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Plantation
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Le genre Laburnum regroupe trois espèces de petits arbres caducs très rustiques, originaires d'Asie Mineure et d'Europe et faisant partie de la famille des Fabacées. Proche cousin du genêt, le cytise commun, encore appelé cytise à grappes, aubour ou faux-ébénier, possède toutefois un feuillage ample et de véritables grappes pendantes comparables à celles de la glycine. Le croisement des deux espèces Laburnum alpinium et L. anagyroides a donné une série d'hybrides très populaires, baptisés Laburnum x watereri, qui exhibent des grappes plus longues et bien parfumées. Il apparaît que les Laburnum bénéficient d'une belle longévité comme en témoigne un sujet de L. alpinum planté en 1601 au Jardin botanique de Leiden (Hollande).
Le cytise forme un petit arbre élégant de 3 à 8 m de haut dont la base est constituée d'un ou plusieurs troncs. Son écorce lisse est d'abord verte avant de griser ou brunir avec l'âge. Ses branches au bois souple portent des feuilles alternes, d'un vert plus ou moins intense. Le pétiole, long d'environ 5 cm, se termine par 3 folioles arrondies ou pointues, rattachées entre elles par un court pétiole, rappelant ainsi la feuille du trèfle. Chaque foliole mesure 5 à 7 cm de long et présente une pointe plus ou moins affirmée à son sommet. Le feuillage jaunit avant de tomber.
En avril-mai, la couronne se couvre d'innombrables grappes lâches de fleurs jaune d'or, plus ou moins odorantes selon l'espèce, mesurant entre 10 et 60 cm de long. Très attractive pour les insectes butineurs, la fleur est de type papilionacé comme chez le pois, constituée d'un calice à 5 dents et d'une corolle à 5 pétales : l'étendard dressé parfois strié d'orange, les 2 ailes latérales et le carène formé de 2 pétales soudés à la base. La grappe évolue en gousse brune, plate et bosselée, de 3 à 6 cm, qui contient 3 à 7 graines noires ou brunes, en forme de rein. Les fruits restent pendus aux branches dénudées jusqu'au printemps.
L'ensemble de la plante est très toxique en raison d'une teneur forte en alcaloïdes de différents types. L'ingestion des fruits peut être mortelle et a fait l'objet d'empoisonnement chez les chevaux, les chèvres et les moutons mais aussi chez l'homme. Les symptômes sont une salivation abondante, une irritation du tube digestif, des vomissements sanglants, une dilatation des pupilles, avec une asphyxie pouvant entraîner la mort. La cytisine, alcaloïde proche de la nicotine, provoque une intoxication nicotinique tandis que les quinolizidines (lupinine, spartéine, hydroxynorcytisine) sont des antagonistes de l'acétylcholine qui agissent sur le système nerveux. La teneur est élevée dans les feuilles en début de saison, puis diminue au profit des fleurs et fruits devenant très toxiques. Le poison se retrouve dans l'organisme des chenilles qui se nourrissent des feuilles et même dans celui des parasitoïdes qui contaminent ces chenilles. Il a un effet destructeur sur les larves de moustique mais aussi sur des insectes non ravageurs. Son usage comme produit de traitement n'est donc pas autorisé.
La couleur brun très foncé du bois de cytise lui a valu le nom de faux-ébénier. On en fabriquait des meubles au XVIIe siècle. À la fois souple et robuste, les paysans s'en servaient pour élaborer les manches d'outils et les bergers les colliers supportant les sonnailles des brebis. Le bois du cytise alpin sert toujours à confectionner des arcs. Les feuilles séchées de L. anagyroides sont employées en phytothérapie pour leurs effets cholagogues et purgatifs sur la vésicule biliaire. En homéopathie, les fleurs et feuilles fraîches servent à constituer une teinture pour soigner certaines dépressions.
Laburnum proviendrait de la déformation du mot latin alburnum qui signifie « aubier ». Le nom d'espèce anagyroides est issu du grec anagyros, « bois puant » et oides « semblable à » (le bois puant, Anagyris foetidus, désigne un arbuste méditerranéen de la même famille que le cytise dont les fleurs jaunes en grappe arborent un étendard court orange). Alpinum indique la provenance du cytise alpin. Le nom cytise vient du grec kytisos qui désignait à l'origine une espèce de trèfle appelée luzerne argentée chez Pline.
Le cytise est un sujet spectaculaire au moment de sa floraison qui peut se planter en isolé ou s'intégrer à un massif ou une haie libre pour accompagner la floraison du lilas, de l'aubépine du seringat ou du céanothe.
D'origine montagnarde, il n'a aucun mal à s'adapter à des climats extrêmes, allant des zones sèches et chaudes de Méditerranée jusqu'au froid littoral islandais battu par le vent. Plantez-le dans tous types de sols drainés, même si le terrain est calcaire.
Il se plaît en plein soleil comme à mi-ombre.
Plantez-le à l'automne, voire au printemps si le terrain est lourd.
Arrosez la première année qui suit la plantation durant les mois les plus chauds.
Il est ensuite inutile d’amender le sol car les racines se lient à des bactéries pour capter l'azote de l'air. L'arrosage est généralement superflu.
Taillez le cytise après la floraison.
Procédez à une taille légère pour maintenir le volume du houppier et supprimer les gousses potentiellement dangereuses en cas d'ingestion par un enfant.
On ne lui connaît aucun ennemi si ce n'est quelques pucerons qui entraînent le noircissement du feuillage en raison de l'installation de la fumagine (champignon) et quelques chenilles au printemps. Les limaces et escargots apprécient aussi le feuillage.
La mouche mineuse (Agromyza demeijerei) dessine des galeries jaunâtres sur le limbe en juin-juillet et septembre. Ôtez les feuilles mortes au pied de l'arbre durant l'hiver car elles renferment les cocons ou bien écrasez les larves en pinçant les feuilles.
En climat trop humide, la rouille (Uromyces genistea) forme des pustules orangées sur les feuilles. Maintenez un sol frais et appliquez un fongicide si nécessaire.
Semez au printemps ou en automne. Il n'est pas rare d'observer des semis naturels au printemps chez les espèces types.
Faites tremper les graines dans de l'eau tiède. Semez dans une terrine remplie de terre sablonneuse en enterrant les graines de 1 cm puis maintenez humide sous châssis.
Repiquez les jeunes en godets dès qu'ils sont assez grands pour les manipuler. Attendez l'arrivée du printemps suivant le semis pour les mettre à leur place définitive.
Conseil : évitez de cultiver trop longtemps en conteneur les arbustes de la famille des Fabacées car leur reprise devient plus difficile avec le temps.
Bouturez en mars-avril ou en été.
Prélevez des boutures de tiges aoûtées en extrémité de branches, longues de 20 à 25 cm. Recoupez la base au greffoir de manière à former un long biseau. Ôtez les feuilles du bas et trempez la base dans des hormones de bouturage.
L'enracinement peut se faire directement en pleine terre et à l'emplacement définitif en prenant soin d'alléger la terre du trou avec du sable.
Réalisez une greffe en écusson en mars ou en été.
Le cytise s'intègre parfaitement aux haies libres où il contribue à attirer les butineurs. D'autre part, il résiste bien à la pollution urbaine et se contente de sols pauvres.
Laburnum anagyroides s'est naturalisé dans l'est et le sud de la France. On le trouve sur des plateaux calcaires bien exposés, bénéficiant d'un sol drainant ainsi que dans les bois de feuillus des Alpes maritimes. Laburnum alpinum se rencontre aussi dans les bois et sur les coteaux rocailleux et ensoleillés de l'est de la France, de la Lorraine jusqu'aux Alpes-Maritimes (Dauphiné et Jura). Il fut introduit en Grande-Bretagne vers 1580 où il connut beaucoup de succès. Il s'est naturalisé en Écosse d'où son autre nom de cytise écossais.
Le conservateur du Jardin botanique de Chelsea, Phillip Miller (1691-1771), lui donna le nom scientifique de Cytisus, mais en 1830, le botaniste tchèque Jan Svatopluk Presl (1791-1849) décida de l'inclure dans le genre Laburnum.
Le jardin de Bodnant à Conwy dans le nord du Pays de Galles est célèbre pour son arche de Laburnum x watereri 'Vossii', longue de 55 m, qui déploie une spectaculaire cascade de fleurs jaunes en mai-juin. La plante est taillée et palissée chaque hiver afin d'épouser l'armature.
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