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Plantation
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JUILLET | AOÛT | SEPT. |
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Floraison
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Récolte
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Taille
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Le cerisier ou merisier à grappes, encore appelé « bois puant », « merisier à grappes », « cerisier des oiseaux » ou « arbre à muguet » fait partie de la famille des Rosacées. Malgré son nom vernaculaire, il s'apparente davantage au Prunus laurocerasus (laurier palme) qu'au cerisier à fruits.
Ce petit arbre élancé développe une cime arrondie ne dépassant pas 15-19 m de haut, aux rameaux extérieurs retombant en extrémité. Cependant, il forme le plus souvent un grand arbuste touffu de 4-5 m de hauteur, du fait de sa tendance à émettre des drageons. L'écorce mince, brun foncé à gris foncé a l'aspect typique des cerisiers, marquée de lenticelles blanchâtres étirées dans le sens horizontal avec l'âge. Une forte odeur d'amande amère s'en dégage lorsqu'elle est arrachée, d'où son nom vulgaire de « bois puant » que l'on rencontre parfois. Les ramilles sont de teinte rougeâtre tandis que les rameaux âgés apparaissent un peu plus sombres, parcourus de lenticelles roussâtres. La blessure d'un rameau émet aussi cette forte odeur d'amande. L'arbre vit entre 50 et 80 ans.
Ses feuilles alternes lancéolées, assez larges et finement dentées mesurent 6-15 cm de long. Elles portent parfois au revers des touffes de duvet sur les 9 paires de nervures latérales et des glandes nectarifères sur le pétiole rouge, au contact du limbe. L'extrémité du limbe est pointue ou arrondie. La couleur vert lumineux, glauque et mate au revers vire à l'orange-rouge à l'automne de manière spectaculaire. Avant de se déployer, les feuilles sont pliées en deux dans le bourgeon. Elles émettent également une odeur d'amande au froissement.
De belles grappes blanches nectarifères, étroites et dressées puis légèrement pendantes de 7,5-15 cm diffusent leur parfum d'amande en mai-juin. Certains y voient une légère odeur de poisson qui attire de petites mouches, mais aussi les abeilles et au moins 4 espèces de coléoptères. Les fleurs sont portées par un long pédoncule. La corolle de 1,2 cm de diamètre présente 5 pétales ovales bien écartés entre eux, à bords irréguliers. Elle sert d'écrin au bouquet d'étamines jaune pâle qui entoure un long pistil. Le calice à l'intérieur pubescent présente aussi 5 sépales. Les organes femelles de la fleur sont mûrs avant les étamines, ce qui favorise l'allogamie. Cependant, les fleurs sont autocompatibles, si bien qu'en absence de pollen extérieur, la fleur s'autoféconde lorsque son pollen parvient à maturité.
Les grappes de fruits ronds de la taille d'un pois parviennent à maturité en juillet-août. D'une saveur aigre et astringente, ces drupes noires peu charnues et à gros noyaux sont surtout consommées par les oiseaux, mais on peut en faire des liqueurs, des gelées ou confitures acides. Elles contiennent de petites quantités de cyanide d'hydrogène (cyanure) qui disparaissent après ébullition. La récolte abonde par intervalles de 1 à 3 ans.
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Le cerisier à grappes accepte un emplacement au soleil à mi-ombre voire ombragé, du moment que le sol reste relativement frais du moins durant ses jeunes années d'installation. Par la suite, l'arbre tolère assez bien la sécheresse ainsi que des inondations temporaires contrairement à la plupart des cerisiers. L'écorce est cependant sensible à l'excès de soleil.
Une terre riche argileuse, calcaire à légèrement acide même compacte lui convient bien. L'arbre pousse généralement dans des sols assez pauvres en matière organique moyennement riches en nutriments. Il ne tolère pas l'excès de salinité.
Pensez à le placer à l'abri des vents du nord même s'il résiste à des températures de l'ordre de -30 °C. Les gelées printanières peuvent altérer la feuillaison précoce.
La culture en pot n'est guère conseillée.
À l'automne ou durant l'hiver de préférence.
Offrez un espace d'au moins 3 m de large pour que l'arbre puisse s'étaler convenablement. La conduite en cépée sur plusieurs troncs est plus facile à mener que la conduite sur une seule tige en raison des rejets qui apparaissent régulièrement au niveau du collet. Cependant, l'arbre produit un tronc bien droit et vigoureux, des branches étalées qui permettent une conduite en tige pour planter le long d'une voie.
Creusez une fosse d'au moins 60 cm de côté en cassant les parois avec la fourche-bêche. Ajoutez une poignée d'engrais de fond ou rebouchez avec la terre mélangée à du compost ou du fumier décomposé. Arrosez généreusement puis paillez afin de maintenir une bonne fraîcheur durant l'été.
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La croissance est assez rapide durant les premières années.
Arrosez normalement en été au cours des deux premiers étés. Paillez et apportez du compost au pied à l'automne si la terre est pauvre.
En février-mars.
Coupez simplement les bois morts (taille pouvant se réaliser toute l'année) et les branches qui se croisent afin d'alléger la ramure et éviter de créer des plaies. Coupez les rejets de souche si nécessaire.
Évitez de couper de grosses branches, car à l'instar des autres cerisiers, il supporte très mal les coupes importantes.
Le merisier à grappes est intéressant dans les haies champêtres, car il est peu sensible aux maladies.
La moniliose, courante chez les fruitiers, s'attaque parfois aussi au Prunus padus, entraînant un dessèchement des fleurs, des chancres sur les rameaux et le dépôt d'un duvet grisâtre sur les fruits qui restent comme momifiés sur l'arbre pendant l'hiver. Ôtez les fruits momifiés et réalisez un traitement fongicide (bouillie bordelaise ou myclobutanil) au début de la floraison.
La criblure, induite aussi par un champignon Coryneum bejerinckii, provoque des taches circulaires brunâtres sur les feuilles qui en viennent à se perforer. Des lésions circulaires affectent aussi les rameaux qui suintent de la gomme. Supprimez les rameaux très atteints et appliquez de la bouillie bordelaise à la chute des feuilles puis au moment du débourrement printanier.
Les pucerons se traitent avec un insecticide de type pyréthrine si la faune auxiliaire (coccinelle, syrphe…) ne parvient pas à réguler l'attaque.
Récoltez les grappes lorsque les fruits sont noirs.
Ajoutez les fruits à de l'eau de vie pour en faire une liqueur, ou transformez le fruit en confitures.
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La stratification des noyaux est indispensable pour lever la dormance.
Si vous semez à l'automne à l'extérieur, les froids et humidités hivernaux se chargeront de lever la dormance ; sinon remisez les noyaux dans le bas du réfrigérateur pendant 2-3 mois avant de semer au printemps.
Semez les noyaux dans une terre allégée en les enfonçant de 1 cm. Maintenez la culture humide pendant la germination. Repiquez les plantules en godets à l'automne et maintenez les plants sous un châssis froid durant le premier hiver.
Conduisez les jeunes plants en fonction de la forme souhaitée :
Réalisez des boutures de bois tendre entre mai et juillet. Les pousses encore vertes et en croissance cèdent lorsqu'on les plie en deux et les feuilles terminales n'ont pas atteint leur taille définitive.
Piquez des boutures fraîchement coupées dans un substrat léger humide et recouvrez le pot d'une feuille de plastique maintenue autour du pot avec un élastique sous une bonne chaleur de fond.
L'enracinement prend quelques semaines. Repiquez les jeunes plants à l'automne dans des godets individuels. Maintenez-les sous châssis au cours du 1er hiver.
Prunus padus pousse souvent en sous-étage des forêts de chênes ou en compagnie de bourdaines. Cet arbuste est recommandé pour attirer les insectes butineurs, nourrir les abeilles et attirer la faune sauvage qui se nourrit des fruits. Les feuilles en revanche sont boudées par le bétail même par les chèvres. La plante s'insère ainsi à merveille dans les haies champêtres, offrant de surcroît une jolie floraison et feuillaison automnale. Les oiseaux qui consomment les petites cerises se chargent de disperser les noyaux dans leurs excréments. Les jeunes plants sont souvent broutés par les lapins ou les campagnols.
Bon à savoir : le prunier noir Prunus serotina, natif d'Amérique du Nord, devenu invasif notamment dans le sud-ouest de la France, possède aussi une odeur forte d'écorce et des grappes de fleurs. L'absence de glandes nectarifères sur les pétioles est un critère qui permet de les distinguer.
Suite à l'épidémie de peste noire, de 1347 à 1352, qui tua au moins 25 % de la population en Europe – la France perd 7 millions d'habitants sur une population qui en comptait 17 millions –, beaucoup de croyances s'instaurèrent pour combattre le mal. L'écorce de cet arbre apparut ainsi comme un élément pouvant protéger les maisons de la peste. La vérité est que l'infusion d'écorce est un excellent tonique général, elle est aussi fébrifuge, sudorifique, diurétique et favorise la digestion.
À cause de la forte odeur de l'écorce, mais aussi du bois due à l'amygdaline, le merisier à grappes intéresse assez peu les ébénistes, contrairement au Prunus avium (merisier) et au Prunus serotina (cerisier noir). Son bois lourd rouge à grain très fin se travaille pourtant facilement et s'emploie en marqueterie ou par les tourneurs de bois. Les rameaux souples servaient au cerclage des tonneaux. Dans le folklore du nord de l'Écosse, ce cerisier est considéré comme un arbre à sorcières et les gens s'en servent uniquement comme combustible. Les feuilles servaient autrefois à fabriquer de l'encre verte ainsi que les fruits qui donnent différentes teintes allant du vert au gris. Une eau florale s'obtenait à partir des fleurs distillées.
Prunus padus est une espèce répandue partout en France, hormis dans l'ouest et en région méditerranéenne, ainsi que dans tout le reste du continent eurasiatique jusqu'à l'île japonaise d'Hokkaïdo à l'est. La limite sud se situe au niveau du nord du Portugal, de la Turquie, la limite nord atteint le centre de la Suède et la Finlande. Cet arbre pousse en plaine dans les endroits frais le long des cours d'eau ou dans les bois humides ainsi qu'en montagne jusqu'à 1 800 m d'altitude. Il forme un sous-étage au sein de feuillus comme le chêne ou bien pousse dans les haies ou sur les rives en compagnie de bourdaines par exemple.
Le nom scientifique Prunus s'applique au prunier domestique chez les Romains. Le nom spécifique padus dérive du grec pados qui désignait probablement le cerisier Sainte-Lucie (Prunus mahaleb).
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