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Plantation
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Floraison
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Le genre Edgeworthia ne compte que 3-4 espèces d'arbustes caducs, toutes originaires de Chine et de l'Himalaya. Ces arbustes de la famille des Thyméléacées (syn. Daphnacées) sont de proches cousins des daphnés. Ils ont en commun un feuillage simple et entier de forme ovale qui peut être recouvert de poils soyeux, à disposition alterne. Les limbes à texture fine présentent une belle couleur vert franc parfois glauque.
Edgeworthia chrysantha (syn. E. tomentosa) dénommé le « buisson à papier » ou encore « edgeworthie à fleurs d'or » est la seule espèce cultivée au jardin pour son aspect ornemental mais aussi pour son usage dans la fabrication d'un papier de luxe. L'espèce originaire de Chine centrale pousse à l'état sauvage essentiellement dans la province du Jiangxi en forêts, sur les bords de rivières ou sur les pentes broussailleuses entre 300 et 1 600 m d'altitude. On la trouve cultivée un peu partout dans les provinces de Guizhou, Henan, Hunan, Yunnan, Zhejiang, Guangxi dans les collines en mélange avec les cèdres et cyprès. Elle a fini par se naturaliser au Japon et sur la côte méridionale de la Corée du fait de sa culture intensive.
L'edgeworthia forme un buisson évasé de 1 à 1,80 m en tous sens, à tronc court disparaissant au fur et à mesure que de nouvelles tiges naissent en périphérie. Sa longévité est de 30 et 60 ans. Les branches épaisses brun rouge, vigoureuses et flexibles ont la particularité de se diviser en 3 branches, d'où son nom japonais Mitsumata qui signifie « triple ». Les grandes feuilles alternes, d'un vert tendre apparaissent après la floraison plutôt en bout de rameaux. Le limbe lancéolé de 12-15 cm de long, soyeux au revers, présente des nervures plus claires et se rattache à la tige par un court pétiole. Elles prennent ensuite un joli ton vert bleuté évoquant l'aspect exotique luxuriant du frangipanier. Malheureusement, elles ont tendance à se flétrir par temps chaud et à tomber précocement.
Depuis novembre et jusqu'à la floraison, l'edgeworthia nous gratifie de ses boutons recouverts de bractées soyeuses blanc argenté, portés vers l'extrémité des bois nus par un pédoncule courbe se redressant à maturité. Les inflorescences sous forme d'ombelles semi-sphériques virent au vert pâle, contrastant joliment avec la teinte brun rougeâtre des rameaux avant de s'ouvrir. La floraison s'étale ensuite sur un bon mois, entre la mi-janvier et la fin avril. Les ombelles s'épanouissant du centre vers la périphérie se composent de 30 à 50 petites fleurs hermaphrodites, d'environ 5 mm. Le calice est formé d'un tube soyeux blanc terminé par 4 lobes jaune d'or qui blanchissent au fil du temps si bien que le bouquet offre un aspect bicolore. Les fleurs comportent 8 courtes étamines jaunes fixées aux parois du calice. Très nectarifères, elles dégagent un parfum capiteux durant les journées calmes que certains comparent au clou de girofle, d'autres au jasmin ou au chèvrefeuille. Elles sont pollinisées par les insectes actifs en fin d'hiver tels que les bourdons.
Les fruits munis d'un noyau sont des drupes ellipsoïdes de 8 mm sur 3,5 portées par le reste de calice. Ils ne sont pas comestibles.
Les racines sont employées en médecine chinoise pour traiter les problèmes oculaires. L'écorce se compose d'une grande quantité de fibres d'hémicellulose qui servent à fabriquer du papier de qualité destiné au Japon à la calligraphie et aux billets de banque, en Corée, aux sutras et aux livres. Elle contient par ailleurs un insectifuge qui favorise sa conservation.
Les tiges très souples une fois dénudées peuvent être tressées et employées comme des cordes. Les Japonais les apprécient aussi dans l'art floral Ikebana.
Le botaniste suisse Carl Daniel Friedrich Meisner (1800-1874) dédia le genre à Michaël Edgeworth (1812-1881). Le nom d'espèce chrysantha vient du grec khrusos, « or » et de anthos, « fleur » mais le nom officiel E. tomentosa (Nakaï) paraissant dans The Plant List vient du latin tomentum, feutré. Cette dernière nomenclature demeure cependant peu usitée.
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L'arbuste, de croissance assez rapide, émet de nouvelles tiges en périphérie et s'étend progressivement jusqu'à former un buisson rond jusqu'à 1,50 voire 1,80 m de diamètre. Sa croissance s'accélère en climat chaud et humide. Il s'associe bien avec les plantes de terre de bruyère à l'ombre de feuillus même s'il est moins exigeant concernant la nature du sol. Il s'adapte à tous les sols pas trop secs mais bien drainés, sans trop de calcaire actif toutefois.
La plante est assez rustique (-15 °C) mais craint les gelées tardives. Plantez-la dans un endroit abrité des vents froids, au soleil ou bien à mi-ombre si les étés sont chauds. Elle peut se placer contre un mur orienté au sud ou à l'ouest ou bien dans un sous-bois clair.
En mai-juin de préférence, après sa floraison ou bien en septembre-octobre.
Faites tremper la motte dans un seau d'eau.
Ses racines étant superficielles, creusez un trou de 30 cm de profondeur et d'au moins 80 cm de largeur. N'hésitez pas à rapporter du compost, du terreau de feuilles ou de la terre de bruyère pour rendre le sol souple et humifère.
Positionnez le collet de l'arbuste au ras du sol ou très légèrement enterré. Arrosez copieusement de façon à chasser les bulles d'air et paillez avec des feuilles sèches ou autres durant l'été.
Il se cultive aussi très bien dans un large pot installé plutôt à mi-ombre. Remplissez-le de terreau ou de terre de bruyère.
Bon à savoir : l'edgeworthia plante déteste la transplantation car elle n'apprécie pas d'avoir ses racines dérangées. En cas de nécessité, réduisez la couronne de branches pour favoriser la reprise.
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Arrosez copieusement l'edgeworthia 1 à 2 fois par semaine pendant les périodes les plus chaudes et sèches de l'été. Ses feuilles pendent comme chez l'hortensia dès qu'il souffre d'un manque d'eau.
Rapportez du compost à l'automne avec éventuellement de l'engrais organique au printemps. En sol calcaire, rapportez de la terre de bruyère si le feuillage a tendance à jaunir.
En pot, fertilisez la plante tous les mois de mars à août.
Il est inutile de tailler l'arbuste sauf si vous souhaitez le transplanter auquel cas un rabattage des rameaux est conseillé. Sinon, ôtez simplement le bois mort.
Pas de nuisibles notables.
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Le semis réclame parfois plus d'une année pour germer aussi la séparation de rejet est la manière la plus simple et rapide de le multiplier.
En automne-hiver, dès que les feuilles sont tombées, prélevez des rejetons de la base avec des racines et rabattez le rameau d'un bon tiers. Replantez aussitôt dans un pot empli de terreau que vous placez dans un endroit abrité, sous châssis froid par exemple.
Au printemps ou en été, piquez des bouts de rameaux semi-aoûtés de 15-20 cm en pépinière protégés par un châssis.
Semez de préférence des graines fraîches en été dans un pot entouré d'un sac plastique afin de garder l'humidité, placé sous un châssis froid. La graine peut germer au printemps ou nécessiter encore 12 mois.
Repiquez les plantules dans des pots individuels dès qu'elles sont assez grandes pour être manipulées. Cultivez-les en serre pendant au moins un an avant de les planter en mai-juin.
Protégez les plantes contre le froid durant leur premier hiver au jardin.
Bon à savoir : les graines ayant été stockées ont besoin d'une période de 8 à 12 semaines à 20 °C, puis 12 à 14 semaines à 3 °C pour lever la dormance. Cela n'empêche pas de nécessiter une durée de germination de 12 mois ou plus à 15 °C.
La floraison nectarifère de l'edgeworthia en plein cœur de l'hiver est une aubaine pour les bourdons en quête de nourriture.
L'arbuste fut introduit en Europe depuis la Chine en 1845 par Michaël Edgeworth (1812-1881). Ce botaniste irlandais au service de la compagnie des Indes et membre de la Société Linnéenne de Londres passait son temps libre à herboriser et publia des ouvrages sur la flore asiatique.
Edgeworthia chrysantha est appelé aussi « daphné jaune » car il règne une certaine confusion entre les deux genres. Les arbustes sont très proches morphologiquement même si l'écorce de l'Edgeworthia est plus blanche et molle que celle des daphnés. Son nom le plus ancien est Magnolia tomentosa. Le nom d'espèce Edgeworthia chrysantha fut attribué en 1846 seulement quelques semaines avant celui de E. papyrifera. Cela signifie que E. tomentosa de Nakai (1919) est également rejeté cependant ce nom-là apparaît comme étant le nom officiel dans The Plant List (2015).
Au Japon, les papiers de fibres d'Edgeworthia (mitsumata) sont prisés pour la calligraphie et l'impression des billets de banque à l'époque Meiji (1868-1912). Ils sont plus onéreux que ceux réalisés avec le Broussonetia papyrifera (kozo) car la culture des arbustes est moins facile mais plus aisée que celle d'une autre Thyméléacée Diplomorpha sikokiana (gampi), à texture encore plus fine.
La réalisation de papier à base de mitsumata remplace celle à base de chanvre durant la période Edo (1603-1867), en même temps que se développe l'usage du kozo. Les fibres de gampi sont souvent mélangées à l'une ou l'autre de ces 2 essences et donnent un papier nommé shuzenjigami ou suruga hanshi. La ville de Shizuoka sur l'île de Honshu devient le centre de production du papier de mitsumata destiné à la fabrication des billets de banque dès l'époque Meiji. La vallée de la Saji sur l'île de Shikoku est aussi un vaste centre de culture et de production de papier à Edgeworthia.
La fabrication du papier :
Les tiges sont récoltées tous les 2-3 ans et jusqu'à l'âge de 8 à 12 ans. Ensuite les écorces perdent leur qualité pour le papier. Généralement les paysans livrent les écorces brutes, prêtes pour la cuisson, aux papetiers. Les branches sont coupées au début de l'hiver quand les feuilles sont tombées puis passées à l'étuve pour faciliter l'écorçage, avant d'être séchées et stockées. À ce stade, l'écorce est appelée « écorce noire » (kurokawa). Elle est mise à tremper pour être grattée au couteau (jikegawa) puis chauffée dans une solution alcaline (cendre, chaux ou soude caustique) pendant 2-3 h. Les écorces sont ensuite purifiées à l'eau courante pendant plusieurs jours puis subissent un battage manuel à l'aide d'une naginata (fauchard à lame courbe) de petite taille. Les feuilles sont fabriquées selon la méthode traditionnelle du washi (papier japonais fait à la main) appelée nagashizuki.
Actuellement, la production annuelle de mitsumata est d'environ 360 tonnes principalement sur l'île de Shikoku et dans la région de Chugoku (extrême sud de Honshu). 100 kg de mitsumata récolté donne de 3 à 5 kg de papier.
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