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Le genre Sophora réunit une cinquantaine d'espèces d'arbres, d'arbustes et de vivaces, persistants ou caducs vivant en majorité dans les régions chaudes. Il se distingue par ses gousses ondulées épousant la forme des graines ce qui retarde leur ouverture. Appartenant à la famille des Papilionacées (Fabacées), il possède une floraison typique des pois avec des fleurs crème, bleuâtres, lilas, voire jaunes, groupées en bouquets ou racèmes. Les graines coriaces bénéficient d'une grande longévité, mais leur surface cireuse rend leur germination difficile. Certains botanistes préfèrent ranger dans le genre Edwardsia le groupe des sophoras à fleurs jaunes, dispersé dans les mers du Sud en Nouvelle-Zélande, sur l'île de Pâques, l'île Gough, l'île Maurice, Hawaï, la Terre de Feu… Ce groupe possède des gousses à 4 ailes légèrement translucides. Leurs graines dures et jaunes, capables de survivre à l'eau de mer, auraient permis leur dispersion dans tout l'hémisphère sud.
Le sophora du Japon est une des rares formes arborescentes de cette famille des Fabacées à vivre en zone tempérée, avec le robinier faux-acacia (Robinia pseudo-acacia). Malgré son nom, le sophora du Japon provient de Chine centrale et de Corée. On le surnomme aussi « l'arbre des pagodes » tant il s'accorde à mettre en valeur les sites exceptionnels. C'est un arbre vigoureux de 8 à 25 m de haut, qui possède une silhouette régulière arrondie, avec de jeunes rameaux facilement reconnaissables en hiver, car l'écorce reste verte piquetée de lenticelles blanchâtres pendant 3 ans. Il arrive souvent que des sujets présentent une mutation avec des troncs tordus comme le spécimen planté à Londres en 1761 à la création du Jardin botanique de Kew Gardens. Mais on rencontre le plus souvent la forme pleureuse, très décorative avec ses rideaux de feuillage qui tombent jusqu'au sol. L'écorce est brun vert crevassée ou fissurée en crêtes verticales. Ses racines sont capables de capter l'azote de l'air. La longévité de cet arbre atteint 500 ans.
Le feuillage léger mesurant 15 à 25 cm de long, est composé de 9 à 17 folioles pointues vert foncé luisant de 3-5 cm chacune. La face inférieure est glauque et pubescente. L'arbre débourre tardivement courant mai et conserve longtemps son feuillage qui devient jaune d'or à l'automne. Les folioles se mettent à chuter progressivement une à une.
La floraison paraît en juillet-août en panicules souples de 30 cm, pourvues de petites fleurs blanc crème, parfois rosâtres et odorantes. La floraison intervient sur des sujets âgés d'au moins 20 ans. L'originalité de cet arbre vient aussi de ses gousses pendantes vertes de 5 à 10 cm, évoquant des colliers de perles, qui brunissent vers la mi-octobre.
Sophora est un mot probablement emprunté à l'arabe sufayra qui désigne un arbre à bois jaune utilisé en teinture. Le terme Sophora se traduit ainsi par « jaune » ou « arbre de miel ». Le nom est attribué par Linné en 1779 pour signifier que sa floraison est très mellifère, aussi convoitée par les butineurs que celle du tilleul ou du robinier faux-acacia. Le terme japonica était donné au XVIIIème siècle à tout ce qui venait d'Extrême-Orient. Mais en 1830, le botaniste autrichien Heinrich W. Schott découvre le même arbre au Japon qu'il nomme Styphnolobium japonicum. La première personne ayant fait la description donne son nom, mais il se trouve que la génétique atteste que cet arbre se rapproche finalement plus du genre Styphnolobium par son nombre de chromosomes qui est de 14 paires que du Sophora qui en possède 9. Il porte depuis 2010 le nom de Styphnolobium japonicum, mais ce changement mettra du temps à rentrer dans les mœurs !
Le bois du sophora du Japon, brun verdâtre, sert à faire des charpentes, ses boutons de fleurs à teindre la soie en jaune. En 1938, une molécule disaccharide proche du saccharose est isolée chez les gousses fraîches, portant le nom de sophorose. Toutes les parties de l'arbre sont purgatives.
Les rameaux souples des sophoras de Nouvelle-Zélande sont utilisés pour la construction de maisons par les Maoris et les fleurs pour teindre en jaune. L'écorce mise avec des pierres chaudes dans une calebasse forme un cataplasme pour soigner les blessures, son infusion sert à soulager les douleurs musculaires et les contusions. Les graines contiennent des alcaloïdes très toxiques.
Le Sophora japonica est parfaitement rustique bien qu’il apprécie la chaleur estivale notamment pour fleurir. Il tolère le soleil comme la mi-ombre, le vent, les gels précoces et tardifs, mais n’aime pas les embruns.
Plantez-le dans tous sols bien drainés, de préférence calcaires, pas trop acides. Un sol sec, compact ou très poreux n’est pas un problème.
L’espèce Sophora japonica 'Pendula' peut se cultiver dans un grand bac du moins dans les premières années de sa vie. Constituez un substrat avec 50 % de terre de jardin et 50 % de terreau.
L’espèce Sophora microphylla réclame un sol acide. Si vous la cultivez en pot, utilisez une bonne terre de bruyère et placez-la à l’abri du froid (elle résiste à -15 °C). Choisissez une exposition très ensoleillée qui favorise sa floraison. Ce sophora apprécie la fraîcheur du sol même si une sécheresse occasionnelle est tolérée. Il supporte aussi les vents forts, la pollution.
Plantez le sophora en automne-hiver ou au printemps.
Le sophora du Japon peut se planter en racines nues ou en conteneur :
Paillez le pied et arrosez 1 à 2 fois par semaine, l'année qui suit la plantation. Par la suite les sophoras ne réclament pas d'entretien.
Le sophora du Japon se taille de février à avril, hors période de gel.
Chez l’espèce type :
Chez la forme 'Pendula' :
Chez Sophora microphylla : ôtez simplement les rameaux encombrants, après la floraison, en prenant soin de porter des gants, car toute la plante est toxique.
Il existe peu de nuisibles s'attaquant au sophora, à part la cochenille.
La chenille de la mouche du sophora s'attaque au feuillage en Australie.
Le bouturage semble possible, mais il existe très peu de détails sur sa technique. Le semis et la greffe sont les deux méthodes de multiplication utilisées pour le sophora du Japon.
En avril, après avoir stratifié les graines :
Note : les sophoras à fleurs jaunes ont des graines très dures qu'il faut abraser avec du papier de verre ou faire bouillir pendant quelques minutes puis laisser tremper quelques heures dans l'eau avant de les semer.
Le sophora pleureur se greffe au bout d'une tige de Sophora japonica :
Les sophoras sont des Légumineuses capables de fixer l’azote de l’air qui s’adaptent à des sols relativement médiocres. Leur floraison est par ailleurs très mellifère.
Dans sa description du parc de l’empereur chinois Wu des Han qui régna de -140 à -86, Ge Hong (283-364?) écrit que le parc possédait six cent quarante sophoras du Japon parmi cent soixante autres espèces d’arbres. Ces arbres exotiques et fruitiers étaient offerts par les hauts dignitaires à l’empereur afin que « s’allient beauté et renommée, que se manifestent élégance et étrangeté » (note 1). Ces arbres d’une grande longévité furent associés au bouddhisme du moins en Chine du Nord durant les premiers siècles après J.- C. et se trouvent plantés dans de nombreux parcs et cours fermées des temples et palais en Chine et en Corée. Il est aussi cultivé comme arbre d’alignement dans le vieux Pékin d’aujourd’hui. Il gagne le Japon vers l’an 1000.
Le sophora fut introduit du Japon en 1747 par le biais de 5 semences envoyées à Bernard de Jussieu par le révérend père d’Incarville (1706-1757), jésuite à la cour de l’empereur de Chine de 1742 à 1757. Ces tout premiers spécimens subsistaient encore récemment au Jardin des Plantes de Paris et au château de Versailles devant le petit Trianon. Leur toute première floraison intervint en 1779 et permit leur dénomination par Linné. Le spécimen de Versailles fut abattu par la tempête de 1999, mais un morceau de tronc muni de racines fut mis en culture. Le fragment finit par émettre une pousse après deux années et fut planté près de l’emplacement de l’ancien arbre en 2005.
La forme pleureuse Sophora japonica 'Pendula' serait parvenue en France vers 1855.
Le sophora du Japon devint un arbre de parc et d’alignement courant à Paris dès 1850 et dans d’autres villes européennes. Il ornait fréquemment les façades des maisons en Provence et Languedoc, tout comme le robinier faux-acacia du fait de leur moyenne envergure. Le long des allées, il pouvait être planté en alternance avec des cyprès de Provence ou des pins d’Alep pour symboliser l’alternance de la vie et de la mort, la floraison blanche éphémère du sophora répondant à l’aspect sombre et persistant des conifères. Le sophora faisait d’ailleurs partie des plantes recommandées au XIXe siècle dans les traités d’horticulture (note 2).
Le kowhai qui désigne les 8 espèces de sophoras néo-zélandais en maori est la fleur nationale du pays. Il s’agit particulièrement de l’espèce tetraptera et microphylla.
Le Sophora toromiro est une espèce de l’île de Pâques dont les forêts ont été complètement décimées au XVIIIe siècle. Il était présent en abondance en 1722 lors de la découverte de l’île par Jakob Roggeveen (1659-1729), mais les grands arbres avaient disparu. Le toromiro au bois très dur imputrescible, de couleur sang, servait à fabriquer des statuettes sacrées. L’arrivée massive de moutons rapportés du Pérou a contribué à leur disparition quasi totale. Il fait l’objet d’une réintroduction à partir des seuls plants survivants conservés au Jardin botanique de Kew Gardens (Angleterre) et de Göteborg (Suède). Les graines leur avaient été envoyées par Thor Heyerdahl (1914-2002), marin anthropologue explorateur norvégien qui retrouva le seul spécimen blotti près du volcan sur le point de péricliter. Heyerdahl soutenait la thèse que le peuplement de l’île de Pâques s’était fait à partir de l’Amérique du Sud et non depuis l’Asie. Le Jardin botanique du Val Rameh à Menton détient aussi un sujet planté en extérieur en 1993 et contribue activement à cette réintroduction (note 3).
Note 1 : METAILIE G. (2008), Aux origines des plantes, Des plantes et des hommes, Fayard, p. 402.
Note 2 : UBAUD J. (1997), Des arbres et des hommes, Edisud, p. 55.
Note 3 : https://www.dsne.org/IMG/pdf/sophora.pdf
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