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Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
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Les Pachypodium comptent près de 20 espèces à tiges épaisses succulentes prenant la forme d'arbustes dressés ramifiés, de vivaces naines ou d'arbres-bouteilles culminant jusqu'à 6 m de hauteur. Le genre fait partie de la famille des Apocynacées, comme le laurier-rose.
Les arbustes bas, dits « chamaephytes », ont une forme de baudruche très ramifiée, ne dépassant guère 0,25 m de haut, comme Pachypodium saundersii ou P. brevicaule. Les espèces arbustives dressées comme Pachypodium decaryi ont une forme basse très ramifiée, fleurissant rapidement, idéale à cultiver comme bonsaï.
Les arborescentes sont des arbres-bouteilles dotés d'un tronc pachycaule, droit ou incliné vers le soleil, cylindrique et rétréci vers le sommet, peu ramifié comme chez le baobab, le Ceiba speciosa ou l'Adenium. Le tronc est formé de fibres gorgées de suc, comportant une « peau » épaisse et dure qui lui permet de limiter les pertes d'eau. Ces espèces ne forment pas d'écorce, mais chez le Pachypodium, le tronc porte des épines longues et coriaces groupées par 2, 3 ou 5, dessinant des anneaux ou spirales autour de celui-ci. Ces épines correspondent à des feuilles transformées, destinées à réduire la surface d'évapotranspiration. Sur les troncs et branches âgés, les épines, abrasées par le temps, laissent une surface lisse.
Les extrémités de tiges se parent de feuilles de forme ronde ou allongée, parfois très réduite, avec une face inférieure velue afin de limiter les pertes d'eau. Celles-ci s'empressent de chuter dès que l'on rentre en saison sèche. Notez qu'elles sont disposées de façon aléatoire et ne sont pas opposées comme dans le reste de la famille. Ce caractère semble venir du fait que les tissus sont irrégulièrement distendus en fonction de leur teneur en eau.
Les fleurs sont également nichées au sommet des tiges parmi le feuillage et apparaissent en été sous nos latitudes. Sur les essences arborescentes, le tronc doit avoir dépassé 1 m de haut pour fleurir, ce qui peut demander plus de 10 ans. La floraison terminale oblige les tiges à se ramifier pour continuer de croître laissant supposer qu'un spécimen très branchu a beaucoup fleuri. La corolle de 3-5 cm de large est formée de 5 pétales soudés à la base, blancs, roses, jaunes ou rouges, rappelant la fleur du frangipanier ou du laurier-rose.
Les fleurs sont pollinisées par les abeilles durant la journée puis par des papillons de nuit. Le fruit est un follicule double, formant une coque allongée brune qui s'ouvre par une fente longitudinale. Les graines soyeuses sont alors emportées par le vent.
Bon à savoir : la pollinisation peut se faire manuellement en déposant le pollen sur le pistil situé plus bas, de la même fleur.
Marco Zanferrari/CC BY-SA 2.0/Flickr
Prévoyez de cultiver le Pachypodium en pleine lumière dans une véranda, une serre ou derrière une vitre ensoleillée. Le manque de lumière est toléré, mais il risque de réduire la durée de floraison.
La température ne doit pas descendre au-dessous de 15 °C et la ventilation doit être importante.
Vous pouvez sortir la plante durant l'été, mais pensez bien à l'arroser pendant la saison de croissance surtout pour les espèces P. lamerei et P. geayi.
Pendant la période de dormance de préférence, soit en l'absence de feuillage, à partir de septembre octobre.
Préparez un mélange de sable, de terreau de feuilles bien composté et d'un peu d'argile. Adaptez le drainage du substrat en fonction de la sensibilité des espèces à l'humidité en ajoutant des gravillons de quartz, de la pouzzolane, voire des billes d'argile.
La vermiculite (type d'argile) est conseillée pour favoriser le démarrage des racines.
Les espèces un peu délicates comme P. brevicaule se plaisent dans un substrat acide de type arène granitique, tourbe blonde ou terre de bruyère mélangées à des graviers de quartz et de la perlite.
Michael Wolf/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
Il est important de se calquer sur le cycle de croissance développé par la plante selon l'endroit où elle est cultivée pour ne pas commettre d'erreurs de culture.
Dans l'hémisphère nord, la croissance démarre vers le mois de mai alors que la plante a commencé de fleurir (en novembre dans l'hémisphère sud). Elle peut durer jusqu'à l'entrée en dormance.
Cependant, certaines espèces parviennent à effectuer plusieurs cycles de floraison dans une année comme P. rosulatum et P. decaryi suite notamment à l'alternance de phases sèches et humides provoquée artificiellement ou non. Appliquez un arrosage modéré, mais régulier, voire important, en été. Attendez cependant que le sol sèche en surface, mais assurez-vous que le centre de la motte soit bien imbibé à chaque arrosage. Un réajustement du substrat est parfois nécessaire.
Lorsque les feuilles chutent, la plante rentre manifestement en période de repos soit généralement en septembre-octobre (en mai dans l'hémisphère sud). Réduisez alors fortement l'arrosage à 1 ou 2 fois par mois. Un sol sec en profondeur même de courte durée a toutes les chances de conduire à la mort du sujet. Il est conseillé d'ajouter un fongicide systémique à l'eau d'arrosage pour préserver les racines de la pourriture, au moins au début et en fin de période de croissance.
Cette phase peut durer plus de 3 mois et se révèle souvent la plus difficile à traverser chez les espèces à petites feuilles comme P. rosulatum, P. gracilius, P. brevicaule, etc. Celles-ci peuvent mourir suite à un manque d'eau ou à la présence de champignons ou insectes au niveau des racines. Il est important de continuer à les arroser régulièrement par petites quantités.
La floraison s'étale entre 1 et 4 mois selon l'essence, soit entre mars et juillet dans l'hémisphère nord. La fructification peut demander de 6 semaines (P. rosulatum) à 6 mois (P. ambongense).
Rempotez délicatement la plante, car les racines charnues sont cassantes.
Note : la plante nécessite davantage d'arrosage lorsqu'elle émet ses feuilles. Cependant, les espèces de Namibie telles que P. namaquanum et P. lealii demeurent difficiles à cerner, effectuant souvent plusieurs cycles par an.
Le principal ennemi est la pourriture que l'on combat en aérant convenablement la pièce et en offrant un substrat suffisamment drainant. L'ajout de fongicide à l'eau d'arrosage est aussi souvent pratiqué.
Ôtez rapidement les racines et tiges endommagées ou pourries en coupant proprement avec un couteau bien aiguisé. Saupoudrez les grosses plaies avec de l'hormone de bouturage et placez la plante dans un endroit sec et semi-ombragé jusqu'à la cicatrisation.
Leonora (Ellie) Enking/CC BY-SA 2.0/Flickr
Le semis est le moyen de multiplication le plus pratiqué, car le bouturage n'offre pas beaucoup de succès excepté avec certaines espèces telles que P. bispinosum et succulentum. Le greffage est réservé aux espèces délicates comme P. namaquanum ou bien il se pratique sur P. lamerei en vue d'accélérer la croissance d'espèces lentes (hormis P. succulentum).
Semez en été, après avoir récolté des graines bien mûres.
Pour s'assurer de leur parfaite maturité, les gros follicules sont maintenus fermés avec du ruban adhésif ou une cordelette dès qu'ils commencent à devenir brun pâle. Récoltez-les lorsqu'ils se fendent et semez les graines aussitôt, leur viabilité étant très courte.
Semez dans un mélange sableux stérilisé comprenant 4 parts de sable fin, 4 parts de sable de rivière grossier, 1 part de compost bien décomposé et tamisé, 1 part de perlite et 1 part de vermiculite. Recouvrez les graines de 5 mm de substrat et maintenez humide entre 27 et 35 °C. Toutes les graines non germées après 6 semaines peuvent être considérées comme mortes.
La croissance est assez lente.
Repiquez les espèces à grand développement assez rapidement, soit quelques semaines après la germination dans un mélange de sable, de terreau de feuilles bien composté et d'un peu d'argile.
À la fin du printemps, réalisez des boutures de tiges ou de racines avec Pachypodium bispinosum et P. succulentum.
Prélevez des tiges jeunes de 10-20 cm, plongez la base dans un fongicide contre la pourriture avant de saupoudrer les 2 extrémités avec une hormone de bouturage. Laissez sécher la bouture pendant environ 1 semaine puis piquez-la dans le même substrat que pour le semis. Attendez que les premières racines se forment pour commencer à arroser. Placez la bouture dans un environnement chaud, humide et ombragé.
La même chose peut-être réalisée à partir de portions du pivot que vous prélevez lors d'un rempotage par exemple. Le taux de réussite est en général plus élevé qu'à partir de rameaux.
Les pachypodes malgaches poussent sur différents types de sol comme dans le fameux paysage karstique de Tsingy, à l’ouest de l’île, dans les grès du massif d’Isalo au centre-sud, mais aussi dans le sud et le centre sur les hauts plateaux composés de granite, de quartzite délité, sur les sables de quartz ou bien, plus au nord, dans des poches d’humus. Ils se situent entre 0 et 1 900 m d’altitude avec des variations selon les espèces.
Beaucoup de Pachypodium sont menacés dans leur habitat, aussi leur extraction est-elle strictement interdite. Il y a par ailleurs très peu de sujets qui survivent aux dommages causés aux racines malgré tous les soins apportés. Les réserves du caudex sont souvent épuisées au bout de quelques années et la plante meurt, incapable d’émettre de nouvelles racines.
Le nom Pachypodium est forme des mots grecs pakhus, « épais », et podos, « pied », en référence à l’aspect renflé des tiges. Parmi les noms d’espèce, rosulatum signifie « en rosette », brevicaule vient du latin brevi, « court », et de caule, « tige ». Le nom d’espèce sandersonii honore Charles James Renault Saunders (1857-1931), administrateur de l’actuel KwaZulu-Natal et collecteur de plantes comme sa mère pour le compte du jardin de Kew, à Londres.
Le genre Pachypodium fut décrit pour la première fois par le botaniste britannique John Lindley (1799-1865) en 1830. L’espèce P. lamerei, la plus communément cultivée, a été découverte par Lamère, collecteur de plantes à Madagascar et collectionneur de Pachypodium puis décrite par Emmanuel Drake del Castillo (1855-1904) en 1899, professeur au Muséum national d’histoire naturelle à Paris. P. geayi a été découvert par F. Geay, voyageur naturaliste du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, entre 1904 et 1907.
Parmi les 20 espèces de Pachypodium, 15 sont endémiques de Madagascar et le reste du sud de l’Afrique où elles peuplent les régions désertiques bénéficiant de brouillards côtiers de Namibie et du Namaqualand, entre 0 et 1 200 m d’altitude. À Madagascar, elles occupent des habitats variés entre 0 et 2 000 m d’altitude comme les crevasses d’humus, les lisières de forêts semi-persistantes des hauts plateaux calcaires et les sables de quartz.
Attention : comme tous les membres de la famille des Apocynacées, le latex produit par les Pachypodium à l’occasion d’une blessure est toxique en raison de sa richesse en alcaloïdes, particulièrement chez Pachypodium lealii.
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