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Plantation
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Floraison
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Taille
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Cupressus sempervirens signifie « cyprès toujours vert » pour souligner le caractère persistant et immuable du feuillage. Cet arbre au tronc droit de la famille des Cupressacées possède une couronne en fuseau de 25 à 45 m de haut, mais il existe des formes pyramidales dotées de branches franchement horizontales. Certaines classifications (non entérinées par l'IPNI) distinguent ainsi la forme ou variété stricta de la forme ou variété horizontalis. En réalité, une partie des jeunes semis de cyprès à port étroit évolue différemment après quelques années de croissance avec des branches qui s'écartent du tronc par un phénomène inexpliqué. Parmi les formes fastigiées, on trouve des sélections à silhouettes plus ou moins effilées, avec des diamètres de couronne variant de 1,50 à 3 m à l'âge de 10 ans, des formes moins fructifères, des cultivars résistants aux maladies, etc.
L'arbre est incapable de rejeter de souche. Les branches dressées et compactes portent des rameaux et ramilles très divisés recouverts de petites écailles appliquées vert sombre. La section transversale des rameaux est quadrangulaire et les écailles aromatiques sont ainsi disposées sur 4 rangs correspondant aux 4 faces. Les jeunes plants présentent des aiguilles avant de former des écailles pentagonales tandis que l'écorce brun pourpre du tronc devient faiblement sillonnée avec l'âge. La longévité de l'arbre dépasse 500 ans et son bois est quasi imputrescible.
La floraison intervient entre février et avril, créant souvent des problèmes d'allergie dans le Midi à cause de l'abondance des arbres et la profusion du pollen. Les chatons mâles ocre jaune à brun clair diffusant le pollen mesurent quelques millimètres de long et se situent en prolongement de rameaux courts. L'espèce est monoïque, les 2 sexes sont présents sur un même sujet, mais elle est généralement allogame, ce qui implique la présence d'un autre arbre à moins de 30 m pour obtenir des fruits.
Les fleurs femelles vertes produisent après fécondation des strobiles ou galbules, cônes plus ou moins ovoïdes, de 1,8 à 4 cm de long. 8 à 14 écailles brun ocre brillantes et pentagonales, légèrement mucronées composent les cônes. Ces derniers abondent en extrémité de pousses ce qui tend parfois à faire ployer les branches. Ils mettent 2 ans à mûrir et libérer les graines ailées.
Jerzy Strzelecki/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
La plupart des variétés de cyprès supportent mal le froid humide même si leur rusticité est estimée autour de -15 °C. Elles apprécient la chaleur, ce qui les cantonne essentiellement à l'Europe du Sud, la France, l'Italie, la Grèce et l'Espagne. Le cyprès est en revanche peu sensible au calcaire et à la sécheresse et nécessite très peu de soin.
Choisissez un emplacement plutôt très ensoleillé, même si la mi-ombre est tolérée, et à l'abri des vents froids si vous n'êtes pas en Méditerranée. Les embruns et les vents forts sont bien supportés.
Plantez-les de septembre à novembre pour assurer un bon enracinement avant l'été. Dans les zones froides, une plantation au printemps est préférable.
Plantez le cyprès à au moins 2 m d'une habitation. Pour former une haie libre brise-vent, espacez les plants de 1,50 à 2 m selon les cultivars. Veillez à offrir un sol bien drainé en rajoutant du sable grossier ou des graviers au fond de la fosse si nécessaire. La plantation en pot ne peut être maintenue très longtemps, car l'arbre a besoin d'un sol profond pour étendre ses racines.
Faites tremper la motte dans un seau d'eau pendant que vous creusez le trou. Celui-ci doit faire au moins 3 fois le diamètre de la motte.
Déroulez les racines si elles ont tourné dans le pot, ajoutez une poignée d'engrais de fond au niveau des racines puis ramenez la terre autour de la motte sans enterrer le collet. Un tuteur peut être mis en oblique de façon à ne pas endommager la motte ou bien 2 ou 3 tuteurs verticaux reliés par un lien souple au tronc.
Arrosez copieusement en formant une cuvette pour plomber la terre.
I, Liné1/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Arrosez en profondeur durant les 2-3 premiers étés suivant sa plantation tout en paillant le plant pour conserver la fraîcheur du sol. Apportez du compost ou de l'engrais complet au pied de temps à autre si votre sol est sableux ou pauvre ; à part cela, l'arbre est peu exigeant.
Protégez les jeunes plants du froid avec du voile d'hivernage durant les premiers hivers.
En mai, juste après la pousse de printemps et septembre-octobre.
Sur des sujets isolés, la taille n'est vraiment pas indispensable excepté si vous voyez qu'une branche déborde de la silhouette en pinceau. N'hésitez pas à tailler la branche à son point de départ sur le tronc, sauf si cela crée un gros trou dans le houppier auquel cas coupez-la en limite du houppier. Le poids des cônes est souvent responsable de l'arcure de rameaux. Il suffit de les ôter pour pallier cet inconvénient ou de choisir des cultivars qui produisent moins de fruits.
Les haies peuvent être libres ou taillées en hauteur et sur les côtés pour maintenir son volume. Le taille-haie s'utilise pour couper les extrémités. Le sécateur de force ou la scie sont nécessaires pour ôter des branches sèches, arrachées ou qui frottent l'une contre l'autre. Évitez de laisser des plaies propices à l'entrée de parasites.
Le cyprès se taille très bien à condition de toujours laisser du « vert » avant le point de coupe. Certains le taillent 1 à 2 fois par an pour affiner sa silhouette.
Nettoyez et désinfectez les outils avant la taille, pour éviter la contamination par le chancre du cyprès et après, afin d'ôter la résine qui émousse la lame.
Note : les Romains taillaient les cyprès en topiaire comme des buis pour représenter des scènes de chasse ou autres.
La principale maladie du cyprès de Provence est le chancre cortical (Seiridium ou Coryneum cardinale) qui crée souvent un foyer nouveau sur le Cupressus macrocarpa avant de se transmettre à l'espèce sempervirens. Elle est apparue en Californie vers 1928 puis dans le sud-est de la France en 1944 avant de commettre des ravages en Italie notamment dans les forêts toscanes. Elle s'est répandue pratiquement partout dans le monde excepté en Asie, lieu d'origine du cyprès.
Le dessèchement des aiguilles apparaît d'abord sur de jeunes rameaux directement rattachés au tronc ou sur de grosses branches ainsi qu'à l'occasion de blessures, dès le printemps. L'écorce se fissure et de la résine s'écoule, le plus souvent au point de départ du rameau. Des chancres se forment entravant le passage de la sève conduisant après plusieurs années à la mort de l'arbre.
Coupez et brûlez rapidement les branches atteintes voire le tronc entier lorsqu'il est atteint, car la contamination peut se poursuivre à partir de troncs morts laissés en place. Traitez les plaies de taille avec un mastic fongicide et effectuez des traitements préventifs à base de bénomyl, méthyl thiophanate ou oxychlorure de cuivre. Évitez de replanter un conifère à l'emplacement d'un sujet malade arraché. Le cyprès de Leyland, issu d'un croisement entre Cupressus macrocarpa et Chamaecyparis nootkatensis est aussi sensible à la maladie présente surtout dans le Midi. Cupressus arizonica var. glabra est le seul cyprès bleu réellement résistant au chancre, mais il est plus sensible au vent, plus gourmand en éléments fertilisants et plus sensible aux pucerons que le C. sempervirens.
Le puceron Cynara cupressi apparu dans le sud-est de la France en 1975 commet parfois de gros dégâts sur le cyprès de l'Arizona et dans une moindre mesure sur le cyprès de Provence. Ce puceron brun peu visible entraîne la production de miellat qui colle au doigt et le noircissement des aiguilles dû au dépôt de fumagine avant de conduire au dessèchement du rameau. Appliquez un insecticide de préférence biologique comme de la pyréthrine ou du purin de fougère. Effectuez 2 pulvérisations espacées de 8 jours.
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Conservez les graines pendant 3 mois au froid, à l'extérieur ou dans le réfrigérateur pour lever la dormance puis semez-les dans un terreau léger humidifié au printemps.
En fin d'été, d'août à octobre, détachez des rameaux d'extrémité de 12-15 cm de long avec un talon. Ôtez les ramilles sur les 2/3 de la longueur en partant de la base. Trempez la base éventuellement dans de l'hormone de bouturage avant de piquer les boutures dans le sol d'une pépinière ou dans un pot rempli de terre sableuse. Arrosez et placez à mi-ombre sous châssis ou entourez le pot d'un film plastique pour maintenir la culture dans une atmosphère chaude et humide. Conservez la culture à l'abri du froid pendant l'hiver.
Rempotez les boutures racinées au printemps suivant dans des pots individuels. Mettez-les en place à l'automne ou attendez une année de plus pour obtenir des plants plus forts.
Le cyprès de Provence est un arbre très bien adapté au climat méditerranéen, aux embruns, à la sécheresse, au vent, aux sols pauvres ainsi qu'à la pollution. Planté en isolé, il est moins sujet aux attaques que lorsqu'il forme une haie monospécifique. Choisissez des cultivars comme 'Mistral' ou 'Sancorey' résistants à la maladie du chancre dans les régions sensibles.
On peut espérer trouver des sources de résistance chez C. dupreziana ou chez C. atlantica. Leur parenté avec l'espèce sempervirens présenterait alors un grand intérêt pour nos régions méditerranéennes.
Le bois de cyprès imputrescible et aromatique servait à réaliser des coffres à vêtements, des cercueils destinés à des personnages importants comme le pape – enseveli dans un premier cercueil de cyprès – ou des guerriers illustres. Les Phéniciens, Assyriens, Grecs et Romains en construisaient des bateaux (flotte d'Alexandre, de Trajan...), des temples et monuments (Constantinople, Sémiramis, portes de Saint-pierre de Rome, du temple d'Éphèse), des statues. Le bois était brûlé dans les chambres de malades lors des épidémies de peste. La Sainte Croix du Christ serait faite en bois de Cupressus sempervirens si l'on en croit la relique conservée en Espagne au monastère Santo Toribio de Liébana expertisée en 1958. Le bois d'œuvre demeure très exploité en Italie. En France, son utilisation comme brise-vent a connu une récession notamment dans la vallée du Rhône où il est victime du chancre cortical et a été remplacé par le cyprès de l'Arizona ou le peuplier.
L'huile essentielle de cyprès est mentionnée dans les plus anciens textes mésopotamiens « L'épopée de Gilgamesh » comme un des principaux remèdes de l'époque avec le saule. Elle servait à combattre les hémorroïdes, à embaumer les momies égyptiennes, grâce à son pouvoir désinfectant. La phytothérapie actuelle continue à l'utiliser pour ses effets vasoconstricteurs pour soigner les varices, les hémorroïdes, les troubles de la ménopause... Elle est produite à partir des rameaux feuillés par distillation à la vapeur d'eau. Comptez 1 kg de rameaux pour obtenir 10 ml d'huile essentielle.
Le mot Cupressus est issu d'un nom crétois préhellénique cuparissos qui désignait déjà cet arbre ainsi que le deuil et la mort. Ce nom a été repris par les Grecs et Romains qui croyaient l'arbre originaire de Crète et se retrouve dans toutes les langues européennes cipresso en italien, ciprès en espagnol, zypress en allemand, cypress en anglais. D'autres pensent que le nom vient du grec Kuprôs qui désigne l'île de Chypre où l'arbre abonde également, voire du sémitique koper qui désigne la résine.
L'origine du cyprès de Provence est probablement asiatique puisqu'il pousse à l'état sauvage au nord de l'Iran, en Afghanistan, du nord de l'Inde jusqu'en Chine. Cet arbre a toujours fasciné puisqu'on le trouve planté en Europe jusqu'en Irlande et Écosse au moins depuis l'Antiquité, ainsi qu'en Amérique du Nord, en Australie, Nouvelle-Zélande et Madagascar.
L'absence de rejets au pied en a fait l'emblème de la mort chez les Romains, car « ce qui a été coupé ne peut renaître » (d'après le dictionnaire d'Honnorat). Son fruit coupé en deux ressemblerait à une tête de mort. Il est beaucoup planté dans les cimetières pour sa valeur symbolique de deuil éternel et de salut, tout comme l'if des zones plus septentrionales, mais il est aussi devenu emblématique des jardins italiens, des paysages toscans et provençaux notamment en tant que brise-vent pour protéger les cultures.
Pline évoque un cyprès âgé de 700 ans à Rome dans le Volcanal tandis que le sujet présent sur le mont Somma, cône du Vésuve, aurait été planté l'année de la naissance du Christ voire bien avant selon d'autres légendes selon lesquelles il s'agissait déjà d'un gros arbre à l'époque de César (100-44 av. J.-C.). L'auteur rappelle qu'il était coutume chez les Romains de planter un cyprès à la naissance d'une fille dénommée « la dot de la fille », car on pouvait l'exploiter au bout de 13 ans, âge auquel la fille était souvent mariée.
Selon un mythe grec, Cyparissos était un jeune garçon qui inconsolable d'avoir tué son cerf apprivoisé fut métamorphosé en cyprès. Une autre légende raconte que les filles d'Etéocle, petites-filles d'Œdipe, rendues folles de chagrin par la mort de leur père égorgé par son propre frère à cause d'une malédiction, tombèrent dans un étang. Gaïa la déesse de la terre, prise de pitié, les transforma en cyprès. Dans tous ces mythes, le cyprès symbolise le deuil éternel, la fidélité au souvenir des morts. À Rome, il se plantait près de maisons en signe de deuil, devant les tombeaux ou les bûchers pour honorer le dieu Dis Pater qui signifie « le plus riche de tous les Dieux », étant voué à posséder de plus en plus de sujets. Dans la mythologie grecque, un grand cyprès blanc ornait les berges du Léthé, le fleuve de l'oubli menant au palais d'Hadès, le dieu des enfers. Des cyprès marquaient l'entrée de la caverne de Calypso, nymphe des eaux profondes et de la mort. Le cyprès est aussi un symbole phallique par sa silhouette, et son bois constituait la flèche d'Éros, Dieu de l'amour, tout comme le sceptre de Zeus et plus prosaïquement les Priapes, représentation du Dieu de la fécondité, chargés de surveiller les vignobles et les champs. En Perse, le cyprès apparaissait comme le premier arbre du paradis, apporté sur terre par Zoroastre. Il symbolisait par sa forme la flamme du foyer et se plantait près des autels où brûlait le feu sacré.
Le cyprès est aussi associé à l'idée de rectitude dans l'expression « droit comme un cyprès » pour évoquer la fière allure d'une personne. Son port altier le place en sentinelle près des maisons de vigne, des portails, pour marquer la limite d'un champ. En Provence, la tradition voulait que 3 cyprès soient plantés devant la maison en signe de bienvenue. Sa silhouette au sommet courbé par le vent a inspiré les motifs de « boteh » des tapis persans, repris dans le cachemire des tissus indiens.
La forme 'Horizontalis', fréquente aux environs de Montpellier, formait un bosquet particulièrement beau, menacé de disparaître, qui attira l'attention du botaniste Antoine Gouan (1733-1821), connu entre autres pour son soutien à Carl von Linné. Conscient de la rareté de la forme, il s'employa à distribuer des graines aux sociétés de botaniques en le désignant sous le nom usuel « d'Arbre de Montpellier ».
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