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Plantation
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Le genre Phoenix réunit 14 à 17 espèces de palmiers à feuilles pennées originaires des zones tropicales et subtropicales d'Asie, d'Afrique et des îles Canaries. Le palmier dattier (Phoenix dactylifera) natif des zones arides du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord est le palmier le plus cultivé au monde avec le cocotier (Coco nucifera) pour sa production de fruits, et ce depuis des millénaires. Le dattier vit dans les régions arides et semi-arides, prospérant assez mal en zone tropicale humide. Actuellement, 90 % des dattes commercialisées en France sont algériennes ou tunisiennes.
Le dattier atteint une hauteur de 15 à 30 m. Contrairement au phœnix des Canaries (Phœnix canariensis), il est capable de former plusieurs stipes (faux troncs) partant de la base, tout comme l'espèce Phœnix reclinata. Le stipe marron gris couvert de fibres courtes, le lif, demeure assez fin (30 cm de diamètre), ce qui permet de le distinguer assez facilement du Phoenix canariensis mais la prolifération des racines adventives à la base du stipe peut cependant l'épaissir jusqu'à atteindre 1,10 m de diamètre. Sa surface affiche un motif en losanges saillants typique du genre Phoenix, constitué par la base des pétioles des anciennes palmes que l'on a coupées. Les racines forment un réseau dense, les plus longues croissent jusqu'à 6 m de profondeur.
Les palmes en arêtes de poisson mesurent 4 à 7 m de long et forment une couronne moins dense que chez le phœnix des Canaries, composée de 30 à 50 feuilles qui vivent 3 à 7 ans. Dix à vingt nouvelles palmes sont émises chaque année. Le pétiole de 50 à 100 cm de long porte des épines tandis que le limbe présente jusqu'à 250 étroites pinnules vert bleuté, assez rigides, irrégulièrement disposées le long du rachis (nervure centrale). Les pinnules mesurent 20 à 40 cm de long.
Le dattier tend à devenir un véritable palmier d'ornement en raison de sa rusticité (-12 °C).
La datte est un fruit charnu sucré qui contient une graine allongée de 2-3 cm riche en huile (8,5-10 %) et en protéines (5-6 %), parcourue par un sillon typique du genre Phoenix. Elle exige beaucoup de chaleur pour se former si bien que les dattiers cultivés en France sur le pourtour méditerranéen ou la façade atlantique n'ont pas de fruits.
Note : le Huerto del cura de Elche (Espagne) accueille le palmier impérial, un palmier-dattier à sept troncs partant à 1,50 m du sol et soutenus par des câbles.
Stan Shebs/Public Domain/Wikimedia
Le dattier se montre plus rustique (-12 °C) que le phœnix des Canaries (-10 °C) aussi sa plantation dans un but ornemental pourrait davantage s'étendre sur les rives nord de la Méditerranée et sur la façade atlantique.
Il réclame un climat chaud, sec et ensoleillé pour la production de dattes mais peut se contenter d'un climat tempéré ensoleillé et pas trop arrosé. La plantation à mi-ombre est tolérée.
Il apprécie les sols profonds acides à neutres très bien drainés, comme du sable avec un sous-sol humide. Il tolère une salinité de 20 g/l dans le sol et les eaux souterraines et supporte bien les embruns.
En été de préférence.
Aérez la terre sur au moins 50 cm de profondeur (120 cm idéalement), apportez une couche de drainage de 20 cm dans le fond si nécessaire, avec du sable par exemple et réalisez un apport d'engrais de fond.
Choisissez un pot suffisamment stable et profond pour accueillir le dattier. Installez une couche de drainage au fond du pot et complétez avec un mélange de terreau et de sable.
Cookie/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Il supporte bien la sécheresse, le vent mais sa sensibilité au gel demeure son point faible. Avec des gels de -12 °C, les palmes brunissent mais sont généralement remplacées par une nouvelle couronne dans la saison estivale qui suit.
Prenez soin de lier les feuilles pour protéger le cœur ou rentrez le sujet dans la maison ou dans une pièce fraîche en hiver.
Apportez du compost ou de la corne broyée à l'automne ou du sang desséché en période de croissance.
Chez les plantes en pot, un engrais pour plantes vertes, à forte teneur en azote convient à sa croissance. Appliquez-le en période de sortie de nouvelles palmes.
La suppression des rejets sur le stipe permet de soulager le pied-mère.
Au printemps ou en été, coupez les palmes sèches à quelques centimètres du stipe.
Le charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus) et le papillon Paysandisia archon sont des ravageurs sévères des palmiers rencontrés dans le sud de la France susceptibles d'infester le dattier. Des moyens de lutte biologique à base de nématodes Steinernema carpocapsae permettent de traiter les arbres avant que les symptômes n'apparaissent. Effectuez trois passages à trois semaines d'intervalles de mars à novembre en pulvérisant la solution dans le haut du stipe et la couronne humidifiés.
En zones de production, la fusariose (bayoud) a commis de gros dégâts dans les plantations de dattiers et seule la sélection de clones résistants permet de s'affranchir de ce champignon (Fusarium oxysporum). La variété 'Medjool' a ainsi été totalement décimée au Maroc à la fin du XIXe siècle. Quelques clones rapportés aux États-Unis ont permis de le sauver. Il est aujourd'hui cultivé en Israël depuis les années 1970 et en Jordanie.
La mouche caterpillar est un autre fléau qui tue les arbres à grande échelle et fait l'objet de recherches de lutte menées conjointement par la Jordanie, l'Égypte et Israël.
Dans son aire de production, la fructification débute au bout de 5 ans. Elle est à son apogée entre 30-40 ans et se met à décliner véritablement après 100 ans. La production peut atteindre 100 kg de dattes (jusqu'à quinze régimes) par an et par arbre, soit 8 à 12 tonnes/ha.
La maturation des dattes demande 100 à 250 jours en fonction des variétés et des conditions de milieu. Vers la fin de l'hiver, les premières dattes se forment, teintées de noir ou de vert puis elles finissent de mûrir à l'automne suivant, se colorant de jaune ou de brun.
Lorsqu'il vient d’être récolté, le jus laiteux offre une saveur douce plutôt sucrée puis au bout de quelques heures il démarre la fermentation titrant 3 à 5 °. Le liquide devient pétillant, fort, parfois âpre, comme le cidre et s'assombrit. Le vin tourne au vinaigre au bout de 4-5 jours. Sa distillation fournit une eau de vie.
Les dattes après triage selon leur couleur sont mises sur des claies ou en cagettes, à l'abri dans un endroit cimenté sec et aéré, fermé par des moustiquaires.
Le fruit déjà très sucré et séché se conserve à température ambiante.
Note : les dattes peuvent se consommer fraîches, fermentées, séchées, écrasées sous forme de pain ou transformées en confitures, confiseries, « miel de datte » (sirop), vinaigre. Elles contiennent 60 % de saccharose, 6 à 7 % de protides, du phosphore, calcium, fer et des vitamines A et B. Cet aliment de longue conservation permet aux Bédouins qui cousent des dattes séchées dans des peaux de mouton, formant le « pain de dattes », de survivre dans le désert. Les noyaux torréfiés remplacent parfois le café ou sont donnés comme nourriture aux animaux. Le cœur du palmier appelé « chou palmiste » se consomme comme légume. La sève est extraite pour l'obtention de boissons alcoolisées (legmi, arrak) ou non, de vinaigre.
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La multiplication des dattiers se fait traditionnellement par séparation des rejets (parfois à différents niveaux du tronc mais dans la plupart des cas les rejets se forment à la base) et bouturage afin de garder les qualités de la plante-mère, mais ces méthodes sont supplantées par la multiplication in vitro beaucoup plus productive.
Dans le cadre de recherche de nouveaux cultivars, ou si la production de fruits n'est pas le but recherché, le semis de noyaux ne présente pas de difficulté, même avec des dattes sèches.
Note : la longévité des graines du dattier est impressionnante en raison de la très faible teneur en eau du noyau. Ainsi des graines vieilles de 2 000 ans trouvées dans le désert de la forteresse de Massada ont germé sans difficulté !
Un dattier peut produire dans sa vie entre 5 et 40 rejets et seulement pendant son développement végétatif. Les rejets doivent atteindre environ 15-20 kg avant d'être séparés du plant-mère.
Choisissez un sujet en bonne santé. Dégagez la terre autour du rejet et coupez sa base de façon nette. Supprimez une bonne partie de ses palmes, les racines abîmées et badigeonnez la coupe d'un fongicide et d'un produit cicatriciel.
Plantez-le dans un trou de 1 m3 en enfonçant son stipe de 35 à 40 cm. Mélangez de la fumure de fond avec la terre de rebouchage. Entourez le rejet de nattes pour limiter sa transpiration et arrosez copieusement pour chasser l'air.
Le semis de graines fraîches est plus facile.
Utilisez un pot profond afin de permettre la croissance du pivot. Enfoncez les graines dans du terreau humidifié. La levée prend quelques jours à 2 mois, parfois plus de 6 mois. Pour faciliter la germination, trempez les graines dans de l'eau tiède pendant 24 h.
La germination peut se faire aussi dans du coton humide placé près d'un radiateur. Lorsque la radicule mesure 5 à 10 cm de long, repiquez délicatement la plantule dans un pot contenant du terreau. La première feuille a besoin encore de quelques semaines pour sortir. Placez une coupelle pleine d'eau sous le pot que vous remplissez régulièrement.
Les sujets mâles peuvent fleurir 3 à 5 ans après le semis tandis que les femelles nécessitent 6 à 10 ans.
Le dattier comporterait plus de 130 usages : le stipe est utilisé dans la construction comme colonnes ou chevrons ainsi que dans les adductions d'eau car malgré sa dureté moyenne, il résiste bien aux champignons et termites ; il sert aussi de combustible dans les zones désertiques ; les palmes séchées s'emploient comme couverture de maison, pour réaliser des objets de vannerie, fixer les dunes, élever des barrières ; le rachis des feuilles est employé en ébénisterie, les épines comme porte-brochettes ou épingles dans les métiers à tisser ; le lif est tressé pour faire des cordages et tissages divers ; la bourre des frondes non développées sert dans la confection de brosses et balais, etc.
Le mot Phoenix est cité par le philosophe grec Théophraste (371- 288 av. J.-C.) qui nommait ainsi le palmier-dattier. Le mot désigne aussi les Phéniciens qui auraient commencé à diffuser la plante. Dactylifera est composé du mot latin dactylus, qui signifie « dattes ou doigts » (du grec daktulos) et de fero qui signifie « je porte ».
Les premiers écrits et dessins confirmant la culture du dattier à des fins commerciales remontent à 4 000 ans av. J.-C. Le palmier-dattier et la vigne ont pu ainsi être cultivés sans avoir été forcément domestiqués dès les débuts du néolithique (ce qui remonte à 10 000 ans dans le Croissant fertile), témoignant d'une arboriculture plus précoce que la culture d'espèces annuelles telles que les céréales et légumineuses. À Babylone 4 000 ans av. J.-C., ainsi que chez les Sumériens (2 300 ans avant notre ère), des dessins attestent des pratiques de pollinisation des pieds femelles par l'homme. Le dattier était ainsi considéré comme intermédiaire entre la plante et l'animal chez les Babyloniens. Il faudra attendre le XVIIIe siècle en Europe pour que la sexualité des végétaux soit enfin reconnue.
À l'époque romaine, les dattes ainsi que le riz faisaient l'objet d'un commerce vers l'Europe. Mais ce sont les conquêtes arabes au VII et VIIIe siècles qui assurèrent véritablement l'expansion du palmier-dattier dans toute l'Afrique du Nord. D'autres peuples s'y étaient attelés comme les Phéniciens qui installèrent une palmeraie à Cordoue au IX-VIIIe siècles av. J.-C. Cette dernière fut d'ailleurs restaurée en 756 par les Arabes, soit seize siècles plus tard.
Le dattier a été depuis introduit sur les cinq continents, au XVIe siècle en Amérique, au XIXe en Australie. Il existe quelques palmeraies en Europe très impressionnantes à voir comme celle de Elche en Espagne ou de Bordighera en Italie mais qui malheureusement n'offrent qu'une piètre récolte. Les principales exportations proviennent d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient et des déserts de l'Arizona et de Californie.
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