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Plantation
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Floraison
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Taille
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Aujourd'hui méconnu, cet arbre croit pourtant spontanément dans les bois de nombreuses régions françaises. Le cormier a en effet autrefois été cultivé comme essence fruitière, durant des siècles et s'est répandu dans les campagnes environnant les vergers.
De croissance très lente, le cormier a une grande longévité puisqu'il peut vivre de 400 à 600 ans. Adulte (lorsqu'il atteint 20 ans), il mesure de 15 à 20 m de hauteur. Son large houppier arrondi est composé d'un gracieux feuillage caduc, celui de tous les sorbiers et alisiers. Découpé en folioles, il bruit joliment à la moindre brise.
En mai-juin, il se couvre d'une multitude de petites fleurs blanches réunies en corymbes fournies, mellifères et parfumées. Elles laissent place, en été, à des grappes de fruits. Ces petites cormes ou sorbes sont parfois appelées « poirettes ». Hautes de 2 à 3 cm, elles évoquent en effet les poires sauvages par leur forme et leur coloris jaune teinté d'orange, parfois empourpré sur la face exposée au soleil. Très riches en tanins, elles sont alors absolument immangeables. Il faut attendre qu'elles deviennent blettes (elles tombent alors d'elles-mêmes sur le sol) pour se régaler de leur chair onctueuse, sucrée, presque vineuse.
Sludge G/CC BY-SA 2.0/Flickr
Le cormier semble pouvoir s'installer partout tant il est dépourvu d'exigences. Il est en effet rustique (il supporte des températures descendant jusqu'à -30 °C), pousse jusqu'à 1 000 m d'altitude, accepte tous les sols, même calcaires.
C'est un arbre héliophile, qui apprécie d'être installé en lisière de haie et de bosquet mais il se transforme facilement en espèce forestière qui peut être implantée au cœur d'un groupe d'arbres.
Il est possible d'obtenir des cormiers en les semant. Il faut alors faire stratifier les graines 5 à 6 mois avant le semis en les plaçant dans un sac rempli de sable et stocké au frais : 2 à 4 °C. Semé en avril-mai, dans une terrine, à 20 °C la germination est alors rapide : elle a lieu en 3-4 jours.
Repiquez les plantules, le rapidement possible, en vous aidant d'une pince à épiler, dans des pots de 1 litre. Pourquoi cette mesure pour le moins originale ? Parce que cette espèce développe très rapidement des racines étonnamment longues dont plusieurs ont une croissance en oblique. Trop à l'étroit dans leur contenant, le système racinaire du cormier forme un écheveau qui compromet sérieusement la réussite de sa future installation en place. En fin d'été, rempotez de nouveau le plant dans des pots de 4 l. Vous l'installerez en pleine terre au mois de septembre de l'année suivante.
Les plants de cormier commercialisés peuvent être plantés toute l'année hors période de gel et de canicule. Vous privilégierez néanmoins pour cette installation les mois de septembre et d'octobre : la terre est chaude et permet aux racines de se développer rapidement et les pluies d'automne favorisent cette croissance.
Attention : tenez compte de leur taille adulte si vous plantez les cormiers en arbre isolé ! Installez-les à 8 à 10 m d'écart avec d'autres végétaux ou avec les bâtiments voisins.
Huerta del Nogal/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
Sans grandes exigences, le cormier est également un arbre sans entretien. Il ne demande pas de fertilisation ni d'apport d'eau une fois installé.
Veillez simplement à pailler le sol à son pied et à l'arroser en cas de besoin (épisodes de sécheresse, canicules) durant les deux ans qui suivent la plantation.
Le cormier ne nécessite pas de taille pour fructifier. Il peut néanmoins être nécessaire de couper des branches mortes ou d'éliminer des rameaux encombrants. Pratiquez alors cette taille d'entretien en automne.
Le cormier est potentiellement susceptible, comme tous les arbres appartenant à la famille des Rosacées, d'être contaminé par le feu bactérien. Comment reconnaître cette maladie ? L'extrémité des pousses brunit puis l'infection s'étend, la branche noircit alors et semble brûlée. En grattant avec l'ongle l'écorce de rameaux atteints, l'aubier dénudé est brillant. Cette maladie bactérienne est généralement foudroyante. Aucune technique de lutte n'existe et il faut détruire les arbres touchés pour limiter la contamination. Mais ne paniquons pas : cette maladie ne semble jamais avoir touché de cormier cultivé dans un jardin amateur !
Les cormes sont immangeables immatures. Très riches en tanins, elles sont alors acerbes. Il faut attendre qu'elles deviennent blettes pour pouvoir les déguster. En septembre-octobre (avant les gelées donc, le froid n'intervenant pas dans le phénomène de maturation), les fruits jaune lavé de rouge, brunissent ; leur chair devient moelleuse et crémeuse. Les cormes se cueillent alors sur le sol sur lequel elles ont chuté. Elles peuvent alors se conserver une semaine, au frais.
Les sorbes se mangent, comme les nèfles, en fruits de bouche : on déguste leur tendre chair avec ses pépins et on recrache bien souvent leur peau qui, bien que comestible, est un peu grossière. On peut aussi composer une délicieuse confiture de corme.
Confiture de cormes :
Versez, dans une bassine à confiture, des cormes blettes. Recouvrez d'eau et menez le tout à ébullition. À partir de celle-ci, maintenez la cuisson pendant 5 minutes. Passez ensuite les fruits dans un moulin à légumes, grille moyenne, afin d'éliminer les peaux et pépins. Pesez la pulpe obtenue et mêlez-la au sucre (à raison de 750 g pour 1 kg de purée). Délayez éventuellement avec quelques cuillères d'eau si vous trouvez la pulpe trop épaisse. Faites cuire une vingtaine de minutes avant de verser dans des pots que vous refermerez hermétiquement.
Cette confiture charme par sa texture très onctueuse. Elle a l'étonnante originalité de présenter la même saveur que celle des fruits crus. Mais n'hésitez pas à faire varier sa saveur en lui ajoutant des zestes de citron ou d'orange, de la vanille, de la cannelle…
archenzo/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Le cormier peut se reproduire par semis mais sa croissance est alors très lente. Ainsi que sa mise à fruit qui n'intervient parfois que 10 ans (et plus) après la plantation.
Il est également possible de multiplier cet arbre, en fin d'hiver, en le greffant en fente, au ras du sol. Greffer le cormier sur un poirier, un cognassier ou bien une aubépine présente l'avantage d'avancer la mise à fruits de quelques années.
Installer une haie libre et champêtre, contenant au moins 70 % d'essences indigènes permet d'accueillir une grande diversité d'animaux. Le sorbier domestique est un arbre fruitier à privilégier dans l'installation de ce type de haie. Outre la séduction indéniable de son feuillage, il offre une floraison mellifère qui attire nombre de pollinisateurs et de nombreux insectes auxiliaires. Sa fructification sera autant appréciée par les merles et autres volatiles… que par des gourmands à deux jambes, amateur de saveurs sauvages.
Le cormier est un arbre originaire du bassin méditerranéen et d'Asie occidentale. Il est connu et cultivé depuis l'Antiquité pour ses fruits. La pulpe de ses derniers était en effet réputée pour leurs vertus antidiarrhéiques et antidysentériques. Galien, célèbre médecin grec de l'Antiquité (considéré comme le père de la pharmacie), estimait les sorbes bien préférables aux nèfles mais, les jugeant fort puissantes dans leurs effets, recommandait « d'en user comme de médecine et non comme de viande ».
Les Romains appréciaient beaucoup les cormes qu'ils conservaient dans du vin cuit ou qu'ils faisaient sécher au soleil. Charlemagne aussi faisait grand cas de cet arbre dont il recommandait la plantation dans tous les jardins des domaines qu'il fréquentait. Les cormiers ont ainsi fait l'objet d'une cueillette attentive et étaient plantés en verger jusqu'au XVIIIe siècle. Son bois possède un grain très fin. Il est dur, lourd, résistant à la pression mais souple et facile à travailler. Il était autrefois utilisé pour la fabrication de vis, d'instrument de musique, de proues de bateau. Le bois de cormier est aujourd'hui aussi précieux que rare ; il est fort recherché en ébénisterie (notamment en placage).
Les cormes ont, de tout temps, été utilisées de multiples manières : leur richesse en tanins les faisait employer pour clarifier le vin ou le moût de pomme. Elles étaient consommées en fruits de bouche bien sûr mais aussi comme aliment de disette. Séchées et réduites en poudre, elles se substituaient ainsi au froment dans pain quand le blé venait à manquer. Surtout, les cormes servaient à confectionner une boisson alcoolisée pétillante nommée « cormé ». L'étymologie du sorbier domestique est d'ailleurs éloquente sur son utilisation comme plante à boisson. C'est Théophraste, médecin de l'Antiquité grecque qui lui a donné, il y a plus de 2 000 ans le nom de Sorbus, du latin sorbere qui signifie « boire ». Le « vin de corme » semble être une des plus anciennes boissons alcoolisées de nos contrées. On le nommait en effet « curmi » au Ve siècle, cette appellation dérivant du gaulois « corma », des fruits du sorbier domestique. Reste aujourd'hui encore le nom de « cuirm » qui, en Irlande, désigne la bière.
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