Cyprès de Provence

Cyprès de Provence en résumé

Dénomination

  • Nom(s) commun(s)

    Cyprès de Provence, Cyprès de Florence

  • Nom(s) latin(s)

    Cupressus sempervirens

  • Famille

    Cupressacées

  • Type(s) de plante

    Arbre ▶ Conifère ou résineux | Arbre topiaire

Esthétique

  • Couleur des fleurs

  • Couleur des feuilles

  • Végétation Vivace : Plante qui vit plus de deux ans.
    Annuelle : Plante qui vit moins d'un an.
    Bisannuelle : Plante dont le cycle de vie dure deux années. La première année, la plante se développe la seconde année, elle donne fleurs et fruits, puis elle meurt.
    Pour en savoir plus

  • Feuillage Persistant : Le feuillage dure toute l'année.
    Semi-persistant ou semi-caduc : La plante conserve une partie de son feuillage toute l'année.
    Caduc : La plante perd ses feuilles à l'automne.
    Pour en savoir plus

    Persistant
  • Forme

    Conique ou pyramidal
    Élancé ou colonnaire
  • Hauteur à maturité La hauteur à maturité est la hauteur à laquelle la plante s'élève naturellement quand elle bénéficie des conditions les plus favorables.
    La plante pourra prendre du temps pour atteindre cette hauteur, en fonction de la vitesse de sa croissance.
    La plante pourra aussi ne jamais atteindre sa hauteur à maturité, si elle est taillée régulièrement, ou si elle n'est pas cultivée dans les conditions optimales pour sa croissance.
    Pour en savoir plus

    > 10 m
  • Largeur à maturité

    1,50 à 7 m

Jardinage

  • Entretien Facile : La plante ne nécessite pas de soin particulier, ou des soins très simples.
    Modéré : La plante nécessite des soins réguliers ou un peu de pratique en jardinage.
    Difficile : La plante nécessite des soins importants et un savoir-faire en jardinage.
    Pour en savoir plus

    Facile
  • Besoin en eau Le besoin en eau de la plante peut être assuré par la pluie, l'humidité naturelle du sol ou l'arrosage. Pour évaluer l'arrosage nécessaire, il faut aussi prendre en compte la température ambiante, à cause de l'évaporation, et de la capacité du sol à retenir l'eau.
    Faible : Pour une plante d'intérieur, arroser tous les mois. Pour une plante d'extérieur, elle supporte bien la sécheresse.
    Moyen : Pour une plante d'intérieur, arroser toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Pour une plante d'extérieur, elle aura besoin d'apports d'eau avant que le sol sèche.
    Important : Pour une plante d'intérieur, arroser plusieurs fois par semaine. Pour une plante d'extérieur, il lui faut des apports d'eau abondants et réguliers.
    Pour en savoir plus

    Faible
  • Croissance Lente : La plante atteint sa maturité en plusieurs décennies.
    Normale : La plante atteint sa maturité en quelques années.
    Rapide : La plante atteint sa maturité en quelques mois.
    Pour en savoir plus

    Lente Rapide
  • Multiplication La multiplication consiste à créer une nouvelle plante soi-même.
    Semis : La plante se reproduit par la plantation de graines.
    Pour en savoir plus
    Division : Une partie de la racine (rhizome, tubercule) sert à créer de nouvelles pousses.
    Pour en savoir plus
    Bouturage : Une branche est plantée en terre, où elle produit de nouvelles racines.
    Pour en savoir plus
    Marcottage : La branche n'est pas coupée de la plante mais elle est en partie enfouie dans la terre, où elle développe ses propres racines.
    Pour en savoir plus
    Greffe : Un fragment de plante est implanté sur une autre plante.
    Pour en savoir plus
    Impossible : Il n'est pas possible, pour un particulier, de multiplier sa plante. S'il en veut une autre, il lui faut l'acheter auprès d'un professionnel.

    Semis Bouturage
  • Résistance au froid Résistante (rustique) : Plante résistante au gel.
    À protéger (semi-rustique) : Plante qui supporte la fraîcheur mais qui nécessite une protection contre le gel.
    À rentrer (fragile) : Plante qui craint le froid et qui doit être abritée pendant la saison froide.
    Pour en savoir plus

    Résistante Moyenne
  • Type de sol Sol argileux : Terre lourde et collante quand elle est humide, qui durcit et craquelle en séchant.
    Sol calcaire : Terre claire et crayeuse, sèche l'été et boueuse l'hiver.
    Sol sableux : Terre légère, facile à travailler et qui retient mal l'eau.
    Sol caillouteux : Sol chargé de cailloux et pauvre en matières organiques.
    Humifère : Noire et facile à travailler, elle ressemble à la terre en forêt.
    Terre de bruyère : Sol acide (pH 4 à 5), sableux et riche en humus.
    Terreau : C'est facile, cette terre s'achète en magasin !
    Pour en savoir plus

    Sol calcaire Sol sableux Sol caillouteux Humus
  • PH du sol Le pH mesure l'acidité du sol.
    Sol alcalin : Le pH est supérieur à 7. Il s'agit principalement des sols calcaires.
    Sol neutre : Le pH est compris entre 6,5 et 7,2. La plupart des plantes y poussent correctement.
    Sol acide : Le pH est inférieur à 7. Il s'agit principalement des terres de bruyère.
    Pour en savoir plus

    Sol alcalin Sol neutre Sol acide
  • Humidité du sol L'humidité du sol ne dépend pas de la pluie, mais de la manière dont le sol conserve l'eau ou non.
    Sol drainé : Sol frais mais où l'eau ne stagne pas.
    Sol humide : Sol où de l'eau stagne.
    Sol sec : Sol qui ne retient pas l'eau.
    Sol frais : Sol qui reste constamment humide (mais pas trempé). Pour en savoir plus

    Sol drainé Sol sec
  • Densité

    0,5 pied/m²

Emplacement

  • Exposition Soleil : La plante doit avoir du soleil direct toute la journée. En intérieur, c’est directement (moins d’1 m) devant une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Mi-ombre : La plante doit avoir du soleil une partie de la journée seulement. En intérieur, c’est devant une fenêtre à l’est ou plus éloignée d’une fenêtre orientée sud ou ouest.
    Ombre : La plante doit être à l'ombre d'autres plantes. En intérieur, c’est le cas des pièces en hiver, des fenêtres au nord ou en partie occultées et quand la plante est loin de la fenêtre (+ de 2 m).
    Pour en savoir plus

    Soleil
    Mi-ombre
  • Utilisation extérieure

    Bosquet ou forêt Haie Plantation isolée Rocaille Talus
  • Plantation Pleine terre : La plante peut être plantée directement dans la terre.
    Bac, pot ou jardinière : La plante peut être plantée dans un bac. (Le volume du bac doit être adapté à la taille de la plante.)
    Pour en savoir plus

    Pleine terre
  • Climat

Plantation

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Floraison

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Taille

JANVIER FÉVRIER MARS
AVRIL MAI JUIN
JUILLET AOÛT SEPT.
OCT. NOV. DÉC.

Cupressus sempervirens signifie « cyprès toujours vert » pour souligner le caractère persistant et immuable du feuillage. Cet arbre au tronc droit de la famille des Cupressacées possède une couronne en fuseau de 25 à 45 m de haut, mais il existe des formes pyramidales dotées de branches franchement horizontales. Certaines classifications (non entérinées par l'IPNI) distinguent ainsi la forme ou variété stricta de la forme ou variété horizontalis. En réalité, une partie des jeunes semis de cyprès à port étroit évolue différemment après quelques années de croissance avec des branches qui s'écartent du tronc par un phénomène inexpliqué. Parmi les formes fastigiées, on trouve des sélections à silhouettes plus ou moins effilées, avec des diamètres de couronne variant de 1,50 à 3 m à l'âge de 10 ans, des formes moins fructifères, des cultivars résistants aux maladies, etc.

L'arbre est incapable de rejeter de souche. Les branches dressées et compactes portent des rameaux et ramilles très divisés recouverts de petites écailles appliquées vert sombre. La section transversale des rameaux est quadrangulaire et les écailles aromatiques sont ainsi disposées sur 4 rangs correspondant aux 4 faces. Les jeunes plants présentent des aiguilles avant de former des écailles pentagonales tandis que l'écorce brun pourpre du tronc devient faiblement sillonnée avec l'âge. La longévité de l'arbre dépasse 500 ans et son bois est quasi imputrescible.

La floraison intervient entre février et avril, créant souvent des problèmes d'allergie dans le Midi à cause de l'abondance des arbres et la profusion du pollen. Les chatons mâles ocre jaune à brun clair diffusant le pollen mesurent quelques millimètres de long et se situent en prolongement de rameaux courts. L'espèce est monoïque, les 2 sexes sont présents sur un même sujet, mais elle est généralement allogame, ce qui implique la présence d'un autre arbre à moins de 30 m pour obtenir des fruits.

Les fleurs femelles vertes produisent après fécondation des strobiles ou galbules, cônes plus ou moins ovoïdes, de 1,8 à 4 cm de long. 8 à 14 écailles brun ocre brillantes et pentagonales, légèrement mucronées composent les cônes. Ces derniers abondent en extrémité de pousses ce qui tend parfois à faire ployer les branches. Ils mettent 2 ans à mûrir et libérer les graines ailées.

Espèce et variétés de Cupressus sempervirens

La nomenclature des cyprès de Provence demeure assez floue. La plupart des variétés fastigiées sont des sélections de la forme sauvage stricta.

Cyprès de Provence, de Florence (Cupressus sempervirens)

Espèce type

Cyprès de Provence, de Florence (Cupressus sempervirens) Espèce type
  • Variété : Espèce type
  • Port : Conifère persistant. Forme stricta ou pyramidalis en pinceau plus ou moins large, atteignant 25-45 m de haut. Forme horizontalis de 7-8 m de haut, à branches horizontales.
  • Végétation : Vert grisâtre sombre. Feuilles écailleuses minuscules appliquées sur les 4 faces de courtes ramilles. Rameaux cylindriques (non aplatis).
  • Qualités : Arbre d'ornement très singulier, utilisé en isolé ou comme brise-vent. Croissance plus lente et tolérance à la sécheresse plus grande que chez la plupart des autres Cupressus. Résiste à -20 °C en sol drainé.

Cultivars

Cyprès de Florence, cyprès d'Italie (Cupressus sempervirens 'Stricta')

Cultivars Cyprès de Florence, cyprès d'Italie (Cupressus sempervirens 'Stricta')
  • Variété : Cyprès de Florence, cyprès d'Italie (Cupressus sempervirens 'Stricta')
  • Port : Forme très fine et élancée de 15-20 m de haut sur 1,50 m de diamètre (6 m de haut en 10 ans).
  • Végétation : Feuillage vert sombre plus lumineux que chez le type.
  • Qualités : Croissance rapide (4-5 m au bout de 10 ans). Tolère -10 °C. Se prête bien à la taille en topiaire, aux haies libres pour former un brise-vent.

Cupressus sempervirens 'Totem' (syn. C. s. 'Totem Pole')

Cultivars Cupressus sempervirens 'Totem' (syn. C. s. 'Totem Pole')
  • Variété : Cupressus sempervirens 'Totem' (syn. C. s. 'Totem Pole')
  • Port : Forme compacte régulière atteignant 10-15 m sur 1,50 m de large seulement Croissance rapide au début, de 2,50-3 m à 10 ans.
  • Végétation : Feuillage fin dense vert foncé terne. Pas de fructification.
  • Qualités : Croissance plus lente que 'Stricta'. Résiste jusqu’à -15 ou -20 °C.

Cupressus sempervirens 'Pyramidalis'

Cupressus sempervirens 'Pyramidalis'
  • Variété : Cupressus sempervirens 'Pyramidalis'
  • Port : Arbre à branches plus dressées que 'Horizontalis' et port fastigié.
  • Végétation : --
  • Qualités : Sélection de la forme stricta, souvent synonymes. Employé dans les haies brise-vent.

Cupressus sempervirens 'Stricta SancoRey'

Cultivars Cupressus sempervirens 'Stricta SancoRey'
  • Variété : Cupressus sempervirens 'Stricta SancoRey'
  • Port : Forme très élancée, effilée jusqu'à 15 m de haut sur 2 m de diamètre. (2,50-3 m au bout de 10 ans)
  • Végétation : Feuillage vert grisâtre sombre.
  • Qualités : Forme récente des pépinières françaises Jean Rey. Résiste au chancre cortical. Tolère -10 °C.

Cupressus sempervirens 'Stricta Tramontane'

Cultivars Cupressus sempervirens 'Stricta Tramontane'
  • Variété : Cupressus sempervirens 'Stricta Tramontane'
  • Port : Plus fastigié et moins fructifère que ‘SancoRey’.
  • Végétation : Feuillage dense, fin, vert foncé.
  • Qualités : Sélection de l’INRA résistant au chancre cortical. Résiste à -18 °C.

Arbre de Montpellier (Cupressus sempervirens 'Horizontalis', syn. C. s. f. horizontalis)

Arbre de Montpellier (Cupressus sempervirens 'Horizontalis', syn. C. s. f. horizontalis)
  • Variété : Arbre de Montpellier (Cupressus sempervirens 'Horizontalis', syn. C. s. f. horizontalis)
  • Port : Silhouette pyramidale de 7-8 m de haut, à branches horizontales.
  • Végétation : --
  • Qualités : Plus adapté aux haies taillées. Rustique jusqu’à -15 à -20 °C.

Cupressus sempervirens 'Swane's Golden'

Cultivars Cupressus sempervirens 'Swane's Golden'
  • Variété : Cupressus sempervirens 'Swane's Golden'
  • Port : Port colonnaire de 5 m de haut et 80 cm de large (2,50-4 m sur 50 cm au bout de 10 ans).
  • Végétation : Feuillage jaune vif.
  • Qualités : Cultivar australien.

Cupressus sempervirens 'MISTRAL® Agrimed 1' et 'Antain'

Cupressus sempervirens 'MISTRAL® Agrimed 1' et 'Antain'
  • Variété : Cupressus sempervirens 'MISTRAL® Agrimed 1' et 'Antain'
  • Port : 2 cultivars de 25-30 m créés pour être plantés en mélange dans une haie brise-vent. 'Agrimed 1' possède un port dense et fastigié, 'Antain' un port plus évasé.
  • Végétation : Teinte vert sombre terne légèrement différente selon le clone.
  • Qualités : Cette association de 2 clones augmente la tolérance au chancre cortical. Ils sont greffés sur semis de l'espèce type pour améliorer la tolérance au calcaire et à la sécheresse. Résiste à -15 °C.

Plantation du cyprès de Provence

Plantation du cyprès de Provence

Jerzy Strzelecki/CC BY-SA 3.0/Wikimedia

Où le planter ?

La plupart des variétés de cyprès supportent mal le froid humide même si leur rusticité est estimée autour de -15 °C. Elles apprécient la chaleur, ce qui les cantonne essentiellement à l'Europe du Sud, la France, l'Italie, la Grèce et l'Espagne. Le cyprès est en revanche peu sensible au calcaire et à la sécheresse et nécessite très peu de soin.

Choisissez un emplacement plutôt très ensoleillé, même si la mi-ombre est tolérée, et à l'abri des vents froids si vous n'êtes pas en Méditerranée. Les embruns et les vents forts sont bien supportés.

Quand planter le cyprès de Provence ?

Plantez-les de septembre à novembre pour assurer un bon enracinement avant l'été. Dans les zones froides, une plantation au printemps est préférable.

Comment le planter ?

Plantez le cyprès à au moins 2 m d'une habitation. Pour former une haie libre brise-vent, espacez les plants de 1,50 à 2 m selon les cultivars. Veillez à offrir un sol bien drainé en rajoutant du sable grossier ou des graviers au fond de la fosse si nécessaire. La plantation en pot ne peut être maintenue très longtemps, car l'arbre a besoin d'un sol profond pour étendre ses racines.

Faites tremper la motte dans un seau d'eau pendant que vous creusez le trou. Celui-ci doit faire au moins 3 fois le diamètre de la motte.

Déroulez les racines si elles ont tourné dans le pot, ajoutez une poignée d'engrais de fond au niveau des racines puis ramenez la terre autour de la motte sans enterrer le collet. Un tuteur peut être mis en oblique de façon à ne pas endommager la motte ou bien 2 ou 3 tuteurs verticaux reliés par un lien souple au tronc.

Arrosez copieusement en formant une cuvette pour plomber la terre.

Culture et entretien du cyprès de Provence

Culture et entretien du cyprès de Provence

I, Liné1/CC BY-SA 3.0/Wikimedia

Arrosez en profondeur durant les 2-3 premiers étés suivant sa plantation tout en paillant le plant pour conserver la fraîcheur du sol. Apportez du compost ou de l'engrais complet au pied de temps à autre si votre sol est sableux ou pauvre ; à part cela, l'arbre est peu exigeant.

Protégez les jeunes plants du froid avec du voile d'hivernage durant les premiers hivers.

Taille du cyprès de Provence

Quand tailler ?

En mai, juste après la pousse de printemps et septembre-octobre.

Comment tailler ?

Sur des sujets isolés, la taille n'est vraiment pas indispensable excepté si vous voyez qu'une branche déborde de la silhouette en pinceau. N'hésitez pas à tailler la branche à son point de départ sur le tronc, sauf si cela crée un gros trou dans le houppier auquel cas coupez-la en limite du houppier. Le poids des cônes est souvent responsable de l'arcure de rameaux. Il suffit de les ôter pour pallier cet inconvénient ou de choisir des cultivars qui produisent moins de fruits.

Les haies peuvent être libres ou taillées en hauteur et sur les côtés pour maintenir son volume. Le taille-haie s'utilise pour couper les extrémités. Le sécateur de force ou la scie sont nécessaires pour ôter des branches sèches, arrachées ou qui frottent l'une contre l'autre. Évitez de laisser des plaies propices à l'entrée de parasites.

Le cyprès se taille très bien à condition de toujours laisser du « vert » avant le point de coupe. Certains le taillent 1 à 2 fois par an pour affiner sa silhouette.

Nettoyez et désinfectez les outils avant la taille, pour éviter la contamination par le chancre du cyprès et après, afin d'ôter la résine qui émousse la lame.

Note : les Romains taillaient les cyprès en topiaire comme des buis pour représenter des scènes de chasse ou autres.

Maladies, nuisibles et parasites

La principale maladie du cyprès de Provence est le chancre cortical (Seiridium ou Coryneum cardinale) qui crée souvent un foyer nouveau sur le Cupressus macrocarpa avant de se transmettre à l'espèce sempervirens. Elle est apparue en Californie vers 1928 puis dans le sud-est de la France en 1944 avant de commettre des ravages en Italie notamment dans les forêts toscanes. Elle s'est répandue pratiquement partout dans le monde excepté en Asie, lieu d'origine du cyprès.

Le dessèchement des aiguilles apparaît d'abord sur de jeunes rameaux directement rattachés au tronc ou sur de grosses branches ainsi qu'à l'occasion de blessures, dès le printemps. L'écorce se fissure et de la résine s'écoule, le plus souvent au point de départ du rameau. Des chancres se forment entravant le passage de la sève conduisant après plusieurs années à la mort de l'arbre.

Coupez et brûlez rapidement les branches atteintes voire le tronc entier lorsqu'il est atteint, car la contamination peut se poursuivre à partir de troncs morts laissés en place. Traitez les plaies de taille avec un mastic fongicide et effectuez des traitements préventifs à base de bénomyl, méthyl thiophanate ou oxychlorure de cuivre. Évitez de replanter un conifère à l'emplacement d'un sujet malade arraché. Le cyprès de Leyland, issu d'un croisement entre Cupressus macrocarpa et Chamaecyparis nootkatensis est aussi sensible à la maladie présente surtout dans le Midi. Cupressus arizonica var. glabra est le seul cyprès bleu réellement résistant au chancre, mais il est plus sensible au vent, plus gourmand en éléments fertilisants et plus sensible aux pucerons que le C. sempervirens.

Le puceron Cynara cupressi apparu dans le sud-est de la France en 1975 commet parfois de gros dégâts sur le cyprès de l'Arizona et dans une moindre mesure sur le cyprès de Provence. Ce puceron brun peu visible entraîne la production de miellat qui colle au doigt et le noircissement des aiguilles dû au dépôt de fumagine avant de conduire au dessèchement du rameau. Appliquez un insecticide de préférence biologique comme de la pyréthrine ou du purin de fougère. Effectuez 2 pulvérisations espacées de 8 jours.

Multiplication du cyprès de Provence

Multiplication du cyprès de Provence

Lucarelli/CC BY-SA 3.0/Wikimedia

Semis

Conservez les graines pendant 3 mois au froid, à l'extérieur ou dans le réfrigérateur pour lever la dormance puis semez-les dans un terreau léger humidifié au printemps.

Bouturage

En fin d'été, d'août à octobre, détachez des rameaux d'extrémité de 12-15 cm de long avec un talon. Ôtez les ramilles sur les 2/3 de la longueur en partant de la base. Trempez la base éventuellement dans de l'hormone de bouturage avant de piquer les boutures dans le sol d'une pépinière ou dans un pot rempli de terre sableuse. Arrosez et placez à mi-ombre sous châssis ou entourez le pot d'un film plastique pour maintenir la culture dans une atmosphère chaude et humide. Conservez la culture à l'abri du froid pendant l'hiver.

Rempotez les boutures racinées au printemps suivant dans des pots individuels. Mettez-les en place à l'automne ou attendez une année de plus pour obtenir des plants plus forts.

Conseils écologiques

Le cyprès de Provence est un arbre très bien adapté au climat méditerranéen, aux embruns, à la sécheresse, au vent, aux sols pauvres ainsi qu'à la pollution. Planté en isolé, il est moins sujet aux attaques que lorsqu'il forme une haie monospécifique. Choisissez des cultivars comme 'Mistral' ou 'Sancorey' résistants à la maladie du chancre dans les régions sensibles.

On peut espérer trouver des sources de résistance chez C. dupreziana ou chez C. atlantica. Leur parenté avec l'espèce sempervirens présenterait alors un grand intérêt pour nos régions méditerranéennes.

Propriétés et usages

Le bois de cyprès imputrescible et aromatique servait à réaliser des coffres à vêtements, des cercueils destinés à des personnages importants comme le pape – enseveli dans un premier cercueil de cyprès – ou des guerriers illustres. Les Phéniciens, Assyriens, Grecs et Romains en construisaient des bateaux (flotte d'Alexandre, de Trajan...), des temples et monuments (Constantinople, Sémiramis, portes de Saint-pierre de Rome, du temple d'Éphèse), des statues. Le bois était brûlé dans les chambres de malades lors des épidémies de peste. La Sainte Croix du Christ serait faite en bois de Cupressus sempervirens si l'on en croit la relique conservée en Espagne au monastère Santo Toribio de Liébana expertisée en 1958. Le bois d'œuvre demeure très exploité en Italie. En France, son utilisation comme brise-vent a connu une récession notamment dans la vallée du Rhône où il est victime du chancre cortical et a été remplacé par le cyprès de l'Arizona ou le peuplier.

L'huile essentielle de cyprès est mentionnée dans les plus anciens textes mésopotamiens « L'épopée de Gilgamesh » comme un des principaux remèdes de l'époque avec le saule. Elle servait à combattre les hémorroïdes, à embaumer les momies égyptiennes, grâce à son pouvoir désinfectant. La phytothérapie actuelle continue à l'utiliser pour ses effets vasoconstricteurs pour soigner les varices, les hémorroïdes, les troubles de la ménopause... Elle est produite à partir des rameaux feuillés par distillation à la vapeur d'eau. Comptez 1 kg de rameaux pour obtenir 10 ml d'huile essentielle.

Un peu d'histoire…

Le mot Cupressus est issu d'un nom crétois préhellénique cuparissos qui désignait déjà cet arbre ainsi que le deuil et la mort. Ce nom a été repris par les Grecs et Romains qui croyaient l'arbre originaire de Crète et se retrouve dans toutes les langues européennes cipresso en italien, ciprès en espagnol, zypress en allemand, cypress en anglais. D'autres pensent que le nom vient du grec Kuprôs qui désigne l'île de Chypre où l'arbre abonde également, voire du sémitique koper qui désigne la résine.

L'origine du cyprès de Provence est probablement asiatique puisqu'il pousse à l'état sauvage au nord de l'Iran, en Afghanistan, du nord de l'Inde jusqu'en Chine. Cet arbre a toujours fasciné puisqu'on le trouve planté en Europe jusqu'en Irlande et Écosse au moins depuis l'Antiquité, ainsi qu'en Amérique du Nord, en Australie, Nouvelle-Zélande et Madagascar.

L'absence de rejets au pied en a fait l'emblème de la mort chez les Romains, car « ce qui a été coupé ne peut renaître » (d'après le dictionnaire d'Honnorat). Son fruit coupé en deux ressemblerait à une tête de mort. Il est beaucoup planté dans les cimetières pour sa valeur symbolique de deuil éternel et de salut, tout comme l'if des zones plus septentrionales, mais il est aussi devenu emblématique des jardins italiens, des paysages toscans et provençaux notamment en tant que brise-vent pour protéger les cultures.

Pline évoque un cyprès âgé de 700 ans à Rome dans le Volcanal tandis que le sujet présent sur le mont Somma, cône du Vésuve, aurait été planté l'année de la naissance du Christ voire bien avant selon d'autres légendes selon lesquelles il s'agissait déjà d'un gros arbre à l'époque de César (100-44 av. J.-C.). L'auteur rappelle qu'il était coutume chez les Romains de planter un cyprès à la naissance d'une fille dénommée « la dot de la fille », car on pouvait l'exploiter au bout de 13 ans, âge auquel la fille était souvent mariée.

Selon un mythe grec, Cyparissos était un jeune garçon qui inconsolable d'avoir tué son cerf apprivoisé fut métamorphosé en cyprès. Une autre légende raconte que les filles d'Etéocle, petites-filles d'Œdipe, rendues folles de chagrin par la mort de leur père égorgé par son propre frère à cause d'une malédiction, tombèrent dans un étang. Gaïa la déesse de la terre, prise de pitié, les transforma en cyprès. Dans tous ces mythes, le cyprès symbolise le deuil éternel, la fidélité au souvenir des morts. À Rome, il se plantait près de maisons en signe de deuil, devant les tombeaux ou les bûchers pour honorer le dieu Dis Pater qui signifie « le plus riche de tous les Dieux », étant voué à posséder de plus en plus de sujets. Dans la mythologie grecque, un grand cyprès blanc ornait les berges du Léthé, le fleuve de l'oubli menant au palais d'Hadès, le dieu des enfers. Des cyprès marquaient l'entrée de la caverne de Calypso, nymphe des eaux profondes et de la mort. Le cyprès est aussi un symbole phallique par sa silhouette, et son bois constituait la flèche d'Éros, Dieu de l'amour, tout comme le sceptre de Zeus et plus prosaïquement les Priapes, représentation du Dieu de la fécondité, chargés de surveiller les vignobles et les champs. En Perse, le cyprès apparaissait comme le premier arbre du paradis, apporté sur terre par Zoroastre. Il symbolisait par sa forme la flamme du foyer et se plantait près des autels où brûlait le feu sacré.

Le cyprès est aussi associé à l'idée de rectitude dans l'expression « droit comme un cyprès » pour évoquer la fière allure d'une personne. Son port altier le place en sentinelle près des maisons de vigne, des portails, pour marquer la limite d'un champ. En Provence, la tradition voulait que 3 cyprès soient plantés devant la maison en signe de bienvenue. Sa silhouette au sommet courbé par le vent a inspiré les motifs de « boteh » des tapis persans, repris dans le cachemire des tissus indiens.

La forme 'Horizontalis', fréquente aux environs de Montpellier, formait un bosquet particulièrement beau, menacé de disparaître, qui attira l'attention du botaniste Antoine Gouan (1733-1821), connu entre autres pour son soutien à Carl von Linné. Conscient de la rareté de la forme, il s'employa à distribuer des graines aux sociétés de botaniques en le désignant sous le nom usuel « d'Arbre de Montpellier ».