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Plantation
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AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
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Récolte
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Taille
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C'est de juillet à octobre que se dégustent les feuilles de ce légume aux tiges étalées, épaisses, ramifiées, atteignant 1 m d'envergure. Charnues presque grasses, alternes, triangulaires, vert foncé, les feuilles entières de la tétragone cornue (Tetragonia tetragonoïdes) peuvent mesurer 10 voire 15 cm de long.
Les petites fleurs vertes, sises à l'aisselle des feuilles, solitaires, sans pétales, s'épanouissent à partir de juillet.
Les grosses graines noires, pointues d'un côté, larges de l'autre, se terminent en pointes couronnées. Elles sont enfermées dans un fruit dur muni de sortes de petites cornes. Prolifiques, elles se ressèment si facilement, sans toujours geler en hiver, que l'année suivante la pérennité est assurée ! Il convient alors d'éclaircir -donc de supprimer un grand nombre de semis spontanés- afin de ne conserver que quelques pieds. L'idéal est d'abandonner un petit bout du potager à cette belle et bonne envahisseuse. Un seul pied, et le sol est couvert sur une bonne surface pendant tout l'été.
Si la tétragone cornue est souvent classée dans les légumes oubliés, c'est simplement parce qu'elle est peu connue du grand public, car on la trouve rarement sur les étals du marché. En revanche, les férus de potager n'ont jamais cessé de la cultiver. Comme elle monte moins facilement à graines que l'épinard, sa culture le remplace avantageusement en été et dans les régions à climat chaud.
Ce légume feuille se plaît en toutes régions et aime un sol riche en humus, frais, léger, profond, pas trop acide, en exposition ensoleillée.
Il a besoin de place, car un plant peut atteindre 1 m en tout sens. Si vous cultivez votre potager en carré, un pied suffit à meubler un emplacement.
La tétragone est frileuse : attendez que la terre soit réchauffée et que tout risque de gel soit écarté pour semer en pleine terre. Mai et juin conviennent, suivant les régions.
Si vous souhaitez avancer la récolte, semez sous abri en mars et avril.
Pour avancer la récolte, semez en mars ou avril :
Conseil : l'idéal est d'utiliser des godets en tourbe, à installer directement en terre avec les jeunes plants, car ces derniers supportent mal la transplantation.
Si vous n'avez qu'un balcon, vous pouvez acheter un godet de tétragone en jardinerie ou chez un pépiniériste spécialisé et l'installer en pot.
Le contenant doit alors avoir au moins 30 cm de diamètre ou de côté. Il doit être bien drainé d'une couche de graviers ou de billes d'argile, puis empli de 3/4 de terreau pour rosier, d'1/4 de sable enrichi de 2 poignées de compost.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Lorsque la plante commence à se développer, arrosez régulièrement et renouvelez le paillage dès que nécessaire.
En effet, même si la tétragone supporte le grand soleil et la chaleur, le sol doit rester frais pour qu’elle soit productive et que les feuilles restent tendres.
Si vous désirez effectuer une taille, ce qui n’est pas nécessaire, faites-le dès l’apparition des tiges florales.
Pour favoriser la ramification et la croissance des feuilles, donc la production, pincez la hampe florale dès son apparition, puis pincez l’extrémité des tiges lors des récoltes.
La tétragone est pratiquement exempte de maladies. On note parfois de la pourriture sur les tiges, toujours causée par un excès d’arrosage ou des pluies à répétition.
Limaces et escargots aiment parfois déguster ses jeunes feuilles tendres lorsqu’elles sortent de terre. Pour les éloigner, les bonnes vieilles méthodes naturelles fonctionnent bien mais demandent une attention journalière :
La récolte, souvent abondante, commence 2 à 3 mois après le semis et se poursuit jusqu'aux gelées.
Pour la prolonger, pensez à couvrir les rangs avec un voile de protection en intissé ou à déployer un tunnel de protection, fin octobre.
Coupez les feuilles une à une au couteau lorsqu'elles sont bien développées, sans trancher les tiges. Ne touchez pas aux petites feuilles près du cœur, ce sont elles qui vont grossir et assurer les prochaines cueillettes.
La tétragone est prolifique : on compte en moyenne une récolte de 3 kg de feuilles par m².
Consommez les feuilles de tétragone sans attendre, car elles se fanent rapidement.
Pour les conserver 2 ou 3 jours au réfrigérateur :
Pour les congeler : ébouillantez-les et laissez-les égoutter puis refroidir avant de les glisser dans un sachet à congélation.
La tétragone se mange crue, lorsque les feuilles sont très jeunes, ou cuite. Si son goût est souvent comparé à l'épinard, c'est exact lorsqu'elle est cuite : la saveur est assez proche, bien que plus iodée. En revanche, dégustée crue, la différence vient avant tout de la texture, plus croquante et grasse, un peu comme la ficoïde glaciale, avec des petits poils qui chatouillent agréablement la langue.
Crue, elle se déguste seule ou agrémente les salades. Le mariage de sa douceur avec l'acidité de la tomate et de quelques feuilles d'oseille ciselées, arrosées d'un soupçon d'huile est toujours réussi.
Cuite, elle se concocte en gratin, sautée, juste jetée dans l'eau quelques minutes, puis égouttée et assaisonnée de beurre salé et d'un soupçon d'ail. Une poêlée, avec oignons émincés et lardons fumés revenus, sert de plat complet, surtout si on y ajoute des œufs mollets. Elle accompagne aussi parfaitement bien poissons et viandes blanches.
En diététique, la tétragone a toutes les qualités. Elle est riche en fibres et en eau. Contenant peu de calories, ce légume feuille fait le bonheur des personnes attentives à leur ligne, d'autant plus qu'il favorise le transit intestinal. Sa teneur en vitamine C renforce et tonifie l'organisme.
Riche en sels minéraux en bonne quantité, la tétragone cornue contient aussi des vitamines PP, B1 et B2. Moins concentrée en acide oxalique que l'épinard, elle permet aux personnes souffrant de rhumatisme de l'adopter sans restriction.
Anna/CC BY 2.0/Flickr
Cette plante cultivée en annuelle se multiplie à l’aide de ses graines. Lors des récoltes des feuilles, pensez à laisser un pied ou deux fleurir, puis former les semences. Ensuite, il suffit de les récolter lorsqu’elles sont mûres, en septembre ou octobre.
Note : à maturité, les graines ont un aspect de petite tête de diable.
Après la récolte :
Leur durée germinative est de 3 ou 4 ans.
Si vous aimez marier les plantes entre elles, pour plus de diversité et afin de lutter contre les maladies, n'oubliez pas aussi que certaines unions jouent sur la saveur et la production. La tétragone aime voisiner avec le fraisier. Ce dernier lui assure un meilleur rendement et des feuilles plus tendres.
S'il y a manque de place dans votre potager, pensez aux cultures intercalaires. Installez une rangée de plants de laitue et une autre de radis : tous ces légumes seront bons à récolter avant que la tétragone n'ait pris sa taille adulte, occupant le terrain.
La tétragone n'épuisant pas le sol, vous pouvez la ressemer au même endroit au bout de 2 ans, à moins que vous ne la laissiez se propager d'elle-même en lui abandonnant définitivement un peu de terrain.
Par Noémie VIALARD
De la famille des Aizoacées, la tétragone cornue est, comme son surnom l’indique, originaire de Nouvelle-Zélande, ainsi que des nombreuses petites îles voisines du Pacifique Sud. Elle faisait partie de l’alimentation traditionnelle des Maoris et autres peuples indigènes. Arrivée depuis fort longtemps dans l’île de la Réunion, les créoles la cultivent toujours, l’appelant « brède tétragone » ou « zépinard ». En France, en plus de « épinard de Nouvelle-Zélande », régionalement, on l’appelle « tétragone étalée » et « épinard des pauvres ».
Le botaniste naturaliste explorateur Sir Joseph Banks, lors de son voyage le long de la côte orientale de l’Australie la décrit après l’avoir découverte en 1770 à Queen Charlotte Sound, en Nouvelle-Zélande, pendant le voyage qu’il a entrepris avec James Cook autour du monde, de 1768 à 1771. Leur découverte de la Nouvelle-Zélande se fait entre octobre 1769 et mars 1770. S’ils ne peuvent mettre les pieds à terre comme ils le désirent, la population les accueillant à coups de feu, Cook cartographie la côte tandis que Banks herborise. C’est ainsi, entre autres, qu’il découvre la tétragone cornue. S’il rapporte des graines en Europe, le capitaine Cook ramasse les feuilles, les fait cuire sur le bateau, pour nourrir son équipage qui souffre de scorbut.
Deux ans plus tard, des plants de tétragones cornues sont cultivés au Jardin botanique de Kew, près de Londres. Les pays anglo-saxons l’adoptent sans problème dans leur assiette. En parallèle, elle migre au Japon et en Amérique du Sud. En France, il faut attendre le XIXe siècle pour qu’elle fasse partie des habitudes alimentaires.
La tétragone tient son nom du grec ancien : « tetra », quatre, et « gonu », angle par analogie avec ses graines surmontées de quatre pointes.
Comme beaucoup de légumes dits anciens, la tétragone n’a, jusqu’à présent, pas obtenu grâce auprès de la grande distribution, et on ne la voit que rarement sur les étals. Quelques producteurs la commercialisent sur les marchés et dans les magasins bio. Pourtant cette plante est une alternative intéressante aux épinards car elle monte peu en graines l’été. Heureusement, les vrais « potagistes » ne l’ont pas oubliée et elle fait partie de leur culture privilégiée, donc de leurs repas estivaux.
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