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Plantation
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Indigofera constitue un vaste genre comprenant plus de 700 espèces qui regroupe des annuelles, des vivaces, des sous-arbrisseaux jusqu'à de petits arbres de 5-6 m de hauteur. On trouve les indigotiers essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales des deux hémisphères mais aussi en région tempérée d'Asie. Ils appartiennent à la famille des Fabacées (Légumineuses). Les formes cultivées sont plutôt des arbustes et sous-arbrisseaux caducs. Leurs petites feuilles pennées se constellent d'épis ou grappes lâches (racèmes) roses, pourpres ou blancs.
Indigofera heterantha est le principal arbuste cultivé dans nos jardins tempérés. Il est natif d'une zone allant de l'Afghanistan jusqu'à l'ouest de la Chine. Il peuple des fourrés denses entre 1 500 et 3 000 m d'altitude et tolère par conséquent des gels jusqu'à -16 °C. Cet arbuste gracieux émet des rameaux arqués, jusqu'à 2-3 m en tous sens. Son feuillage léger est composé de folioles velues vert grisâtre qui tombent à l'automne. La repousse des feuilles est assez tardive car elle se situe en mai-juin mais la croissance est ensuite très rapide, atteignant 1,50 m en quelques semaines. Le feuillage devient jaune d'or à l'automne.
L'arbuste se couvre d'une profusion de fleurs roses de fin juin jusqu'à octobre. Les fleurs sont réunies en grappes dressées et denses, de 12 à 20 cm de long. Chaque fleur, brièvement pédonculée et mesurant 1 à 2 cm de diamètre, possède 5 pétales : l'étendard, les 2 ailes et le carène formé de 2 pétales comme chez la fleur du pois. Leur teinte varie du rose pâle au rose pourpre. Elles sont très attractives pour les insectes. Les fruits sont des gousses étroites noires de 4-5 cm de long qui s'ouvrent en séchant.
Le mot Indigofera vient de l'espagnol indigo qui indique sa provenance indienne et donna son nom au pigment bleu que l'on extrait de la plante, et du mot latin ferre, « porter ». Heterantha vient du grec heteros, « divers, autre » et de anthos, « fleur », pour indiquer la variabilité des fleurs.
Les vertus thérapeutiques de l'indigotier sont exploitées en Chine et en Afrique. Les protéines lectines extraites d'Indigofera heterantha ont notamment des propriétés antibactériennes et antifongiques.
Note : on appelle faux indigo l'arbuste Amorpha fruticosa qui forme aussi de très longs épis violets.
영철 이/CC BY 2.0/Flickr
Dans le Midi, l'indigotier se cultive en pleine terre. Choisissez un emplacement plutôt ensoleillé ou mi-ombragé, à l'abri des vents froids hivernaux. L'indigotier peut se planter contre un mur afin d'être palissé et protégé.
Il se montre plus résistant en sol bien drainé car il peut ainsi facilement repartir de la souche en cas d'hiver rigoureux. Il tolère tous les types de sols même pauvres et calcaires ainsi que la sécheresse.
Au nord de la Loire, il est préférable de le cultiver en pot dans un terreau léger et frais.
Plantez-le au printemps de préférence.
En sol lourd, apportez une couche de graviers au fond de la fosse ou plantez sur une butte de 20 cm ou sur un talus afin d'améliorer le drainage. En pleine terre, il est inutile de réaliser des apports de fertilisants.
L'arbuste se plante en isolé, en massif ou s'intègre à une haie libre. Pensez à l'entourer de bulbes ou d'arbustes printaniers car son démarrage est tardif.
Pour la culture en pot, prévoyez un bac ou un pot assez lourd et large d'au moins 20 cm de diamètre. Placez une couche de drainage dans le fond et remplissez-le de terreau mélangé à du sable grossier.
Leonora Enking/CC BY SA 2.0/Flickr
Arrosez l'arbuste durant la première année de reprise.
Vous pouvez pincer les pousses en cours de croissance afin de favoriser la ramification.
L'arbuste produit assez souvent des rejets de racines sans pour autant devenir envahissant.
En région froide, rentrez la plante dans une véranda fraîche au cours de l'automne.
En pot, pratiquez un arrosage régulier en laissant sécher le substrat sur 2 cm de profondeur entre 2 arrosages. Pendant l'hiver, contentez-vous de maintenir le substrat frais.
Stimulez la remontée de floraison en apportant de l'engrais pour fleurs tous les 15 jours dans l'eau d'arrosage ou apportez du compost ou bien des capsules d'engrais à libération lente au printemps.
Taillez en fin d'hiver et éventuellement en cours de croissance. Attention, une taille à l'automne peut être fatale pour l'indigotier.
Rabattez les tiges à la hauteur que vous souhaitez car l'arbuste rejette très bien depuis la souche. Les espèces qui forment un tronc seront juste pincées après le démarrage des pousses.
Ôtez le bois mort le cas échéant.
Pas de nuisibles véritables.
Ian Sutton/CC BY NC SA 2.0/Flickr
Divisez l'indigotier en été. Séparez les rejets situés à distance de l'arbuste en donnant un coup de bêche bien affûtée. Replantez sans attendre en pot ou en pleine terre.
Semez à l'automne. Seule certaines espèces comme I. amblyantha se multiplient de cette façon. Semez dans un terreau à semis au chaud.
Repiquez assez rapidement les plantules en godets puis rempotez-les suffisamment tôt afin que le pivot ne tourne pas dans le pot. Selon la vitesse de croissance du jeune plant, vous attendrez 2 à 3 ans pour le planter en pleine terre au printemps.
Bouturez en été. Prélevez des boutures aoûtées et plantez-les dans du sable humide.
Dès que les feuilles se touchent, séparez les plants et repiquez-les en godets. Rempotez si nécessaire avant de les mettre à leur place définitive au bout de 1 à 2 années de culture.
L'indigotier est un arbuste facile à cultiver, très florifère, qui attire beaucoup les abeilles. Il se contente par ailleurs de conditions assez médiocres. Sa résistance à la sécheresse est équivalente à celle du romarin. Comme chez toutes les Légumineuses, l'association des racines avec des bactéries du sol permet à la plante de capter l'azote de l'air.
L'indigotier est surtout connu pour les propriétés colorantes des feuilles d'Indigofera tinctoria, pseudotinctoria et suffruticosa cultivés notamment en Inde. Un essai de culture dans la région de l'Isle-sur-Sorgue, en Provence, eut lieu au XIXe siècle mais les rendements furent décevants car la plante a besoin de beaucoup de chaleur pour produire le fameux pigment bleu. L'indigo peut cependant provenir de plantes appartenant à des familles très différentes comme le pastel des teinturiers (famille des Brassicacées) qui prévalait en Europe jusqu'à la découverte de l'indigotier au XVIe siècle.
L'indigo synthétique issu de produits pétroliers voit le jour au XIXe siècle. La mutation s'effectue très rapidement en raison des besoins grandissants de l'industrie textile mais aussi des problèmes environnementaux ou alimentaires que posent l'exploitation d'une plante tinctoriale, que ce soit dans son milieu naturel ou sur les terres arables. Une révolte anti-indigo, « The Blue Mutiny », se déclenche notamment au Bengale en 1859 pour dénoncer l'emprise que prend cette culture sur les terres anciennement dédiées aux rizières.
L'indigo synthétique, beaucoup moins cher, plus facile à produire et à utiliser, ne contient cependant qu'une seule molécule, l'indigotine. L'indigo issu de matériaux végétaux rassemble quant à lui diverses autres molécules en proportions variables telles que l'isatine, l'iso-indiburine et l'indiburine de teintes violacées, l'iso-indigotine de couleur marron, le tout procurant un coloris beaucoup plus riche et subtil. Un regain d'intérêt s'exprime depuis une petite décennie envers ces teintures végétales d'autant que la reproductibilité d'une nuance est plus facile à obtenir grâce à la colorimétrie. Cet engouement s'est révélé notamment suite au symposium-atelier international sur les teintures naturelles de novembre 2006, organisé à Hyderabad par l'UNESCO, les Crafts Council of India. Il trouve un terrain d'application dans l'art et le design textiles (cf note). Des projets de remise en culture de l'indigotier sont en cours en Inde, au Mexique et au Salvador.
Note : Cardon D. (2008), « Aux origines des plantes, des plantes et des hommes », Fayard, p. 230-237.
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