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Plantation
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Floraison
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Récolte
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L'aspérule odorante faisait autrefois partie du genre Asperula (Asperula odorata) avant que les botanistes ne la classent dans le genre Galium, la rebaptisant gaillet odorant (Galium odoratum). De la famille des Rubiacées, le genre Galium compte quelques centaines d'espèces vivaces et annuelles originaires des régions boisées des régions tempérées. La majorité des Galium sont des plantes envahissantes mais l'aspérule odorante est une vivace cultivée depuis très longtemps dans les jardins de simples.
L'aspérule odorante, parfois dénommée « petit muguet », « reine des bois » ou « muguet des dames », se trouve naturellement dans les forêts de feuillus (souvent des hêtraies), les lisières et les clairières d'Europe et de Russie. Elle constitue un excellent couvre-sol au feuillage persistant et au port tapissant. Elle pousse en petites colonies car elle s'étale rapidement grâce à ses rhizomes ramifiés et rampants. Il faut même surveiller son envahissement lorsque les conditions de culture lui plaisent.
Ses dimensions moyennes sont de 20 à 25 cm de hauteur pour 30 à 40 cm de largeur. Elle se plaît à toutes les expositions non brûlantes, dans un sol humifère, frais et drainé lui rappelant ses sous-bois originels. Sa rusticité est très bonne : elle supporte aisément jusqu'à -20 °C.
Les feuilles, d'un vert soutenu presque émeraude, sont portées par des tiges quadrangulaires (comme celles des Lamiacées) rêches et dressées. Lancéolées et elliptiques, faisant 3 à 5 cm de long, elles sont groupées en verticilles de six à neuf feuilles. Leurs bords sont hérissés de minuscules épines justifiant le nom initial de Asperula qui vient du latin Asper signifiant rugueux.
La floraison printanière intervient d'avril à juillet selon les régions. Elle signe le début de la récolte de l'aspérule dont toutes les parties végétales sont aromatiques et médicinales. Les nombreuses petites fleurs blanc pur et étoilées sont groupées en cymes ombelliformes de 2 à 5 cm de diamètre offrant un effet léger et gracieux. Chaque fleurette est composée d'une corolle en entonnoir de 4-5 mm de diamètre comportant quatre lobes et quatre étamines. La floraison est mellifère et légèrement parfumée. Les fleurs sont suivies de capsules collantes car munies de petits crochets.
L'aspérule odorante, ou gaillet odorant, est parfaite pour « végétaliser » le pied des arbres et des arbustes caducs. Elle offre une note champêtre et sauvage au décor en compagnie d'autres vivaces printanières appréciant les expositions tamisées comme les ancolies, les corydalis, les dicentras et les primevères japonaises. Elle peut aussi ourler un mur ombragé et border un coin du potager sous le couvert des petits fruits (groseilliers, cassissiers, casseilles).
En plus de ses qualités décoratives, l'aspérule odorante possède de nombreux atouts aromatiques et médicinaux. Peu odorante fraîche, elle libère, une fois récoltée, d'étonnantes senteurs de vanille et de foin coupé grâce à la formation d'une substance chimique appelée coumarine, qui représente plus de 1 % du poids sec de l'aspérule. La fève tonka à maturité, très appréciée en pâtisserie, en contient jusqu'à 3,5 %.
Grâce à la coumarine, une substance qui se forme lors de son séchage, l'aspérule odorante semblait presque une panacée avec ses multiples vertus en usage interne comme externe : adoucissante, antiseptique, cholagogue (facilite l'évacuation de la bile), dépurative, digestive, diurétique, sédative (lutte contre les insomnies et l'anxiété), tonique, vulnéraire (hâte la guérison des plaies, des enflures et des abcès). Par contre, on se méfiait de ne pas en consommer trop car, à forte dose, les propriétés hémorragiques (anti-vitamine K) et hépatotoxiques de la coumarine prennent le dessus. Encore une fois, comme le disait Paracelse, « c'est la dose qui fait le poison ».
L'infusion d'aspérule odorante semblait salutaire pour la santé. La recette est simple : une cuillère à soupe d'aspérule sèche infusée 10 min dans une tasse d'eau. Le roi de Pologne, Stanislas Leszczynski, connu sous le nom de Stanislas 1er, disait devoir sa santé robuste à une tisane quotidienne d'aspérule odorante. Il est mort en 1766, à 89 ans, un âge très avancé pour l'époque !
Plantez l'aspérule odorante (ou gaillet odorant) dans un sol léger, très humifère, frais à humide mais bien drainé en hiver. L'exposition doit être mi-ombragée à ombragée, surtout en climat méditerranéen. Elle supporte le soleil non brûlant à condition que la terre reste fraîche.
Évitez la concurrence de vivaces trop invasives, le temps qu'elle s'installe.
La meilleure période est le printemps, surtout en région froide, mais vous pouvez aussi la planter au début de l'automne.
Le semis des graines mûres est possible en début d'automne mais il faut parfois attendre longtemps la germination. Pratiquez sous châssis froid en maintenant la fraîcheur du terreau.
Repiquez en godets individuels lorsque les plantules ont 2 vraies feuilles.
Maintenez le sol frais le temps de la reprise surtout si l’été suivant la plantation est chaud et sec.
Ensuite, l’entretien se limite à surveiller son expansion !
Hormis la présence de quelques pucerons au printemps, contre lesquels il n'est pas nécessaire d'intervenir, l'aspérule odorante (ou gaillet odorant) est parfaitement résistante aux maladies et aux parasites.
La période optimale pour récolter l'aspérule odorante (Galium odoratum) se situe au tout début de la floraison, d'avril à mai selon le climat, car c'est le moment où ses parfums sont à leur apogée.
Avec un couteau bien aiguisé, taillez les fleurs et les feuilles, non pas à ras mais à quelques centimètres du sol pour favoriser la repousse de l'aspérule après la taille.
Une fois coupée, faites-la sécher en l'étalant bien sur du papier absorbant, dans un local sec et bien aéré. Elle ne doit surtout pas moisir, fermenter ou noircir car elle devient alors toxique. Après séchage, elle conserve ses propriétés aromatiques environ un an. Récoltez-la tous les printemps.
Mise en petits sachets de gaze ou de tissu, elle sert à parfumer le linge des armoires ou dressings. Comme la lavande, elle embaume tout en éloignant les insectes comme les redoutables mites.
L'aspérule odorante (ou gaillet odorant) est appréciée par les animaux mélangée au fourrage, et aurait même la propriété d'augmenter la sécrétion lactée des ruminants.
Côté cuisine, elle aromatise les viandes braisées, les saucisses, les saucissons mais aussi, pour les « becs sucrés », les crèmes anglaises ou brûlées, les liqueurs, les jus de fruits, les bières et les vins.
L'aspérule odorante s'utilise aussi comme plante tinctoriale. Ses racines permettent d'obtenir des teintes rouges et orangées évoquant celles obtenues avec la garance voyageuse.
Le plus simple est de diviser les souches âgées bien implantées et de replanter aussitôt les rhizomes dans un emplacement soigneusement préparé. Attendez la fin de l'été ou le début du printemps pour pratiquer cette division.
L’aspérule odorante (Galium odoratum) peut être un substitut parfait à la pelouse dans les coins d’ombre du jardin. Elle reste verte toute l’année, ne souffre pas de l’humidité et du manque de soleil, et fleurit ! Cela évitera bien des traitements anti-mousse aux jardiniers qui désespèrent d’avoir un beau gazon à l’ombre !
La légende dit que la Vierge Marie aurait glissé de l’aspérule odorante dans le matelas de la crèche pour parfumer le sommeil du divin enfant.
Jusqu’au début du Moyen-Âge, où cette pratique fut jugée païenne par les autorités chrétiennes, les femmes pendaient des bouquets secs d’aspérule odorante au-dessus du berceau pour protéger les nouveau-nés des esprits maléfiques et des sorcières. Plus pratiquement, les sols nus de l’époque médiévale étaient jonchés d’aspérule odorante pour les assainir.
La recette originelle du vin de mai, le fameux Maitrank, aurait vu le jour au IXe siècle grâce aux moines bénédictins de l’abbaye de Prüm en Allemagne. Cette boisson pétillante est connue de l’est de la Belgique jusqu’en Suisse, en passant par le Luxembourg et l’est de la France (Lorraine, Alsace). Elle était bue pour la fête du 1er mai et pour fêter le printemps. La recette est à base d’aspérule odorante macérée avec du vin blanc et du sucre, auxquels on ajoute d’autres ingrédients souvent tenus secrets. La recette se décline en de nombreuses variantes familiales.
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