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Le margousier ou neem (Azadirachta indica) est un arbre souvent confondu avec le Melia azedarach qui porte également le nom de margousier mais s'adapte à des climats plus frais (-10 °C). Ils appartiennent tous deux à la famille des Méliacées. On compte une autre espèce malaisienne, Azadirachta excelsa.
Azadirachta indica provient d'Inde et de la République de l'Union du Myanmar (ancienne Birmanie) où il est cultivé depuis plus de 4 000 ans. Il s'est répandu dans tous les tropiques du monde ainsi que dans les zones arides et semi-arides (Sahel) du fait de sa grande adaptabilité. Il est en effet capable de pousser avec seulement 150 mm de pluie ! On le plante comme arbre d'ombrage, d'alignement, dans les villes et villages, et pour bien d'autres usages détaillés plus loin.
L'arbre persistant atteint entre 5 et 20 m de haut et possède une couronne ronde à ovale aux branches très étalées. Son écorce très riche en tanins devient crevassée verticalement prenant une teinte gris brun foncé avec l'âge. Sa longévité est de 200 ans.
Les feuilles alternes vert foncé sont composées et ressemblent beaucoup à celles du Sapindus mukorossi (arbre à savon de l'Himalaya). Elles présentent un long pétiole fin et un nombre de folioles variant entre 7 et 17. Chacune d'elles, portée par un court pétiole, est disposée de façon plus ou moins opposée et mesure entre 6 et 8 cm de long sur 1 à 3 de large. Le limbe à bord denté et terminé en longue pointe possède une base dissymétrique. Il arrive que le feuillage tombe en période de sécheresse prolongée.
La floraison assez comparable à celle du Melia mais à fleurs blanches ou crème dégage une odeur de miel. Les fleurs, petites et nombreuses munies de 5 pétales étroits, sont groupées en panicules d'environ 20 cm disposées le long des rameaux. La pollinisation est réalisée par divers insectes, dont les abeilles.
Les fruits sont des sortes d'olives jaune vert, de 1 à 3 cm de long. La pulpe juteuse entourée d'un épiderme mince est appréciée des oiseaux et chauves-souris. Elle est parfois consommée par les hommes en période de disette. Le noyau contient 1, rarement 2-3 amandes à peau brune. La fructification intervient très rapidement au bout de 5 ans après le semis.
Le bois peut être récolté dès la 5e ou 7e année pour servir de combustible, tel quel ou transformé en charbon de bois, ainsi que pour produire du bois d'œuvre. Les billons ont un aubier jaune clair de 5 à 10 cm et un cœur rougeâtre qui fonce en séchant. Le bois à gros grains dégage une forte odeur après la coupe et résiste parfaitement aux termites et autres insectes xylophages. L'écorce fibreuse est tressée en Inde pour former des cordages.
Les feuilles riches en protéines s'utilisent comme fourrage destiné seulement aux chèvres et chameaux qui craignent moins leur amertume. Elles sont consommées au Myanmar à l'état jeune ainsi que les fleurs en guise de condiment.
Les amandes extraites du noyau des fruits sont pressées en Inde pour l'obtention d'une huile riche en soufre. Celle-ci, une fois filtrée ou extraite à l'alcool dilué afin d'ôter l'amertume sert ainsi pour l'éclairage, pour faire du savon, du dentifrice, des produits de désinfection (anti-poux, anti-puces, anti-acné) ou régénérants de la peau et des ongles, du lubrifiant pour la mécanique et bien entendu des pesticides. On peut ainsi laver les chevaux, chiens et chats avec cette huile pour les désinfecter. Les noyaux sont séchés puis broyés à froid à l'obscurité de façon à ne pas altérer la matière active essentielle, l'azadirachtine. On a pu mettre en évidence l'efficacité de cette huile sur plus de 400 espèces de ravageurs dont certaines montrent des résistances aux pesticides chimiques mais aussi sur certains champignons (fusariose du cyclamen, flavescence dorée en viticulture, oïdium, etc.), nématodes du sol, ainsi qu'en tant que fertilisant (azote, calcium, magnésium, etc.) et biostimulant (mis en évidence par le laboratoire Bretagne Biotechnologie Végétale). La principale matière active est l'azadirachtine, une molécule proche de l'hormone responsable de la mue des insectes. Elle bloque ainsi leur métamorphose et empêche la digestion, entraînant leur mort. La nimbidine est un autre composant à effet répulsif pour les insectes. Toutefois, la concentration de ces substances varie beaucoup en fonction des conditions climatiques, du sol et du clone. Bien d'autres substances sont contenues dans les extraits de neem dont on ignore encore la fonction. L'huile agit en préventif comme en curatif.
Les noyaux broyés sont aussi donnés au bétail sous forme de granulés pour leur pouvoir nutritif. Ils contiennent 40 % de protéines et 7 % de lipides.
Le brûlage des feuilles éloigne les moustiques. Le purin de feuilles se pulvérise aussi sur les plantes pour lutter contre pucerons, mouches blanches, chenilles, acariens, oïdium, rouille…
L'usage du neem en médecine ayurvédique est très répandu : l'écorce séchée s'utilise pour soigner les inflammations, maladies de peau, rhumatismes et fièvre. L'usage de l'huile de neem doit toutefois être encadré car un emploi sur le long terme se révèle toxique (cause d'infertilité, de fausses couches, d'hypoglycémie, d'encéphalopathie, ophtalmopathie) voire mortel, chez les jeunes enfants. Les bâtonnets de neem servent à se brosser les dents en Inde, Moyen-Orient et Afrique. La résine sert de boule de gomme à mâcher.
Le neem résiste à la chaleur mais pas au froid et s’adapte à tous les sols même légèrement salins. Les sols pierreux, de faible épaisseur, sans contact avec la nappe phréatique ne sont pas un problème. Le neem a même le pouvoir d’améliorer les sols dégradés et appauvris. En revanche, il tolère peu les inondations fréquentes.
Des précipitations comprises entre 450 et 750 mm de pluie, un pH de 6,2 à 7 conduisent à un développement optimal.
Plantez-le au soleil, à l’abri d’un mur par exemple. Sa culture n’est guère possible que sur la Côte d’Azur ou en Corse.
De préférence au printemps.
Creusez une large fosse car l’enracinement s’étale jusqu’à 15 m du tronc. Il n’est pas nécessaire d’enrichir le sol.
L’arbre atteint les deux tiers de sa hauteur au bout de 3 ans en conditions optimales.
En fin d’hiver, élaguez les branches basses au bout de la 3e année de croissance.
Aucun ravageur ou maladie grave n’affecte cet arbre hormis les cochenilles comme Aonidiella orientalis se nourrissant de la sève des pousses et Pulvinaria maxima.
Chez nous, l’arbre est surtout sensible au froid et aux excès d’humidité.
L’arbre rentre en pleine production de graines au bout de 10-15 ans produisant jusqu’à 20-30 kg de fruits et 10-15 kg de graines. Récoltez les fruits en juillet-août soit 3 mois après la floraison. Il faut environ 3,5 kg d’amande pour obtenir 1 l d’huile avec un pressage artisanal. Il importe de filtrer l’huile à travers un papier buvard avant de l’utiliser. Diluez 20 ml d’huile dans 1 l de solution pour traiter les plantes en préventif ou curatif.
Pour fabriquer du purin de feuilles : faites macérer pendant 24 h les feuilles puis ajoutez un peu de savon noir pour favoriser l’adhésion du produit sur la plante. N’oubliez pas de traiter le soir car la molécule est sensible à la lumière. Attendez une semaine avant de consommer la plante ayant reçu le traitement.
L’huile se conserve au frais pendant 1 an car elle a tendance à fermenter.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
La multiplication se fait généralement par semis mais peut aussi se faire par bouturage.
Semez de préférence des graines fraîches qui arrivent à maturité au Sahel entre décembre et fin février.
Dénoyautez les fruits mous tombés au sol et mettez à sécher les noyaux. Stockez-les éventuellement dans du sable humide en attendant de les semer car le taux de germination diminue rapidement.
Faites tremper les graines dans l'eau tiède durant une journée avant de les semer par 4, dans un pot rempli de terre légère ou directement dans le sol. Recouvrez les graines de 1 cm de terre.
En pot, repiquez les plants quelques semaines après leur germination qui a lieu 7 à 30 jours plus tard et plantez-les en pleine terre dès qu'ils atteignent 30 à 50 cm de haut.
Inutile de désherber, le jeune plant pourvu d'une croissance rapide est peu concurrencé par les mauvaises herbes.
En été, effectuez des boutures semi-ligneuses.
L'huile de neem et les granulés possèdent des propriétés très intéressantes au niveau agronomique dans le contexte d'une culture biologique car ses pouvoirs insecticides restent inoffensifs pour les abeilles comme pour les mammifères et les oiseaux ; elle est biodégradable et n'entraîne pas de résistance chez les ravageurs.
Le neem est un petit arbre rempli de qualités : il améliore les sols pauvres, il lutte contre la désertification, sa présence repousse les ravageurs, la floraison est mellifère et fournit un bon miel, le sorgho comme l'arachide peuvent pousser à son pied et la liste de ses usages n'a pas de fin.
On ignore l’origine exacte du neem car on le trouve dans toute l’Inde ainsi qu’au Népal, Pakistan, Bangladesh et Sri Lanka. Il s’est naturalisé dans la péninsule malaise, indonésienne et en Thaïlande. Sa culture débute en Afrique au XIXe siècle, et plus récemment en Amérique du Sud tropicale, aux Philippines et au nord de l’Australie. Il représente l’un des arbres les plus plantés sous les tropiques. Son caractère invasif est toutefois dénoncé au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Afrique de l’Ouest.
C’est un arbre sacré et protecteur pour les Indiens notamment dans la culture Harappa qui s’est développée dans la vallée de l’Indus dès le sixième millénaire avant J.-C. Il est mentionné en sanskrit dans les textes Veda datant de 4 500 ans. Dans la mythologie indienne, le neem serait né de quelques gouttes du nectar des dieux, le « lait de l’océan », tombées sur terre suite à la maladresse du dieu Indra.
Le mot neem dérive du sanskrit Nimbati Swastyamdadati qui se traduit par « qui donne la bonne santé ». Azadirachta vient du persan et signifie « arbre libre, indépendant, noble » mais on ignore si c’était pour signifier qu’il poussait en isolé ou à l’état sauvage. Le nom fut repris par Linné à partir des écrits de R. Dodoens, médecin botaniste flamand (1517-1585) qui lui-même cite Mattioli (1501-1577). Ces deux derniers évoquent le grand savant perse Avicenne (980-1037), qui semble bien être à l’origine de ce nom transmis à l’Occident. Le nom d’espèce indica signifie « indien ».
Connues de manière empirique, les propriétés du neem sont confirmées en 1942 par les travaux du chimiste pakistanais Salimuzzaman Siddiqui (1897-1994) qui isole le premier 3 composés amers parmi la centaine de substances actives contenues dans la plante. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qualifie officiellement Azadirachta indica d’« arbre du XXIe siècle ». Il est reconnu comme un système de médecine traditionnelle à base de croyance religieuse.
L’usage du neem en tant qu’insecticide fait l’objet d’une guerre des brevets entre l’Inde et les États-Unis dans les années 90 que l’Inde finit par gagner. En France, l’emploi de l’huile de neem n’est toujours pas autorisé dans l’agriculture et les jardins sauf pour un seul produit commercial destiné à traiter les pucerons du pommier mais seulement jusqu’au 2/10/2014. La raison invoquée est que l’azadirachtine est un perturbateur endocrinien qui féminise certains insectes mâles. Il est toutefois autorisé en tant que biocide pour le traitement de locaux (2014).
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