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Le tamarinier (Tamarindus indica) est l'unique espèce de ce genre, qui fait partie de la famille des Fabacées et sous-famille des Caesalpinioideae.
L'espèce est native de régions tropicales sèches d'Afrique de l'Est, mais on trouve le tamarinier entre 0 et 700 m, voire jusqu'à 1 500 m d'altitude. Il est susceptible de pousser dans toute zone exempte de gel, tropicale ou subtropicale comme en Amérique centrale, au nord de l'Australie et en Chine. En Oman, trait d'union entre l'Afrique et l'Inde, il pousse à l'état sauvage sur les pentes montagneuses faisant face à la mer.
L'intérêt pour ce grand arbre est à la fois son ombrage et la saveur de ses gousses. La pulpe s'emploie en effet abondamment dans les sauces en Afrique semi-aride comme dans les zones à mousson d'Asie du Sud-Est. Le tamarinier trouve son équivalent méditerranéen, le caroubier, un proche parent que l'on exploite tout autant pour sa gousse pulpeuse que pour son port majestueux. On l'utilise notamment dans l'industrie agroalimentaire.
Le tamarinier forme un tronc massif et court, noueux avec l'âge, édifiant une large couronne dense atteignant 10 à 30 m de hauteur avec un diamètre de tronc de 1 m. Sa croissance est lente et sa longévité dépasse 200 ans. Ses feuilles alternes et pennées d'un beau vert tendre mesurent 7 à 12 cm de long. Elles sont composées de 9 à 12 paires de fines folioles qui ont la particularité comme chez l'albizia de se refermer durant la nuit. Les racines puissantes occupent un grand volume et peuvent gêner les réseaux. En revanche, elles permettent à l'arbre de supporter de longues périodes de sécheresse et de résister aux cyclones.
Les fleurs de teinte jaune safran sont groupées par 5 à 10 en grappes terminales retombantes ou en cymes, de 3 à 5 cm de long. Les bractées rouges couvrant le bouton chutent à l'ouverture de la fleur et dévoilent une corolle assez régulière par rapport aux fleurs de pois, formée de 3 pétales dressés crème ou jaune veinés de rouge, 2 pétales inférieurs quasi absents et d'un calice à 4 sépales crème aussi longs que les pétales. Les 3 étamines partent d'un tube courbe contenant le pistil à ovaire supère.
Les gousses larges, épaisses velues, de la couleur du kiwi sont facilement identifiables. La « coque », rectiligne ou légèrement courbe, épouse plus ou moins la forme des graines et mesure de 5 à 20 cm de long sur 3-4 cm de large. Cette enveloppe dure est cependant friable. Elle renferme 1 à 10 grosses graines ovoïdes marron luisant baignant dans une pulpe brune ou rouge brun, à la fois sucrée et acidulée.
Lalithamba/CC BY 2.0/Flickr
L'arbre apprécie les sols profonds caillouteux, bien drainés. Les sols asphyxiants ou superficiels ne lui conviennent guère. Il tolère une légère salinité et préfère un pH acide autour de 5,5.
La zone de culture du tamarinier est très large avec des précipitations allant de 400 (zones semi-arides) à 1 400 mm (zones à mousson notamment). Une période assez longue de sécheresse semble en effet nécessaire à une bonne maturation des graines, sachant qu'elle peut aussi conduire à la chute d'une partie du feuillage. Le tamarinier (Tamarindus indica) pousse sans problème dans des zones soumises au brouillard ou aux embruns.
Sa culture en pleine terre sous nos latitudes n'est guère possible qu'en climat méditerranéen exempt de gel et bien abrité.
Cet arbre convient bien en bord de route et dans les parcs et jardins, même si la chute des fruits peut nuire à la circulation. Espacez les sujets de 7 à 10 m en alignement. En verger, l'espacement dépend de la vigueur de la variété : 13 × 13 m ou 10 × 12 m.
La culture en pot est tout à fait faisable, même si l'offre est réduite. Vous pouvez vous procurer des gousses dans les magasins asiatiques et faire germer des graines. L'élevage du tamarinier peut dépasser une dizaine d'années en tant que plante d'intérieur, même s'il perd ses feuilles de temps à autre.
Au printemps.
Utilisez un substrat composé de sable et de limon, ou à défaut de terreau sableux. Installez une couche de drainage dans le fond du pot.
Manipulez le plant avec soin lors de la transplantation, car la plante tolère mal les blessures aux racines ainsi que leur dessèchement. Maintenez toujours la motte humide lors de l'arrachage. Si besoin, recoupez proprement les racines endommagées et mastiquez.
Faites attention à ne pas endommager les racines au moment de la plantation. Isolez le plant, car il tolère mal la proximité d'autres végétaux.
Maintenez-le à l'aide d'un tuteur pendant les 4 premières années.
En zone semi-aride, veillez à ombrer le jeune plant durant le premier mois et à l'arroser pendant les premières saisons sèches.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Désherbez au pied des jeunes plants ou binez durant la période sèche afin de rompre les remontées capillaires ; comme le dit le vieil adage, « un binage vaut deux arrosages ».
Apportez du compost avant la reprise de la végétation ou fertilisez les plantes en pot avec un engrais pour fruitiers pendant l'émission de nouvelles pousses.
Placez la plante dans une véranda ou une pièce chauffée durant l'hiver et réduisez l'arrosage. Il arrive que les feuilles tombent d'un coup puis repoussent après quelques semaines de repos. Adaptez l'arrosage en fonction de la quantité de feuilles et veillez à laisser sécher le substrat en surface entre deux arrosages.
Elle n'est pas obligatoire. Ôtez simplement les branches mal placées en les coupant à leur base ou juste au-dessus d'une ramification. La taille peut se faire tout au long de l'année.
Le tamarinier n'a pas vraiment de parasites ou maladies chez nous.
Dans les pays chauds, les arbres sont surtout infestés par des cochenilles (Aonidiella orientalis, Aspidiotus destructor, Saisetia oleae, Nipaecoccus viridis, Planococcus lilacinus), par une pyrale (Pachymerus gonagra) et par les termites en Chine.
Les dégâts causés par la bruche de l'arachide (Caryedon serratus) sont importants lors du stockage des gousses.
Les gousses (tamarins) se cueillent à des stades variés selon l'utilisation que l'on souhaite en faire, sachant qu'elles ne mûrissent plus une fois récoltées. Les fruits mûrs sonnent creux et sont plus légers que les verts.
Utilisez un sécateur, au bout d'une perche si la hauteur l'exige, car les gousses sont retenues par un pédoncule solide et s'écrasent facilement si l'on presse avec le doigt. Les rendements atteignent 150 à 200 kg par arbre mature, soit 12 à 16 tonnes par hectare et par an.
Mettez les tamarins à sécher au soleil, protégés des nuisibles par une feuille plastique ou une vitre. Différentes méthodes de conservation sont appliquées selon les pays.
En Égypte et en Asie, les gousses sont mises au sel comme des concombres ou bien pelées et pressées avec du sucre ou du sel. On récupère ainsi la pulpe conservée dans des tonneaux ou des caisses, stockés au frais et au sec.
Au Mexique et Jamaïque, les fruits décortiqués sont empilés dans des tonneaux. Un sirop bouillant presque cristallisé est ensuite versé formant un bloc compact. Le tonneau est fermé après refroidissement et voyage à basse température.
Attention : les fruits mûrs ont tendance à constiper, tandis que les jeunes fruits ont un effet légèrement laxatif.
Tau'olunga/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Plusieurs modes de multiplication du tamarinier existent : semis, bouture, marcottage, greffe. Les plants issus de la multiplication végétative (bouture, marcotte, greffe) ont généralement une vigueur moindre et présentent l'avantage de produire de plus gros fruits, meilleurs et en quantité plus importante.
Semez au printemps.
Prélevez les graines de tamarinier sur des gousses mûres, fraîches de préférence. La germination est facile et ne prend que 7 à 10 jours. Si les gousses ne sont plus fraîches, faites tremper les graines dans de l'eau tiède durant 24 h ou faites-les cuire dans l'eau 7 minutes, puis laissez-les refroidir lentement. Les graines ont une longue durée de conservation si elles sont stockées dans du sable sec dans une boîte étanche.
Mettez les graines à germer dans un grand pot profond et de manière suffisamment espacée pour ne pas avoir à les repiquer trop tôt.
En pépinière, façonnez un sillon de limon sableux léger et enterrez les graines à 1,5 cm de profondeur. Pour éviter le repiquage, observez un espacement de 30 cm minimum entre les graines. Les plantules exigent un ombrage dès qu'elles germent et jusqu'à ce qu'elles atteignent 25 cm de hauteur. Vous pouvez planter les plants mesurant 80 cm directement en place juste avant la saison des pluies.
La fructification débute 8 à 12 ans plus tard et se déroule de façon périodique au cours de l'année selon la latitude et l'altitude.
Bouturez de l'automne au printemps.
La bouture est facile et permet d'obtenir des arbres plus petits et plus productifs avec des fruits meilleurs et plus gros.
Piquez des rameaux dans le sable en ôtant une partie du feuillage si nécessaire.
Marcottez au printemps.
Le marcottage par couchage ou le marcottage aérien peuvent tous les deux se pratiquer sur le tamarinier.
Pour réaliser un marcottage aérien :
Greffez généralement au printemps.
Différentes méthodes fonctionnent comme la greffe en fente, en écusson ou à l'anglaise.
Le tamarinier (Tamarindus indica) supporte bien les sols pauvres, la sécheresse, le vent et les embruns marins (salés). En revanche rien, pas même l'herbe, ne pousse à son pied, ce qui présente un atout pour servir de coupe-feu. Des substances répulsives émises par les racines et l'ombre dense de sa large couronne sont sans doute responsables. Au Sahel, le tamarinier est souvent associé au baobab (Adansonia digitata) auprès duquel il germe facilement. Il pousse aussi souvent sur les termitières, mais les plantules sont souvent broutées par le bétail. On le trouve aussi au bord des rivières, mais jamais au sein de forêts pluviales.
Les jeunes gousses des variétés sucrées peuvent se sucer comme un bonbon. La pulpe possède une teneur en calcium de 0,11 %, exceptionnelle pour un fruit. Elle contient aussi des acides organiques (dont l'acide tartrique capable de remplacer le citron), du phosphore et jusqu'à 40 % de sucre pour les variétés les plus douces, une teneur élevée en vitamine B, du carotène, 5 mg/100 g de pulpe de vitamine C et une teneur calorique de 176 Kcal/100 g.
La pulpe additionnée de sucre, dont la saveur évoque la nèfle commune (Mespilus germanica), sert de base à des boissons comme le refresco de tamarindo en Amérique du Sud ou la tamarinade à la Réunion et aux Antilles. Elle fournit aussi des sirops, des pâtes de fruits et sert d'ingrédient de base dans la cuisine mexicaine ou indienne. Les Thaïlandais utilisent aussi les jeunes feuilles acidulées dans les salades de poissons et les soupes kaeng som, les fleurs fraîches ou cuites dans la pâte de crevette et dans la sauce Chili. La pulpe des jeunes gousses, légèrement laxative, s'associe à la pâte de crevette sucrée pour sa saveur vinaigrée, ou s'accompagne d'une pâte de piment sucrée-salée appelée prik ka kriea. C'est aussi un des principaux ingrédients de la sauce Worcestershire.
Les graines de la gousse mûre, une fois grillées puis cuites à l'eau, remplacent parfois le café ou la farine, mais possèdent une faible valeur nutritive, du moins pour l'alimentation humaine. Ses hydrates de carbone sont toutefois assimilés par les ruminants et donnés aux animaux de trait en Inde. Ils servent surtout dans l'industrie comme apprêt sur le jute, la laine, le papier, pour réaliser de la colle pour timbres (associée à la gomme arabique). De l'huile peut être extraite de ces graines pour faire des peintures, des vernis et pour brûler dans des lampes.
L'arbre peu exigeant sert d'essences de reboisement en zones sèches ainsi que de fourrage. Son bois, appelé autrefois aux États-Unis « Madeira de mahagony », est très dur et résistant aux termites. Il possède un cœur étroit brun pourpre foncé parfois mêlé de noir et un large aubier blanc à jaune pâle, quelquefois veiné de rouge. Un tranchage sur le tronc montre une surface rouge pâle auréolée de jaune. Il est utilisé en ébénisterie pour réaliser des roues, moyeux, engrenages de moulins, mortiers, outils, meubles, etc., malgré son défaut d'éclater en séchant et d'émousser les lames, ou bien comme bois de chauffage. Son charbon très calorifère servait à fabriquer la poudre à fusil. Les tanins de l'écorce peuvent produire une encre ou servir à fixer une teinture. Le tanin des feuilles produit une teinture rouge, qui ajoutée sur un tissu teint à l'indigo donne un coloris jaune.
Les applications médicinales sont nombreuses. Le fruit sert à soigner les maux de gorge, la constipation (laxatif doux)... Elle contribue aussi à améliorer la digestion en activant les sécrétions de bile. On l'utilise aussi pour soulager la poussée des dents du nourrisson, à stimuler la sécrétion de larmes (médicament Visine), à lutter contre le scorbut, contre la fièvre...
Le jus de feuilles pilées guérit les hémorroïdes et les affections biliaires. La pulpe salée et mouillée peut s'utiliser pour frotter les cuivres. La cendre de bois et d'écorce s'utilise au Sahel pour épiler et tanner les peaux de chèvres, elle soigne aussi les troubles digestifs et les coliques.
Attention : la poussière formée par les graines au sol peut causer de l'asthme et entraîner des dermatites.
L'arbre est nommé par Linné Tamarindus indica en 1753. Plusieurs noms d'espèces fleurissent par la suite (erythraeus, occidentalis, intsia, officinalis, somalensis, umbrosa), mais une seule est finalement retenue.
Tamarindus est formé de l'arabe tamar, la datte et hindi, indien. Indicus signifie aussi indien en latin.
Le nom de la capitale du Sénégal, Dakar, est celui que porte précisément le tamarinier dans le pays. Sa culture est attestée dans l'ancienne Égypte et les marchands arabes seraient à l'origine de sa diffusion dans le sud de l'Asie, déjà signalée par Marco Polo en 1298.
Cependant, l'introduction du tamarinier semble bien plus ancienne, car les écrits indiens de Brahmasamhita stipulent sa présence entre 1200 et 200 avant J.-C. De même, on le trouve dans certains textes bouddhiques datant de 650 avant J.-C. L'espèce est rapportée au Mexique au XVIe siècle dans le cadre des échanges entre continents et sa culture s'étend au Honduras et Guatemala. Un rapport de la compagnie des Indes la signale sur l'île de la Réunion en 1711.
La pulpe de tamarin est un des constituants du catholicum simple destiné aux marins d'occident au cours du XVIe siècle, utilisé pour ses propriétés purgatives et astringentes.
Le principal pays producteur de tamarin est l'Inde.
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