Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Le genre Pseudotsuga rassemble 4 à 8 espèces de conifères selon la nomenclature, faisant partie de la famille des Pinacées comme les pins, sapins et épicéas. Son aire de répartition couvre le Canada, les États-Unis, le Mexique ainsi que la Chine, Taïwan et le Japon.
Les Pseudotsuga possèdent un tronc très droit cylindrique et des aiguilles persistantes étroites, aplaties, souples, rétrécies à la base. Leurs cônes pendants se reconnaissent facilement grâce aux bractées à 3 lobes (trifides) qui dépassent de chacune des écailles.
Le sapin de Douglas (P. menziesii) appelé aussi « Douglas », « pin ou sapin de l'Orégon » présente des sujets monumentaux parmi les plus grands sur terre (100 m) dans son aire d'origine. Il se montre de taille beaucoup plus modeste ailleurs, de l'ordre de 40 à 55 m mais fait partie malgré tout des plus grands arbres des forêts françaises. Sa longévité atteint 500 ans. Pseudotsuga menziesii se rencontre dans la partie ouest de l'Amérique du Nord, depuis le Canada jusqu'en Californie mais il existe 2 sous-espèces. Celle qui suit la côte ouest, la chaîne des Cascades et l'ouest de la Sierra Nevada depuis la Colombie Britannique (Canada) jusqu'en Californie est l'espèce type Pseudotsuga menziesii (syn. P. m. var. menziesii) associée notamment aux séquoias. Les populations de l'autre sous-espèce, Pseudotsuga menziesii var. glauca occupent les Rocheuses et apparaissent de façon fragmentée jusqu'au centre du Mexique.
Au nord, le Douglas pousse à l'extrémité sud de la plus grande forêt pluviale tempérée du monde, entre 0 et 1 200 m d'altitude (1 800 m dans la chaîne des Klamath située plus au sud). Il endure par ailleurs le climat méditerranéen de la Californie où il pousse jusqu'à 2 300 m dans son aire la plus méridionale, entre 750 et 1 800 m dans la Sierra Nevada.
L'espèce type est cultivée abondamment en Europe, au Chili et en Nouvelle-Zélande pour son bois de grande qualité et se trouve être quasiment naturalisée en France. L'arbre est capable de dépasser 10 m de haut en quelques années. La taille de ces conifères dépasse souvent 60 m pour 2 m de diamètre.
Le tronc jeune possède une écorce lisse et grise renfermant des vésicules résineuses très odorantes. Avec l'âge, celle-ci devient épaisse jusqu'à 30 cm et spongieuse, résistante au feu, formant des entrelacs verticaux brun rouge qui s'effritent en surface. Les branches étalées à extrémités redressées lui confèrent une silhouette pyramidale relativement étroite à la base. Les vieilles branches de la base du tronc sont conservées contrairement à celles de la plupart des conifères. Les rameaux portent des aiguilles isolées, plus ou moins opposées, parfois éparses sur la tige, denses, non piquantes de 2-4 cm de long sur 1 mm de large, vert sombre avec 2 lignes claires au revers. Le frottement dégage une odeur de pomme ou de citronnelle. À leur chute, soit au bout de 5 à 8 ans, elles laissent des cicatrices rugueuses sur le rameau.
La floraison a lieu dès la fin mars et en avril. Les chatons mâles jaunes se présentent sous les pousses tandis que les femelles vert jaunâtre ou rosâtres s'affichent à l'extrémité des vieux rameaux. La pollinisation se fait par le vent. Le cône allongé et pendant mesure entre 6 et 9 cm. Il est pourvu d'écailles peu épaisses comme celles des sapins ou épicéas mais s'en distingue parfaitement par la languette à 3 pointes (bractée) qui dépasse de chacune d'elles. Les graines marron ailées mesurent 1,5 cm et sont libérées entre l'automne et le printemps suivant. La fructification débute sur des arbres âgés de 10 à 30 ans et se poursuit pendant des centaines d'années avec souvent un pic de production tous les 2 à 11 ans.
Le sapin de Douglas est très apprécié comme bois d'œuvre compte tenu aussi de sa rapidité de croissance et de sa capacité d'acclimatation aux différents sols et climats. Il s'est ainsi naturalisé dans différentes zones tempérées du globe. Son bois assez lourd et dur, exceptionnellement résistant, présente un cœur brun rougeâtre et un aubier blanc jaunâtre avec de jolis contrastes de teintes entre le bois de printemps et celui d'été. Il contient aussi des canaux résinifères. On l'utilise dans la construction navale ou ferroviaire une fois imprégné d'un produit de préservation, ou comme pièce de charpente. Les rémanents de coupe servent dans la pâte à papier ainsi qu'à la fabrication des panneaux de particules.
L'arbre est également apprécié dans les parcs, en plantations d'alignement pour sa silhouette majestueuse qui déploie des branches basses jusqu'au sol et comme arbre de Noël.
Le nom Pseudotsuga vient du mot grec pseudês, faux, menteur, et signifie « faux tsuga », un autre genre de conifère appelé aussi « pruche » rencontré en Amérique du Nord, en Chine et au Japon. Classé précédemment dans les genres Pinus, Picea, Abies, ce nouveau nom de genre fut attribué en 1867 par le botaniste français Elie-Abel Carrière* (1818-1896), chef jardinier du Museum national d'histoire naturelle de Paris. Son nom d'espèce menziesii vient de son découvreur Archibald Menzies (1754-1842), officier de marine écossais, médecin botaniste et peintre.
* E. A. Carrière édita un traité de 532 pages : « Traité général des conifères ou description de toutes les espèces et variétés de ce genre aujourd'hui connues, avec leur synonymie, l'indication des procédés de culture et de multiplication qu'il convient de leur appliquer » (1855, puis nouvelle édition remaniée en 1867).
Crusier/CC BY 3.0/Wikimedia
Cette espèce pionnière a besoin de lumière et donc d'un espace dégagé, voire récemment brûlé pour s'installer. Dans son aire d'origine, elle s'associe, comme beaucoup de nos arbres forestiers, avec un champignon et forme une mycorhize. L'absence de cette association à bénéfices mutuels doit certainement expliquer la moindre croissance des arbres cultivés chez nous.
La croissance est maximale dans les régions aux étés pluvieux dotées de sols frais siliceux et profonds (loam sablonneux). Cependant, sa répartition montre qu'il est capable de s'adapter à des situations aussi diverses que le bord de mer, les sommets montagneux, les climats rigoureux du Canada comme les climats chauds et secs méditerranéens. Il pousse moins vite en sol calcaire, tassé ou mal drainé. En France, il constitue la principale essence de reboisement dans le Morvan, le Massif Central et les Vosges. On le trouve aussi en Angleterre et dans les Ardennes belges.
Attention, les racines sont vigoureuses et très étalées aussi il est plus prudent de le planter loin des habitations ou des allées.
En fin d'été ou à l'automne de préférence.
Creusez une large et profonde fosse qui fasse au moins 3 fois le diamètre de la motte. Apportez du compost à la terre de remplissage et rebouchez le trou en façonnant une cuvette. Le collet de l'arbre ne doit pas être enterré ni être surélevé. Arrosez copieusement de manière à chasser l'air.
Si l'arbre dépasse 1,50 m, un tuteurage sera sans doute nécessaire. Plantez autour, à 50 cm du tronc, 3 piquets de 6 à 10 cm de diamètre et liez le tronc à chacun d'eux par des liens souples.
Crusier/CC BY SA 3.0/Wikimedia
Paillez le plant au printemps suivant la plantation de manière à maintenir la fraîcheur et limiter la concurrence de mauvaises herbes. Désherbez si nécessaire. Par la suite, l'arbre n'a pas besoin de soins particuliers.
Au bout de 10 ans, la croissance est susceptible d'atteindre 1 m par an et ce pendant plus de 100 ans !
Au début des années 2000, le douglas européen fut victime d'un parasite des graines Megastigmus spermotrophus, importé d'Amérique accidentellement. L'impact a porté sur la viabilité des graines détruites à des taux variant entre 5 et 90 % en France et Belgique, 2 à 15 % en Amérique, 100 % en Pologne, de 5 à 70 % en Belgique (chiffres 2006). Ce ravageur est parasité par divers hyménoptères cependant trop peu nombreux en Europe.
Pour l'instant aucun autre parasite majeur n'a été observé si ce n'est des dépérissements liés à des sécheresses exceptionnelles comme en 2003.
On observe parfois à partir du printemps des dépôts blanchâtres au revers des aiguilles dues au puceron Adelge cooleyi. Ce parasite induit également des galles de 5 cm, vertes puis rouges en mai mais uniquement sur les rameaux de l'épicéa de Sitka. Les jeunes Douglas subissent des décolorations du feuillage. Appliquez un insecticide (savon, huile…) dès le début du printemps.
Wsiegmund/CC BY SA 3.0 migrated/Wikimedia
Le semis reste le moyen le plus usité.
Les graines conservent leur capacité germinative entre 10 et 20 ans à condition d'avoir été mises dans un récipient étanche stocké dans un endroit frais et sec. Des graines âgées nécessitent cependant une stratification au froid humide pour démarrer.
Semez au printemps en terre siliceuse fraîche dans des pots ou en pleine terre. Repiquez les plantules au printemps suivant lorsqu'elles commencent à débourrer, dans des pots individuels à placer sous châssis (avec un peu d'ombre). Repiquez rapidement si les plantules sont victimes de la fonte des semis.
Les plantules portent 5 à 10 cotylédons très longuement acuminés longs de 25 mm, légèrement bleutés.
Placez-les en plein soleil dès la seconde année.
Note : la greffe de rameaux prélevés en tête peut être pratiquée tandis que le bouturage est quasi exclu.
Ce conifère de croissance rapide a l'avantage de s'adapter à des conditions climatiques très diverses avec un minimum de 700 mm de pluie. En revanche, des sécheresses exceptionnelles peuvent lui être fatales. L'idéal serait de le planter en mélange afin d'éviter qu'un pathogène virulent ne décime les plantations.
Le sapin de Douglas est une essence de lumière qui recolonise souvent les zones incendiées. Au Canada, l'espèce type s'associe peu à peu à la pruche de l'ouest (Tsuga heterophylla), au sapin de Vancouver (Abies grandis), au thuya géant (Thuja plicata) et au sapin gracieux (Abies amabilis) qui finissent par le supplanter. Le feu devient nécessaire à son renouvellement tout comme chez les séquoias, son épaisse écorce ignifugée permettant la préservation de vieux sujets. La variété glauca présente plus à l'intérieur des terres, notamment sur les Rocheuses, pousse en peuplement pur ou reste dominant parmi le pin à bois lourd (Pinus ponderosa), le pin tordu latifolié (Pinus contorta var. latifolia), le thuya géant (Thuja plicata), le mélèze occidental (Larix occidentalis) et le pin argenté (Pinus monticola). Des formes intermédiaires entre les 2 sous-espèces ont été observées.
Le Douglas le plus haut mesure plus de 100 m avec un diamètre de tronc de 3,50 m à hauteur de poitrine. Il se trouve dans l'Oregon à Coos County mais le record fut détenu par un spécimen de Mineral (Washington) mesurant 117 m avec 4,60 m de diamètre, âgé de plus de 1 000 ans. La découverte de ces vieux peuplements de Douglas a incité l'industrie du bois à se déplacer des pinèdes de la région des Grands Lacs vers la côte nord-ouest pacifique. Ce bois a permis de construire les maisons de banlieue américaines après la Seconde Guerre mondiale.
Sa présence est avérée en Europe à l'ère tertiaire tout comme celle des séquoias mais les glaciations de l'ère quaternaire n'ont pas permis sa préservation en Eurasie du fait de l'orientation est-ouest de la plupart des chaînes montagneuses.
Archibald Menzies fut dépêché par Joseph Banks (1743-1820), alors directeur du Jardin botanique de Kew, pour explorer la flore de la Colombie britannique (actuel Canada). Il fit donc partie de l'expédition sur le Discovery menée par George Vancouver (1757-1798) en 1791 ayant pour objectif de mener les négociations pour reprendre aux Espagnols la baie de Nookta sur l'île de Vancouver. Il fit une description détaillée de l'arbre et lui donna son nom. Cependant, le Douglas mit plus de quarante années à atteindre l'Angleterre, et ce, grâce à David Douglas (1799-1934). Cet autre écossais suivit l'enseignement de William Jackson Hooker au Jardin botanique de Glasgow, futur directeur du jardin de Kew, qui le recommanda à la Société Royale d'Horticulture de Londres. Celle-ci l'envoya comme « chasseur de plantes » notamment en Amérique du Nord. Les graines du fameux conifère parvinrent ainsi en Angleterre en 1827. L'un des premiers spécimens fut planté dans le parc du château de son village natal de Scone lorsqu'il rendit visite à sa mère. Ce grand aventurier de la flore américaine perdit la vie à Honolulu, tombé dans un piège déjà occupé par un taureau sauvage, à l'âge de 35 ans.
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes