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Plantation
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Floraison
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Taille
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Les études phylogénétiques réalisées par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) en 2007-2008 sur les pins laricio amènent à distinguer Pinus nigra subsp. laricio var. corsicana pour la variété corse et Pinus nigra subsp. laricio var. calabrica pour celle de Calabre-Sicile. Ces deux pins laricio, de la famille des Pinacées, font partie des plus grands conifères européens avec des sujets culminant à 45-50 m de hauteur. Leur tronc droit et élancé mesure jusqu'à 1,80 m de diamètre. Les plus vieux pins laricio de Corse atteignent 900 à 1 000 ans, sachant que leur décrépitude débute vers l'âge de 500-600 ans dans la forêt domaniale de Valdoniello, la plus belle de Corse. Ces arbres à croissance rapide peuvent atteindre autour de 200 ans en culture et sont la troisième essence de reboisement en France après le sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) et le pin maritime (Pinus pinaster).
Dans son jeune âge, le pin laricio présente un port conique comme la plupart des pins, puis une cime tabulaire se développe avec l'âge.
La variété de Corse porte des aiguilles persistantes frisées de 12-15 cm, non piquantes, disposées par groupes de 2 sur rameaux nains et de couleur vert cendré. Le feuillage est beaucoup plus clair que celui du pin noir d'Autriche (Pinus nigra subsp. nigra var. nigra) et un peu moins dense que celui du pin laricio de Calabre aux aiguilles droites et souples vert bleuté. L'arbre conserve les aiguilles pendant 3 ans avant leur chute. L'écorce grise se fissure en plaques argentées irrégulières creusées de sillons noirs.
La floraison a lieu en mai avec des chatons mâles et femelles sur le même sujet. Les mâles naissent à la base des pousses de l'année tandis que les cônes femelles rouge carmin se situent au sommet des rameaux. La pollinisation se fait par le vent.
Les cônes brun clair de 4-8 cm ont une forme assez pointue et libèrent leurs graines par écartement des écailles au cours du deuxième automne. Ils restent sur l'arbre encore longtemps. La fructification est abondante seulement tous les 2-3 ans.
Jean-Emmanuel Orfèvre/CC BY-SA 2.0/Wikimedia
Le pin laricio de Corse s'adapte à toutes sortes de climats en France dont la pluviométrie atteint 650-800 mm, pas trop humides cependant. Il tolère le vent comme la sécheresse estivale, les gelées printanières et des froids jusqu'à -25 °C.
En revanche, il n'apprécie guère le calcaire actif et les sols hydromorphes (trop humides) ou trop compacts. Il pousse originellement sur les sols profonds granitiques corses. Les sols de texture sableuse à argileuse, acides même pauvres lui conviennent, hormis la lande à bruyère, trop pauvre en minéraux. À l'inverse, un sol trop riche produit des plants fourchés.
La sous-espèce de Calabre est plus tolérante vis-à-vis du calcaire actif et de l'hydromorphie. En réalité, ces 2 sous-espèces peuvent cohabiter sur un grand nombre de stations depuis les sols secs, mésophiles à frais, de pH acide (5,5) à neutre. On conseille de réserver les terres mésophiles et sèches au pin laricio de Corse tandis que les terres humides conviennent mieux au pin laricio de Calabre.
À noter : les terres mésophiles favorisent la pousse de fougères aigle, les terres sèches conviennent plus à la bruyère cendrée, et les terres humides à la brande et à la molonie.
Plantez-les en plein soleil, car il s'agit d'espèces héliophiles qui apprécient les situations sèches notamment en été.
À l'automne de préférence.
En forêt, la plantation est de 1 300 à 1 600 pieds/ha avec un écartement entre les lignes inférieur à 3,50 m. Elle peut se faire à partir de plants en motte de 1 ou 2 ans ou grâce à un semis naturel.
La plantation en racines nues n'est pas conseillée, car la reprise est parfois difficile.
Sten/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Les différentes éclaircies doivent aboutir à une densité finale d'exploitation en bois d’œuvre d'environ 200 à 300 tiges/ha.
L'âge d'exploitabilité :
La taille est réalisable à tout moment excepté durant la période de montée de sève qui induit des écoulements de résine dommageable aux outils de coupe. Juin-juillet est une bonne période pour induire une cicatrisation rapide.
En sujet isolé, la taille du bois mort et des branches basses afin de remonter le houppier à une hauteur convenable sont les principales interventions.
L'éclaircie des branches au sein du houppier peut être utile sur le pin de Calabre qui présente une couronne assez dense afin de limiter la portée au vent.
L'élagage des branches basses pour éviter les nœuds dans le bois est indispensable pour produire du bois d'œuvre de qualité destiné au déroulage ou à la menuiserie. En revanche, il est superflu pour produire du bois de charpente. Il se fait :
L'hylésine ou scolyte est un coléoptère noir de 4-5 mm qui pond dans le tronc de pins âgés d'au moins 8-10 ans, souvent affaiblis par plusieurs années de sécheresse, lorsque la température atteint 12 °C. Les larves continuent à creuser des galeries sous l'écorce dans la partie inférieure du tronc puis les jeunes adultes gagnent le houppier vers le mois de juin en plaine et provoquent la chute de pousses minées et le dessèchement des bourgeons. La pullulation affaiblit surtout les jeunes peuplements, car elle entraîne un rougissement des pousses suivi d'une défoliation importante et d'une ramification anormale des branches. La grume, bleuie par l'attaque de champignons secondaires, est aussi dépréciée.
La principale lutte consiste à nettoyer rapidement le bois abattu et les rémanents ainsi que de couper et évacuer les arbres décolorés, repérés entre novembre et avril avant le rougissement estival.
L'hylobe est un charançon qui provoque de gros dégâts sur tous les résineux du nord de l'Europe, induisant des déformations et la mort des jeunes plants par morsure de l'écorce. Afin de l'éviter, il est conseillé d'attendre 2 ans entre la coupe et la replantation artificielle.
La chenille processionnaire, reconnaissable aux cocons parfois énormes dans les arbres, se nourrit des aiguilles du pin et provoque leur défoliation. Les poils urticants sont le principal danger.
Note : dans les forêts, des traitements par avion à base de Bacillus thuringiensis sont le plus souvent pratiqués.
La rouille courbeuse est un champignon qui provoque la courbure des pousses terminales en S suite à l'éclatement de l'écorce. L'hôte primaire est le peuplier qui diffuse les spores du champignon au printemps et contamine les pins. Évitez de planter des peupliers à proximité du peuplement de pins.
mirabella/CC BY SA 4.0/Wikimedia
Le semis est le moyen le plus employé pour multiplier le pin laricio, mais il peut se faire directement en place ou en pépinière de façon à installer des plants âgés de 1 ou 2 ans.
La greffe est une méthode pratiquée pour préserver des clones issus de stations reliques en vue d'une recherche variétale. Le pin laricio se greffe souvent sur du pin sylvestre.
La récolte des graines devant se faire sur l'arbre, elle implique de grimper dans les arbres les plus grands pour s'assurer de la qualité du clone. Dans le cadre d'une plantation forestière, il est fortement conseillé de se procurer des semis ou de jeunes plants certifiés issus d'un verger à graines.
Il faut compter 6 kg de graines de pin laricio de Corse/ha, car un certain nombre d'entre elles sont stériles (4 kg suffisent chez le pin maritime). La plantule forme un pivot de 6-8 cm de profondeur au cours de la première année, mais la croissance de la tige reste faible, si bien que les genêts et la bruyère ont tendance à prendre le dessus. Philippe de Vilmorin conseillait de semer en mélange du pin maritime à croissance plus rapide pour éviter cette concurrence puis d'arracher le pin maritime.
Le pin laricio de Corse couvre 21 000 ha de surface en Corse, soit 2,4 % de la surface de l'île entre 900 et 2 000 m d'altitude. De son côté, le pin de Calabre se répartit en 3 massifs entre 600 et 1 700 m d'altitude, couvrant environ 51 000 ha en Calabre et 2 500 ha en Sicile dont 37 000 ha de peuplements purs.
En Calabre et Sicile, les sols d'origine magmatique (granite, gneiss, micaschiste, basalte) sont généralement profonds. Le climat y est de type mésoméditerranéen (automne-hiver-printemps relativement pluvieux et été sec) avec des jours biologiquement secs (indice xérothermique) compris entre 75 et 100/an. Ce milieu est qualifié de non aride (80-100 mm de pluie pendant l'été et plus de 1 600 mm par an).
Les forêts de pins de Calabre se situent entre deux étages. Le premier est celui du chêne pubescent (Quercus pubescens) – mais aussi du chêne chevelu (Q. cerris) ou Q. conferta, deux espèces en limite ouest de leur aire d'extension couvrant le sud-est de l'Europe. Le second est l'étage montagnard du hêtre-sapin, tout comme le pin laricio en Corse.
Il n'existe pas d'étage subalpin en Calabre même au-dessus de 1 400 m d'altitude, tous les sommets sont couverts de hêtres et sapins. En Corse, cet étage est occupé par l'aulne vert (Alnus viridis var. suaveolens, Juniperus nana et Berberis uetnensis) parfois directement au-dessus de la pineraie.
Le pin de Corse pousse surtout sur les versants ensoleillés de l'île à l'adret entre 1 000 à 1 800 m d'altitude, partageant souvent son aire de distribution avec le pin maritime (Pinus pinaster). En dessous, il est remplacé par le chêne vert (Quercus ilex) ou le pin maritime (Pinus pinaster). Sur les versants nord, il s'associe aux hêtres, sapins, ifs et houx. Ces forêts abritent de nombreuses espèces animales comme la sittelle de corse, endémique de l'île, le discoglosse, un mini crapaud montagnard, etc. Sur les pentes montagnardes, le faible ombrage que procure la canopée du pin de Corse entraîne la pousse d'un sous-étage important très sensible au feu. En plaine ou sur les replats, le sous-bois demeure sombre et sec, car les pins poussent de manière plus resserrée. Cette variété supporte bien la pollution, les embruns et peut pousser partout en France si le sol lui convient.
Les pins de Salzmann (Pinus nigra subsp. salzmannii var. salzmannii), de Crimée (Pinus nigra subsp. nigra var. pallasiana) et de Turquie (Pinus nigra subsp. nigra var. caramanica) tolèrent les sols marneux (35 à 65 % de calcaire) superficiels. Au contraire, les sous-espèces de pin laricio notamment celle de Corse qui se montre la plus récalcitrante.
Napoléon 1er s'est servi des troncs robustes et rectilignes du pin laricio de Corse pour construire les mâts de sa flotte. Son bois dur, lourd, de teinte blanc rosé à cœur rouge présente en effet de bonnes propriétés mécaniques. Notez que cette coloration du cœur tarde à survenir en plaine ou lorsque la culture est trop intensive. La grume sert à produire des feuilles de placage en déroulage, des bois de charpente, de menuiserie et du lamellé-collé quand il est sans nœud et sans poche de résine. Les bois noueux sont utilisés pour le bois de coffrage ou les palettes.
Les bourgeons des pins laricio servent de remèdes pour soigner les rhumatismes et les affections pulmonaires. L'huile essentielle obtenue des aiguilles du laricio de Corse traite la sphère O.R.L. (rhumes, toux, bronchites), les problèmes circulatoires (jambes lourdes) et l'insuffisance rénale. Autrefois, la résine était extraite du pin laricio de Calabre.
Le mot « pin » vient du latin pinus qui désignait chez les Romains ce type de conifères à aiguilles groupées sur rameaux nains par 2, 3 ou 5 (parfois une seule aiguille si régression de l'une d'entre elles). Le terme aurait une origine indo-européenne, du mot pic qui signifie « amer ».
Les 2 variétés de pins laricio sont bien connues des forestiers français grâce aux essais avisés effectués par Philippe de Vilmorin au Domaine des Barres, dans le Loiret, au début du XIXe siècle. Il compara ces 2 essences avec différentes provenances de pins sylvestres ainsi qu'avec le pin de Crimée (Pinus nigra subsp. nigra var. pallasiana).
Le pin de Calabre s'est avéré le plus productif dans la région. Aussi les semis de la plupart des plantations en France proviennent-ils de ces vergers à graines dont 50 kg (soit 3 millions de graines) avaient été importés directement de Sicile ou de Calabre en 1815, 1820 et 1821. Des hybridations entre les 2 variétés de laricio ont donné jour au Pin des Barres, proche du Calabre, et au pin de Koekelare en Belgique, plus proche de celui de Corse.
Actuellement, le pin de Salzmann est étudié par l'Inra dans la perspective du réchauffement climatique. Ses populations naturelles, autrefois largement répandues dans le bassin méditerranéen se situent surtout en Espagne (350 000 ha) et dans quelques stations résiduelles cévenoles et pyrénéennes en France (5 000 ha répartis sur 7 sites). On ignore s'il existe encore des populations génétiquement pures de Salzmann, peut-être sur les arbres âgés de plus de 150 ans seulement. Des greffes sont réalisées pour faciliter la conservation de clones ex-situ.
Sur le continent, le pin laricio de Corse occupe une surface de 87 000 ha (chiffre 2001) contre 21 000 ha en Corse. Ce peuplement est notamment dû à d'importants reboisements réalisés en plaine à partir de 1950 notamment en régions Centre, Normandie, Bretagne, Pays de Loire, sud du Massif central et Aquitaine. Sa croissance est lente au départ puis s'accélère, si bien que son exploitation peut se faire dès 50-60 ou 80 ans, avec un rendement attendu de 12 m3/an/ha.
Certains auteurs placent la variété de Corse au sein de la sous-espèce Pinus nigra subsp. salzmannii (Dunal). Aussi, pour accorder tout le monde, le nom suivant peut-il être retenu : Pinus nigra var. corsicana. Notez bien que les 4 sous-espèces de nigra : var. nigra, var. clusiana, var. laricio et var. pallasiana peuvent s'hybrider facilement entre elles.
Dans la mythologie grecque, la nymphe Pithys, tombée amoureuse du dieu Pan, attisa la jalousie du titan Borée également éperdu d'amour pour elle. Il la précipita de la montagne d'un coup d'aile. Elle fut métamorphosée en pin noir dans sa chute.
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