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Plantation
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JUILLET | AOÛT | SEPT. |
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Floraison
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Taille
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Le genre Melia comprend une seule espèce présente dans une large partie de l'Asie, de l'Irak au Japon, du sud de la Chine jusqu'en Australie, dans l'est de l'Afrique, en Méditerranée. Il apparaît ainsi sous des formes assez variables, mais son centre d'origine se situe au sud de l'Himalaya (Baluchistan et Cachemire). On le surnomme « l'arbre aux chapelets » en raison de ses noyaux percés qui permettent de les enfiler pour la confection de chapelets. Il porte aussi les noms de lilas de Perse, de lilas des Indes, noms empruntés respectivement au Syringa x persica et au Lagerstroemia indica qui n'ont pourtant rien à voir botaniquement, fierté de l'Inde (« Pride of India »), mélie mais aussi d'acajou de Ceylan. Melia azedarach appartient en effet à la famille des Méliacées comme les principaux acajous (Khaya, Swietenia, Dysoxylum), ces arbres tropicaux recherchés pour la préciosité de leur bois rouge ou rose pâle. Il est cultivé depuis des siècles comme arbre de temple en Perse, à Ceylan et en Malaisie. Sa longévité atteint 200 ans et sa croissance est très rapide au point qu'en 3 ans, il mesure les deux tiers de sa taille adulte.
Le margousier est un petit arbre caduc, à couronne aérée d'environ 9 m de haut. Ses feuilles s'épanouissent tardivement vers la fin juin en même temps que ses fleurs. L'écorce gris marron est crevassée tandis que les jeunes rameaux sont vert rougeâtre. Les feuilles bipennées à tripennées mesurent 20 à 50 cm de long et sont plus ou moins opposées. Les folioles elliptiques pointues, de 2 à 10 cm de long sur 0,6 à 4 cm de large, vert foncé sur l'endroit, vert clair au revers, ont des bords plus ou moins crénelés selon les clones. Les nervures portent des poils au revers. Lorsqu'on froisse les feuilles, une odeur désagréable s'en dégage.
Les petites fleurs étoilées, au parfum de lilas, de 1,5 à 2 cm, sont réunies en panicules aérées, de 20 à 25 cm de long et paraissent sur les pousses de l'année. La corolle à 5 pétales étroits bien écartés est de couleur lilas clair tandis le tube staminal et le style sont violet sombre et les anthères jaunes. Les fleurs attirent assez peu les papillons mais les abeilles en tirent le pollen et le nectar.
Le plus remarquable reste ses fruits sphériques de 1,5 cm de diamètre, vert acide virant à une teinte crème ou miel, qui continuent d'orner les branches après la chute des feuilles. Le noyau dur ovoïde à 6 côtes est percé d'un trou qui permet d'en faire des perles. Il est formé de 6 loges contenant 6 graines fines elliptiques marron de la taille d'un grain de riz. La pulpe blanche du fruit est amère puis s'adoucit mais demeure toxique pour les humains. Elle est cependant très appréciée des oiseaux et des chauves-souris qui dispersent les graines.
Cet arbre était cultivé autrefois en Italie pour fabriquer des chapelets avec ses noyaux. On trouve encore ses graines vendues pour réaliser des décors naturels. Les graines oléagineuses pressées donnent une huile utilisée comme savon, cire, lubrifiant mais aussi comme vermifuge, pour soigner le foie, les reins… Le feuillage sert aussi de fourrage pour les cabris. La plante est très utilisée en médecine ayurvédique. Le bain ou le cataplasme de feuilles soulage les rhumatismes, la goutte, la gale et la rétention d'urine. La décoction d'écorce soigne les fièvres, les maladies de la peau (lèpre), les morsures de serpents ou de scorpions. L'infusion de feuilles est toxique à forte dose, provoquant vomissements et diarrhées mais encore une fois la toxicité varie selon les individus.
Son bois à grain fin imputrescible, de moyenne densité, portant l'appellation « acajou de Ceylan », est apprécié dans l'artisanat (chaise du Gol à la Réunion, instrument de musique), la sculpture et la construction. Sa couleur varie du jaune rosé au rouge foncé et se confond facilement avec le teck (Tectona grandis). Cette espèce pourrait être utilisée davantage pour la qualité de son bois. Elle sert aussi à se chauffer.
Le nom Melia vient du grec désignant le frêne avec qui il a peu de ressemblance si ce n'est la forme de ses feuilles composées. Azedarach vient de son nom persan azad-dhirakt qui signifie « arbre noble ». « Arishta » en sanscrit signifie qu'il soulage les maladies.
Attention : ne pas confondre : le neem, Azadirachta indica, porte aussi le nom de margousier mais ce dernier est persistant – du moins en dehors des zones arides – avec des feuilles pennées et non bipennées, sans poils étoilés, ses fleurs sont entièrement blanches, ses fruits contiennent seulement 1 ou 2 graines au lieu de 5-6. Il est par ailleurs capable de pousser en régions arides comme au Sahel avec 150 mm de pluie. Cependant, avec ses origines indiennes et de Myanmar (ex Birmanie), on le trouve aussi en zone tropicale.
Le margousier préfère les sols humides et riches mais se montre très tolérant à la sécheresse et aux sols pauvres. Il supporte entre 4 et 8 mois de saison sèche, avec des précipitations variant de 600 à 2 400 mm.
Plantez-le en plein soleil, à l'abri du vent car les branches cassent facilement quoiqu'il soit souvent utilisé comme brise-vent ! La plante tolère des gelées brèves jusqu'à -10 voire -15 °C sur des sujets bien lignifiés. Il pousse au Jardin botanique de Strasbourg et au jardin Lecoq à Clermont-Ferrand.
Plantez le margousier au printemps (mars-avril).
Creusez une fosse plus large que profonde car le margousier possède un système racinaire assez superficiel.
Assurez une place à cet arbre pouvant mesurer de 5 à 7 m de largeur.
Le margousier est utilisé comme arbre d'ombrage ou arbre d'alignement. Il atteint les 2/3 de sa taille en 3 ans. La fructification intervient vers la 5e année.
L’arbre ne requiert pas d’attention particulière si ce n’est de bien l’arroser la première année pour assurer sa reprise.
Les feuilles laissées au sol augmentent le pH et la richesse en minéraux.
La floraison peut gêner des personnes asthmatiques. La taille des pousses peut dans ce cas réduire le nombre de fleurs.
Le margousier n’a pas besoin de taille. Ôtez simplement le bois mort et les branches basses ou mal placées à partir de la 3e année. Opérez au printemps afin de repérer facilement le bois mort.
Note : le margousier redémarre de souche après un recépage.
On ne lui connaît pas d’ennemis majeurs.
Le margousier se multiplie par semis, bouturage ou prélèvement de drageons.
Récoltez les graines dès la maturité des graines, de décembre à fin février, sur les fruits tombés au sol. Dénoyautez et mettez les graines à sécher à l'air. Stockez-les dans du sable humide. Elles peuvent se conserver plus de 2 ans.
Semez dans un pot 4 graines en recouvrant d'un peu de terre et placez entre 13 et 18 °C. Repiquez puis plantez en terre des plants qui atteignent 30 à 50 cm.
Prélevez des boutures en été et piquez-les dans une caissette remplie d'un mélange à volume égal de sable et de tourbe. Placez sous châssis pour assurer une chaleur de fond.
Melia azedarach est utilisé pour restaurer des sols superficiels et appauvris. Sa présence évite les proliférations d'insectes sans compter que ses extraits peuvent jouer un rôle insecticide et fongicide utile.
En effet, ses feuilles et graines sont, comme chez le neem (Azadirachta indica) qui appartient à la même famille, insecticides et sont souvent utilisées pour le stockage des aliments (poudre de noyaux mélangée aux graines que l'on rince pour ôter l'amertume) ou pour éloigner les moustiques en brûlant des feuilles. Cependant la teneur en matière active varie selon les individus. Dans une serre, épandre un tapis de feuilles permet d'éloigner les insectes, planter un margousier dans un jardin permet d'éviter les pullulations d'insectes (mouches…).
On peut bien entendu réaliser des purins de feuilles ou encore mieux de graines moulues qui contiennent de l'azadirachtine à effet insecticide (contre pucerons, chenilles, mouches mineuses, aleurodes, acariens) et fongicide (contre oïdium, fusariose et rouille) :
Melia azedarach a été décrit par Linné en 1753 à partir d'un cultivar indien. Il est difficile de différencier l'espèce sauvage des cultivars vu que sa culture a débuté il y a plus 2 500 ans.
En France, sa culture débuta à partir de 1665 et sa présence est devenue importante autour de Montpellier sans que l'espèce se soit naturalisée (Debussche and Isenmann, 1990).
Sur l'île de la Réunion, le margousier a été introduit en 1861 en vue de reboiser rapidement les terres afin de lutter contre l'érosion des sols et produire un bois de qualité. On le trouve en particulier dans l'ouest jusqu'à 600-700 m d'altitude car il supporte une assez faible pluviométrie de 600 mm. Il est aussi utilisé en Chine, en Inde, en Amérique du Sud et Centrale pour le reboisement. Mais dans un certain nombre de pays comme les États-Unis, le Brésil, le Panama, l'Afrique du Sud, en Micronésie, l'espèce est actuellement considérée comme invasive notamment le long des rivières car elle se régénère spontanément. Introduite comme plante d'ornement en 1830 en Caroline du Sud et Virginie, on la trouve à l'état sauvage jusqu'en Oklahoma à l'ouest. La toxicité relative des feuilles entraînerait une baisse de la biodiversité dans les endroits où elle pousse en abondance.
Aux Philippines, le margousier est planté pour faire de l'ombre aux caféiers.
Du fait de son caractère sacré, les Malbars-Tamouls se servent des feuilles comme litière pendant le jeûne obligatoire avant leur « marche sur le feu ». L'écorce et les feuilles sont utilisées par les aborigènes d'Australie comme poison pour les poissons.
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