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Récolte
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Le genre Lathyrus appartient à la famille des Fabacées, qui comporte l'arachide, la fève, la luzerne, le lupin, le pois, le trèfle mais aussi côté ornemental : le cytise, la coronille, le genêt et la glycine. Ce genre regroupe environ 200 espèces vivaces ou annuelles originaires des régions tempérées du globe. L'espèce la plus connue du jardinier est sans conteste le pois de senteur, Lathyrus odoratus, dont les grappes de fleurs vivement colorées embaument.
La gesse tubéreuse, Lathyrus tuberosus, est une espèce sauvage peu connue qui revient sur le devant de la scène depuis quelques années dans la catégorie des légumes oubliés. Cette vivace herbacée pousse naturellement en Europe et en Asie occidentale en lisière de forêts, dans les haies, sur les talus ou en bordure des champs céréaliers. En France, on la rencontre, de façon sporadique, sur tout le territoire principalement dans l'est et au centre. On la repère à ses tiges grêles rampant sur le sol ou grimpant dès qu'elles ont un support pour s'accrocher, à son feuillage évoquant celui des petits pois mais surtout à ses grappes de fleurs rose vif qui rappellent ses cousins les pois de senteur. Sa souche profonde lui permet de résister à des températures négatives jusqu'à -20 °C.
La gesse tubéreuse produit au printemps des tiges minces et souples de 0,40 à 1,20 m de longueur. Elles se ramifient et s'enchevêtrent si elles ne trouvent pas de support pour accrocher leurs vrilles. Elles sont glabres, ne présentant pas d'ailes comme la majorité des autres gesses, ce qui est un des critères permettant de la distinguer. Les feuilles vert bleuté, alternes, à pétiole court sont composées de deux folioles elliptiques et pointues. Des vrilles d'abord simples puis ramifiées prolongent le pétiole.
La floraison estivale débute en juin-juillet selon le climat et peut durer tout l'été. Elle est agréablement parfumée rappelant les senteurs de certaines roses. Des racèmes de 3 à 7 fleurs rose vif à pourpre, sont portées par des rameaux axillaires (naissant à l'aisselle des feuilles). Ces petites fleurs de 1,5 à 2 cm de longueur évoquent des papillons, justifiant l'appellation de Papilionacées, l'ancien nom de la famille des fabacées. Elles offrent une corolle à dix étamines et à cinq pétales inégaux : un pétale supérieur (l'étendard), deux latéraux (les ailes) et deux inférieurs soudés (la carène), ainsi qu'un calice à cinq sépales soudés. Les fleurs fanées sont suivies de gousses plates d'environ 3 cm de long sur 0,5 cm de large, beiges à maturité, contenant 3 à 6 graines brunes tachées de noir, oblongues et anguleuses.
La gesse tubéreuse possède de longues racines tubéreuses. Ses tubercules sombres, de la grosseur d'une noisette à un œuf, le plus souvent ovoïdes, ressemblent à des souris, justifiant l'appellation de souris de terre ou de Hollande. La peau dissimule une chair blanche goûteuse et nutritive.
Pour ses qualités ornementales et gustatives, accueillez la gesse tubéreuse en pleine terre dans un coin du potager ou d'un massif un peu sauvage. Accompagnez-la d'une petite clôture ou d'un arbuste caduc dans lesquels elle pourra lancer ses tiges volubiles.
José María Escolano/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
Plantez la gesse tubéreuse en pleine terre au soleil ou à mi-ombre légère, dans un sol argilo-calcaire ou neutre, même pauvre.
Bon à savoir : les Lathyrus agissent comme des engrais verts et améliorent le sol en l'enrichissant en azote grâce aux nodosités présentes sur leurs racines qui fixent dans le sol l'azote de l'air.
Prévoyez-lui un emplacement qu'elle occupera au moins 4 à 5 ans afin d'obtenir une récolte optimale.
Note : Lathyrus vernus demande les mêmes conditions de culture que la gesse tubéreuse.
Plantez-la au printemps ou en automne. Réservez la plantation automnale aux régions à hiver doux.
Désherbez soigneusement le sol et ameublissez-le en profondeur car les racines vont descendre à plus de 50 cm dans le sol. Affinez la terre au râteau. Semez comme des petits pois en poquets de 4 à 5 graines tous les 40 cm ou plantez les tubercules comme des pommes de terre en les enfonçant à 10-15 cm de profondeur tous les 50 cm.
AnneTanne/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
Arrosez régulièrement si la saison est sèche : la gesse tubéreuse n'est pas très exigeante en eau. Surveillez les attaques de limaces.
Buttez légèrement les jeunes plantes pour faciliter le développement des tiges. Installez des ramilles de noisetier pour permettre aux vrilles de s'accrocher.
Supprimez les fleurs fanées pour éviter à la plante de s'épuiser à faire des graines et privilégier le développement des tubercules.
La gesse tubéreuse se montre bien résistante aux maladies ne nécessitant aucun traitement. Toutefois, ses jeunes pousses peuvent attirer les limaces et les escargots.
Récoltez les tubercules en automne ou début d'hiver au bout de 3 à 5 ans de culture pour un meilleur rendement. Laissez quelques tubercules en terre pour pérenniser la récolte.
Ses tubercules sont riches en amidon mais aussi en vitamines notamment E, B et C ainsi qu'en éléments minéraux potassium, magnésium, calcium, fer… et en oligo-éléments.
Consommez après récolte ou conservez à la cave. La gesse tubéreuse se conserve plusieurs mois au frais et à l'abri de la lumière.
Cuisinez comme les pommes de terre. Faites-les bouillir environ une heure à l'eau. La peau noire se détache alors toute seule. Faites-en une écrasée toute simple accommodée avec du beurre et du sel pour profiter au mieux de son petit goût de châtaigne. Vous pouvez aussi les griller au four ou les faire frire.
Certains consomment les parties aériennes de la gesse tubéreuse. Les fleurs donnent de la couleur aux salades printanières, les jeunes gousses sont cuisinées comme les pois mange-tout. Attention : pas de consommation des graines mûres qui sont toxiques.
Le faible rendement des tubercules permet d'éviter le lathyrisme induit par une forte consommation pendant une longue période. Cette maladie est provoquée par une molécule neurotoxique contenue dans toute la plante mais principalement dans les graines. Elle se manifeste d'abord par des maux de tête puis une déficience de motricité des membres inférieurs voire une paralysie dans un stade avancé.
Xavier Béjar/CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
La multiplication s'effectue par semis des graines récoltées sur des gousses mûres. Laissez quelques fleurs fanées former des gousses et récoltez-les quand elles sont sèches avant leur ouverture. Semez les graines immédiatement ou placez-les au sec et au frais, à l'abri de la lumière en attendant un semis printanier.
Prélevez à l'occasion d'une récolte, en début d'automne ou du printemps, quelques petits tubercules sur un pied mère et replantez-les immédiatement.
Cette plante sauvage messicole a réussi à survivre aux traitements par pesticides et à la fauche des champs de céréales grâce à son enracinement profond.
Le 1er janvier 2015, l'Ontario a enlevé la gesse tubéreuse (ainsi que le millet commun et la carotte sauvage) de sa liste des mauvaises herbes nuisibles. Elle n'est plus considérée comme une menace pour l'agriculture qui peut la maîtriser par des techniques modernes et qui cherche plutôt à valoriser ses propriétés mellifères pour soutenir les populations de pollinisateurs notamment celle des abeilles.
Le nom générique Lathyrus vient du grec λαθύρος (lathyros) qui désignait un pois chiche local. Le nom spécifique latin tuberosus signifie pourvu de bosses, en référence aux renflements charnus des racines.
La gesse tubéreuse porte différentes appellations : châtaigne de terre, gland de terre, noix de terre, pois tubéreux… parfois locales : macuzon, mécuzon, macujon, marcasson…
Cette racine féculente a été cultivée et consommée à partir du XVIIe siècle, surtout en Hollande. Les paysans en donnaient aussi aux cochons qui en étaient fort friands. Ses faibles rendements l'ont ensuite longtemps tenue dans l'oubli, dont elle est ressortie depuis la tendance gastronomique aux légumes anciens oubliés.
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