Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Récolte
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Taille
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Le genre Fagus compte une dizaine d'espèces appartenant à la famille des Fagacées répandues en Europe et dans le reste du globe. L'espèce Fagus sylvatica ou hêtre commun peuple naturellement les forêts de nos contrées y formant de vastes et belles hêtraies.
Les hêtres sont le plus souvent, à l'image du Fagus domestica, de grands arbres jusqu'à 30 à 40 m de haut avec un tronc droit et un port plutôt conique lorsqu'ils sont jeunes, s'élargissant et s'arrondissant à la cime avec l'âge. Cependant, on trouve parmi les cultivars diverses tailles (naine pour 'Mercedes'), et diverses formes (colonnaire avec 'Dawyck Gold' ou pleureur avec 'Pendula'). Leur croissance est lente. Ils sont adultes à partir d'une trentaine d'années mais ils peuvent vivre 300 ans et plus. Ils ne craignent pas le froid jusqu'à des températures de -20 °C.
Leur écorce lisse et peu épaisse a une couleur gris clair. Leur tronc est droit et cylindrique et les branches basses poussent le plus souvent à l'horizontale, sauf pour quelques variétés où elles sont ascendantes ou au contraire retombantes vers le sol. Leurs jeunes rameaux portent de gros bourgeons effilés.
Les feuilles caduques apparaissent en mai. Elles sont ovales avec des nervures coriaces, ondulées, luisantes et disposées de façon alterne au bout de pétioles. Mesurant en moyenne 6 à 7 cm sur 4 à 5 cm, elles sont ciliées sur les bords et non dentées ce qui les distingue des feuilles de charme avec lesquelles on pourrait les confondre. Selon leur variété et la saison, leur couleur sera vert foncé, pourpre ou panachée prenant de belles teintes jaunes à cuivrées en automne. Elles ont la particularité, une fois séchées en hiver, de ne chuter qu'au printemps lorsque apparaissent les nouvelles feuilles, ce qui est intéressant dans les haies occlusives.
Espèces monoïques, les hêtres portent des fleurs mâles (chatons jaunes) et femelles sur le même pied. Celles-ci apparaissent en avril-mai au bout d'une quarantaine d'années pour les espèces types. Incomplètes, elles n'ont pas grand intérêt au niveau esthétique.
Les fruits issus des fleurs femelles fécondées sont pédonculés, formés d'une capsule sèche et recouverte d'épines molles recourbées telles de petites bogues de châtaigniers qui s'ouvrent à maturité pour laisser échapper 2 à 4 petits fruits tétraédriques bruns et luisants comme des châtaignes de 2 cm sur 1,50 cm environ. On les appelle des faînes. Chacune contenant sous son enveloppe scléreuse une graine.
Bon à savoir : les racines des hêtres ne sont pas très profondes (plusieurs sont bien visibles en surface au départ du tronc). Ces arbres situés dans un emplacement peu abrité des vents peuvent être assez facilement déracinés lors d'une tempête.
Les diverses variétés aux feuillages et ports décoratifs peuvent s'employer en culture isolée pour meubler un coin de jardin. Les plus grandes, comme le hêtre commun, conviennent seulement pour de grands jardins ou des parcs, seules ou regroupées en bosquets ou futaies. Par contre, du fait de leur grande aptitude à être taillés et de la conservation de leurs feuilles séchées durant l'hiver, vous pourrez employer les hêtres pour constituer de belles haies compactes y compris de tailles majestueuses pour les grandes propriétés ou pour pratiquer l'art topiaire. Plusieurs variétés permettent également leur culture en très jolis bonsaïs.
Les fruits toxiques, s'ils sont consommés en grande quantité, ont un usage alimentaire quasiment abandonné. On en extrayait autrefois une huile comestible. Ils sont par contre appréciés par les oiseaux et de nombreux animaux (rongeurs ou autres) qui les disséminent ainsi.
Le bois du hêtre qui est un bois dense et dur, au grain fin, est toujours apprécié autant en ébénisterie qu'en menuiserie. En sylviculture, on emploie le bois de hêtre pour fabriquer de la pâte à papier, de la créosote et en tant que bois de chauffage.
Pour terminer, rappelons son usage traditionnel en médecine populaire où son écorce était employée pour ses propriétés antipyrétiques en remplacement de celle du quinquina. On l'utilisait donc pour combattre le paludisme mais aussi comme vermifuge, ou contre les affections pulmonaires grâce à ses propriétés antiseptiques ou comme antidiurétique par les propriétés astringentes de ses tanins.
Le hêtre est peu exigeant quant à la nature du sol mais il pousse mieux dans un terrain riche et frais (mais sans humidité stagnante).
Plantez-le à l'ombre en climat sec ou pour les variétés à feuillage doré, et au soleil en climat humide ou pour les variétés à feuillage pourpre. En altitude, jusqu'à 1500 m environ.
Il lui faut de l'espace autour du pied, car son enracinement peu profond a tendance à s'étendre à faible profondeur. De ce fait, il vaut mieux le planter à un emplacement abrité d'éventuels vents violents.
Le hêtre appréciant un climat humide et étant sensible à la sécheresse, évitez de le planter en climat méditerranéen chaud et sec.
Pour un plant à racines nues ou en godet, plantez en automne. La reprise d'un plant en conteneur, qu'on peut mettre en terre toute l'année sauf en période de gel, sera meilleure en automne également.
Enfin, pour le même motif, préférez aussi semer en automne, sous châssis froid, qu'au printemps avec des graines vernalisées au préalable.
Pour mettre en place une haie, achetez de petits plants à racines nues ou encore mieux en godets. Si vous souhaitez une haie de hauteur inférieure à 1 m, un espacement de 0,50 m environ conviendra. Pour des haies plus élevées, augmentez cette distance jusqu'à 0,80 m. Votre haie sera encore plus dense si vous installez vos plants en quinconce sur deux rangs.
Enfin, pour accélérer sa croissance enrichissez votre terre de plantation avec du fumier décomposé (ou à défaut avec un l'engrais complet).
Pour une variété cultivée en isolé, il sera plus facile de planter un arbuste en conteneur. Tenez compte de la taille de développement futur de votre arbre pour choisir son emplacement en n'oubliant pas qu'aucune autre plante ne prospérera sous son feuillage très dense.
Enfin, le hêtre étant fragile face aux vents forts, pensez à le tuteurer (ou haubaner selon sa taille) solidement.
Les soins à apporter à un hêtre adulte en bonne santé se réduisent au minimum.
Faites des apports d'eau en cas de sécheresse prolongée du sol, même en hiver. Un paillage estival aidera à maintenir la fraîcheur du sol.
Pour les jeunes plantations par contre, arrosez régulièrement pendant au moins les 3 premières années et paillez soigneusement leurs pieds (un paillage végétal enrichira en même temps le sol).
Le désherbage du sol n'est pas nécessaire, car l'épaisseur du feuillage empêche la pousse des mauvaises herbes même si le sol n'est pas paillé.
Le hêtre se prête bien à la taille.
Pour une taille de formation, intervenez en novembre-décembre ou de février à fin mars, en dehors des fortes gelées.
Pour la taille des haies, vous pourrez les tailler également en novembre décembre, mais les tailles en vert permettent de mieux maîtriser l'aspect du résultat obtenu.
S'il s'agit encore d'un arbuste et qu'il est trop grand, vous pouvez rabattre tous les rameaux de la même longueur (0,50 m ou plus). Vous conserverez ainsi son port naturel.
Vous pouvez de même corriger un peu en mars sa formation en supprimant quelques branches mal dirigées ou verticales.
S'il s'agit d'un arbre adulte, il n'y a pas de taille à pratiquer sauf des tailles de réparation pour des branches cassées.
N'oubliez pas de désinfecter vos outils de taille à l'alcool à brûler par exemple et de mastiquer les plaies de coupe avec un baume antiseptique-cicatrisant.
Le hêtre croissant de 0,30 à 0,60 m par an, vous devrez tailler votre haie chaque année au taille-haie.
Effectuez une première taille vers fin juin, puis une seconde fin août début-septembre.
Note : en cas de reprise d'une haie abandonnée plusieurs années de suite, n'hésitez pas à pratiquer une taille sévère. Vous pouvez aller jusqu'au recépage complet s'il y a de trop gros bois anciens. Votre haie repartira des pieds et vous pourrez la conduire comme une jeune haie.
Les hêtres surtout lorsqu'ils sont jeunes peuvent être attaqués par divers ravageurs ainsi que par des maladies cryptogamiques (dues à des champignons microscopiques).
Des cochenilles (Crytoccocus fagi Baer) peuvent attaquer l'écorce du tronc, la soulevant et provoquant des écoulements brunâtres avec formations de croûtes et de taches blanches cireuses. Peu néfastes par elles mêmes, ces cochenilles risquent de favoriser l'apparition de Nectria coccinea, un champignon entraînant le dépérissement du Hêtre atteint.
Un puceron laineux (Pyllaphis fagi) parasite les jeunes pousses et la face inférieure des feuilles. On observe alors la formation de petits amas blancs cotonneux. Les feuilles se dessèchent, s'enroulent puis chutent dès juin. Les jeunes semis et les jeunes plants sont les plus atteints.
Autres insectes piqueurs, les cicadelles du hêtre (Typhlocyba Cruenta) s'en prennent surtout aux feuilles des semis. Il apparaît de petits points blanc-argenté sur les feuilles qui prennent un aspect plombé gris ou décoloré avant de chuter. Il est possible de pratiquer une lutte chimique en prenant un maximum de précautions lors de son application pour vous-même et votre environnement.
Les chenilles d'un papillon, le Bombix disparate (Lymantria dispar) dévorent toutes les feuilles. Elles peuvent être combattues biologiquement en extérieur par des applications de suspension de Bacillus Thuringiensis.
Dernière attaque qui n'est pas rare, la maladie de l'orchestre rouge (due à Rhychaenus fagi) qui atteint les feuilles et parfois les cupules entraînant leur nécrose et leur chute précoce.
Les hêtres, arbres de climats humides, sont souvent soumis aux risques de maladies cryptogamiques. Parmi celles-ci, deux chancres dont le chancre du hêtre sont assez fréquents. Du à un champignon Nectria ditissima Tulasne, il attaque tronc et branches, les déformant par des chancres. Les branches atteintes jaunissent et se dessèchent. Les jeunes arbres finissent par mourir par envahissement complet de leur tronc. Ils sont difficiles à traiter comme tous les chancres d'ailleurs. Une lutte efficace consiste le plus souvent à éliminer largement puis brûler les bois atteints.
Autre champignon fréquent, l'armillaire couleur de miel (Armilaria Mellea), présente dans le sol, s'attaque d'abord aux racines. L'envahissement progressif de l'arbre pouvant durer plusieurs années entraîne son dépérissement puis sa mort. Lorsque les carpophores (champignons visibles) apparaissent, il est déjà trop tard pour traiter.
Une autre maladie s'attaquant aux racines et parfois au collet est la maladie de l'encre due à Phytpophtora Cambivora ou à P. Cinnamomi. Les racines prennent une coloration noire et des taches en forme de flamme apparaissent à la base du tronc. En prévention, choisissez un sol drainé et non infesté. Ne plantez que des plants déjà traités en pépinière.
Enfin, bien sûr les oïdiums qui recouvrent aussi bien les feuilles que les tiges, les boutons floraux et les fleurs, d'un feutrage blanchâtre poudreux, poussiéreux avec avortement et dessèchement des boutons floraux et des fleurs. Diverses méthodes préventives permettent de l'éviter sur les jeunes plants. Commencez par des traitements naturels.
Vous pourrez multiplier assez facilement votre hêtre par semis, s'il s'agit d'une espèce ou par greffage, s'il s'agit d'une variété. Le marcottage à partir de rejets de souche dans une haie est possible. Quant au bouturage, il est quasiment impossible.
Pratiquez-le de préférence en automne ou à défaut en fin d'hiver.
Récoltez les faînes en automne lorsque les capsules ont séché et commencent à s'ouvrir.
Effectuez, tout de suite après récolte, un semis en pleine terre ou en terrine sous châssis froid dans un substrat maintenu humide comprenant 50 % de sable de rivière et recouvert d'une fine couche de terreau léger. La germination s'effectuera au printemps.
Vous pouvez également les installer au printemps dès le mois de mars dans une terrine remplie d'un terreau léger, sous châssis ou dans une mini-serre. Vous les aurez au préalable conservées au froid pendant l'hiver, au réfrigérateur entre 0 et 4 °C. La germination s'effectuera au bout de 4 à 6 semaines.
Opérez à différentes époques selon la méthode choisie. Par exemple, pour une greffe à l'anglaise de juin à août, ou pour un greffe en écusson en juin-juillet. Certaines méthodes se pratiquant dès février-mars et jusqu'en mai, mais sous abri.
Le porte-greffe sera issu de semis de hêtre commun et le greffon prélevé sur un jeune rameau de l'année (sauf pour la greffe à rameau où vous devrez utiliser un rameau prélevé sur un bois de 2 ans).
Plutôt que de bâtir un mur de clôture en limite de votre propriété, installez une haie de hêtres dont l'aspect occlusif est garanti tout autant que l'effet décoratif.
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes