Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Récolte
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Le crosne (Stachys affinis) est une plante rhizomateuse, de la famille des Lamiacées, formant une touffe de feuillage haute de 60 cm. Les tiges carrées sont couvertes de poils raides au toucher. Les feuilles sont opposées, oblongues, pointues, dentelées, pétiolées, couvertes de poils rugueux, légèrement gaufrées, ressemblant à certaines menthes. Cette plante ne fleurit pas sous notre climat, ou très rarement, donc ne donne pas de graines. Chaque touffe possède de nombreux rhizomes ivoire de très petite taille, formés de renflements successifs ayant la forme d'un tire-bouchon, groupés en chapelets. Ce sont ces petites « chenilles » que nous consommons, et qui, replantées, donneront de nouveaux pieds.
Installés en terre au printemps, ces rhizomes se multiplient pendant l'été puis se récoltent en novembre, jusqu'en mars. C'est donc un légume racine d'hiver par excellence, à la saveur très fine, entre le topinambour et l'artichaut.
Le crosne contient un glucide particulier appelé stachyose, polymère glucidique dérivé du galactose : peu digeste, il provoque parfois des flatulences. En contrepartie, ce légume est riche en protéines et en sels minéraux (potassium, phosphore, calcium…) et peu calorique, car il ne contient pas de lipides. Avec sa bonne teneur en glucides, il donne de l'énergie, bienvenue en période hivernale.
En France, le crosne est maintenant cultivé dans le Val de Loire, en région parisienne, en Bretagne, en Bourgogne et en Picardie. Si en 1975 la culture ne s'étendait que sur 3 hectares, les cent hectares sont aujourd'hui dépassés : cela prouve le retour de ce légume racine, mais comme il n'est pas possible de mécaniser sa récolte, le prix d'achat au kilo reste onéreux.
Les crosnes peuvent être plantés partout en France, au soleil, en tout bon sol drainé, sans excès d'humidité. Mais attention, ils détestent un sol sec en été.
S'ils ne sont pas exigeants sur la nature du terrain, pour que vous les récoltiez facilement en plein hiver, il est préférable d'éviter les terres collantes et lourdes. Un apport de sable lors du labour permet d'alléger le sol.
Intervenez en mars avril, juste quand le sol commence à se réchauffer.
Récupérez les crosnes conservés de l'an passé, ou choisissez les plants régénérés du commerce, certifiés indemnes de viroses. Si vous n'en trouvez pas dans votre jardinerie ou sur Internet, soyez prévoyant : à l'automne, achetez-en chez votre marchand de légumes, et conservez-les dans du sable jusqu'à la plantation.
Dans un sol riche, plutôt sablonneux, bien préparé :
Vous pouvez planter le crosne en godet ou terrine :
La culture des crosnes est simple :
On ne lui connaît pas de maladies, et le crosne n'est pas attaqué par les nuisibles, sauf par les limaces lorsque sortent les jeunes feuilles, et par les larves du hanneton.
Lorsque le feuillage jaunit et sèche, en novembre, il est temps de récolter. Pour cela :
Si vous oubliez un rhizome en terre, même minuscule, le pied repart de plus belle au printemps. En effet, cette plante cultivée en annuelle est vivace par son rhizome.
Consommez les crosnes le plus rapidement après la récolte, le jour même si possible, deux ou trois jours après au maximum. S'ils ont un peu ramolli, laissez-les tremper dans une cuvette d'eau pendant une heure avant de les préparer.
Vous pouvez les laisser en terre en hiver. Si vous ramassez tous les rhizomes en même temps, conservez-les enfouis dans de la tourbe ou du sable humide, dans un local sain. Ils se conserveront ainsi quelques semaines.
Les rhizomes ne s'épluchent pas : il suffit de les laver, de les frotter dans un torchon rugueux, avec une poignée de gros sel, de les rincer à nouveau avant de les faire cuire. À l'eau bouillante salée, 5 ou 6 min suffisent.
Attention à ce qu'ils ne soient pas trop cuits, donc mous, car ils ont moins de goût.
Ensuite vous pouvez les accommoder de nombreuses façons :
Fluffymuppet/CC BY NC 2.0/Flickr
Cette plante fleurit rarement sous nos climats, et donc ne produit pas de graines. La multiplication se fait donc à partir des tubercules.
Conservez les tubercules récoltés dans du sable tout l’hiver, dans une pièce hors gel mais non chauffée (cave, remise, grange, cellier) jusqu’au début du printemps, moment de la plantation.
Vous pouvez aussi abandonner un coin du potager aux crosnes, en laissant quelques tubercules en place lors de la récolte. Mais attention, c’est une plante envahissante !
Les crosnes s'entendent avec tous les légumes, mais deux associations sont particulièrement bénéfiques pour leur santé et pour la productivité du potager.
Si cette plante rhizomateuse s'unit pour le meilleur avec toutes les plantes, elle a un seul inconvénient : elle est envahissante.
Originaire de Chine, puis très vite présent au Japon, ce tubercule fait partie des aliments traditionnels utilisés dans la cuisine d'Extrême-Orient.
C'est le docteur Bretchneider, botaniste russe, qui rapporta cette plante en Europe, en 1882. Elle fut cultivée pour la première fois chez Monsieur Auguste Pailleux, à Crosne, en Essonne, d'où son nom. Il produisit 3 tonnes de ces petits légumes. C'est ainsi expliqué dans le livret de la Société Nationale d'Acclimatation, le 4 janvier 1878 : « J'ai loué quelques pièces de terre autour de mon jardin et j'y ai planté du stachys, m'assurant ainsi une récolte qui n'est pas achevée et qui me donnera environ 3 000 kilogrammes de tubercules. Convaincu que les mots Stachys affinis ne pourraient être prononcés par nos cuisinières, j'ai donné aux tubercules le nom de crosnes qui est celui de mon village. J'ai fait imprimer trois mille cartes-prospectus qui font connaître le légume et qui m'ont été d'un grand secours. »
Désiré Bois, du Museum d'Histoire Naturelle s'associa à Pailleux pour tester cette culture, ainsi que celle d'autres légumes. Plus de 200. Pendant 17 ans, ils firent des travaux sur toutes les plantes comestibles venues des quatre coins du monde. Ainsi, ils publièrent un ouvrage, « le potager d'un curieux » qui fut réédité plusieurs fois. La dernière, en 1993 : une bible que l'on trouve encore en librairie spécialisée.
On nomme parfois le crosne sous ces surnoms : épiaire à chapelet, stachys tubéreux… Les Anglais les surnomment artichaut chinois ou encore knotroot parce qu'il ressemble à une succession de nœuds. Les Chinois quant à eux l'appellent Kam-lu (douce rosée) ou Tsao che tsan (plante pierre ver à soie).
S'il fut fort cuisiné dès son arrivée en France jusqu'au milieu du XXe siècle, le crosne a souffert ensuite de la mauvaise réputation de « légume de guerre », car il fut consommé en période de disette, au même titre que le rutabaga ou le topinambour. Il a fallu deux générations pour oublier ces mauvais souvenirs et redécouvrir sa saveur originale. Aujourd'hui, on voit apparaître à nouveau des crosnes sur les étalages des marchés mais ces légumes restent encore « presque oubliés » et chers.
Simone de Beauvoir affirmait que c'est un légume triste. Mais savait-elle le cuisiner ? Alexandre Dumas ne devait pas être de cet avis, car il en parle joliment dans une de ses œuvres, en 1887 en l'introduisant dans la composition de la « salade japonaise » que récitait Mlle Reichenberg, principale interprète de sa comédie Francillon, au Théâtre-Français. Annette est une servante au « grand cœur » doublée d'une qualité de Cordon Bleu. Elle y dialogue avec Henri sur les ingrédients qui composent une salade de pommes de terre dans laquelle elle a ajouté des crosnes.
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes