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Originaire d'Europe, d'Afrique du Nord et de l'ouest de l'Asie, le nerprun (Rhamnus cathartica) pousse spontanément dans les haies et les taillis presque partout en France. Témoigne d'ailleurs de sa popularité la ribambelle de noms communs qui lui sont donnés : nerprun cathartique ou purgatif mais aussi épine noire, épine de cerf, bois noir, bourgue-épine (une contraction de bourdaine épineuse), noirprun…
Le nerprun est un arbuste à la croissance lente (adulte, il atteint 6 à 8 m de hauteur) et au port buissonnant, compact, dense. Les rameaux longs possèdent quelques piquants et sont couverts d'un joli feuillage caduc. Les feuilles, vert foncé, brillantes, se colorent d'or et de pourpre en automne avant de tomber. Les petites fleurs vert jaune, réunies en grappes, sont parfumées ; elles s'épanouissent en mai-juin. Elles laissent alors la place à de très nombreuses petites baies vertes qui deviennent noires à maturité ! Elles persistent en hiver du moins jusqu'à ce que les oiseaux les dévorent, assurant ainsi la dissémination du nerprun. Mais attention ces jolies baies qui ressemblent aux prunelles sont toxiques pour l'homme !
Cet arbuste sauvage est parfait implanté dans des haies champêtres avec d'autres espèces indigènes : noisetiers, viornes… Avec son port compact, son feuillage luisant et coloré en automne et sa fructification abondante, il peut être cultivé dans un massif d'arbustes ou bien en isolé pour marquer un point de passage du jardin.
Attention : le nerprun peut être envahissant ! Il produit en effet de nombreux rejets et les oiseaux, en consommant les baies rejettent des graines qui peuvent fournir de nombreux plants spontanés. Cet arbuste qui a été introduit au Canada y prolifère (notamment dans l'Ontario) et y est classé comme plante invasive.
Dr. Oliver Schneider/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Le nerprun peut s'implanter dans tous les sols (même secs) à condition que ceux-ci soient calcaires, c'est-à-dire basiques.
Parfaitement rustique (il résiste à des températures de atteignant -35 °C et moins encore), il pousse jusqu'à 1 200 m d'altitude, au soleil comme à la mi-ombre.
Semez les baies de nerprun dès qu'elles sont mûres, en octobre-novembre, en les disposant sur une terrine remplie de sable que vous entreposerez à l'extérieur, contre un mur exposé au nord.
Soyez patients : la germination peut avoir lieu le printemps suivant… ou bien celui de l'année d'après ! Repiquez directement en place les plants âgés de 6 mois.
Installez les plants (issus de semis ou les rejets de nerprun de préférence en automne, et plus particulièrement en septembre alors que la terre est encore chaude : les racines se développeront ainsi avant l'arrivée des grands froids.
Espacez les plants de 50 cm dans une haie ou un massif d'arbustes et de 3 m au moins si vous souhaitez employer le nerprun comme arbre isolé.
Ximénez/CC BY-SA 4.0/Wikimedia
Le nerprun est sans exigence et ne nécessite aucun entretien. Il ne demande pas d'arrosage (à l'exception des deux années suivant la plantation où il sera parfois nécessaire de lui apporter de l'eau en période de sécheresse), ni de fertilisation ni de traitements.
Le nerprun ne nécessite pas de taille. Toutefois vous souhaiterez peut-être limiter son ampleur dans la haie, couper des branches encombrantes ou disgracieuses. Taillez alors l'arbuste avant la reprise de la végétation, de février à avril.
Le nerprun n'est pas la proie de ravageurs ni la victime de maladies.
Franz Xaver/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Cet arbuste sauvage se multiplie par semis (voir la partie semis et plantation) ou, plus simplement par récupération de ces nombreux rejets, en hiver.
Si le nerprun pousse dans la campagne alentour, n'hésitez pas à l'installer dans la haie champêtre. Il est un réservoir de biodiversité. Il accueille notamment de nombreux oiseaux qui raffolent de sa fructification abondante. Le nerprun est également un hôte privilégié du papillon Citron dont les larves se nourrissent de son feuillage tandis que les adultes viennent butiner le nectar de ses fleurs.
Bien qu'il ne soit décrit qu'au XVIe siècle, le nerprun est certainement connu pour son usage thérapeutique depuis l'Antiquité. En témoigne, le nom grec de l'espèce : Karthartikos qui signifie « qui purge ». Il s'agissait en effet d'un purgatif puissant, utilisé comme laxatif, diurétique, dépuratif pour lutter contre la goutte, la paralysie, la sciatique… Ce n'était pas l'écorce qui était alors utilisée comme pour la bourdaine mais les baies du nerprun, riches en dérivés anthroquinoniques, employées en sirop. Ce remède était encore indiqué dans le Codex de 1949 mais même alors il n'était plus réellement appliqué qu'en médecine vétérinaire.
Le nerprun est également une plante tinctoriale. Ses baies immatures donnent aux vêtements un coloris jaune. On dit qu'au Moyen Âge, il était très employé dans le comtat Venaissin par la communauté juive, les membres de cette confession étant alors dans l'obligation de s'habiller en jaune. Les baies mûres du nerprun servaient à confectionner le « vert-de-vessie », un coloris d'aquarelliste qui était notamment utilisé pour teinter les enluminures. Il devait son nom à sa fabrication : le suc des baies était réduit à feu doux avec de l'alun puis versé dans des vessies de porc ou de bœuf qui étaient suspendues pour sécher dans la cheminée. Le bois de nerprun, dur et compact, facile à polir et à façonner, séduisait par son coloris rouge flammé de jaune. Il était utilisé pour confectionner des pièces de boissellerie. Les paysans le transformaient en cannes dont ils avivaient la teinte en les tremper dans de la chaux vive sur le point de s'éteindre.
Comme toute plante utilisée par l'homme, le nerprun a fait l'objet de nombre de croyances et de superstitions. Les Anciens auraient consacré cet arbuste aux Furies. Et ce sont, selon la tradition, ses rameaux qui auraient servi à confectionner la couronne d'épines du Christ.
Comme toutes les plantes épineuses, le nerprun servait à protéger les paysans de la sorcellerie. Ainsi en Allemagne, pour préserver le bétail des mauvais sorts, on piquait des branches de nerprun dans le fumier certaines nuits. En Silésie, les rameaux de cet arbuste étaient cloués en croix sur la porte des étables.
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