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Plantation
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Floraison
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Le genre Hylocereus réunit 16 espèces de plantes grimpantes ou épiphytes des régions du Mexique, Guatemala, Salvador, Costa Rica et Caraïbes, faisant partie de la famille de Cactacées. Ces plantes grasses poussent dans des zones où les précipitations sont comprises entre 340 à 3 500 de pluies par an, mais qui possèdent une alternance de saison sèche et humide.
Comme chez l'Epiphyllum ou le cactus de Pâques (Hatiora), les tiges vertes sont succulentes et dépourvues de feuilles avec 2 ou 3 faces (rameaux trigones). Elles comportent au niveau des crénelures, des aréoles munies d'aiguillons très courts. Ces plantes qualifiées de cierges-lianes peuvent atteindre près de 12 m de haut grâce à de puissantes racines aériennes qui leur permettent de s'accrocher fermement aux troncs et de grimper. Elles peuvent aussi ramper sur les rochers de bord de mer qui jouxtent les forêts tropicales chaudes et sèches. La plante devient assez vite encombrante pour un jeune arbre qui peut crouler sous ce poids. Le cactus s'affranchit parfois du sol en puisant dans l'humus formé au niveau des embranchements de l'arbre, raison pour laquelle cette plante est considérée comme hémi-épiphyte.
L'entrelacement des tiges autour de l'arbre de l'espèce Hylocereus undatus fait penser aux ondulations d'un corps de dragon d'où le nom asiatique de son fruit, le « fruit du dragon ».
La floraison des Hylocereus, qui s'étale sur 3 jours chez Hylocereus undatus, est encore plus spectaculaire que sa végétation. Un grand nombre de fleurs de près de 25 cm de diamètre éclosent à la tombée de la nuit vers 19-20 h, d'où leur surnom de « belle-de-nuit », et se referment à l'aube aux alentours de 5 h du matin. Les boutons, nés au niveau des aréoles, ressemblent à un artichaut allongé qui donne naissance à une extraordinaire corolle au parfum de vanille en l'espace de 15 jours. Les multiples pétales blancs forment une coupe auréolée de pétales filamenteux de couleur verdâtre à crème. De nombreuses étamines crème associées à un gros pistil étoilé garnissent le cœur de la fleur, attirant les papillons de nuit du genre Sphynx ou les chauves-souris pollinivores.
Attention les Hylocereus sont autostériles et nécessitent la présence d'un autre clone ou d'une autre espèce d'Hylocereus fleurie en même temps pour être fécondés d'une part et la présence du pollinisateur, d'autre part. Chez l'espèce Hylocereus undatus, il s'agit d'une petite chauve-souris sud-américaine (Maduca). La main de l'homme peut agir avec un pinceau pour effectuer le travail de la chauve-souris, tout en sachant que l'autofécondation ne donne rien. La quantité de pollen déposé agit sur la grosseur du fruit, c'est pourquoi les abeilles parviennent parfois à effectuer la fécondation, mais les fruits demeurent petits.
Les fruits arrivent à maturité 30-40 jours après la fécondation. Certaines espèces comme H. undatus produisent le fameux fruit appelé pitaya, écrit encore pitahaya, familièrement rebaptisé « fruit du dragon » par les Asiatiques. Ces baies charnues d'environ 10-15 cm de diamètre, pesant 350 à 1 000 grammes se reconnaissent à leur peau épaisse rose vif parcourue d'écailles foliacées vertes puis roses. L'intérieur présente une chair parsemée de petites graines noires, évoquant un peu le kiwi. La saveur douce et fine se révèle cependant beaucoup moins acide laissant un arrière-goût de lait. Ces fruits se mangent frais à la petite cuillère une fois fendus par le milieu, en sorbet ou bien séché.
Brocken Inaglory/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
La pitaya tolère de brèves gelées à 0 °C aussi il est possible de la faire pousser en pleine terre autour du bassin méditerranéen dans des endroits protégés comme on peut le voir au Jardin exotique de Monaco. Dans les autres régions, une culture en pot est conseillée.
La plupart des espèces cultivées apprécient le plein soleil comme la mi-ombre et n'aiment pas trop les pluies abondantes. En zone tropicale, la limite de précipitations est de 1 300 mm.
Elles sont assez indifférentes au sol du moment qu'il draine suffisamment.
Au printemps.
Le système racinaire étant assez superficiel, il est conseillé d'utiliser un pot large et lourd. La plante a tendance à grimper avant de retomber. Elle grandit très vite et met parfois du temps à fleurir. Remplissez le pot d'un compost riche en humus, mais suffisamment drainant comme de la terre de bruyère mélangée à de la vermiculite.
Note : en zone de production intensive, on utilise des troncs d'arbre ou des piliers en béton de 1 à 1,50 m de haut, enfoncés dans le champ à intervalles réguliers pour permettre à la plante de grimper puis de retomber en cascade. L'espacement des plants est de 2-3 m sur la ligne avec un inter-rang de 4-5 m, soit une densité de 2 000-3 750 boutures/ha. Une autre façon plus productive consiste à installer les plantes sur des grilles pour béton armé, verticales ou inclinées. Ces conduites palissées permettent d'augmenter la densité jusqu'à 5 000 à 6 500 boutures/ha.
Pinus/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
La floraison n'est pas garantie si la plante ne dispose pas de suffisamment de chaleur, de lumière et d'humidité en été.
Placez la pitaya en pleine lumière dès le début du printemps afin de stimuler la formation des boutons. Pensez malgré tout à tamiser les rayons de soleil avec un voile placé devant la vitre pour éviter de brûler les feuilles.
Arrosez de manière à conserver la fraîcheur du substrat durant l'été, soit environ une fois par semaine. Réduisez les arrosages à une fois par mois en hiver tout en maintenant la plante à 8-10 °C. Utilisez plutôt de l'eau de pluie, exempte de calcaire. Une période fraîche en hiver est nécessaire pour induire la floraison.
Fertilisez par petites quantités avec un engrais organique et/ou minéral déposé en surface. En culture, un arrosage goutte-à-goutte est installé pour améliorer les rendements malgré la robustesse de la plante face la sécheresse.
En pleine terre, protégez la plante et les racines des pluies hivernales et du gel avec un triple voile d'hivernage si nécessaire.
La première année de plantation, seules les tiges qui suivent le tuteur sont conservées et attachées à celui-ci afin que rien ne touche le sol.
Après la récolte, une taille d'entretien est pratiquée.
Taillez pour limiter le volume du pitaya ou pour ôter les parties de tiges molles ou noircies. La taille peut se faire à tout moment quand il s'agit d'éliminer des organes malades, sinon préférez des périodes sèches.
La taille est indispensable en culture afin de conserver un port compact et de limiter la portance au vent. Un plant âgé de 3 ans pèse près de 70 kg ! La taille consiste à ôter les tiges qui se croisent ou qui sont abîmées en priorité.
La pourriture orange se déclare lorsque la température descend en dessous de 8 °C. Ôtez les parties ramollies et refaites des boutures de tiges saines si nécessaire.
Un excès de soleil associé à un manque d'eau provoque des brûlures sur les tiges. Tamisez la lumière avec un voile ou placez la plante sous une ombrière dans les pays chauds et secs. Par ailleurs, un excès d'eau est susceptible d'entraîner la chute des fleurs et des jeunes fruits.
Sous les tropiques, les fourmis des genres Atta et Solenopsis provoquent les plus importants dégâts sur les Hylocereus. Les morsures des tiges, des fleurs ou des fruits sont des portes d'entrée à d'autres maladies comme l'anthracnose.
Les abeilles attirées par le pollen des fleurs peuvent constituer une gêne pour les personnes chargées d'effectuer la pollinisation.
Sous climat tropical, les fruits sont présents toute l'année sur les étalages. Ils se récoltent dès qu'ils ont viré de couleur. Chez H. costaricensis le fruit éclate 4-5 jours après sa coloration, mais sans que cela entraîne de pourriture. Les rendements varient de 10-30 tonnes/ha.
Pour éviter de presser sur le fruit, utilisez un sécateur.
Le fruit se conserve assez bien, c'est l'une des raisons qui pousse à développer sa culture destinée à l'exportation.
Paulo Godoy/CC BY 2.0/Flickr
Pendant le repos végétatif, prélevez des tiges solides bien vertes avec un greffoir ou un couteau bien aiguisé. Sectionnez des tiges au niveau des articulations ou juste en dessous de ramifications de tiges.
Piquez la bouture dans un terreau assez riche et acide. Enfoncez de 1 cm la base des articles dans un godet contenant le même substrat que la plante adulte ou dans un mélange de tourbe et de sable.
Placez les boutures au chaud (minimum 20 °C) et à humidité constante en arrosant et bassinant régulièrement. Ajoutez de temps à autre de l'engrais liquide à l'eau d'arrosage.
Rempotez les plantes dans leur pot définitif au bout de 2 ans. La floraison intervient 1 an après le bouturage. Il convient de s'assurer d'un arrosage régulier pour le succès de l'enracinement.
Astuce : Hylocereus undatus peut être greffé sur un Schlumbergera pour rester de taille plus modeste et être planté dans un panier suspendu.
Au printemps, semez dans une terrine remplie d'un mélange de terreau et de tourbe humidifié puis posez sur un radiateur ou dans une mini-serre légèrement chauffée. Maintenez l'humidité du substrat jusqu'à la levée qui intervient généralement au bout de 3 semaines.
Réduisez ensuite l'humidité du substrat et continuez à protéger vos plantules du soleil direct. Repiquez les plantules au bout de quelques semaines en godets. Utilisez toujours un terreau acide composé par exemple d'un terreau de feuilles de chêne ou de hêtre, de tourbe, additionnés d'un peu de sphaigne vivante.
La floraison intervient au bout de 3 ans à partir d'un semis.
Les Hylocereus possèdent une rusticité qui leur permet de prospérer dans des zones très diverses avec une pluviométrie allant de 340 à 3 500 mm/an et des altitudes variant de 0 à 2 750 m comme au Mexique. Ils tolèrent aussi de fortes chaleurs de l'ordre de 38-40 °C. En revanche des températures inférieures à 12 °C entraînent parfois des nécroses sur les tiges de certaines espèces. Par ailleurs, les espèces undatus, purpusii et costaricensis, bien qu'elles soient semi-épiphytes, résistent bien au plein soleil à condition qu'elles disposent d'assez d'eau. La culture en plein champ d’Hylocereus trigonus aux Antilles nécessite par exemple une occultation du soleil de 50 %.
La pollinisation des pitayas ne semble pas poser de problème en Asie alors qu'elle doit se faire manuellement aussi bien en Afrique du Sud, Madagascar, Israël, la Réunion qu'aux Antilles. Cette opération est assez facile à réaliser, car la fleur est grande et le pollen peut se déposer juste avant l'ouverture complète de la fleur, dès 16h30 et jusqu'à 11h le lendemain. Le pollen d'un autre clone ou d'une autre espèce peut se conserver 3 à 9 mois au congélateur (à -18 ou -196 °C).
Le fruit frais est consommé couramment en Asie et commence seulement à paraître sur les étals européens. On le trouve aussi sous forme de jus de fruit très désaltérant, de sorbet ou sous une forme déshydratée. Il est parfois mal toléré par les personnes à tendance allergique.
Ces fruits peu caloriques (50 cal/100 g de chair), riches en fibres, minéraux et antioxydants sont réputés favoriser la digestion tout en se montrant légèrement laxatifs grâce aux pépins oléagineux. La variété à chair rouge renferme une quantité importante de bêtacyanine (0,32 - 0,41 mg) ainsi que des composés phénoliques qui lui confèrent des propriétés antioxydantes élevées. L'indice ORAC (activité antioxydante par micromoles de Trolox équivalent pour 100 g) atteint 880 à 1 130. Par ailleurs, le pitaya prévient la goutte en abaissant le taux d'acide urique dans le sang. Il est aussi recommandé en cas de diabète de type 2 pour réduire la glycémie. Son jus peut d'autre part servir de colorant alimentaire tout comme celui de la betterave rouge. Les boutons floraux sont consommés en Amérique Centrale. La plante sert également de porte-greffe pour divers cactus de forme globuleuse.
Le nom Hylocereus vient du mot grec hulos qui désigne la forêt et du latin cereus, le cierge ou la cire en référence à la cire qui recouvre l'épiderme de la plante. Le nom spécifique undatus évoque les marges ondulées des tiges. Pitaya trouve son origine dans l'espagnol qui s'est inspiré du tahitien.
Les pitayas illustrent bien l'évolution du fruit dans le règne végétal qui tend à l'enfouissement profond des carpelles dans la tige. Ces « fruits tiges » fréquents chez les Cactacées ont ici la particularité de porter de larges écailles analogues aux feuilles dont la plante s'est du reste affranchie. La figue de Barbarie de l'Opuntia est quant-à-elle, sans écaille, mais a conservé la capacité de s'enraciner comme le ferait une tige.
Dans leur aire d'origine, les fruits font le plus souvent l'objet d'une cueillette à petite échelle consommée sur place. L'Hylocereus a été importé par les colons français au début du XIXe siècle au Vietnam et constitue désormais l'un de ses principaux produits d'exportation avec près de 2 000 ha de culture entre Saïgon et Mui Ne. Sa production s'effectue aussi à grande échelle en Colombie, au Costa Rica et au Nicaragua et se développe en Australie, en Israël et dans quelques îles françaises comme la Réunion. H. undatus a été introduit à la Réunion en 1895, costaricensis un siècle plus tard et la production de la pitahia s'y est développée à partir des années 2000. H. trigonus est une espèce des Caraïbes en voie de disparition dont la culture devrait se développer dans les années à venir en Guadeloupe.
L'étude statistique effectuée sur le nombre de parutions dans les ouvrages anglophones du nom de ce cactus, Hylocereus défini en 1902 montre des choses intéressantes quant à leur popularité. On note un pic de parution en 1851. Ce genre regroupe des espèces décrites dès le début du XIXe siècle. Il suit la même tendance que les deux autres genres Selenicereus (le plus cité) et Aporocactus dont l'utilisation explose pour les trois un peu avant les années 1920 avant de décroître fortement dans les années 1960. La fréquence d'utilisation de ces noms est devenue stable depuis, excepté pour l'Aporocactus très rarement cité.
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