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Plantation
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Floraison
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Le Beccariophoenix est un genre de palmier endémique de Madagascar, comprenant aujourd'hui 2 à 3 espèces. Le genre et l'allure générale sont assez proches des cocotiers (Cocos) qui font également partie de la famille des Arécacées.
Avant la découverte récente de l'espèce Beccariophoenix alfredii, on distinguait deux formes chez Beccariophoenix madagascariensis, celle dont le jeune feuillage à peine coriace engendre des « fenêtres », nommé depuis juin 2014 Beccariophoenix fenestralis, et celles aux feuilles très coriaces qui n'en produisent pas de façon significative. Ces fenêtres très décoratives se situent près du rachis de la palme et sont provoquées par la déchirure incomplète des pinnules.
Les Beccariophoenix forment un tronc unique, sans épines, pourvu de grandes palmes plumeuses souples d'une rare élégance. Le stipe nu, plus épais que chez le cocotier, est strié de cicatrices foliaires et ne présente pas de manchon foliaire en son sommet. Les palmes de 2 à 5 m ont un faux pétiole de 80 cm de long généré par la désintégration des pinnules de la base de la feuille.
Le rachis foliaire, couvert de cire blanche mesure 3,6 m de long, jusqu'à 6 m chez de jeunes plants. 100 à 130 pinnules vert brillant, insérées sur un seul rang, raides mais pas très rigides pendent de part et d'autres du rachis comme des franges. Elles mesurent 20 à 180 cm de long sur 1 à 4,5 cm de large selon leur situation sur la palme. Les palmes des sujets adultes chutent toutes seules contrairement à celles de jeunes plants.
Chez les espèces Beccariophoenix madagascariensis et fenestris, quelques inflorescences d'environ 120 cm de long naissent entre les feuilles portées par un épais pédoncule de 25 cm de diamètre. Elles comportent une bractée ligneuse de 80 cm de long, en forme de torpille, à l'extrémité du pédoncule, qui chute au moment de l'anthèse (floraison) laissant une cicatrice en forme de collier de 3 cm d'épaisseur. Le pédoncule se désintègre par la suite en fibres grossières entrelacées. Les épis de fleurs rose pêche ou crème légèrement spongieuses sont contenus dans une bractée secondaire ligneuse de 21 cm de long qui chute aussi à maturité.
Les fruits ovoïdes de 35 mm de long, à peau lisse brun violet ou brun tomenteux se terminent par un bec triangulaire court et comportent à leur base les restes du périanthe formant une cupule. Ils renferment une seule graine. Les fruits non comestibles pour l'homme, sont consommés en grande partie par les lémuriens.
Bon à savoir : la pollinisation n'est rendue possible jusqu'à présent que par les insectes malgaches. Aussi est-il difficile d'obtenir des fruits ailleurs dans le monde. La floraison intervient assez tardivement vers l'âge de 14 ans en culture.
Mijoro Rakotoarinivo/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
La vitesse de croissance varie selon les espèces, B. fenestralis étant plus active que madagascariensis et alfredii. Ces dernières sont cependant plus faciles à faire pousser, moins sensibles aux carences minérales et plus tolérantes au soleil, au vent et au froid. B. alfredii notamment serait un bon sujet à planter en Floride, Californie, au sud de l'Espagne, au Portugal, à Sydney en Australie et au nord de la Nouvelle-Zélande. Sa tolérance au gel, probablement plus grande à l'âge adulte, est de -3 à -5 °C à l'état juvénile. Plantez-le en plein soleil pour assurer une croissance maximale. Ce palmier nécessite des chaleurs importantes.
Plantez-le dans un sol sablo-limoneux de préférence même s'il semble que tous types de sol lui conviennent excepté des sols constamment détrempés. Le palmier d'Alfred tolère même des sécheresses passagères et parvient à pousser en sol pauvre, même si un sol riche et régulièrement arrosé lui assure une meilleure croissance. Il supporte moyennement les embruns et préfère pousser à l'intérieur des terres.
L'espèce madagascariensis se cultive de la même façon que alfredii mais réclame la protection d'une serre hors-gel ou d'une serre chauffée pour résister à des gels faibles et passagers même à l'état adulte.
L'espèce fenestris est plus sensible au vent et au plein soleil dans les régions moins humides que son habitat telle que la Californie. Peu de sujets implantés là-bas sont ainsi arrivés à l'âge adulte. Souvent atteints de chlorose, ils cessent de pousser et le bourgeon soumis au froid est pourri par l'eau du robinet. Chez nous, il n'est guère possible de le maintenir à l'extérieur si ce n'est peut-être sur la côte Basque bénéficiant d'un climat chaud et pluvieux.
Les jeunes plants peuvent se cultiver en pot durant quelques années. Utilisez un mélange de sable et de terreau. Évitez de rempoter trop souvent le plant qui met de temps à s'en remettre.
En été de préférence.
Ces espèces montrent souvent un jaunissement des palmes dû à une carence en oligoéléments notamment en fer, surtout chez l'espèce Beccariophoenix fenestralis.
Creusez un trou profond et faites un apport de sable ou de graviers pour assurer un bon drainage. Ajoutez un terreau enrichi en oligoéléments à la terre de remplissage, formez une cuvette et arrosez abondamment.
Les racines très sensibles sont à manipuler avec d'infinies précautions car elles ont tendance à mourir. La transplantation n'est guère conseillée comme chez le palmier de Bismarck, également endémique de Madagascar.
Paillez le sol avec des déchets verts pour maintenir la fraîcheur.
Plantez-le en groupe de 2-3, en alignement le long d'une allée ou au bord d'une piscine.
p>Pour la culture en conteneur, utilisez un mélange de sable et de terreau et un pot d'au moins 30 cm de profondeur dès le premier rempotage.
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Les besoins en eau dans le sol et dans l'atmosphère sont plus importants chez l'espèce Beccariophoenix fenestris.
Tous les mois, notamment lors d'une culture en pot, apportez une fertilisation complète pendant toute la phase de croissance du Beccariophoenix avec les éléments majeurs, mineurs et les oligoéléments. B. alfredii paraît sensible à une carence en potassium.
Protégez les jeunes sujets contre le froid si celui-ci se prolonge.
Bon à savoir : pour reproduire le stipe incurvé du vrai cocotier, une astuce consiste à planter Beccariophoenix alfredii penché quand il commence à former un tronc afin de l'obliger à se redresser.
Ôtez les palmes desséchées.
Conservez quelques centimètres de la base du pétiole et coupez les palmes avec un sécateur bien affûté.
Le genre Beccariophoenix apparaît comme résistant au jaunissement mortel du palmier, maladie qui commet des ravages sur beaucoup de palmiers aux États-Unis et en Afrique, notamment sur les cocotiers (Cocos nucifera).
Les problèmes rencontrés sur ces palmiers sont plutôt d'ordre physiologique : chlorose due à un manque d'éléments nutritifs, faible vigueur due au froid et aux vents desséchants, pourriture du bourgeon induite par le froid combiné à l'eau chlorée…
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Semez les graines aussi fraîches que possible pour obtenir une germination en 2 à 6 semaines.
Les graines des Beccariophoenix germent très facilement si l'on suit ces recommandations.
Faites tremper les graines pendant 1 à 3 jours dans de l'eau chaude. Cette opération permet de bien imbiber la graine et de se débarrasser d'éventuels parasites comme des pyrales (chenilles) .
Dans une boîte en plastique étanche, plantez les graines avec la face plate à demi enterrée dans de la tourbe humide. Placez la boîte au-dessus de 20-23 °C. La germination intervient en l'espace de 10 jours à 3 mois pour 99 % des graines. La germination peut se faire aussi directement dans un pot placé à l'étouffée dans un endroit ombragé ou ensoleillé.
Repiquez les plantules individuellement dans des pots de 30 cm de hauteur afin que la radicule ne soit pas gênée dans sa croissance. Des racines secondaires apparaissent rapidement. Placez les plants dans une serre non chauffée.
Contrairement aux autres espèces, 2 plantules naissent souvent d'une graine chez B. alfredii. Ses jeunes plants présentent un stade feuille entière suivi d'un stade bifide avant de devenir pennée. Beccariophoenix madagascariensis et fenestris produisent rapidement des feuilles adultes. En revanche, alfredii croît plus vite que madagascariensis en climat méditerranéen, voire plus vite que fenestris en climat tropical et subtropical.
Beccariophoenix madagascariensis, considéré en danger critique par l'IUCN (the International Union for Conservation of Nature) en 1998, a fait l'objet d'un commerce de graines important vers d'autres parties du monde. Cette action est jugée plutôt négative aujourd'hui, du fait de l'impact généré sur le milieu pour rendre l'accès aux fruits plus aisé.
Cependant, la destruction de l'habitat et l'exploitation de ces palmiers pour en recueillir le cœur restent les principales causes de son déclin constant depuis plus de 20 ans, même à l'intérieur du Parc National de Mantadia. Le site de Sainte Luce, près de fort Dauphin, où subsistent 20 arbres matures, risque fort d'être affecté par l'exploitation de mine d'ilménite débutée en 2008.
Les graines de B. fenestris sont récoltées pour l'exportation dans la station près de Toamasina.
Sur l'île de Madagascar, les jeunes pinnules étaient très recherchées pour la fabrication de chapeaux Manarano, ce qui a conduit à leur rareté. Le palmier est exploité pour la construction de maisons mais surtout pour en extraire le cœur comestible (chou palmiste).
Avant la découverte récente de l'espèce Beccariophoenix alfredii, on distinguait deux formes chez Beccariophoenix madagascariensis, celle dont le jeune feuillage à peine coriace engendre des « fenêtres », nommé depuis juin 2014 Beccariophoenix fenestralis, et celles aux feuilles très coriaces qui n'en produisent pas de façon significative.
L'espèce Beccariophoenix madagascariensis fut découverte il y a un siècle en 1915 par le Français Perrier de la Bâthie à Perinet, à l'est de la capitale, sur l'escarpement est de Madagascar. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la végétation malgache et étudia la biologie et les variations intraspécifiques du Beccariophoenix.
Une autre population fut découverte 50 ans plus tard près de Manentenina et Tolagnaro (Fort Dauphin) au sud-est de l'île. Alors que l'on croyait l'espèce au bord de l'extinction, une autre station fut révélée à Mantadia près de Périnet par Dransfield en 1986 et une autre à Tolagnaro près de Sainte Luce (Dransfield & Beentje 1995). L'histoire de sa redécouverte est racontée par Dransfield dans Principes en 1988, livre qui eut un écho retentissant dans le monde. Ainsi, les amateurs cherchèrent à se procurer des graines exportées en grandes quantités notamment pour l'espèce à fenêtres jugée plus ornementales.
Cette dernière forme est rare dans la nature comme en pépinières. L'espèce Beccariophoenix fenestralis (syn. : Beccariophoenix « windows ») n'est pas toujours reconnue en tant que telle et figure souvent sous la dénomination de Beccariophoenix madagascariensis.
La deuxième ou troisième espèce découverte en 2002, poussant sur les hauts plateaux, présente quant à elle peu de fenêtres et un tronc plus fin. Elle semble vouée à un bel avenir dans les régions de climat méditerranéen notamment dans le sud de la Californie, du fait de sa meilleure rusticité et de sa plus grande tolérance à des conditions difficiles.
Le terme Beccariophoenix est formé de Beccario et de phoenix. Il dérive du botaniste florentin Odoardo Beccari (1843-1920), parti dès l'âge de 22 ans explorer la flore et la faune de Borneo, puis celle de la Mer Rouge. Son troisième grand voyage le mène en 1877 aux Indes, en Malaisie, en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. Il est le découvreur de la plus grande fleur au monde, l'arum titan (Amorphophallus titanum) dans la forêt de Sumatra. Henri Lucien Jumelle (1866-1835) et Perrier de la Bâthie (1873-1958) dédient le genre à Beccari en 1915.
Phoenix désignant le palmier en latin, est repris par Linné pour distinguer un genre de palmier. L'analogie avec l'oiseau mythique a pu l'inspirer pour signifier la longévité et la sobriété du palmier à l'image de l'oiseau vivant de la chaleur du soleil, de l'écume des mers et capable de renaître de ses cendres.
Le nom d'espèce madagascariensis dérive de son île d'origine, Madagascar. Alfredii rend hommage à Alfred Razafindratsira, un horticulteur qui ,à partir de photos prises par ses collecteurs en quête de Pachypodium, avertit John Dransfield (cf note) en 2003 de l'existence de Beccariophoenix à Marovato, une partie reculée de Madagascar.
Note : coordonateur du projet « Kew’s Threatened Plants Project ».
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