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Le genre Chamaerops ne comporte qu'une seule espèce depuis que le palmier chanvre Chamaerops fortunei est devenu Trachycarpus fortunei. Le Chamaerops humilis est l'un des rares palmiers originaire d'Europe avec le Phoenix theophrastii, endémique de l'île de Crête. Il pousse le long des côtes méditerranéennes (moitié sud de l'Espagne, Sardaigne, sud de l'Italie, Maghreb) et sur les pentes rocheuses marocaines de l'Atlas et du Rif parfois jusqu'à 1 200 m d'altitude, souvent sur sol calcaire. Sa présence en Europe témoigne d'un passé plus chaud et humide bien qu'il soit aujourd'hui bien acclimaté aux hivers neigeux. On l'appelle aussi « faux doum » en raison de sa ressemblance avec le palmier doum d'Égypte, Hyphaene thebaica, qui aussi pousse en touffe mais comporte des troncs ramifiés.
Sa particularité est de former des rejets obliques depuis la souche qui créent une touffe d'environ 3 m en tous sens. Les feuilles palmées adoptent des teintes très variables allant du vert foncé à l'argenté pruiné et sont pourvues d'épines à leur base. On trouve ainsi différentes variétés de Chamaerops humilis selon les régions possédant différents degrés de rusticité. Les stipes sont couverts de fibres brunes bien différentes de celles du palmier à chanvre Trachycarpus fortunei. L'absence d'épines sur le pétiole du Trachycarpus est un autre critère distinctif facile à repérer chez de jeunes sujets. À l'état sauvage, les Chamaerops sont presque acaules (dépourvus de stipe) du fait du broutage des troupeaux, tandis qu'en culture, les stipes mesurent 3-4 m jusqu'à 6-7 m de haut avec un diamètre de 25 cm. Ils présentent à la base des anciens pétioles mêlés à des fibres brunes puis deviennent annelés et gris marron avec le temps. Certains ouvrages distinguent la variété arborescens ou elata qui ne comporte qu'un seul stipe.
La couronne comporte 30 à 50 feuilles palmées. Les pétioles minces verts ou pourpres, longs de 30 cm à 1 m, sont couverts en partie d'un duvet blanchâtre et d'épines acérées jaunes à marrons, orientées vers le sommet. Les feuilles palmées raides et coriaces sont presque rondes, composées de segments étroits plus ou moins longs (30 à 45 cm), bifides aux extrémités. Le limbe est généralement vert clair sur le dessus et couvert d'une pruine blanche au revers mais certaines races sont gris bleuté sur les 2 faces.
Les Chamaerops sont surtout dioïques (sujet mâle et femelle distinct) mais on trouve des formes monoïques (2 sexes sur la même plante) ou hermaphrodites (2 sexes sur la même fleur). L'inflorescence courte et peu ramifiée est entourée d'une spathe de 30 cm. Les fleurs mâles dotées de 6 à 9 étamines qui surmontent un calice charnu sont odorantes et paraissent en fin de printemps. Les fleurs femelles possèdent 3 carpelles charnus. Les fruits ovoïdes orangés à rouge sombre mesurent 2 à 5 cm et dégagent une odeur nauséabonde. Ils ne se mangent pas sauf en période de disette ou pour un usage médical. Ils contiennent une pulpe très fibreuse, un peu sucrée et sont très astringents. Ces drupes renferment 1 à 2 graines ovoïdes ou en forme d'ellipse.
L'étymologie du nom Chamaerops vient du grec chamai (à terre) et de rhops (buisson) et son nom d'espèce humilis d'origine latine insiste sur le caractère « bas » du palmier.
Les feuilles servent occasionnellement de fourrage pour les chèvres et les moutons. En Sardaigne, les segments des palmes séchées servent à tisser des paniers et des chapeaux. On fabrique également des balais et brosses avec les fibres. Le cœur du palmier cru ou cuit est consommé dans les montagnes marocaines mais surtout la fabrication de crin végétal à partir des feuilles a constitué une véritable industrie au Maroc (voir Histoire). Ce crin sert aussi à confectionner des cordes, des paniers, des couffins dans les campagnes.
Le palmier nain apprécie une situation chaude et ensoleillée entre 22 et 30 °C mais se montre relativement tolérant. Étant capable d'endurer des tempêtes de neige, il supporte par ailleurs la sécheresse, les courants d'air ainsi que les embruns. Un gel bref à -12 °C endommage les feuilles mais rarement le cœur si bien que le stipe émet une nouvelle couronne de feuilles ou bien des rejets paraissent visant à reconstituer la touffe.
On peut le cultiver de très longues années en pot.
Plantez Chamaerops humilis au printemps ou en été.
En pleine terre :
En pot :
Arrosez copieusement les premières années et en été afin de favoriser sa reprise. Attendez cependant que le terreau sèche sur 2 cm avant d'arroser à nouveau.
Faites un apport de compost ou d'engrais organique à l'automne afin que les minéraux puissent être libérés au printemps. Chez les plantes en pot, un engrais de type N-P-K-Mg, pourvu d'une forte teneur en potassium et magnésium de formule 3-1-3-1 convient bien. Si vous utilisez de l'engrais minéral, poursuivez la fertilisation jusqu'à fin novembre puis cessez durant l'hiver.
Paillez le pied des jeunes sujets à l'automne comme protection contre le froid.
Au nord de la Loire, rentrez le palmier en serre ou dans la maison et n'oubliez pas de l'habituer progressivement au soleil lorsque vous le ressortirez au printemps.
Rempotez les palmiers nains en pot tous les 3 ans ou effectuez un surfaçage annuel.
Tailler le palmier nain au printemps ou en été.
Coupez les feuilles marron à quelques centimètres du stipe. Si vous laissez les feuilles sèches, elles finiront par se décomposer en préservant la base des pétioles durant quelques années.
Si vous observez un dessèchement des palmes du Chamaerops humilis, plusieurs causes sont possibles :
Note : le jaunissement des feuilles peut être dû à une carence en fer ou en minéraux (magnésium). Fertilisez avec un engrais complet pour palmiers.
Sinon, assez peu de nuisibles s'attaquent aux palmiers nains qui poussent en extérieur si ce n'est dans le sud de la France, où le papillon Paysandisia archon et le charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus), introduits par accident, commettent des dégâts majeurs : palmes découpées, trouées, desséchées ou jaunies. Ils s'attaquent à toutes sortes de palmiers et conduisent à leur mort rapide : une fois le cœur atteint par les larves, les palmes se dessèchent complètement.
Plusieurs solutions sont possibles afin de lutter contre ces ravageurs :
Note : une boîte de 50 millions de nématodes permet de traiter 1 à 5 arbres mais elle ne se conserve que 2 semaines au réfrigérateur !
Bon à savoir : ces deux ravageurs progressent très rapidement. Une mobilisation générale dans les régions infectées est donc nécessaire pour contrôler cette progression. Afin de limiter leur expansion par le biais du pollen, sectionnez les hampes de fleurs mâles et posez un collier de glu à la base de la couronne.
Les pucerons, araignées rouges et cochenilles sont des parasites assez classiques, particulièrement en intérieur. Des traitements préventifs et curatifs naturels existent, comme le purin d'orties, utilisez-les avant d'employer des produits chimiques !
Chamaerops humilis se multiplie par semis en fin d'été-automne ou au printemps.
Les graines germent facilement sans traitement, au bout de 2 à 4 mois, même à l'extérieur en climat doux. Sinon utilisez une mini serre chauffée ou une caissette disposée sur un radiateur. Certains conseillent cependant de les faire tremper quelques jours dans de l'eau tiède avant de les semer.
Repiquez les plantules au printemps d'après dans des pots individuels et placez-les en pépinière abritée. Les plants croissent très lentement durant les 5 premières années. Attendez au moins 3 ans avant de les mettre en pleine terre.
Chamaerops humilis permet de lutter efficacement contre l’érosion et la désertification car la touffe se régénère naturellement après un incendie en émettant de nouveaux drageons. Par ailleurs, c’est un des rares palmiers à tolérer des conditions aussi difficiles que la neige, la sécheresse, la pauvreté du sol.
Le Chamaerops est un des palmiers les plus cultivés au monde pour l’ornement. Les Grecs le nommaient Phoenix chamaeriphes, traduction littérale de « palmier jeté à terre ».
La plante figurait sous son nom de Chamaerops dans le mois floréal du calendrier républicain qui correspondait au 3 mai.
Les palmes servaient au XXe siècle à produire le crin végétal utilisé pour rembourrer les matelas, les sièges pour automobiles, les fauteuils. Ainsi 120 000 tonnes de crin par an furent exportées du Maroc entre 1900 et 1995.
Chamaerops humilis est considéré comme un élément typique du faciès le plus thermophile du maquis méditerranéen, caractérisant une végétation méditerranéenne semi-aride. Sa limite naturelle extrême vers le nord se situe à Hyères (43°07'). En France, on le trouve dans l’Aude, localement sur la Côte d’Azur probablement échappé des jardins mais pas en Corse. Il existait probablement à l’état sauvage dans l’île de Malte et en Crête (d’après Théophraste IVe siècle avant J. C.) et occupa de grandes surfaces en Algérie avant la colonisation française.
Il existe un spécimen du Chamaerops humilis var arborescens, une forme non cespiteuse, planté en 1585 au Jardin botanique de Padoue où on le surnomme « palmier de Goethe » car celui-ci le décrivit lors de son voyage en Italie.
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