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Plantation
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Floraison
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Récolte
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Taille
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Le genre Tilia compte environ 50 espèces réparties dans les zones tempérées de l'Hémisphère Nord et font partie de la vaste famille hétérogène des Malvacées. Les deux espèces Européennes sont le Tilia platyphyllos à grandes feuilles, plutôt montagnard, et le Tilia Cordata à petites feuilles. Par hybridation, elles ont donné le tilleul commun d'Europe (Tilia x intermédia), le plus répandu. Le Tilia tomentosa, tilleul argenté est également familier dans nos paysages.
Le tilleul d'Europe peut vivre couramment plusieurs centaines d'années avec un tronc qui présente alors une circonférence impressionnante. Il existe en France, en Allemagne ou en Belgique par exemple des spécimens que l'on peut dater grâce à des documents historiques du XVe siècle.
Le tilleul est en général un bel arbre au tronc assez court mais bien droit qui peut atteindre pour les plus grands 35 à 40 m. Habituellement, selon les variétés plantées, il atteint plutôt 15 à 25 m. Résistant au froid, entre -17 et -28 °C pour les espèces les plus résistantes (Tilia mongolica), il pousse aussi bien en plaine qu'en montagne. En ville, il forme de beaux alignements le long de nombreuses rues.
Les branches inférieures sont horizontales et les cimes sont très ramifiées. Les feuilles du tilleul commun sont assez petites, 5 à 8 cm, cordiformes et légèrement dentelées. Vert tendre au début du printemps, elles foncent en suite et prennent de belles couleurs jaunes à l'automne avant leur chute. D'autres variétés ont des feuilles plus grandes (15 à 20 cm pour Tilia platyphylos), tomenteuses (avec de petits poils serrés) et blanches ou argentées en dessous (Tilia tomentosa).
Les fleurs petites et axillaires regroupées en cimes bipares par 10 à 12 environ, de couleur jaune-crème ou blanche selon les variétés sont caractérisées par la présence d'une grande bractée à leur base. Elles sont très odorantes. Elles apparaissent en juin ou juillet selon le climat et les variétés. Elles donnent ensuite de petits fruits globuleux de 0,3 cm environ, secs à maturité, groupés par 2 et rattachés à la bractée qui leur sert d'aile pour se disséminer avec le vent.
Le tilleul est un arbre connu et utilisé un peu partout dans ses zones d'origine depuis la plus Haute Antiquité. Toujours chargé de symbolique il a, selon les pays et les époques, symbolisé aussi bien la justice, la liberté que l'amitié, la tendresse et la fidélité. Son bois, facile à travailler car peu dur, a été et est toujours employé pour réaliser des sculptures et de très nombreux objets d'ébénisterie ou utilitaires.
Note : les nectars des tilleuls argentés sont toxiques pour les abeilles et les bourdons. Des apiculteurs ont dénombré au sol jusqu'à 200 de ces insectes morts, par arbre et par jour.
Borislav Dimitrov/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Vous pouvez planter un tilleul partout en France. Les tilleuls argentés se contentent de sols normaux ou argileux. Les variétés issues de Tilia cordata se développeront mieux dans un sol riche frais ou humide. Seuls les sols trop calcaires et secs ne leur conviennent pas.
Le tilleul aime le soleil mais peut se contenter d'une mi-ombre. Choisissez son emplacement en tenant compte de sa future ombre portée (il pousse rapidement) et des limites de votre propriété.
Enfin, si vous souhaitez l'implanter en bordure de terrasse pour son ombre efficace, n'oubliez pas que de la plupart des tilleuls goutte pendant l'été un miellat collant provoqué par la présence de pucerons sur les feuilles. Ce miellat souille le sol ainsi que les objets situés sous l'arbre.
Plantez le tilleul à racines nues en fin d'automne. Vous pouvez planter un tilleul en conteneur de l'automne à la fin de l'hiver en dehors des périodes de gel.
Pour des arbres cultivés en port libre et plantés en alignement, espacez vos trous de plantation de 15 m environ (pour une variété de grande taille) ou de 6 à 10 m (pour d'autres variétés de taille plus modeste). Pour des arbres plantés en écran en limite de propriété et soumis à une taille régulière, un espacement de 6 à 7 m suffira.
Creusez des trous assez grands et profonds d'environ 1 m en tous sens et décompactez bien leur fond. Rebouchez avec un mélange de terre et de compost décomposé ou de terreau.
Arrosez copieusement en créant une cuvette de terre autour du pied de chaque arbre.
N'oubliez pas de tuteurer ou de haubaner vos plants surtout s'ils sont déjà un peu grands (1,50 m et plus).
José Maria Escolano/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Pendant les 2 ou 3 premières années suivant sa plantation, arrosez régulièrement votre plant en été. Il ne faut pas le laisser souffrir de sécheresse qui lui serait fatale.
Protégez le jeune tronc des ardeurs du soleil direct par un enveloppement protecteur laissant passer l'air (sacs de jute, natte de bruyère ou de bambou, paille…)
Vous pouvez également faire un apport d'engrais complet au printemps.
Ensuite, vous pourrez supprimer les tuteurs, et l'arrosage comme l'engrais ne seront plus nécessaires.
Un paillage végétal sous l'arbre, pendant la période de croissance, permettra de maintenir le sol frais plus longtemps, enrichira le sol et empêchera la pousse de mauvaises herbes faisant concurrence aux racines superficielles du tilleul.
Jeune, votre tilleul pourra nécessiter une taille de formation. Une fois devenu adulte, un tilleul installé dans un espace suffisant et en culture libre n'a pas besoin d'une taille régulière de son houppier. En revanche, pour un arbre qui doit être contraint pour limiter son volume ou/et conserver une forme, taillez-le régulièrement chaque année.
Sur un vieux tilleul déjà taillé en « tête de chat » (ou en « têtard ») comme pour un platane, il vaut mieux rabattre tous les 2 ou 3 ans les nouvelles pousses jusqu'aux moignons. Si vous devez le restaurer après plusieurs années d'abandon, faites appel à un professionnel. Si vous souhaitez cependant le tailler, faites-le durant l'hiver ou en juillet-août. Évitez seulement les périodes de reprise de végétation ou au contraire de chute des feuilles.
Elle peut s'avérer nécessaire pour corriger une forme trop irrégulière ou pour remonter le niveau des plus basses branches que vous pourrez supprimer au fur et à mesure de la croissance du plant.
Toutefois, lorsque le plant est encore jeune, procédez progressivement en conservant un rapport de 1/3 environ pour le tronc de façon qu'il reste assez de houppier pour assurer une croissance rapide.
Le bois du tilleul cassant facilement surtout si les branches sont anciennes et creuses, il est prudent de supprimer les bois morts et les branches cassées ou menaçantes.
Pour des tailles dont le but est de maîtriser le volume du houppier, effectuez des tailles légères mais fréquentes, de préférence à des tailles plus sévères mais plus espacées. Notamment, abstenez-vous d'enlever plus du ¼ du volume en une seule fois et/ou de couper des branches d'environ 10 cm de diamètre ou plus.
Coupez les branches assez près du tronc ou de l'écorce d'une grosse branche, mais sans l'entamer, de façon à ne pas laisser de « chicotsc ni créer de plaies cicatrisant mal qui peuvent devenir autant de portes d'entrée pour des maladies cryptogamiques qui peuvent creuser le bois du tronc en le pourrissant. En cas de blessure involontaire, badigeonnez la plaie de coupe avec un baume cicatrisant.
Pour raccourcir une branche, coupez-la au niveau d'une ramification assez importante. À défaut, la repousse serait trop vigoureuse avec l'émission de nombreux tire-sèves.
Pour des tilleuls déjà taillés en « têtard », rabattez tous les 2 à 3 ans les branches au ras des moignons.
Note : tous les tilleuls taillés régulièrement émettent de nombreux rejets au pied de leur tronc qui a tendance avec l'âge à former une souche. Vous devrez les supprimer chaque année au ras de l'écorce et du pied comme des gourmands. D'autre part, les feuilles qui poussent juste après une taille sur les nouveaux rameaux sont nettement plus grosses que la taille moyenne sur cet arbre.
Il est possible de pratiquer une taille sévère de régénération d'un vieux tilleul, avec un élagage important. Toutefois, si vous le pouvez, faites pour cela appel à un professionnel car c'est une opération délicate à réussir esthétiquement. D'autre part, les vieilles branches sont souvent creusées de l'intérieur ce qui les fragilise et les rend encore plus cassantes.
Les tilleuls sont fréquemment attaqués par des pucerons, ou des cochenilles (plus rarement). Cela se traduit par une réaction des feuilles qui sécrètent un miellat qui les recouvre plus ou moins et dont une partie tombe au sol sous forme de coulure sirupeuse. En cas d'envahissement important, l'arbre est affaibli. Contre les pucerons, intervenez dès le début de l'infestation en pulvérisant par exemple des solutions d'eau savonneuse ou de purin de tanaisie. Contre les cochenilles qui sont plus difficiles à éradiquer que les pucerons, commencez par pulvériser des solutions maison et en cas d'échec de l'huile blanche.
D'autre part, lorsque le miellat est important, il peut provoquer l'apparition de fumagine, champignon microscopique qui colore l'arbre en noir. Vous éviterez la fumagine en prévenant la production de miellat par éradication des cochenilles ou des pucerons.
Lors d'épisodes de galle, qui n'est pas rare non plus, apparaissent sur les feuilles de multiples petites et fines pointes rouges. Cette galle est due aux piqûres d'un acarien, Lephytoptus Tiliae. Les dégâts sont surtout d'ordre esthétique. Si ces manifestations vous gênent esthétiquement, et si leur présence est assez discrète, supprimez les feuilles ou les rameaux atteints, puis brûlez-les. Si l'atteinte est importante, prévoyez un traitement d'automne avec une solution de soufre ou d'huile de neem ou de purin d'orties qui agiront comme répulsifs des acariens.
Note : ces traitements seront surtout nécessaires sur de jeunes arbres plus fragiles que des tilleuls adultes et réalisables tant qu'ils n'auront pas atteint une trop grande taille.
On récolte principalement les fleurs et l'aubier (premier bois tendre juste en dessous de l'écorce visible) du tilleul pour usage médicinal.
Récoltez les fleurs avec leur bractée au début de la floraison avant qu'elles ne soient complètement épanouies, c'est-à-dire entre juin et juillet selon votre climat. La récolte est manuelle en utilisant paniers et grandes échelles. Vous pouvez également en profiter pour couper des branches ce qui facilite ensuite la cueillette. La production d'un tilleul n'est pas importante avant une dizaine d'années (environ 5 kg de fleurs fraîches par arbre) et va ensuite en croissant.
Pour les conserver, vous devrez sécher soigneusement vos fleurs cueillies sur des claies aérées ou sur des draps en un lieu ventilé à l'abri du soleil et de la poussière. Pour cela, étalez-les au maximum et brassez-les régulièrement. Comptez quatre kilos de fleurs fraîches pour obtenir environ 1 kilo de fleurs sèches. Une fois séchées, conservez-les à l'abri de la lumière et de l'humidité dans des sacs en papier kraft, ou des boites, bien fermés.
Pour une conservation optimale, renouvelez votre stock chaque année.
L'aubier de tilleul se récolte à la montée de la sève au printemps. Pour récolter de l'aubier de tilleul, il faut abattre l'arbre ou tout au moins en couper les plus grosses branches. C'est pourquoi on le récolte habituellement sur des tilleuls sauvages. On prélève alors avec un outil tranchant le premier bois tendre qui se trouve entre l'écorce externe et le bois dur du cœur de l'arbre.
Pour le conserver vous devez découper et détacher l'aubier en bâtonnets d'environ 15 cm de long sur 1,5 à 2 cm de large et 0,2 à 0,3 cm d'épaisseur. Faites-les ensuite soigneusement sécher à l'abri du soleil puis stockez-les dans un récipient bien fermé à l'abri de la lumière et de l'humidité.
Mick Talbot/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Vous pouvez multiplier assez facilement un tilleul par bouturage ou par prélèvement et repiquage de rejets. Les semis sont possibles mais ne reproduisent pas fidèlement les variétés. D'autre part, les graines doivent subir au préalable une longue stratification (action du froid) naturelle ou une scarification chimique.
Pratiquez le bouturage en hiver ou au printemps. Prélevez de jeunes rameaux de bois sec (c'est à dire sans feuilles) de l'année avec à la base une petite portion (2 cm environ) de bois d'un rameau de l'année précédente (appelé talon ou crossette). Conservez des longueurs de 20 à 30 cm. Trempez les crosses dans un peu d'hormone de bouturage (mais ce n'est pas indispensable). Enterrez les boutures de 10 à 15 cm dans un conteneur muni d'une couche drainante de gravier au fond et rempli d'un mélange à parts égales de tourbe ou terreau et de sable grossier.
Placez le conteneur à un emplacement abrité du soleil. Maintenez le substrat humide, mais pas saturé d'eau, et protégé des grands froids en hiver. L'enracinement peut demander 6 à 8 mois.
Vous pouvez également essayer une méthode « plus rustique » semblable à celle qu'on utilise pour bouturer des saules ou des peupliers. Pour cela, prélevez en fin d'automne des rameaux de 3 à 4 cm de diamètre ayant perdu leurs feuilles. Débitez-les en portions de 0,40 à 1 m environ de long avec au moins 3 bourgeons par bouture. Prévoyez un nombre de portions un peu supérieur au nombre de boutures désirées pour compenser un petit taux d'échecs prévisibles. Faites un avant-trou du même diamètre avec par exemple un manche, puis enfoncez ces boutures (au 2/3 ou à moitié pour les plus longs) comme des piquets directement dans un sol riche et drainant, les bourgeons hors du sol.
Maintenez le sol toujours frais mais sans excès d'eau surtout en hiver. Veillez à ce que le sol soit toujours humide durant les périodes chaudes. Pour obtenir un enracinement suffisant, laissez les boutures qui vont faire des feuilles au printemps en place jusqu'à l'automne de l'année suivante. Vous pourrez alors installer à leur place définitive de petits arbustes de taille déjà intéressante.
Effectuez les prélèvements de rejets à l'automne. Prélevez des rejets de un ou deux ans poussant en limite du tronc avec le maximum de racines possibles. Puis, replantez-les soit dans un conteneur où vous le cultiverez en pépinière pendant encore un an ou deux avant de l'installer, soit directement en terre à leur place définitive.
Cultivez un tilleul chez vous de façon à récolter vous-même votre propre tilleul pour l'année. Vous ravirez également les abeilles (sauf avec un tilleul argenté), car il leur fournira pollen et nectar dont elles sont friandes.
Largement utilisé dans les jardins ou les rues comme arbre d'ornement et d'ombre, le tilleul est connu de tous et ses fleurs couramment consommées pour un usage alimentaire ou médicinal.
La fleur de tilleul est avant tout calmante et adoucissante. Aussi l'emploie-t-on traditionnellement pour lutter contre diverses conséquences du stress, pour faciliter le sommeil ou la digestion. Seule, ou mélangée à d'autres plantes médicinales aux propriétés complémentaires, on l'utilise sous forme de tisanes, bien sûr, mais aussi de gélules de poudre ou de teintures mères de fleurs ou de bourgeons. De nombreux bains pour enfants contiennent des extraits de tilleul pour leur effet apaisant. De même, il existe des bains moussants relaxants au tilleul pour adulte.
L'aubier de tilleul est utilisé comme draineur car il facilite l'élimination de l'acide urique et des toxines par les reins et le foie. On l'emploie en complément des traitements des calculs urinaires ou biliaires. Il stimule la production et l'évacuation de la bile. C’est pourquoi on l’emploie aussi pour combattre des migraines ou états nauséeux d'origine digestive. On l'emploie sous forme de décoction des baronnets recoupés en petits morceaux, ou également de gélules de poudre nébulisée.
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