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Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
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Le genre Podophyllum, de la famille des Berbéridacées, comprend neuf espèces originaires d'Amérique du Nord, d'Asie du Sud-est ou de l'Himalaya.
Ce sont des vivaces rhizomateuses des sous-bois clairs, aux larges feuilles pouvant atteindre 30 cm de diamètre, voire plus. Caduques, solitaires, peltées et, suivant les espèces, elles sont rondes ou lobées. Les fleurs blanches, rose pâle ou presque pourpres, parfumées, apparaissent en mai juin et sont suivies de fruits de forme ovale, vert chartreuse ou pourpre. Ces plantes mesurent entre 45 et 60 cm de haut.
Les podophyllums ne sont pas des plantes spectaculaires par leur exubérance, car ils n'ont souvent que 2 à 3 feuilles, parfois même une seule. Mais quelles feuilles ! Quelle beauté ! Ce sont des plantes à regarder comme on regarde un bijou. Les fleurs valent aussi le détour, ainsi que les fruits.
Ils aiment la mi-ombre – ils poussent dans leurs pays d'origine à la lisière des sous-bois – un sol frais, plutôt acide, riche en humus. Associez-les aux kirengeshomas, élégantes et raffinées, aux légers thalictrums, aux tiarelles, aux hostas, aux primevères du Japon, aux épimèdes, aux disporums…
Ils sont souvent longs à s'établir mais ensuite, bien rustiques, ils peuvent vivre des dizaines d'années. Ils n'aiment guère changer de place, et ne pensez pas à les diviser avant 7 à 8 ans. Les jeunes plantes ne font qu'une seule feuille, puis une deuxième l'année suivante, puis la troisième année il y a 2 feuilles par tige, et la floraison survient, au printemps.
Si vous souhaitez profiter de leur élégance sur un balcon ou une terrasse, vous pouvez les cultiver en pot, à condition qu'ils soient protégés du soleil.
Propriétés médicinales
Si le fruit mûr est comestible dans certaines espèces, comme Podophyllum peltatum, il est toxique avant maturité. Les Amérindiens l'utilisaient pour soigner les verrues.
Ces plantes, aussi bien les espèces nord-américaines que les asiatiques, sont employées en pharmacie et en médecine pour lutter contre les cancers, en particulier celui des testicules et de la peau. Les rhizomes entrent dans la composition de produits pour traiter diarrhées et troubles hépatiques, et pour favoriser la conception. Malgré ses vertus médicinales, ce n'est pas une plante à employer par le particulier : surtout pas d'automédication !
Attention à la toxicité ! Les racines ainsi que les fruits non mûrs, les graines et les feuilles sont extrêmement toxiques. Les symptômes d'intoxication sont divers : vomissements, diarrhée, étourdissements, maux de tête, ballonnements, hypotension, confusion, etc. Soyez prudent lors de la manipulation des podophyllums, en particulier lors de la division. Lavez-vous soigneusement les mains. La simple manipulation du rhizome peut provoquer une dermite. Quant au contact avec les muqueuses et les yeux, il peut être dangereux… Il faut se méfier des belles empoisonneuses…
Bon à savoir : alors que cette superbe plante reste rare dans le circuit commercial pour jardiniers, le marché des médicaments à base de podophylle vaut plus de 100 millions de dollars, car ce sont des sources importantes de médicaments contre le cancer. Le podophyllum entre dans un grand nombre de préparations pharmaceutiques. Aux États-Unis, la cueillette des plantes sauvages à la main a lieu principalement en Indiana, au Kentucky, en Caroline du Nord, au Tennessee et en Virginie. Les racines sont récoltées en automne, puis séchées. Plusieurs tonnes de produits sont ainsi obtenues chaque année. Dorénavant, Podophyllum peltatum est aussi cultivé en grandes quantités pour répondre à ce marché.
peganum/CC BY SA 2.0/Flickr
À mi-ombre, en sol neutre ou acide, léger, humifère, frais. Rustique, le podophyllum peut être planté en toutes régions.
Installez cette vivace au printemps ou en automne.
Faites un trou de trois fois le volume de la motte. Ajoutez deux ou trois poignées de compost à la terre d'origine. Après avoir fait tremper le godet dans une cuvette d'eau pendant quelques minutes, dépotez et positionnez la plante. Rebouchez. Arrosez, paillez.
Pour la culture en pot, mélangez 4/5e de terreau de feuilles avec 1/5e de sable. Ajoutez une poignée de compost. Plantez, arrosez, paillez.
Tom Potterfield/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Pour bien grandir et développer ses larges feuilles, et pour qu'elle ne se mette pas au repos prématurément, cette plante a besoin de fraîcheur en été. Renouvelez le paillage fin juin et arrosez en cas de sécheresse.
En pot, la terre ne doit pas sécher, mais il ne doit jamais y avoir d'eau dans la soucoupe. L'idéal est de pailler avec de la mousse des bois, pour conserver l'humidité, mais aussi pour le côté esthétique.
Les jeunes feuilles sont attaquées souvent par les gourmandes limaces. Et lorsqu'il n'y a qu'une seule feuille et qu'elle est croquée, ce n'est guère valorisant ! Aussi, dès la fin mars, pensez à combattre les gastéropodes !
Nicholas A. Tonelli/CC BY 2.0/Flickr
Divisez le podophyllum en septembre ou octobre, avant qu'il ne rentre en dormance. Attendez que la plante ait 7 ou 8 ans.
Sortez la plante et son rhizome à la fourche bêche. Divisez en éclats munis d'un bourgeon. Repiquez aussitôt ou mettez en pot.
Pour lutter contre les attaques de limaces, vous avec deux façons de faire : acheter un produit à base de Ferramol, compatible avec la culture bio. Les limaces et escargots s’en gavent, vont dormir et meurent de faim… en dormant ! Ce produit n’est pas nocif pour les autres animaux, domestiques ou sauvages, tels les hérissons. Toutes les enseignes de produits pour le jardin le diffusent.
Sinon, à vous les traditionnels et naturels « trucs de grands-mères » : Faites des remparts de sciure, de cendres ou de marc de café, pour les empêcher d’avancer, ou placez des bols de bière. Elles sont si friandes de ce liquide qu’elles viennent s’y noyer. Vous pouvez aussi positionner des demi-pamplemousses vidés, face contre terre : vous y trouverez vite des limaces agglutinées.
Au hasard des espèces, voici quelques petits noms : Podophylle pelté, podophylle à feuilles peltées, podophylle en bouclier, pomme de mai, citron sauvage, citronnier, ipécacuanha de la Caroline, pied de canard.
Sans oublier les noms anglais : may-apple, may apple, mayapple, american mandrake, mandrake, wild mandrake, Devil's apple, Indian apple, ground lemon, hog-apple, wild citron, wild lemon, yellow berry, duck's foot, raccoon berry, wild jalap, umbrella plant, vegetable calomel, vegetable mercury. Attention : le mot « mandrake » désigne également la mandragore, plante européenne, toxique, utilisée depuis l’antiquité à des fins médicinales… et de sorcellerie !
Les Amérindiens utilisaient le podophylle pelté comme purgatif pour éliminer les vers parasites et dans le traitement de problèmes cutanés. Il est toujours utilisé en médecine, pour soigner certains cancers. Une infusion de poudre de podophylle était employée comme laxatif. La poudre était également utilisée comme cataplasme pour faire disparaître les verrues. Les colons l’ont utilisé pour soigner la fièvre typhoïde, le choléra, la dysenterie, l’hépatite, le rhumatisme, les troubles rénaux, hépatiques et prostatiques et les maladies vénériennes. Et ceci, avec grand nombre d’empoisonnement. Car si ces plantes ont de vraies propriétés médicinales, elles ne peuvent pas être utilisées par le particulier. D’ailleurs, ces mêmes Amérindiens employaient le aussi le podophylle comme poison, pour se suicider… ou pour trucider le voisin !
Les Indiens de la tribu de Menominee (ou Menomini, nation d’Amérindiens vivant dans le Wisconsin) faisaient bouillir la plante entière et utilisaient le liquide ainsi obtenu comme insecticide pour la culture des pommes de terre, lors de leur introduction.
Dès 1619, Samuel de Champlain (navigateur, cartographe, explorateur, géographe) nous a rapporté que les Hurons de Cahiagué, dans le nord du comté de Simcoe, en Ontario, consommaient les baies de podophylle. Il a écrit « ces fruits sont abondants et extrêmement bons à manger. ».
Selon la littérature jardinière, ce fruit a bon goût. Mais il faut se souvenir que le fuit, lorsqu’il n’est pas à maturité, est toxique. On peut en faire des confitures, et même une boisson, avec de la limonade ou du madère.
Quelques petits vers ont été écrits à ce sujet par un ethnobotaniste contemporain, James A. Duke :
« Les toxicologues disent que c’est risqué
De boire du madère podophyllé,
Mais si la liste était dressée
Des toxines que nous mangeons,
C’est de peur que nous mourrions »
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