terre claire et crayeuse, sèche l'été et boueuse l'hiver.
    Sol sableux : Terre légère, facile à travailler et qui retient mal l'eau.
    Sol caillouteux : Sol chargé de cailloux et pauvre en matières organiques.
    Humifère : Noire et facile à travailler, elle ressemble à la terre en forêt.
    Terre de bruyère : Sol acide (pH 4 à 5), sableux et riche en humus.
    Terreau : C'est facile, cette terre s'achète en magasin !
    Pour en savoir plus

    Terre de bruyère Humus
  • PH du sol Le pH mesure l'acidité du sol.
    Sol alcalin : Le pH est supérieur à 7. Il s'agit principalement des sols calcaires.
    Sol neutre : Le pH est compris entre 6,5 et 7,2. La plupart des plantes y poussent correctement.
    Sol acide : Le pH est inférieur à 7. Il s'agit principalement des terres de bruyère.
    Pour en savoir plus

    Sol neutre Sol acide
  • Humidité du sol L'humidité du sol ne dépend pas de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l'eau ou non.
    Sol drainé : Sol frais mais où l'eau ne stagne pas.
    Sol humide : Sol où de l'eau stagne.
    Sol sec : Sol qui ne retient pas l'eau.
    Sol frais : Sol qui reste constamment humide (mais pas trempé). Pour en savoir plus

    Sol drainé Sol humide
  • Densité

    4 pieds/m²

Emplacement

  • Exposition Soleil : La plante doit avoir du soleil direct toute la journée. En intérieur, c’est directement (moins d’1 m) devant une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Mi-ombre : La plante doit avoir du soleil une partie de la journée seulement. En intérieur, c’est devant une fenêtre à l’est ou plus éloignée d’une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Ombre : La plante doit être à l'ombre d'autres plantes. En intérieur, c’est le cas des pièces en hiver, des fenêtres au nord ou en partie occultées et quand la plante est loin de la fenêtre (+ de 2 m).
    Pour en savoir plus

    Soleil
    Mi-ombre
  • Utilisation intérieure

    Véranda
  • Utilisation extérieure

    Balcon ou terrasse Massif ou bordure Bassin
  • Plantation Pleine terre : La plante peut être plantée directement dans la terre.
    Bac, pot ou jardinière : La plante peut être plantée dans un bac. (Le volume du bac doit être adapté à la taille de la plante.)
    Pour en savoir plus

    Pleine terre Bac, pot ou jardinière Plante aquatique
  • Climat

Plantation

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Floraison

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Encore appelé « colocase des anciens », « colocasie » ou « chou de Chine », le taro appartient au genre Colocasia qui forme un ensemble de vivaces tubéreuses à grandes feuilles, proche cousines des Alocasia (oreille d'éléphant) et Xanthosoma. Ces plantes appartiennent toutes à la famille des Aracées, végétaux caractérisés par une inflorescence en cornet et un tubercule mais qui sont souvent confondus si bien que le taro a porté de multiples noms de genre (Arum, Caladium, Leucocasia, Zantedeschia, Xanthosoma…). Les Colocasia comprennent 6 espèces de plantes herbacées dont le feuillage persiste en climat chaud et humide.

Ses grandes feuilles en pointe de flèche ou en cœur sont portées par un long pétiole (queue rattachant le limbe au tubercule) engainant qui peut présenter chez certains cultivars des zébrures, des teintes roses, jaunes ou noires le rendant tout aussi décoratif que le limbe. Les dimensions de la touffe peuvent être très impressionnantes dépassant 2 m de haut avec des pétioles de 0,60 à 1 m. Des nervures proéminentes vert pâle, rose ou crème se dessinent sur la surface du limbe dont les bords sont plus ou moins ondulés. Sa surface offre un effet déperlant comme chez le lotus ce qui signifie que les gouttes d'eau glissent au lieu de s'étaler.

Comment distinguer Colocasia, Alocasia et Xanthosoma ?

Le terme taro s'applique communément à ces 3 Aracées comestibles. Il convient donc de savoir les distinguer. Chez les Colocasia, le pétiole est rattaché au limbe sous ce dernier et non de façon classique au bord du limbe comme c'est le cas chez le Xanthosoma et l'Alocasia (oreille d'éléphant). L'autre détail qui permet de les distinguer est l'orientation de la feuille. Le limbe se dresse vers le ciel chez l'Alocasia alors qu'il retombe chez le Colocasia et le Xanthosoma. Ce dernier possède généralement un limbe sagitté (en forme de pointe de flèche) alors que les 2 autres sont plutôt en forme de cœur. Cependant, ce critère n'est pas toujours évident car il existe des formes intermédiaires. Des différences affectent aussi la floraison mais comme il est rare de les voir en fleurs, nous n'aborderons pas ce sujet. Il importe malgré tout de savoir que l'oreille d'éléphant (Alocasia) pousse en sol frais mais drainé tandis que les 2 autres peuvent avoir les pieds dans l'eau.

Le tubercule écailleux ou corme est issu du renflement du rhizome qui est une tige souterraine. Les racines se situent dans le tiers supérieur du corme. Chez Colocasia esculenta (taro d'eau, songe de Chine, madère, chouchine), un corme principal s'entoure de quelques cormes secondaires tandis que C. antiquorum (taro bourbon, songe Maurice) produit un corme principal plus modeste, entouré de nombreux petits cormes.

Chez Colocasia esculenta ou antiquorum, les inflorescences rarement observables demeurent enfouies entre les pétioles. Il s'agit d'un épi de fleurs appelé spadice entouré d'une spathe ou bractée, jaune clair ou crème, qui forme une espèce de cornet destiné à piéger les insectes pollinisateurs. Cette pollinisation a été particulièrement étudiée chez l'arum tacheté. Les fleurs femelles situées à la base du spadice attirent les insectes pollinisateurs en émettant une forte odeur. Ces derniers se retrouvent piégés jusqu'à ce que les fleurs mâles parviennent à maturité et libèrent leur pollen. Les insectes saupoudrés de pollen peuvent ensuite s'échapper pour rejoindre d'autres inflorescences.

Chez certaines espèces comme Colocasia gigantea, un tronc court émerge des feuilles et déploie un éventail d'inflorescences blanc immaculé.

Les fruits forment un épi de baies luisantes d'une grosseur de 5 mm.

Le taro est plus connu chez nous en tant que plante ornementale, appréciée pour son généreux feuillage ample d'aspect exotique. Pourtant, sa principale utilisation en zone tropicale et subtropicale est la consommation de ses tubercules, riches en amidon (33 %) et en fibres, mais aussi de ses feuilles. Certaines variétés n'ont qu'un seul grand tubercule de forme variable atteignant 30 cm de long, d'autres présentent de nombreux petits comme chez l'espèce antiquorum. Toujours est-il que la chair rose ou crème à texture sèche développe des saveurs très différentes selon les variétés, tantôt douces rappelant la patate douce, tantôt piquantes et âcres. L'organe contient en effet de la saponine et surtout des cristaux d'oxalate de calcium en quantité variable qui contraint à le cuire, parfois à plusieurs reprises pour ne pas être irrité dans la bouche, la gorge et sur la peau. On peut le cuire de façons diverses, à l'eau, sur la braise ou sauté dans l'huile. Il se conserve assez peu d'où l'intérêt de cultiver des variétés précoces et tardives pour une récolte continue. Le taro est de moins en moins consommé dans les pays tropicaux au profit du riz alors que son pouvoir nutritif est plus élevé que le riz complet, il renferme en outre du calcium et du fer intéressant pour assurer la robustesse des os, des dents, et la qualité du sang chez les enfants et les femmes. Les feuilles contiennent des vitamines A, B1, B2, C, également du fer et du calcium. La farine de taro très digeste entre dans la composition des aliments pour enfants aux États-Unis.

Le mot taro est d'origine tahitienne tandis que le nom Colocasia, évoqué pour la première fois par Dioscoride viendrait du grec qolcas désignant les plantes cultivées à racines « rondes » ou « arrondies ». Cependant cette étymologie contestée pourrait venir du sanskrit d'après De Candolle (1883). Esculentus vient du latin et signifie « comestible ».

Espèces et variétés de taro

Espèce type

Taro, colocase, songe, chou de Chine, dachine, madère (Colocasia esculenta)

Espèce type Taro, colocase, songe, chou de Chine, dachine, madère (Colocasia esculenta)
  • Variété : Taro, colocase, songe, chou de Chine, dachine, madère (Colocasia esculenta)
  • Végétation : Touffe herbacée. Feuilles à limbe pendant en forme de cœur, jusqu’à 60 cm de long sur 50 de large. Pétiole de 0,60 à 1 m de long attaché sous la surface du limbe.
  • Fleurs et fruits : Inflorescences crème en forme de cornet, enfoui entre les pétioles, entre juin et septembre. Épi de baies luisantes de 5 mm de diamètre.
  • Qualités : Très cultivé en Asie et Océanie. Tolère jusqu’à -8 °C avec un paillage et une feuille plastique par dessus. Tubercules et feuilles comestibles.

Colocasia antiquorum (syn. C. esculenta var fontanesii)

Espèce type Colocasia antiquorum (syn. C. esculenta var fontanesii)
  • Variété : Colocasia antiquorum (syn. C. esculenta var fontanesii)
  • Végétation : Feuilles vert métallique, pétiole violet foncé à noir. Touffe de 1,50 à 2 m.
  • Qualités : Produit de multiples tubercules plutôt âcres.

Cultivars ornementaux

Colocasia esculenta 'Jack's Giant'

Colocasia esculenta 'Jack's Giant'
  • Variété : Colocasia esculenta 'Jack's Giant'
  • Végétation : Feuilles dépassant 2 m d’un vert glauque parcouru de nervures vert clair.
  • Fleurs et fruits : Floraison rare et discrète en juin.
  • Qualités : Variété probablement triploïde. Peut se cultiver en pot ou en pleine terre.

Colocasia esculenta 'Pink China'

Colocasia esculenta 'Pink China'
  • Variété : Colocasia esculenta 'Pink China'
  • Végétation : Feuilles vert clair à nervures et pétioles rose vif.
  • Qualités : Espèce rustique supportant des pointes à -15 °C.

Colocasia antiquorum 'Black Beauty'

Colocasia antiquorum 'Black Beauty'
  • Variété : Colocasia antiquorum 'Black Beauty'
  • Végétation : 1,20 à 1,80 m. Feuilles et pétioles noirs.
  • Qualités : Assez sensible aux acariens.

Genres proches

Chou caraïbe, malanga (Xanthosoma sagittifolium)

Genres proches Chou caraïbe, malanga (Xanthosoma sagittifolium)
  • Variété : Chou caraïbe, malanga (Xanthosoma sagittifolium)
  • Végétation : Feuilles sagittées parfois triangulaires ou ovales, insérées sur un tronc court. Pétiole atteignant 2 m pour un limbe de 1 m. Dessus brillant, revers pruineux mât.
  • Fleurs et fruits : Spathe verte ou crème de 10 cm entourant un spadice jaune ou blanc presque entièrement.
  • Qualités : Originaire d’Amérique tropicale avec 45 espèces. Tubercules et feuilles comestibles contenant aussi de l’oxalate de calcium. Très cultivé aux Caraïbes et en Afrique tropicale.

Xanthosoma violaceum, (syn. x nigrum, Arum nigrum)

Genres proches Xanthosoma violaceum, (syn. x nigrum, Arum nigrum)
  • Variété : Xanthosoma violaceum, (syn. x nigrum, Arum nigrum)
  • Végétation : Pétioles violet sombre d’aspect pruineux, de 1 m de long. Limbes verts en forme de lance.
  • Qualités : Tubercules à chair rose consommés. Très ornemental. Tolère -10 °C avec un paillage protégé d’un plastique qui permet de conserver le rhizome au sec.

Xanthosoma mafaffa 'Lime Zinger'

Xanthosoma mafaffa 'Lime Zinger'
  • Variété : Xanthosoma mafaffa 'Lime Zinger'
  • Végétation : Limbes vert lime.

Xanthosoma atrovirens 'Albomarginata'

Xanthosoma atrovirens 'Albomarginata'
  • Variété : Xanthosoma atrovirens 'Albomarginata'
  • Végétation : Limbes gondolés et panachés de crème.

Oreille d’éléphant (Alocasia macrorrhiza)

Genres proches Oreille d’éléphant (Alocasia macrorrhiza)
  • Variété : Oreille d’éléphant (Alocasia macrorrhiza)
  • Végétation : Vivace tubéreuse portant des feuilles luisantes au limbe dressé, en forme de cœur. Tubercules cylindriques pouvant atteindre 1 m de long.
  • Fleurs et fruits : Spathe vert jaune assez discrète.
  • Qualités : Asie tropicale. Tige épaisse consommée mais moins savoureuse que le Colocasia.

Sauromatum venosum (syn. S. guttatum)

Sauromatum venosum (syn. S. guttatum)
  • Variété : Sauromatum venosum (syn. S. guttatum)
  • Végétation : Feuille de 50 cm de haut, unique, composée dont les folioles forment une sorte de collier. Pétiole tacheté de vert et brun très insolite. Les feuilles meurent fin août.
  • Fleurs et fruits : Inflorescence à très long spadice brun pourpre, rose ou vert et spathe souple et ondulée, vert acide à vert moucheté de brun, en mai, avant les feuilles. Odeur de charogne pendant 1 jour.
  • Qualités : Originaire de l’Himalaya. Se ressème fréquemment. Semble beaucoup plus rustique qu’on ne le dit (-18 °C ?).

Pied d’éléphant (Amorphophallus paeoniifolius)

Genres proches Pied d’éléphant (Amorphophallus paeoniifolius)
  • Variété : Pied d’éléphant (Amorphophallus paeoniifolius)
  • Végétation : Tubercule pouvant peser 25 kg consommé. Feuilles très larges de 60 cm de haut, composées formant un parasol jusqu’à 1 m de large.
  • Fleurs et fruits : Fleur pourpre unique de 90 cm de haut sur 60 de large, à odeur désagréable. La plus grande fleur au monde provient de l’espèce A. titan.
  • Qualités : Cultivé en Asie tropicale et Océanie. Les jeunes pétioles sont aussi cuits en légumes.

Konjaku, konjac (Amorphophallus konjac)

Genres proches Konjaku, konjac (Amorphophallus konjac)
  • Variété : Konjaku, konjac (Amorphophallus konjac)
  • Qualités : Cultivé en Chine et au Japon pour faire du vermicelle et des gâteaux. Utilisé dans les régimes.

Plantation du taro

Plantation du taro

Où le planter ?

Ces plantes non rustiques se cultivent en extérieur pendant la période estivale lorsque les températures dépassent 20 °C ou bien dans la maison dans un bac en verre.

En climat doux, elles peuvent se conserver en pleine terre sur les berges d'un bassin car elles sont capables de supporter des gelées brèves de l'ordre de -8 °C.

Le taro accepte de pousser en plein soleil ou sous une ombre légère mais requiert un substrat riche, humifère ou argileux de façon à conserver un maximum d'humidité durant la période végétative. Sur l'île d'Hawaï, on peut le trouver sur des pentes volcaniques à 600 m d'altitude sur des terrains secs et caillouteux mais bien arrosés.

Quand planter le taro ?

Plantez le taro en février-mars pour une culture en pot. Attendez avril-mai pour le mettre en pleine terre.

Comment le planter ?

En pleine terre, enterrez le tubercule assez profondément (20 à 40 cm) car il remonte vers la surface en grandissant ou bien buttez la plante tout au long de sa croissance.

En pot, utilisez un substrat riche en humus, composé de terre de bruyère et de sphaigne par exemple. Comme le papyrus du Nil, le taro peut pousser dans un gros pot placé dans un bassin à faible profondeur sans noyer complètement la motte. Le corme ne doit pas être entièrement immergé ou bien seulement de façon temporaire.

Attention : manipulez la plante avec des gants pour éviter les démangeaisons.

Culture et entretien du taro

Culture et entretien du taro

Tout manque d'eau momentané peut stopper la croissance de la plante qui perd alors son feuillage. Une fois que le corme s'est bien enraciné, fertilisez régulièrement avec un engrais pour plantes vertes car la plante est gourmande en azote. Dans un bassin contenant des poissons, la plante n'a pas besoin d'être fertilisée.

Dès que les températures descendent en dessous de 10 °C, la croissance cesse. Les feuilles gèlent à partir de -2 °C. Paillez la souche avec éventuellement une feuille plastique au-dessus afin de la préserver de l'excès d'humidité.

L'autre option consiste à rentrer le pot et de continuer à arroser tant que les feuilles persistent ou bien de sortir le corme de terre puis de le conserver entre 15 et 17 °C, dans une boîte fermée emplie de sable ou de tourbe sèche. Surveillez l'état du corme de temps à autre.

Maladies, nuisibles et parasites

L'araignée rouge s'attaque au feuillage lorsque l'atmosphère est trop sèche. Bassinez le feuillage régulièrement.

Les thrips piquent les feuilles pour leur sucer la sève. Appliquez le jet d'eau ou un insecticide.

La pourriture du tubercule peut se produire s'il n'est pas conservé complètement au sec ou s'il est immergé totalement notamment pendant sa phase d'enracinement.

Surveillez les limaces et escargots au printemps.

Récolte

Quand et comment récolter ?

Le cycle de culture du taro varie de 8 à 18 mois. Les jeunes pousses sont prélevées au fur et à mesure pour être consommées comme des épinards. Attention, seules les feuilles des variétés à pétioles verts ou rouges du Colocasia esculenta peuvent se consommer (pas les brunes ou violettes).

Il faut attendre le dessèchement des feuilles les plus anciennes pour commencer à récolter le tubercule soit 6-7 mois après la plantation.

La conservation du taro

La conservation des tubercules déterrés est de courte durée mais on peut les congeler une fois épluchés ou les remiser dans un silo enterré, tapissé de feuilles de bananier ou de bourre de noix de coco pour une durée de 2-3 mois.

On parvient à les conserver plusieurs mois dans un bocal ou un sac de plastique bien fermé, après séchage au soleil des tubercules ébouillantés et coupés en tranches fines.

Jetez la première eau de cuisson des feuilles pour éliminer les cristaux d'oxalate de calcium et cuisez-les dans un aliments gras (lait de coco) pour permettre une meilleure assimilation des vitamines A.

Multiplication du taro

Multiplication du taro

Il y a différentes façons de multiplier le taro de façon végétative :

  • Le corme, cette tige souterraine renflée que l'on consomme, produit des bourgeons qui en se développant émettent des stolons plus ou moins longs selon les variétés, terminés par une nouvelle touffe de feuilles. Il suffit de séparer le stolon comme chez le fraisier pour obtenir un nouveau plant.
  • Les tubercules secondaires peuvent également être séparés du pied mère.
  • La bouture de rejet se compose d'un tronçon du sommet du corme de 1 à 2 cm de haut et de la base des pétioles. Les limbes sont coupés pour limiter le dessèchement.

Dans tous les cas, le repiquage ou la plantation doit se faire rapidement pour éviter le dessèchement. Agissez à l'automne ou au printemps. Arrosez abondamment pendant la reprise.

Conseils écologiques

Le Colocasia est une plante à croissance rapide, facile à cultiver de façon saisonnière et qui offre de formidables potées pour patios.

Un peu d’histoire…

Le taro est un légume très ancien que l'on surnomme même le « colocase des anciens ». Son centre d'origine se situe en Birmanie et dans la province d'Assam puis ses tubercules ont gagné la Chine et la Malaisie il y a plus de 2 000 ans. Le taro joue un rôle social et symbolique très fort chez les Mélanésiens. Le taro aurait d'abord gagné l'Égypte avant d'atteindre l'Italie au cours de sa conquête par les Romains en 20 avant J.-C. Sa culture y est signalée par les auteurs de l'Antiquité au 1er siècle après J.-C. La plante est évoquée comme légume comestible cependant riche en fibres par Apicius et Martial (1er siècle) tandis que d'autres auteurs comme Virgile (70-19 av J.-C.), Columelle (agronome romain du 1er siècle), Pline l'Ancien (23-79) ou Palladius (Ve siècle) en parlent comme plante ornementale. Vers 1920, les Américains envisagent de remplacer la pomme de terre par le taro (dasheen) dans les États du Sud (note 1).

Il existe environ un millier de variétés de taros dans le monde. Cependant comme ce légume se multiplie de façon végétative, tout comme le bananier d'ailleurs, son amélioration génétique intéresse assez peu les sélectionneurs privés et repose entièrement sur la recherche publique.

Note 1 : Pitrat M., Foury C. (2003) Histoire de légumes des origines à l'orée du XXIe siècle, INRA, p. 58-59,72.