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Les Dacrydium sont des conifères (Gymnospermes) appartenant à la famille des Podocarpacées. Le genre comporte une vingtaine d'espèces d'arbres, d'arbustes ou arbrisseaux, natifs de Nouvelle-Guinée, de Nouvelle-Calédonie jusqu'au sud-est du continent asiatique. Nous traiterons aussi du Lagarostrobos franklinii, le pin Huon, qui a fait couler beaucoup d'encre et figurait dans le genre encore récemment (note 1).
Dacrydium cupressinum ou pin rimu, natif de Nouvelle-Zélande, est l'espèce que l'on rencontre le plus souvent en Europe bien que très rare, comme dans les jardins botaniques de Roscoff, de Sintra (Portugal) ou Dublin. Il réclame en effet un climat doux et humide. Cet arbre de croissance lente et de longévité exceptionnelle est capable d'atteindre 50 m de haut même si les plus grands spécimens actuels ne dépassent guère 20 à 35 m. Il fait partie des plus grands arbres néo-zélandais et possède la plus grande aire de répartition parmi les conifères de l'archipel. Les rameaux pendants lui confèrent une silhouette gracieuse formant des draperies jusqu'au sol. L'écorce beige se délite en grandes écailles plates.
Chez les Dacrydium, les feuilles sont des aiguilles assez variables selon l'âge : les juvéniles sont fines tandis que les adultes sont plus larges et courtes, incurvées et glauques, à bord souvent coupant.
Les cônes mâles et femelles sont sur des sujets distincts. Les cônes à pollen, cylindriques et jaunes paraissent en position terminale ou axillaire, de manière isolée. Les cônes femelles produisent des graines solitaires enveloppées dans une écaille (bractée) parfois charnue et colorée à maturité appelée arille, les autres ovules étant souvent infertiles. Ces arbres ne fleurissent pas tous les ans et fructifient de manière aléatoire ce qui a parfois des conséquences graves pour la faune avicole qui se nourrit du fruit. Sensibles aux facteurs climatiques, un hiver trop froid ou un été trop sec peuvent entraîner la chute des fruits. Le perroquet kakapo menace ainsi de disparaître, car le fruit du rimu renferme le calcium et la vitamine D (régulant le calcium de l'organisme) indispensables à cet oiseau nocturne pour former la coquille de l’œuf et le squelette des oisillons (note 2).
Les Dacrydium au sens large ont tous un bois résineux, coloré rougeâtre ou jaune, parfois joliment veiné, et imputrescible qui s'utilise dans la construction de bâtiments, de meubles… Cependant, le pin rimu comme le pin Huon sont désormais protégés si bien qu'il est aujourd'hui interdit de les abattre et d'exporter le bois.
Note 1 : https://www.conifers.org/po/Lagarostrobos.php
Note 2 : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/oiseaux/la-recette-secrete-pour-sauver-les-kakapos-de-l-extinction_102934
Eva Deuffic
Cette espèce est fréquemment plantée comme arbre d'ornement en Nouvelle-Zélande. L'emplacement doit bénéficier d'un climat modérément frais avec suffisamment d'humidité atmosphérique et de pluie. Le Dacrydium déteste en effet les excès de chaleur et les gels importants (zone 8 : -7 à -12 °C).
Choisissez une situation abritée des vents violents et froids, au soleil ou à mi-ombre. Plantez-le dans un sol léger, riche, acide à alcalin et frais. Il accepte les sols sableux, limoneux, temporairement immergés, mais préfère les sols bien drainés. L'arbre est parfois déraciné par des vents violents.
Le pin Huon (Lagarostrobos franklinii) exige un climat humide toute l'année, avec un été frais et un hiver doux. Plantez-le dans un sol riche, profond, frais, mais bien drainé. Il tolère bien l'ombre et la culture dans un grand contenant.
Au printemps de préférence.
Plantez le Dacrynium en sujet isolé de façon à bien mettre en valeur sa silhouette, cependant il faut savoir que sa croissance est très lente. Les sujets en culture atteindront rarement plus de 10 m.
Mélangez du compost et du fumier à la terre pour alléger et enrichir le sol afin d'accélérer la croissance. Paillez copieusement le pied pour maintenir la fraîcheur du sol.
Pour réaliser la culture en pot du pin Huon, mélangez 1/3 de terre acide, 1/3 de terreau de feuilles et 1/3 de sable de rivière dans un grand conteneur profond. Évitez de rempoter le plant trop souvent. Le pin rimu peut se cultiver dans le sol d'une serre comme au Jardin botanique d'Helsinki, mais semble peu apprécier la culture en pot.
Eva Deuffic
Le Dacrydium est lent à s'installer. Il conserve longtemps une forme juvénile étroite avant de s'élargir et produire de longs rameaux pleureurs. La silhouette de l'arbre adulte devient plus droite.
Arrosez régulièrement et en profondeur le sol pendant au moins les 3 premières années qui suivent la plantation. Contrôlez les mauvaises herbes et apportez du compost au pied à l'automne.
Protégez les jeunes sujets avec un voile d'hivernage ou rentrez le pot dans une serre froide.
Inutile de tailler la plante si ce n'est pour ôter le bois mort ou abîmé et les branches basses si besoin en septembre.
Pas de nuisibles connus.
L'arbre se multiplie par semis, mais le plus souvent par rejet ou marcottage.
Les graines sont mûres à l'automne et tombent au sol. Malheureusement une grosse partie d'entre elles ne sont pas fertiles.
Semez-les au printemps dans une terrine remplie d'un substrat léger, drainant, maintenu constamment humide. Placée à 20 °C, à mi-ombre, la germination requiert 1 à 3 mois.
Une autre méthode consiste à semer sous châssis dès la récolte des graines.
Repiquez les plantules dans des godets à placer sous serre au moins au cours du premier hiver. Plantez le Dacrydium en pleine terre en fin de printemps-début d'été suivant.
En Nouvelle-Zélande, le bouturage est réalisé en juin pour un enracinement au cours du mois d'août et des plants bien racinés entre novembre et janvier. Cependant, le bouturage en novembre montre encore de meilleurs résultats soit vers les mois de mai-juin dans l'hémisphère nord.
Réalisez des boutures d'extrémité de branches, semi-ligneuses, de 15-20 cm.
Le succès n'est pas garanti.
Le nom Dacrydium vient du grecdakrudium, qui signifie « petite larme » en raison des exsudations de résine sur le tronc. Daniel Carl Johann Georg Adam Forster (1754-1794), naturaliste allemand participant au deuxième voyage de Cook, valida le nom Dacrydium cupressinumpar une publication en 1786 alors que le suédois Daniel Carlsson Solander (1733-1782) l'avait déjà décrit au cours du premier voyage de Cook.
Lagarostrobos vient du grec lagaros, lâche et de strobos, le cône, en référence aux écailles lâches du strobile qui portent la graine. Le nom d'espèce honore John Franklin (1786-1847), qui a exploré l'Arctique et gouverné la Tasmanie de 1836 à 1843. Le terme « Huon » vient du nom du fleuve qui se jette dans le canal d'Entrecasteaux, à l'est de la Tasmanie où les premiers troncs de cet arbre ont été trouvés, enregistrés de la sorte par Alan Cunningham en 1818.
Christopher J. Quinn a opéré la dernière révision du genre Dacrydium en 1982, en concluant sur une très proche parenté entre les Dacrydium et le genre Falcatifolium. L'espèce tasmanienne Dacrydium franklinii est devenue Lagarostrobos franklinii tandis que son unique espèce Lagarostrobos colensoi a été déplacée dans le genre Manoao. Les écailles du cône des Manoao sont charnues et attirent les oiseaux contrairement à celles du genre Lagarostrobos. D'autres espèces sont passées dans le genre Halocarpus. Les 9 espèces de Dacrycarpus autrefois placées chez les Podocarpus présentent aussi une très proche parenté avec les Dacrydium.
Ces pins qui n'ont rien à voir avec le genre Pinus sont tous plus ou moins menacés de disparition aussi l'abattage d'arbres vivants est actuellement interdit.
Le pin rimu néo-zélandais (Dacrydium cupressinum) pousse souvent mélangé à des espèces feuillues moins hautes, dans les forêts pluviales tempérées mixtes à Podocarpacées, mais il existe des peuplements presque purs notamment sur la côte ouest de l'île du Sud. Les plus grands spécimens se situent dans les forêts mixtes de l'île du Nord près de Taupo. Le district écologique d'Hamilton plus au nord, permet d'observer un habitat typique où le pin rimu s'associe au Fuscospora truncata (sorte de Nothofagus) avec un sous-étage de fougères (Blechnum discolor, Blechnum filiforme, Asplenium flaccidum, Hymenophyllum demissum).
Le pin rimu occupe les sols les plus riches de l'île jusqu'à 800 m d'altitude, avec le miro (Prumnopitys ferruginea) qui ressemble à un if. Au fur et à mesure que le sol s'appauvrit, ils cèdent la place à d'autres Podocarpacées que sont le matai (Prumnopitys taxifolia) puis le totara (Podocarpus totara) sur sable côtier. Le kahikatea (Dacrycarpus dacrydioides) occupe quant à lui les terrains plus humides.
Quant au pin d'Huon de Tasmanie, on estime la perte de son habitat à 15 % au cours de ce dernier siècle, due à la construction d'un barrage et aux incendies. La Tasmanie disposait en 2007 d'un stock de 500 m3 de bois abattu lors de la construction du barrage hydroélectrique. L'abattage intensif passé des grands arbres a cependant provoqué des repousses presque partout aussi un bosquet est mis à la disposition des artisans locaux pour récupérer les bois tombés ou les bois morts de cette précieuse essence.
Parmi les spécimens remarquables de pin rimu figurent :
Les plus grands sujets de pin rimu, âgés de 800 à 900 ans occupaient une forêt dense située à proximité du parc national du centre de l'île du Nord, culminant à 61 m. Ils ont aujourd'hui disparu suite à une exploitation intense lors de l'arrivée des colons européens puis après la seconde guerre mondiale pour la construction de maisons.
On raconte que le capitaine Cook, qui longeait la côte néo-zélandaise en 1789, fournissait à ses hommes de la bière préparée à l'aide de la résine contenue dans les jeunes rameaux de pin rimu. Ses fruits crus ou cuits sont comestibles même s'ils peuvent engendrer une constipation. Le bois de cœur très résineux peut servir de torche (note 4).
Son homologue tasmanien le pin huon Dacrydium franklinii, renommé Lagarostrobos, est encore plus rare en Europe et peut s'admirer à Bantry House près de Cork (Irlande). Il fut introduit pour la première fois en Europe à Kew Garden en 1840. Son bois tendre doré à grain fin est très apprécié pour fabriquer des meubles ou des bateaux en Tasmanie. Il contient dans son huile essentielle du méthyl eugenol qui lui confère une odeur particulière et le préserve des attaques d'insectes. Cette substance s'utilise pour traiter les plaies et les maux de dents ou comme insecticide. Elle est aujourd'hui synthétisée et employée comme pesticide aux États-Unis.
On a découvert un bosquet d'arbres dans les Mount Read à l'ouest de la Tasmanie qui semble dater de plus de 10 500 ans (datation du pollen trouvé dans les sédiments). Chaque tronc présente les mêmes gênes mâles ce qui signifie que l'arbre s'est multiplié végétativement. Ce conifère, avec probablement le Sequoia sempervirens et le Taxus baccata (if), fait partie des espèces de gymnospermes qui montrent la plus longue persistance d'un individu génétique unique. Chez les feuillus (angiospermes), Lomatia tasmanica qui vit d'ailleurs en compagnie du pin huon dans les montagnes du Bathurst, détient le record de longévité de 43 600 ans ! Le pollen du pin Huon a été retrouvé dans les sédiments du lac victorien datant de 150 000 ans, ce qui indique que cette espèce existait alors que l'Australie faisait encore partie du super continent Gondwana.
Grâce à l'excellente conservation de son bois, les cernes continus d'un tronc de pin Huon fossilisé ont permis de reconstituer 12 000 ans de données climatiques et d'étalonner les temps au carbone 14.
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