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Bisannuel, le maceron (Smyrnium olusatrum), de la famille des Apiacées, est une belle plante herbacée pouvant dépasser 1 m en tout sens. Les tiges sont creuses, vigoureuses. Les grandes feuilles vert foncé, aromatiques, longuement pétiolées, brillantes, sont divisées en larges folioles crénelées. Si l'hiver est doux, elles sont persistantes. Le maceron fleurit la deuxième année, en ombelles chartreuse. Apparaissent ensuite les graines groupées par deux, en forme d'anneau ouvert, qui, de vertes, deviennent noires. Elles sont si nombreuses, qu'en laissant un pied se ressemer, il est possible de cultiver un champ entier… ou presque ! La racine charnue est dense, en forme de fuseau.
S'il est originaire d'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), d'Europe méridionale (Grèce, Italie, ex-Yougoslavie, Midi de la France, Portugal, Espagne) et d'Asie occidentale (Turquie, Israël, Liban, Syrie, Chypre), le maceron s'est naturalisé un peu partout, en particulier sur le littoral atlantique, grâce à sa culture régulière pendant des siècles dans les potagers. Car ce légume se ressème spontanément. Il se plaît particulièrement bien dans les dunes, là où le sable lui permet d'installer ses longues racines.
Toutes les parties de la plante sont comestibles : racines, feuilles, tiges, fleurs, boutons, graines…
Cueillez les feuilles au fil des besoins et dégustez-les crues ou cuites. Jeunes, elles rehaussent les salades et accompagnent les poissons. Plus âgées, elles relèvent soupes, pots au feu et gâteaux d'herbes. C'est la partie de la plante la plus consommée (toujours couramment en Espagne, en Sardaigne, en Turquie), où on les utilise comme le persil.
Les jeunes tiges, creuses, peuvent aussi aromatiser les salades ou être confites comme l'angélique. Elles peuvent également être servies cuites comme des asperges. Les fleurs agrémentent les salades, aromatisent les beignets, les jeunes fruits et les boutons floraux se confisent dans le vinaigre. Les racines charnues, recouvertes d'une peau noire, se récoltent la deuxième année, de septembre à mars et se mangent crues ou cuites, comme des carottes. Les fruits mûrs, moulus, servent d'épices. Utilisez le maceron à petites doses, car le parfum et le goût sont puissants : odeur de myrrhe et saveur de céleri.
Si le maceron renferme de nombreuses vitamines et des sels minéraux, il possède des vertus utilisées en phytothérapie. Racines et fruits ont des propriétés stomachiques, antispasmodiques, diurétiques, apéritives et dépuratives. Les feuilles sont antiscorbutiques. Autrefois, il était employé pour enrayer les crises d'asthme, et il est toujours préconisé pour, en usage externe, soulager légères brûlures, coups de soleil, petites blessures et plaies.
adrien/CC BY NC ND 2.0/Flickr
Plantez le maceron au soleil. S'il préfère un sol frais et riche en matière organique, il se plaît aussi en sol sableux. Ce qui est important, c'est qu'il puisse enfoncer ses longues racines sans rencontrer d'obstacles.
Semez le maceron en place au tout début du printemps, en mars-avril, ou d'août à mi-octobre.
La plantation se fait au printemps ou à l'automne.
Si vous avez acheté un pied chez un pépiniériste spécialisé :
C’est une plante saine, à toutes saisons.
Temps entre l’installation et la récolte : 3 à 4 mois pour les feuilles, 6 à 7 mois pour les racines, 12 à 15 mois pour les boutons floraux.
Les racines se récoltent la deuxième année de culture, de septembre à mi-mars ; en supprimant auparavant les tiges florales dès leur apparition la récolte s’étale jusqu’à la mi-mars. Cueillez les feuilles au fur et à mesure des besoins et les jeunes fruits lorsqu’ils sont encore verts et tendres.
Consommez les feuilles rapidement. Vous pouvez les congeler telles quelles.
Nick Saltmarsh/CC BY 2.0/Flickr
Le maceron se multiplie facilement par semis. La plante monte à graines la deuxième année.
Récoltez les ombelles lorsque les fruits noircissent. Les semis sont spontanés si on laisse la plante monter en graines et les fleurs se faner.
Elles conservent leurs facultés germinatives pendant 4 ans.
Un bon paillage vous évitera la corvée du désherbage !
Quelques petits noms du maceron ? Persil de cheval, grande âche, grand persil de Macédoine, gros persil de Macédoine, macéron potager, acédonie, persil d’Alexandre, olisatrum (dans le Capitulaire de Charlemagne).
Introduite dans notre pays par les Romains (la graine de maceron était un condiment chez les Étrusques), ce légume bisannuel eut son heure de gloire dans les potagers de Charlemagne (recommandé dans le capitulaire de Villis) et il fut très répandu surtout dans les jardins des châteaux et des monastères jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le céleri (au goût moins fort) à partir du XVe siècle. Mais jusqu’à la fin du XVIIe siècle, on trouvait encore des semences chez les grainetiers. Sa présence, près des habitations, témoigne de ces anciennes cultures. Son odeur et sa saveur rappellent la myrrhe (smyrnium vient de « myrrha ») avec un soupçon de céleri.
Mais bien avant ça, grâce à ses nombreuses propriétés médicinales, le maceron figurait déjà dans les écrits de Théophraste et de Dioscoride : ils utilisaient, entre autres, les graines macérées dans du vin, pour leur pouvoir emménagogue, c’est-à-dire favorisant les règles.
Un autre témoignage, celui d’Augustin Pyrame de Candolle. Il retrace l’histoire du maceron dans son ouvrage L’origine des plantes cultivées : « De toutes les ombellifères servant de légume, celle-ci a été une des plus communes dans les jardins pendant environ quinze siècles. Dioscoride dit qu’on en mangeait la racine ou les feuilles à volonté, ce qui suppose une culture. Les Italiens l’ont beaucoup employée sous le nom de 'macerone'. Ensuite les horticulteurs anglais ou français n’en parlent plus. »
Plus proche de nous, un peu sévère avec cette plante, François Gidon, médecin à Caen, en parle en ces termes dans un écrit de 1936, Notes pour l’archéologie de l’alimentation : « Le maceron fut une des espèces alimentaires les plus cultivées. Ses usages étaient ceux du persil et du céleri. Les agronomes romains indiquent comment on en salait la racine. […] Les racines étaient mangeables en petites quantités, mais qui, en grande quantité, auraient été indigestes, et dont le goût de céleri se compliquait d’un élément aromatique rappelant l’odeur du bouc. »
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