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Plantation
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Floraison
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Le genre Phaius est originaire d'une zone comprise entre l'Afrique de l'Est et les Îles Fidji. Comportant une quarantaine d'espèces (30 à 50 selon les sources), il est surtout représenté dans les collections par la seule espèce Phaius tankervilliae. Généralement de grande taille, les Phaius sont des Orchidacées robustes très proches botaniquement des Cymbidium, genre avec lequel il s'hybride donc facilement. Ce sont aussi des orchidées au caractère terrestre marqué, le substrat devra systématiquement être complété avec du terreau tout en restant suffisamment drainant.
En revanche, si la floraison est aussi exubérante que celle des Cymbidium, les conditions de culture des Phaius sont plus complexes. Les Phaius réclament beaucoup de chaleur, ils ne peuvent donc pas être mis en extérieur une bonne partie de l'année, ce qui pose quelques problèmes de stockage pour les individus adultes qui peuvent devenir très imposants. Leurs sorties l'été, par températures chaudes ou clémentes, ne posent pas de problème.
Naturellement, le feuillage tout aussi exubérant réclame un apport conséquent d'engrais en période de végétation. Une courte période de repos (2-4 semaines) est néanmoins utile afin de ne pas épuiser le pied.
Dans de bonnes conditions, cette orchidée sympodiale se développe rapidement et pourra être divisée comme un Cymbidium sans problème.
Note : Phaius tankervilleae est à réserver aux grandes serres, mais l'effet est garanti, les tiges florales dépassant régulièrement un mètre de hauteur.
Averater/CC BY 4.0/Wikimedia
Les orchidées peuvent être regroupées selon les plages de températures qu'elles requièrent pour s'épanouir. On distingue trois niveaux : frais, intermédiaire, et chaud. Les Phaius sont des orchidées de climat chaud à cultiver en serre chaude. Les températures diurnes idéales oscillent entre 27 et 32 °C et les températures nocturnes entre 18 et 21 °C.
L'emplacement doit être clair, mais sans ensoleillement direct, l'humidité ambiante normale avec une bonne aération.
Le choix, à l'achat, d'un plant fleuri permet de connaître assez précisément les diverses périodes de culture. Si le plant est en fleurs au moment de l'achat, il y a de fortes chances qu'il refleurisse l'année suivante au même moment : cela détermine les autres périodes à respecter pour ces orchidées. Ces périodes sont variables en fonction de l'espèce.
Réalisez la culture en pot avec un substrat constitué de fumier de vache ensilé, de terre argileuse et d'osmonde, ou de tourbe avec des pierres posées à la base pour servir au drainage. Vous pouvez aussi, plus simplement, exploiter un substrat spécial Cymbidium en favorisant le drainage dans le grand pot (au moins 30 cm de diamètre). Les racines ne sont pas photosynthétiques, utilisez des pots opaques.
Bernard DUPONT/CC BY-SA 2.0/Wikimedia
Les orchidées de climat chaud (serre chaude) comme les Phaius nécessitent une température minimale de 15-18 °C pour se développer correctement. En été, veillez à ne pas exposer les Phaius à une température supérieure à 32 °C. Au-delà de cette valeur, tâchez de compenser en donnant le plus d'ombre possible, en brumisant et en ventilant.
Le dépassement des températures et surtout les brusques chutes de température leur sont très préjudiciables. Les fluctuations de température obéissent à un phénomène naturel réglé sur la course du soleil et le rythme des saisons. Vos Phaius ont besoin de cette alternance pour que leur cycle de croissance et la floraison s'effectuent tous les ans, voire deux fois par année. La plante réagit à une brusque chute de température, surtout nocturne, comme si la saison de croissance s'achevait. Elle interrompt son développement et s'apprête à fleurir. La luminosité aide aussi à la régulation du cycle, mais ce sont les écarts de température qui comptent le plus.
Bon à savoir : les orchidées de climat chaud peuvent souffrir d'un excès de chaleur. Elles végètent sans produire de fleurs. Si votre Phaius est un peu long à bourgeonner, changez-le de place, il lui faut juste quelques degrés de moins.
Arrosez le matin, et cela quelle que soit la saison. Les températures nettement plus élevées le jour que la nuit donnent à l'eau le temps de s'évaporer tout au long de la journée. Les racines pourront ainsi bénéficier d'un assèchement rapide, évitant toute stagnation d'eau, potentiellement préjudiciable, durant la nuit. L'arrosage le soir est donc formellement contre-indiqué, de même que celui de l'après-midi, en hiver. Feuilles, gaines et bourgeons terminaux doivent absolument être secs à la tombée de la nuit.
En été, l'arrosage l'après-midi, par forte chaleur, doit être évité. Il provoque un choc thermique qui amène la plante à ouvrir brusquement ses stomates et, de ce fait, à perdre une importante quantité d'eau par transpiration. L'eau d'arrosage n'a pas eu le temps d'être absorbée par les racines. Le résultat ne se fait guère attendre : la plante se flétrit. Cet incident répété plusieurs fois a de fortes chances de compromettre la santé de l'orchidée.
Dans les grands pots, les éléments les plus superficiels du substrat peuvent être secs alors qu'une importante humidité persiste dans les couches profondes.
Bon à savoir : une pause avec assèchement du substrat encourage la floraison.
Le rythme d'arrosage des Phaius ne peut être fixé précisément, car tous les cas de figure sont possibles. Ils dépendent de trop nombreux facteurs, que l'orchidophile devra prendre en compte, aidé en cela par son expérience, sa curiosité et son intuition.
Quelques règles de base permettent cependant d'estimer l'importance des rythmes d'arrosage :
L'humidification se mesure en degrés hygrométriques, de 0 à 100. Étant donné que 100 degrés correspondent à une atmosphère saturée, tout apport d'eau supplémentaire se traduira par une condensation. Le degré hygrométrique varie naturellement avec la température. Plus cette dernière est élevée, plus la quantité d'eau présente dans l'atmosphère, à l'état gazeux, sera élevée, pour un degré hygrométrique donné.
Quand il existe des zones de froid localisées (près d'une vitre), la saturation peut être très vite atteinte, surtout si l'hygrométrie dépasse 80°. Veillez en conséquence à maintenir l'hygrométrie en deçà de ce chiffre, notamment en hiver, sous peine de voir se produire un phénomène de condensation extrêmement préjudiciable aux Phaius et, en particulier, à la beauté de leurs fleurs. Pour remédier à une trop forte hygrométrie, il faudra, selon le moment de la journée, aérer ou augmenter la température ambiante de deux ou trois degrés. Une humidité excessive rend les fleurs sujettes aux attaques de botrytis, un champignon qui se développe sous la forme de multiples points noirs ou vitreux.
Pour parvenir à une humidification correcte de l'air, il importe d'augmenter la surface d'évaporation dans des proportions considérables. Pour ce faire, tapissez les alentours immédiats de l'orchidée d'une couche épaisse de gravier, que vous arroserez quotidiennement.
Beaucoup d'orchidophiles ont adopté un mode de fertilisation standard qui convient bien au Phaius :
Le rythme de fertilisation est très variable selon les auteurs. Elle peut être administrée sur un mode discontinu avec 1 g par litre d'eau une à trois fois par mois. D'autres préfèrent une alimentation continue, mais plus diluée, de 0,10 à 0,20 g par litre à chaque arrosage. Cette dernière posologie ne doit pas empêcher de procéder à un rinçage total du substrat occasionnellement.
Le rempotage s'effectue tous les ans au printemps, après la floraison. Prenez garde à ne pas abîmer les racines fragiles de votre Phaius. Effectuez cette opération dans un substrat bien humidifié, mais non détrempé. Procédez à quelques bassinages de la surface du substrat dans les jours qui suivent afin d'en éviter l'assèchement.
Supprimez la tige florale en la coupant à ras des feuilles lorsque la fleur se fane. N'hésitez pas à le faire dès les premiers signes de défleuraison, cela laissera des forces au plant, inutile de perdre de l'énergie pour une fleur fanée…
Les Phaius ne connaissent pas de véritables nuisibles ou parasites, mais leur pire ennemi est un non-respect des conditions de culture idéales pour chacune des espèces.
La nécrose des feuilles, qui se manifeste par des taches allongées de couleur brune et des feuilles molles, peut être due à une mauvaise hygrométrie ou des erreurs de luminosité.
Parmi les parasites, il est possible d'éliminer les cochenilles, qui apparaissent souvent sur des plantes insuffisamment saines, avec des produits adaptés (par exemple à base d'huile de paraffine, qui les asphyxie).
Pour lutter contre les pourritures grises (botrytis) qui menacent les fleurs, la meilleure solution consiste à améliorer la circulation d'air.
VanLap Hoàng/CC BY 2.0/Flickr
Tous les deux ou trois ans après la floraison, le Phaius peut être divisé. Au cours de la division, il faut néanmoins laisser trois bulbes anciens par plante, car ceux-ci fournissent les nutriments.
Il faut insister sur les précautions d'asepsie qui doivent présider à la division : cette prévention s'impose devant les multiples atteintes susceptibles de survenir au cours de ces interventions.
La division de touffes est le mode le plus habituel de multiplication simple. Il est essentiellement applicable aux orchidées sympodiales (tels les Cattleya, Paphiopedilum, Miltonia, Masdevallia, Lycaste, etc.).
La division de touffes doit être accomplie au moment du rempotage, mais tout rempotage ne l'exige pas. Il faut connaître les risques auxquels la plante est soumise, car l'effet traumatisant de la division s'ajoute à celui du rempotage. Cette opération ne peut être effectuée que sur des plantes bien fournies et en bonne santé. Par ailleurs, de nombreux genres sont esthétiquement plus satisfaisants lorsqu'ils sont cultivés en touffes importantes : on doit donc tenir compte du préjudice esthétique qu'implique cette scission.
La qualité de la floraison est, en général, moindre sur une petite touffe que sur une grande. En conséquence, ne pratiquez jamais de division au terme de laquelle le nombre de pseudo-bulbes serait inférieur à trois sur une même touffe (règle « des trois »).
Une fois le Phaius dépoté et précautionneusement débarrassé de son substrat, procédez à la section du rhizome (tige rampante plus ou moins développée, sur laquelle sont insérés racines et pseudo-bulbes). Pour ce faire, utilisez un couteau à lame bien aiguisée, préalablement stérilisée par un passage à la flamme.
Procédez à la séparation des racines ; celle-ci ne pose guère de problèmes si les racines sont peu entrelacées. Coupez au moins partiellement les racines anciennes, souvent mortifiées, plus ou moins fonctionnelles. En revanche, il est impératif de respecter les nouvelles pousses racinaires. Cependant, si le moment du rempotage est opportun, les nouvelles racines ne se sont pas encore développées et ne risquent donc pas d'être blessées.
Il arrive que les racines forment un entrelacs tellement compact que la seule solution est de scinder la motte à coups de sécateur. Cette intervention est peu compatible avec les conditions d'asepsie nécessaires à cette opération : aussi, respectez bien les précautions lors du post-rempotage.
Cautérisez rapidement les plaies de coupe ou enduisez-les d'une couche de mastic à greffer ; vous pouvez sinon les badigeonner d'une solution antiseptique. Avant le rempotage, vérifiez la propreté de l'appareil racinaire et éliminez racines et feuilles mortes.
L'arrosage doit être suspendu dans les jours qui suivent, afin que le processus de cicatrisation puisse se faire dans de bonnes conditions. Ceci est, d'ailleurs, la règle après tout rempotage.
Effectuez cette opération de rempotage dans un substrat bien humidifié, mais non détrempé. Procédez à quelques bassinages de la surface du substrat dans les jours qui suivent afin d'en éviter l'assèchement.
Les Phaius ont de gros besoins en eau, une eau légèrement acide et sans grande minéralisation : l'exploitation d'un récupérateur d'eau de pluie, filtrée, permet des économies sur l'eau d'arrosage et de brumisation.
Ne mettez pas les feuilles mortes dans un compost, car elles contiennent de l'oxalate de calcium nocif.
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