Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Taille
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Le genre Cephalanthus fait partie de la famille des Rubiacées qui comprend également l'aspérule, le café, le gaillet, la garance, le gardénia et le quinquina pour les plus connus. Il regroupe dix-sept espèces arborescentes ou arbustives originaires des régions tempérées ou tropicales africaines, asiatiques ou nord-américaines. On les trouve généralement dans les zones humides : berges, mangroves, marécages, fossés, fourrés, prairies. Les cephalanthus se caractérisent par des inflorescences denses et globuleuses composées de fleurettes souvent parfumées.
Une seule espèce, Cephalanthus occidentalis, le cephalanthe occidental, est couramment commercialisée. Ce petit arbre ou arbuste caduc est natif de l'est du Canada et des États-Unis, et présent aussi au Mexique et à Cuba où il forme souvent des colonies très denses. Là-bas, son nom vernaculaire est « bois bouton » (button-bush) ou « bois noir ». Sa silhouette arrondie et buissonnante dès la base s'étale au fil du développement, culminant à 2 à 3 m de hauteur sur 3 à 5 m de largeur. Dans des contrées chaudes comme la Floride ou Cuba, il abandonne son port arbustif et devient un véritable petit arbre à troncs multiples qui peut atteindre 10 m de hauteur !
Dans de bonnes conditions de culture, sa croissance est rapide et sa rusticité excellente : il supporte des températures négatives jusqu'à -20 °C.
Le feuillage débourre tard au printemps. Les grandes feuilles simples, opposées ou verticillées par trois sont portées par des pétioles rougeâtres (comme les jeunes tiges). Elles ont une forme oblongue à largement elliptique et mesurent dix à quinze centimètres de longueur sur cinq à sept centimètres de large. Leur limbe vert lustré offre un revers plus pâle, parfois légèrement pubescent et marqué de nervures rouges. À l'automne, les feuilles prennent une belle coloration dorée parfois nuancée de rouge cuivré avant de tomber.
Cephalanthus occidentalis fleurit en été, de juillet à septembre selon le climat. Il produit de nombreuses inflorescences terminales ou axillaires, longuement pédonculées. Elles font suite à de gros boutons floraux verdâtres. Compacts et globuleux, d'environ trois centimètres de diamètre, ces inflorescences, ou plutôt ces capitules sont composés de minuscules fleurs tubulées blanc crème ou à peine rosé dont les styles curieusement projetés hors de la corolle évoquent des petites pelotes hérissées d'épingles. Ces styles filiformes sont terminés par un stigmate plus ou moins sphérique couvert de pollen. Les fleurs émettent un délicieux parfum pas toujours perceptible si on n'approche pas son nez ! Elles sont suivies de fruits capsuleux brun rouge de deux centimètres de diamètre qui persistent jusqu'en hiver. Elles contiennent des graines oblongues brunes à maturité.
Cultivez le cephalanthus en pleine terre dans une haie mélangée avec d'autres arbustes caducs et en ajoutant un tiers d'arbustes persistants. Il peut aussi servir de fond de massif pour des hortensias, des viornes et des vivaces de mi-ombre (anémones du Japon, astilbes, astrances, digitales, fougères, géraniums vivaces, heuchères, hostas, monardes, thalictrum…). Pensez à lui pour donner du volume et stabiliser les berges d'un bassin ou d'un ruisseau.
La floraison mellifère du Cephalanthus occidentalis attire comme un aimant un grand nombre de papillons et d'insectes pollinisateurs au jardin.
Attention, la plante, notamment le feuillage et l'écorce, est toxique pour l'homme et les animaux domestiques. Leur ingestion provoque des vomissements, des convulsions voire une paralysie.
Brian Wulker/CC BY NC 2.0/Flickr
Installez-le au soleil non brûlant ou à mi-ombre dans une terre fertile, humifère, plutôt neutre ou acide, fraîche, voire humide. Attention, il ne tolère pas la sécheresse.
Même s'il supporte bien l'ombre, il fleurit davantage au soleil.
Plantez-le au printemps ou en début d'automne. En climat froid et/ou en sol lourd et compact, préférez la plantation printanière.
Réservez-lui un espace vital d'au minimum 1 à 2 m de diamètre.
Désherbez et ameublissez soigneusement le sol. Prévoyez un trou d'au moins deux à trois fois le volume de la motte. Allégez la terre en la mélangeant avec un bon terreau et du compost mûr. Défaites délicatement le chevelu de racines s'il a « chignoné ». Placez la motte du Cephalanthus occidentalis de façon à ce que le haut coïncide avec la surface du sol. Comblez et tassez légèrement pour éviter les poches d'air. Arrosez copieusement et aménagez une cuvette d'arrosage pour faciliter les apports d'eau ultérieurs.
amy_buthod/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Cephalanthus occidentalis possède un enracinement superficiel qui le rend sensible à la sécheresse (mais qui fait qu'il supporte bien les transplantations). Paillez-le régulièrement pour éviter au sol de sécher. Maintenez le sol frais, voire humide, surtout quand il fait chaud et sec.
Soutenez le développement de votre arbuste en lui apportant chaque automne un paillis de compost mûr ou de fumure organique du commerce.
La taille se pratique au début du printemps, seulement si nécessaire, pour limiter le développement ou éliminer les rameaux morts, abîmés ou malingres. Cephalanthus occidentalis tolère malgré tout des tailles assez courtes, lors d'un rajeunissement de la végétation par exemple.
Si le cephalanthus est intégré dans un massif de vivaces, il peut être intéressant d'offrir à la scène un peu de « transparence » en dégageant les branches basses principales. Éliminez à ras leurs rameaux secondaires. Vous pourrez ainsi profiter de son écorce gris brun décorative qui porte des lenticelles et qui se fissure avec l'âge s'exfoliant par plaques épaisses.
Cephalanthus occidentalis se montre extrêmement résistant aux maladies ou aux parasites. Ses principaux problèmes (croissance lente, branches séchées, maigre floraison) proviennent d'un sol trop sec.
La méthode la plus facile pour le multiplier est le bouturage de rameaux semi-aoûtés pratiqué au cours de l'été. Placez les boutures à l'étouffée jusqu'aux premiers signes de reprise (pousse de nouvelles feuilles). Conservez les jeunes boutures hors gel le premier hiver.
Le marcottage des rameaux de moins d'un an est aussi une bonne méthode pour le multiplier. Attendez au moins deux ans pour sevrer vos marcottes. Le port naturellement étalé du Cephalanthus occidentalis permet parfois à des branches basses de s'enraciner. Vérifiez en faisant le tour de l'arbuste. Dégagez délicatement les rameaux enracinés. Replantez-les aussitôt.
Si vous avez de la patience, pratiquez le semis. Les graines sont faciles à trouver dans le commerce. Elles ne nécessitent pas de stratification. Semez-les au printemps après les avoir préalablement mises à tremper 24 h dans de l'eau tiède. Utilisez un terreau de semis humidifié. Placez les graines à sa surface en les couvrant à peine avec un peu de terreau tamisé avec de la poudre de charbon de bois (pour éviter les maladies cryptogamiques). La germination nécessite de la lumière.
Avec sa floraison riche en nectar d'autant plus qu'il est placé au soleil, Cephalanthus occidentalis a sa place au « jardin des papillons » qu'il attire en nombre avec de nombreux autres pollinisateurs.
Placé sur les bords d'une pièce d'eau, il peut servir de gîte avec sa végétation touffue et de couvert aux « sauvagines », les oiseaux aquatiques sauvages comme les canards, les sarcelles et les échassiers qui raffolent de ces fruits.
Pour conserver un sol frais aux racines du cephalanthus, les terreaux riches en tourbe ont un excellent pouvoir de rétention de l'eau. Mais l'usage de la tourbe est peu écologique, car elle menace les tourbières, des espaces naturels fragiles, ainsi que leur biodiversité végétale et animale. Testez plutôt les terreaux sans tourbe où cette dernière est remplacée par des matériaux renouvelables comme les fibres de bois, de chanvre, de coco ou des écorces compostées.
Le nom générique Cephalanthus est composé de deux mots grecs : κεφαλη (kephalê) qui signifie tête et ανθοσ (anthos) qui veut dire fleur, faisant référence à l'inflorescence sphérique comme une tête.
Le nom spécifique latin occidentalis qui signifie occidental fait référence à l'origine nord-américaine de Cephalanthus occidentalis, l'Ouest pour Carl von Linné (1707-1778), le naturaliste suédois, père de la nomenclature binomiale, qui nomma l'arbuste. Ce dernier a été introduit en Europe au début du XVIIIe siècle.
Les peuples amérindiens Choctaw et Séminole utilisaient des décoctions de racines de Cephalanthus occidentalis pour lutter contre les diarrhées, les troubles digestifs, les calculs rénaux et l'hypertrophie de la prostate. Les peuples Chickasaw se servaient de l'écorce et du feuillage pour leurs propriétés anti-infectieuses, analgésiques et fébrifuges.
La toxicité, depuis avérée, du Cephalanthus occidentalis est due à un glycoside amer, la céphalanthine qui est hautement toxique à l'ingestion car elle détruit les hématies. À petite dose, utilisée par des chamans expérimentés, elle avait des vertus médicinales. Encore une fois, c'est « la dose qui fait le poison » !
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes