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Plantation
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Floraison
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Taille
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Le genre Ulmus réunit vingt à quarante espèces d’arbres, parfois d’arbustes, très rustiques, peuplant l’hémisphère nord tempéré (Europe, Amérique du Nord, Chine, Japon). La longévité de l’orme dépasse 500 ans.
La plupart des ormes forment un grand houppier en dôme muni de grosses branches, jusqu’à 40 m de haut en sol profond et bien drainé. L’écorce est grise à brunâtre, cannelée et crevassée dans le sens de la longueur, ou obliquement sur les sujets âgés. Les bourgeons ovoïdes sont asymétriques et la pousse terminale avorte en cours de saison ou en fin d’été selon l’espèce, pour céder la place à un bourgeon latéral. Les rameaux sont grêles, sinueux et ramifiés sur deux rangs.
Les ormes sont caducs excepté chez quelques espèces asiatiques semi-persistantes. Les feuilles sont simples, alternes et disposées sur deux rangs le long du rameau. Elles se reconnaissent à la dissymétrie du limbe doublement denté, rugueux ou pubescent. Les nervures très apparentes sont généralement parallèles. Elles se ramifient cependant chez certaines espèces ainsi que sur les feuilles développées tard en saison.
Chez l’orme champêtre (Ulmus glabra), la floraison intervient vers l’âge de 15-20 ans et se reproduit abondamment tous les 2 à 4 ans. Les inflorescences vert pourpre sont composées de fleurs sans pétales, hermaphrodites, qui paraissent sur les rameaux de l’année précédente, avant la feuillaison. La pollinisation se fait en grande partie par le vent ainsi que par les insectes. Mais certaines espèces sont totalement infertiles.
Les fruits sont formés d’une graine entourée d’une aile membraneuse (samare) de 1 à 2 cm de diamètre. Verdâtres, ils virent au brun à maturité et chutent au printemps avant l’apparition des feuilles, dispersés par le vent ou l’eau.
Le bois d’orme est un bois lourd brun pâle qui possède un beau grain en coupe tangentielle, résistant, dur et flexible mais difficile à refendre en raison de son fil entrecroisé. L’orme d’Angleterre (U. procera) possède un bois rouge, dur qui résiste bien à l’eau et ne se fendille pas.
Le mot Ulmus vient du latin et désignait l’orme dans l’Antiquité. Son origine étymologique viendrait de l’indo-européen avec la même racine Al que l’on retrouve chez l’alisier ou l’aulne. Glabra signifie « lisse » en latin, minor, « petit » et procera « très grand ». La forme ancienne de l’orme, oulme, a donné son nom à beaucoup de lieux-dits qui au fil du temps se sont transformés en « homme ».
Préférez un sol profond, riche et frais. L'orme des montagnes tolère cependant tous sols drainés même secs et calcaires.
Préférez une exposition en plein soleil.
Plantez-le en isolé, en lui laissant suffisamment d'espace pour qu'il puisse s'épanouir. Vous pouvez également créer un bosquet ou une haie.
La meilleure période pour planter l'orme est l'automne.
Creusez une large fosse et plantez de préférence un petit sujet.
La culture des ormes encore jeunes ou résistants à la graphiose ne présente pas de difficultés.
Veillez à maintenir un sol frais en paillant et en versant quelques arrosoirs durant l'été.
Apportez du compost à l'automne.
En fin d’hiver, hors période de gel, pratiquez une taille de formation classique. Éliminez les rejets sur les espèces drageonnantes.
La graphiose de l'orme ou maladie hollandaise a commis des ravages sur les populations d'ormes. Elle fit son apparition aux Pays-Bas en 1917 et atteignit l'Amérique du Nord dans les années 1940 puis l'Europe de l'Ouest 30 ans plus tard, ramenée des États-Unis.
Le champignon responsable de l'obstruction des vaisseaux conducteurs de sève brute, Ophiostoma ulmi est propagé en Europe par deux espèces de scolytes (coléoptères), Scolytus scolytus, qui s'attaque au tronc et grosses branches, et S. multistriatus, qui affecte les rameaux. Hylurgopinus rufipes est un autre vecteur présent seulement en Amérique du Nord. Les femelles scolytes infectent l'arbre en transportant les spores du champignon sur leur lieu de ponte.
La deuxième vague d'épidémie européenne dans les années 1970 dévasta 100 % des ormes dans beaucoup d'endroits et, notamment, l'orme d'Angleterre (Ulmus procera) qui se reproduit végétativement. Il cessa d'exister en Angleterre en l'espace de 10 ans, contaminé cette fois par un autre champignon, Ophiostoma novoulmi. U. glabra, qui se reproduit par graines, montra une meilleure résistance à cause du brassage génétique. Certains ormes ont pu ainsi repousser depuis la souche et générer de nouvelles tiges qui n'intéressent pas encore les scolytes ou se montrent résistantes.
Il semble que l'avenir des ormes soit de nouveau assuré grâce aussi au maintien d'une diversité génétique au sein des populations locales. Le clonage de souches résistantes aurait pu avoir des conséquences plus graves que le maintien de cette diversité même avec des arbres affaiblis (note 1 : Gillon, 2008). Des études sur le pollen montrent que 5 800 ans auparavant, les populations d'ormes connurent également un déclin significatif dans le nord-ouest de l'Europe, témoignant probablement d'une maladie comparable à la graphiose (note 2 : Rackham, 1986). Bien entendu, ces déclins rapides ont des conséquences désastreuses sur la flore et surtout la faune (papillons Nymphalis polychloros, Cosmia diffinis) liées à l'orme, même si cela permet l'émergence d'autres populations comme les champignons qui se nourrissent de bois mort (Pleurotus ostreatus).
Les feuilles des Ulmus minor sont attaquées par des pucerons, Eriosoma ulmi, U. glabra par E. patchiae, qui provoquent l'enroulement du feuillage sans conséquence grave. E. lanuginosum induit des galles boursouflées rougeâtres assez spectaculaires tandis que des acariens du genre Eriophyes ou Tetraneura criblent les feuilles de petites galles semblables à des pustules. L'orme survit assez bien à ces attaques mineures.
Note 1 : GILLON Y. (2008), « Aux origines des plantes, Des plantes anciennes à la botanique du XXIe siècle », Fayard, p. 479-481.
Note 2 : MILNER E. (2011), « Trees of Britain and Ireland », Natural History Museum, p. 71-78.
La multiplication de l'orme peut se faire par séparation des rejets de souche ou de drageons chez les espèces qui drageonnent, par greffe pour les cultivars, ou par semis sachant que le taux de germination est souvent faible.
Le bouturage est également possible.
Semez à l'automne. La germination des graines intervient rapidement après leur libération. Le pouvoir germinatif est de 1 an ou plus lorsqu'elles sont séchées à l'air ou conservées à 1 °C.
Les graines disparaissent rapidement, probablement mangées par les souris ou les oiseaux. La germination se fait souvent à l'ombre des frênes ou des tilleuls dans les forêts anciennes. Placez les jeunes plants au soleil l'année suivante.
En été, pratiquez des boutures semi-aoûtées.
Deux techniques sont possibles :
Les graines de l’orme sont appréciées des verdiers et probablement des souris.
La larve du lucane cerf-volant était un hôte de l’orme avant que sa population ne chute. Elle s’est désormais tournée vers le frêne.
L’écorce de l’orme, alcaline, fissurée et rétentrice d’humidité, est capable d’abriter plus de 200 espèces de lichens.
À la fin de la guerre de Cent Ans, les forêts et les campagnes françaises étaient dévastées par une exploitation anarchique et excessive des ormes employés pour la fabrication des pièces d'artillerie. François 1er statua pour instaurer une gestion raisonnée des forêts d'ormes et son successeur Henri II ordonna la plantation d'ormes le long des routes – en particulier pour stabiliser les bas-côtés – et sur les places de village. La plantation d'arbres sur les places était déjà rendue obligatoire depuis longtemps, comme façon symbolique de garantir l'indépendance du village. Mais les paysans voyaient ces plantations comme une contrainte, une concurrence pour les cultures adjacentes et se faisaient prier. C'est le duc de Sully (1559-1641), grand voyer de France sous Henri IV, qui assura véritablement la plantation d'ormes le long des voies de communication en échange d'argent, si bien que nombre de ces arbres furent baptisés « le Sully » ou « le Rosny » car Sully était baron de Rosny. Beaucoup de ces arbres furent décapités par opposition au régime, notamment au moment de la Révolution.
L'orme était très souvent utilisé comme arbre repère, pour indiquer une direction comme à Saint-Thomas-de-Conac en Charente-Maritime ou comme poste d'observation à vue militaire comme dans la plaine près d'Hargicourt ou plus prosaïquement comme arbre à gibet (orme de Saint-Gervais). Dans le Centre et le Sud-Ouest, on le trouve planté sur les places de village comme à Biscarosse (40) où survit l'un des plus gros spécimens français mesurant presque 8 m de circonférence. Ces arbres servaient de point de ralliement, de lieu de rassemblement lors des fêtes mais aussi à rendre la justice. Il était également utilisé dans la construction et mené en taillis pour faire du bois de chauffage, voire des arcs pour remplacer l'if.
L'orme possède aussi des propriétés médicinales. La décoction d'écorce soignait les brûlures, bouillie dans du lait, elle servait à traiter la jaunisse, l'écorce interne mâchée, les maux de gorge. Ses feuilles servaient dans l'Antiquité à soigner « l'humeur noire », le cafard, les racines à faire repousser les cheveux, l'eau d'orme contenue dans les galles à soigner les yeux, etc.
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