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Plantation
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Récolte
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Les Pandanus forment un vaste genre riche de plus de 600 espèces, constituant majeur de la famille des Pandanacées. Celle-ci comprend quelques autres membres comme le genre Freycinetia. Il s'agit de plantes herbacées vivaces, arbustives ou arborescentes, de la classe des Monocotylédones, pourvues d'un stipe simple ou ramifié (cf note), de racines verruqueuses et très souvent de racines aériennes. Les Pandanus occupent une zone étendue partant de l'Afrique orientale, de Madagascar jusqu'aux îles du Pacifiques en passant par la Malaisie et l'Australie. La plupart des espèces poussent dans les forêts et quelques unes sur le littoral.
L'espèce Pandanus tectorius (syn. P. veitchii) est la plus cultivée pour son usage ornemental, en extérieur ou comme plante d'appartement. Certains botanistes font la distinction avec l'espèce veitchii, native de Madagascar, la seule véritablement cultivée pour l'intérieur en raison de son feuillage panaché. Celle-ci émet une touffe dressée de longues feuilles rubanées sans pétiole, persistantes et striées de blanc ou de jaune qui font penser au dragonnier. En grandissant, la plante déploie plusieurs troncs gris à stries horizontales, cicatrices des anciennes feuilles. Les ramifications bien écartées portent en extrémité les feuilles en éventail, disposées de façon caractéristique : elles s'insèrent en hélice sur 3 rangs. Le nom anglais screw pine, « pin à vis » évoque cette idée de disposition spiralée ainsi que la ressemblance de ses fruits avec les cônes de pin. Le limbe coriace et persistant mesure entre 60 et 180 cm de long et possède la forme d'un glaive ourlé de courtes épines acérées en extrémité. Certaines espèces portent des bulbilles ou des sporagules au niveau des tiges qui permettent à la plante de se multiplier en l'absence de floraison (cf note).
Le plus spectaculaire reste l'apparition de racines-échasses qui naissent à mi-hauteur des tiges. Elles consolident la base comme des étais, indispensables pour résister aux sols sableux instables des plages où pousse la plante.
L'espèce est dioïque si bien que des fleurs mâles et femelles apparaissent sur des sujets distincts. Les panicules pendants de minuscules fleurs mâles parfumées sont enserrées dans des bractées blanches tandis que les fleurs femelles paraissent en capitules compacts verdâtres. Les fleurs femelles agglutinées autour d'un réceptacle charnu sphérique sont réduites à l'ovaire et au stigmate.
Le fruit multiple, appelé syncarpe est composé de 100 à 200 drupes globuleuses, affichant des teintes vertes puis jaunes à rouges. Il mesure environ 25 cm de diamètre, rappelant l'ananas ou le fruit à pain. Chacun des fruits possède plusieurs facettes et se détache de la sphère à maturité. Il se mange frais ou se met en conserve mais son intérêt gustatif reste assez limité. Il est surtout consommé en période de disette. Son apport nutritif est malgré tout important dans les îles micronésiennes. Le fruit peut flotter et se propager facilement d'une île à l'autre.
Chez l'espèce utilis, la partie comestible du fruit appelé « pimpin » à la Réunion, est son réceptacle à chair blanche que l'on débarrasse des « gousses ». Le fruit est cueilli lorsque les gousses sont encore vertes. La plante s'emploie également comme tuteurs aux pieds de vanilliers mais aussi comme essence utile pour retenir les sols côtiers soumis aux cyclones et comme brise-vent.
En Inde, les panicules de Pandanus tectorius servent à obtenir un parfum (kewra water) utilisé pour imprégner les savons, les huiles capillaires mais aussi le tabac ou la nourriture (boissons, desserts ou viandes). En Chine, les feuilles de certaines espèces comme P. tectorius sont cuites comme légumes. Les fruits verts sont employés comme abortifs et les fruits mûrs pour soigner la dysenterie. Les feuilles sont tissées pour couvrir les toits, les fibres servent à la fabrication de voiles, de paniers, de nattes, de chapeaux…
Pandanus amaryllifolius est une plante ne dépassant pas 1 m de haut, dont on presse les feuilles pour obtenir un jus au parfum subtil d'amande vanillée et d'herbe fraîchement coupée. Il s'emploie dans les plats du Sud-ouest asiatique comme le riz gluant ou la gelée. Faute de feuilles fraîches, utilisez de l'arôme de pandan vendu dans les épiceries asiatiques. Plantée le long des cours d'eau, cette espèce maintient les berges et ses feuilles odoriférantes repoussent les cafards.
Les peuples des Moluques et de Java fabriquent une farine à partir des fruits du Pandanus leram. Les Papous de Nouvelle-Guinée et de la Papouasie occidentale d'Indonésie cuisent les portions de fruit de P. conoideus enveloppées dans des feuilles, dans un four de terre. Le fruit est un très long cône rouge de 1 m de long, riche en lipides et en bêta-carotène avec lequel on réalise une sauce rouge relevée appelée marata sauce. Les Papous s'en servent également comme remède pour la peau et les yeux et comme traitement vermifuge. Les racines aériennes de certains Pandanus sont utilisées aux Philippines pour fabriquer une boisson ou pour soigner.
Le nom Pandanus provient de la latinisation du nom malais pandan qui désigne cette plante.
Note : GUILLAUMET J.-L.(1973), « Formes et développement des « Pandanus » malgaches », Firenze, vol 28 n°2 p. 495-519.
beautifulcataya/CC BY-NC-ND 2.0/Flickr
En appartement, choisissez un emplacement chaud et lumineux en évitant toutefois le soleil direct à l'heure de midi.
Prévoyez de la place tout autour ou placez-le à distance des lieux de passage afin de ne pas risquer de se frotter à ses feuilles coupantes.
Le Pandanus apprécie des températures au-dessus de 18 °C tout au long de l'année.
Quand les Pandanus ont atteint un certain développement, ils forment vers la base de la tige un faisceau de racines aériennes qu'il faut éviter de couper. Elles remplissent leur fonction de racines mais elles servent aussi à maintenir la plante en équilibre.
Au printemps ou en été.
Remplissez un gros pot avec un bon terreau horticole mélangé à du sable.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Rempotez le Pandanus tous les ans jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de changer de pot. Dans ce cas, surfacez avec du terreau neuf ou du fumier bien décomposé.
Entretenez une humidité constante en été lors des fortes chaleurs mais attendez que la surface du pot sèche entre deux arrosages et ne laissez pas de l'eau stagner dans la soucoupe. En hiver, arrosez peu mais régulièrement pour que le terreau ne se dessèche pas complètement.
En période chaude, la plante apprécie d'être rincée par la pluie ou vaporisée à l'eau tiède assez souvent ne serait-ce que pour dépoussiérer son feuillage.
Apportez de l'engrais pour plantes vertes tous les mois, du printemps à la fin d'été.
Ôtez au fur et à mesure les feuilles sèches ou qui jaunissent.
Les araignées rouges forment un voile grisâtre sur les feuilles. Vaporisez plus souvent la plante ou appliquez un acaricide.
Surveillez l'apparition de cochenilles à ôter avec un coton imbibé d'alcool dénaturé.
Un excès d'eau fait pourrir les feuilles. Espacez les arrosages.
Un manque de lumière est responsable de la disparition des stries jaunes sur les limbes. Les feuilles sont aussi minces et moins larges.
En appartement, la fructification est inexistante d'autant qu'il faut avoir des pieds de sexe différents en fleurs au même moment.
Le fruit se récolte alors qu'il est vert et a atteint la taille d'une tête.
Les feuilles des espèces comestibles comme Pandanus amaryllifolius se récoltent lorsqu'elles sont adultes et se cuisinent à l'état frais pour obtenir un jus.
Jesús Cabrera/CC BY 2.0/Flickr
Dans la nature, le Pandanus se multiplie un peu à la manière du cocotier en dispersant ses fruits au gré des courants, colonisant ainsi tout le Pacifique. Cependant, certaines espèces notamment à Madagascar, ne fleurissent pas et se multiplient en formant des bulbilles au niveau des tiges ou des sortes de propagules (cf note).
Note : GUILLAUMET J.-L.(1972), « Un procédé de multiplication chez les Pandanus malgaches », IRD, p 429-431.
Lors de la pousse végétative, prélevez des boutures au niveau des bourgeons qui naissent à la base des feuilles ou bien sur des rejets au sol. Dès qu'ils ont atteint une taille suffisante, coupez la pousse à l'aide d'une lame bien tranchante.
Trempez la bouture à talon dans la poudre d'hormone et piquez-la dans un mélange de sable et de terre. Placez le pot à l'ombre en maintenant le substrat tout juste humide.
En pleine terre, la multiplication s'effectue à partir des plants qui apparaissent au pied de la plante mère. Lorsqu'ils ont atteint environ 15 cm, ils sont séparés de celle-ci. Si ces boutures n'ont pas encore de racines, elles sont plantées dans un mélange de sable et de tourbe en attendant de les mettre dans un bon compost horticole.
Récoltez les drupes mûres lorsqu'elles sont tombées au sol. Il ne semble pas qu'il y ait de dormance. Effectuez le semis des graines à la volée en planche ou dans une terrine, puis recouvrez de 1 à 2 cm de substrat.
Il faut patienter 4 mois pour assister aux premières levées qui peuvent s'étaler sur 2 mois et dépasser 50 % de taux de germination. Le repiquage peut se faire 2 mois après la levée. 12 à 16 mois sont nécessaires pour obtenir des plants de 20 à 40 cm.
Les Pandanus sont des arbres d'un grand intérêt écologique dans les zones tropicales et subtropicales car leurs racines-contreforts leur permettent de résister aux cyclones et de maintenir les sols notamment le long des côtes. Certaines espèces peuplent les zones marécageuses constituant des sortes de mangroves où s'abrite la faune mais d'autres comme P. tectorius, résistent bien à la sécheresse, aux sols médiocres et tolèrent le soleil comme la mi-ombre.
En intérieur la plante est peu sujette aux maladies.
Pandanus utilis fut découvert et décrit par le naturaliste et officier français Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846) qui séjourna dans les îles d'Afrique de 1800 à 1802. Il publia divers ouvrages comme Essais sur les îles fortunées et Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique. Cette espèce s'est diffusée dans d'autres régions tropicales et subtropicales au Sénégal, au Bénin, en Tanzanie et même jusqu'en Amérique centrale, dans les Caraïbes, dans le sud de la Floride et au Brésil.
L'Indonésie compte 100 espèces de Pandanus, 60 natives de Papouasie, 20 de Borneo et des Moluques. Chez l'espèce la plus importante d'un point de vue économique, Pandanus conoideus, appelée Red Fruit, il existe près de 30 cultivars produits en Indonésie dont les 4 principaux sont le 'Merah panjang' (fruit long et rouge), 'Merah Pendek' (fruit court rouge), 'Cokelat' (marron) et 'Kuning' (jaune).
Sur l'île du Pacifique Banaba de la République de Kiribati, la légende dit que deux arbres poussaient sur l'île, le « pandanus de la mort » et le « pandanus de la vie ». Les hommes enivrés par le parfum des fleurs du premier se mirent à flirter avec les femmes qui vivaient dessous. Pour les punir de leur désobéissance, le dieu Nakaa leur demanda de choisir l'un des arbres et de quitter les lieux. Ils emportèrent l'arbre de leur jouissance, renonçant ainsi à l'immortalité (note 1).
Sur l'île de la Réunion pousse une espèce endémique Pandanus montanus dite « pimpin ». L'arbuste occupe les fourrés très humides caractérisés par deux étages de végétation. L'étage supérieur se compose de fougères arborescentes, les fanjans femelles (Cyathea glauca) et d'un palmier, le palmiste rouge des Hauts (Acanthophoenix rubra). Le pimpin, le tabac marron (Psiadia boivinii), le mahot rose (Dombeya elegans) et l'ambaville (Hubertia ambavilla) occupent l'étage inférieur. Toutes ces espèces sont endémiques c'est-à-dire qu'elles se trouvent exclusivement sur l'Ile Bourbon (note 2).
Note 1 : Le QUELLEC (2008), « Aux origines des plantes, des plantes et des hommes », Fayard, p. 428.
Note 2 : PAILLER T., HUMEAU L., FIGIER J. (1998), « Flore pratique des forêts de montagne de l'île de la Réunion », Azalées, p. 13-82.
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