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Plantation
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Le merisier, Prunus avium, ou cerisier des oiseaux, est un arbre caduc atteignant 15 à 25 m de haut qui forme un houppier en pyramide arrondie assez léger, porté par un tronc rectiligne mesurant jusqu'à 60 cm de diamètre. Les branches des jeunes sujets produisent souvent un verticille régulier, développant un port assez érigé, puis la cime s'arrondit avec des branches légèrement retombantes en extrémité.
L'écorce jeune est lisse, gris acajou, piquetée de lenticelles nettes (pores permettant les échanges gazeux). Elle s'exfolie avec le temps, en lanières horizontales, puis une écorce secondaire plus épaisse, noirâtre et fissurée, apparaît, toujours parcourue de stries horizontales.
Les jeunes rameaux brun rouge et brillants portent des bourgeons pointus à écailles brun rouge, alternes ou groupés par 2 à 5 à l'extrémité de rameaux courts. La longévité du Prunus avium atteint environ un siècle. Son enracinement est puissant, formant des racines à la fois profondes et traçantes, avec parfois des drageons.
Les feuilles alternes, simples, lancéolées, dentées, à l'extrémité pointue, mesurent 12 à 15 cm de long. Elles présentent une surface vert foncé assez terne aux nervures pennées, marquées et une face inférieure plus pâle. Elles sont retombantes et portées par un pétiole pubescent de 2 -7 cm doté d'un sillon longitudinal portant 2 glandes rougeâtres, des nectaires extra floraux, juste au départ du limbe. Le feuillage automnal livre de jolies teintes rouge orangé.
En avril-mai, l'arbre aux rameaux encore nus se couvre de bouquets de fleurs blanches portées par de longs pédoncules. Les fleurs sont hermaphrodites et présentent 5 pétales, 5 sépales et un bouquet d'étamines entourant le pistil. La pollinisation se fait par les insectes et notamment par les abeilles, qui préfèrent sa floraison à celle du Prunus padus à l'odeur désagréable. L'espèce est auto-stérile, si bien qu'elle a besoin de se croiser avec un autre clone pour produire des fruits.
Les fruits, appelés merises, sont des drupes rouges ou noires, de 1 cm de diamètre à la saveur douce, plus ou moins âpre selon les clones. Ils sont appréciés particulièrement par les oiseaux qui se chargent de disperser les noyaux.
Note : au Canada, le terme « merisier » désigne les Prunus pensylvanica et virginiana.
Joe Jenze/CC BY 3.0/Wikimedia
Le merisier se plaît en climat tempéré et humide jusqu'à 1 700 m d'altitude, recevant un minimum de 700 mm de pluie par an et de 120 mm en été. Il pousse en situation ensoleillée à mi-ombragée.
Il aime particulièrement les terres limoneuses et profondes, dépassant 60 cm de profondeur, riches, fraîches à sèches, plutôt acides et surtout bien drainées. Cependant, les merisiers de provenance neutrophile acceptent parfaitement les sols calcaires. La forme 'Plena' est aussi proposée greffée sur ce type de merisiers. Le pH peut ainsi varier de 4,5 à 8 avec un optimum compris entre 5 et 7,5.
L'arbre se montre sensible aux rayons du soleil, aux embruns, à l'excès d'humidité stagnante fréquent chez les sols très argileux à faible porosité. Le merisier apprécie peu les terrains pauvres et sableux. Un sol peu profond le rend sensible à la sécheresse et peut conduire à son déracinement sous l'effet de vents violents. La texture du sol ne doit pas varier de façon brutale à moins de 40-50 cm de profondeur.
Le merisier est très résistant au froid (-40 °C), mais son optimum ne dépasse pas l'étage montagnard moyen. Il se montre assez peu sensible aux gelées tardives, mais peut souffrir du givre et du poids de la neige.
La floraison étant relativement tardive, elle est rarement endommagée par le gel, mais elle peut l'être par des vents violents et secs. La présence de ruches à proximité est conseillée pour améliorer la pollinisation.
Plantez-le sur les pentes à sols épais exposées au Nord ou à l'Ouest, dans les fonds de vallées ou en zone de basses montagnes humides.
Plantez-le de préférence entre novembre et mars, en évitant les périodes de gel.
Pour une plantation individuelle dans le jardin ou dans une haie :
Pour une plantation forestière, amenée à former des fûts longs et rectilignes, les plants doivent présenter un bourgeon terminal sain, une tige rigide dépourvue de branches et des racines bien développées, pourvues de nombreuses radicelles. Les tiges des plants de 1 an doivent atteindre 50-70 cm de haut, et 1,25-1,50 m pour les plants de 2 ans.
La densité de plantation peut varier de moins de 300 à plus de 1 200 arbres par ha soit un espacement autour de l'arbre variant de 3 à 6 m. Il est préférable de ne pas dépasser 1 ha de plantation pure de manière à éviter les attaques parasitaires.
Sa présence à proximité de vergers améliore la fructification des cerisiers doux.
Au-delà de 1 ha de plantation et afin d'éviter les attaques parasitaires, ajoutez d'autres essences de feuillus autres que des Rosacées (chênes, hêtres, châtaigniers, charmes…)
Rainer Lippert/CC0/Wikimedia
Au jardin, arrosez correctement le plant si les étés sont secs et désherbez l'herbe sur 1 m² autour de l'arbre pendant au moins 3-4 ans.
En peuplement forestier, opérez des éclaircies successives, qui consistent à éliminer les plants en surnombre sur la parcelle aux 16, 23, 31, 40es années suivant la plantation de façon à exécuter la coupe des arbres au bout d'une cinquantaine d'années. Les plantations de faible densité (espacement de 6 m autour de l'arbre) demandent davantage d'entretien, notamment de travaux de taille pour former des fûts droits avec peu de nœuds.
Taillez en juin-juillet, car la cicatrisation est meilleure et plus rapide lors d'une taille en vert.
Dans une haie ou en isolé, le merisier peut se conduire sur tige ou en cépée pour former un buisson large. Il se recèpe alors au ras du sol lorsque la hauteur est jugée trop importante.
La taille s'effectue surtout sur les sujets destinés à produire du bois d'œuvre. Cette taille coûteuse s'effectue uniquement sur les arbres destinés à grandir et choisis très tôt dès que le peuplement a entre 4 et 14 ans. Les autres sujets ne sont alors plus touchés et seront éliminés en temps voulu lors des éclaircies successives de manière à obtenir au final 70 arbres/ha, prêts à abattre.
Chez le merisier, il est recommandé d'ôter les branches latérales dès qu'elles dépassent 3 cm de diamètre afin d'éviter la formation de gros nœuds.
Dans le cas d'une croissance optimale, un étage de branche se forme annuellement. Éliminez l'étage du bas tous les ans, ainsi que 25 à 50 % des branches trop longues, trop denses ou qui se croisent de chacun des étages au-dessus. Si l'arbre montre beaucoup de vigueur, éliminez davantage de branches.
Pensez à bien désinfecter les outils entre chaque arbre.
La croissance de l'arbre étant assez rapide, sa coupe a lieu généralement au bout de 40 à 50 ans en vue de son exploitation comme bois d'œuvre sur des sujets qui mesurent 22 m de haut avec un tronc de 50 cm de diamètre. On peut espérer récolter 116 m3/ha.
Ces ravageurs se manifestent surtout lorsque la plantation ne comprend que des merisiers. Ils apparaissent généralement très tôt sur les jeunes pousses. Aucun traitement n'est requis habituellement.
La maladie de la cylindrosporiose occasionne l'apparition sur les feuilles de taches rouge violacé qui se rejoignent. Cela peut conduire à des défoliations qui, si elles se produisent de façon répétée, affaiblissent l'arbre et le rendent sensible au froid. Certains clones se montrent plus résistants que d'autres sachant qu'un temps doux et humide favorise la maladie. Effectuez une éclaircie dans le houppier pour améliorer la circulation de l'air.
Le chancre bactérien provoque le dessèchement de bouts de branches et le suintement de gomme juste en dessous. L'excès d'humidité et l'excès d'azote favorisent ce phénomène. Évitez de faire de nouveaux apports azotés et réalisez un traitement au cuivre.
La gommose ou écoulement de gomme est un moyen de défense qui peut succéder à une blessure ou à diverses attaques parasitaires.
La pourriture du cœur de l'arbre apparaît lorsque l'on met trop de temps à le couper pour exploiter son bois. Diminuez la durée de révolution.
Les merises sont à maturité lorsqu'elles se colorent de rouge sombre. Les extrémités de branches portant les fruits peuvent être coupées au moment de la récolte de manière à éclaircir le houppier par la même occasion. Le matin de préférence, à l'aide d'une échelle, décrochez la base des pédoncules et mettez les fruits dans un panier.
Les merises peuvent être conservées au réfrigérateur une dizaine de jours si elles ne sont pas abîmées, mais il est préférable de les transformer rapidement sous forme de confiture, de gelée ou de les mettre dans de l'eau de vie. De la qualité gustative de vos merises dépendra l'usage que vous en ferez !
Note : les fruits du cerisier à grappes (Prunus padus) sont aigres et non comestibles.
MPF/CC BY 2.5/Wikimedia
Les Prunus avium destinés à l'exploitation forestière sont de préférence issus de sélections fournies par les pépinières forestières et obtenues par semis ou bouturage.
Le plant issu de semis ne présente pas les mêmes caractéristiques que le plant mère, car la fécondation est croisée, mais des sélections successives opérées sur une population permettent l'obtention d'une certaine homogénéité.
En pépinière ornementale, seul le cultivar 'Plena' se distingue de la forme type. Ce dernier est greffé sur le type qui peut être plus ou moins adapté au sol calcaire (forme neutrophile est la plus adaptée).
Note : les cerisiers doux (bigarreaux et guignes) sont des cultivars de fruitiers issus du merisier, du moins en partie. Ils sont traités dans la fiche Cerisiers. Le merisier n'est pas considéré à proprement parler comme un fruitier, mais plutôt comme une essence forestière.
Les noyaux ont besoin de stratification pour germer. Semez-les à l'automne dans du sable humide exposé au nord.
Préparez un grand pot avec un mélange de terre et de sable et enfoncez les noyaux de 1 cm. Maintenez le substrat légèrement humide, placé à l'ombre ou mi-ombre. La germination peut demander 1 année !
Greffez en juillet-août.
Effectuez une greffe en écusson sur des semis de merisier de 2 ans pour obtenir de grands arbres appréciant les terrains frais. Une espèce de cerisier doux ou de merises à fruits goûteux ou à fleurs doubles peut ainsi se greffer sur un semis de merise.
Les merisiers produisent un humus améliorant généré par la décomposition de ses feuilles, même si leur volume reste assez faible.
Leurs fruits sont très appréciés des oiseaux, mais aussi des renards, qui essayent souvent de picorer uniquement la chair. Ainsi, la présence de l'arbre est un facteur de biodiversité. Par ailleurs, les noyaux germent plus facilement une fois digérés et expulsés.
L'arbre sert de porte-greffe aux cerisiers doux que sont les bigarreaux et les guignes. Il confère aux arbres une forte vigueur et une grande longévité, mais la mise à fruits est assez longue.
Des formes sucrées ont été sélectionnées à partir de cette espèce qui entre dans la catégorie des cerisiers doux. Il en résulte surtout l'obtention de variétés à gros fruits tels que les guignes – à chair molle, juteuse, légèrement acidulée – et les bigarreaux – à chair ferme et sucrée – auxquels le caractère « feuilles pendantes » a été transmis. L'espèce Cerasus a quant à elle engendré les cerises vraies et les griottes reconnaissables à leurs feuilles dressées et leurs fruits acides. Ceci étant, les variétés actuelles de cerisiers sont souvent issues d'hybridations successives rassemblant les gènes des deux souches.
La merise est rarement consommée telle quelle, mais sa distillation permet l'obtention de diverses boissons alcoolisées comme le Kirsch. Le Guignolet et le Cherry brandy sont des liqueurs obtenues par macération de la chair de cerises (guignes et griottes).
L'écorce de l'arbre sert d'ingrédient à la fabrication du Bitter, une liqueur amère.
L'amande contenue dans le noyau est pilée dans la Merisette de Grenoble, sorte de ratafia parfumé à la cannelle, aux clous de girofle et aux feuilles de pêcher.
En phytothérapie, l'écorce des racines en particulier contient de l'huile essentielle dérivée de l'acide cyanhydrique utilisée comme tonique, sédatif et pour traiter les bronchites.
La gomme présente aussi des vertus curatives.
Les branches fleuries sont utilisées dans l'art floral comme l'ikebana.
Le bois est considéré comme précieux pour l'ameublement, la lutherie et le placage notamment en marqueterie. Traité à l'acide azotique, son bois prend même l'apparence de l'acajou. Les loupes très nerveuses sont aussi convoitées par les tourneurs pour faire des pipes par exemple.
Le bois présente de bonnes propriétés mécaniques (résistance à la compression, traction ou flexion), son retrait au séchage est moyen.
Le merisier est capable de se régénérer naturellement en forêt, mais pour une production plus homogène, le forestier fait souvent appel à des semences sélectionnées, à des boutures ou à des plants. Il existe 4 catégories de sources de semences classées par couleur :
Il existe 3 clones de merisier réputés plus productifs. Leur tronc rectiligne est plus long avec moins de branches. Ils sont résistants à la cylindrosporiose, et présentent une proportion de bois de cœur plus importante. Ils ont pour nom Gardeline (+44 % de bois de cœur par rapport à la moyenne), Monteil (+52 % de bois de cœur) et Ameline. Leur rendement est élevé, mais plus ils sont plus exigeants en taille.
Ces 3 clones repérés dans les forêts françaises ont subi des tests sur plusieurs décennies. Il n'en demeure pas moins risqué de planter un nombre restreint de clones à cause des risques accrus de sensibilité aux parasites générée par une faible diversité génétique.
Ceci dit, les semis issus d'un peuplement local réduit et sujet à la consanguinité peuvent présenter moins de diversité génétique qu'un clone d'hybrides très résistant et vigoureux.
Les semences issues de vergers à graines sélectionnés ont l'avantage de posséder une grande variabilité génétique avec des parents issus de régions différentes. On obtient des hybrides très différents les uns des autres, mais qui offrent un rendement meilleur que les plants sauvages.
La cueillette des merises sauvages est attestée en Europe dès l'époque néolithique ainsi qu'à l'âge du bronze comme en Irlande. Les cerises douces sont ainsi très proches génétiquement des merisiers de l'ensemble de l'Europe tempérée, du Caucase et du nord de la Turquie.
Sa culture remonterait au IVe siècle avant J.-C. en Asie Mineure (Caucase, Anatolie) initiée par les Grecs et poursuivie par les Romains. Prunus avium fait partie des premiers arbres domestiqués après le pommier.
Selon Pline (Ier siècle), le général romain Lucullus aurait rapporté à Rome les cerises de la ville de Cerasus (devenue la ville turque de Giresun) située sur la côte sud de la Mer Noire en 68 av. J.-C. Les armées romaines auraient ensuite dispersé les variétés de cerisiers cultivés à travers toute l'Europe.
Cependant, Auguste Pyrame de Candolle (1778-1841) affirme que les merisiers existaient déjà en Italie bien avant Lucullus. Le médecin grec Dioscoride (Ier siècle) recommande l'ingestion des fruits frais pour soigner les intestins, ces fruits portent alors le nom de « kerasia ».
La cerise, douce ou acide, semble avoir été l'un des principaux fruits du genre Prunus à avoir été consommé sur le site romain Vicus Tasgetium à Eschenz (Suisse) entre -100 et 300. L'introduction en Chine de Prunus avium s'est faite par les ports du nord alors qu'il existait une autre espèce P. pseudocerasus aux fruits écarlates cultivées dans l'Est et le Nord du pays. Son arrivée en Méditerranée orientale (Israël) date des Croisades.
Selon les endroits, le merisier incarne quelque chose de positif ou de négatif. L'Irlande lui voue une connotation romantique, symbolisant la jeunesse, la beauté et l'amour, tandis que le Japon l'élève en symbole de paix. Dans les pays nordiques comme en Lituanie, le diable est le gardien du merisier tandis que les démons s'y cachent selon les légendes germaniques. Ses rameaux sont ainsi brûlés les nuits du 23 décembre, du 1er et 6 janvier en Albanie.
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