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Plantation
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Floraison
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Le genre Hepatica fait partie de la famille des Renonculacées. Proche du genre Anemone, il comporte une dizaine d'espèces vivaces à floraison printanière, originaires de l'hémisphère nord tempéré.
L'hépatique noble ou Hepatica nobilis (syn. Hepatica triloba ou Anemone hepatica) est également appelée anémone hépatique, hépatique trilobée, herbe de la Trinité ou herbe au foie ! Cette petite vivace herbacée est indigène des sous-bois de feuillus européens. On la retrouve des collines jusqu'à l'étage montagnard (2 000 m d'altitude), ce qui explique son excellente rusticité. Elle rappelle l'anémone des bois (Anemone nemorosa) par la forme de ses fleurs mais sa floraison printanière est plus précoce de trois à quatre semaines.
Elle croît lentement formant un dôme étalé de 10 cm de hauteur sur 15 à 20 cm de diamètre. Elle se caractérise par une souche fibreuse, un feuillage semi-persistant et une floraison d'une dizaine de jours, qui s'étale de mars à mai, parfois dès février lorsque l'hiver est doux.
Les feuilles basales, de 3 à 6 cm de long, sont épaisses et coriaces. Portées par de longs pétioles velus, elles se divisent en trois lobes ovales ou réniformes. Leur couleur vert foncé se nuance parfois de marbrures blanches ou argentées tandis que leur revers prend au fil des mois une teinte lie-de-vin. Le vieux feuillage peut persister tout l'hiver jusqu'à l'apparition des nouvelles feuilles au printemps.
Les fleurs, de 1 à 3 cm de diamètre, sont solitaires, en forme de coupe ou d'étoile et portées par des hampes velues. La palette des teintes ne se limite pas au bleu. Les hépatiques peuvent être blanc pur, roses ou bleu pourpré. Les pétales colorés, ou plutôt les sépales pétaloïdes attirent l'attention avec leur mise en relief par une vingtaine d'étamines blanches évoquant un diadème. Ils surmontent un involucre formé de trois bractées foliacées. Ces bractées ne sont pas attachées juste au-dessous des sépales : c'est ce caractère botanique qui permet de distinguer les genres Hepatica et Anemone.
Glissez l'hépatique dans vos bordures et rocailles fraîches, mi-ombragées, sous le couvert d'arbres et d'arbustes caducs. Sa petite taille nécessite un emplacement visible au premier plan du décor ou en hauteur afin de l'admirer de près.
Le mariage de l'hépatique avec des petits bulbes précoces (crocus botaniques, éranthe d'hiver, iris nains, perce-neige), des vivaces à floraison hivernale (hellébores, pulmonaires…), des feuillages comme les fougères et les heuchères, est toujours une réussite. Le pied d'arbustes caducs (deutzia, physocarpus, groseiller, seringat, sureau…) lui procure la fraîcheur qu'elle apprécie pendant l'été.
Le nom Hepatica vient du grec Hêpar qui signifie « foie », faisant allusion à la forme lobée des feuilles et à la couleur rougeâtre de leur revers, qui évoquent les lobes du foie.
L'amazone CC BY 2.0/Flickr
Installez-la à mi-ombre dans un sol humifère, frais mais bien drainé, neutre à calcaire. Le couvert d'arbustes et de vivaces caducs lui permet de bénéficier du soleil direct seulement en hiver.
Choisissez soigneusement l'emplacement car l'hépatique n'aime pas être dérangée. Évitez-lui les transplantations.
La meilleure période de plantation est le début de l'automne, de fin septembre à mi-novembre. Mais la plantation au printemps est possible en arrosant régulièrement les mois suivants surtout si l'été est sec.
Prévoyez au moins 6 godets pour un effet de masse rapide et espacez-les de 15 cm.
Paillez avec un bon terreau de feuilles ou du compost mûr.
Si vous installez l'hépatique en pot, préférez un contenant en terre cuite pour améliorer le drainage au niveau des racines. Mélangez à parts égales de la terre de jardin (ou du terreau de plantation), de la perlite et du terreau de feuilles.
Jason Hollinger/CC BY 2.0/Flickr
L'hépatique est une plante quasi sans entretien quand on lui a offert l'emplacement idéal.
Sa croissance lente peut la soumettre à la concurrence de plantes voisines plus invasives, veillez à ce qu'elle ne se fasse pas envahir grâce à un désherbage régulier.
Maintenez la fraîcheur du sol pendant la belle saison par un fin paillage et des arrosages réguliers les deux premières années, le temps de son installation.
Attention : pas de paillage avec des écorces de pin trop acidifiantes, l'hépatique n'apprécie pas les sols acides.
En pleine terre, inutile d'apporter de l'engrais. La décomposition du paillage suffit.
Pour magnifier les fleurs, supprimez le vieux feuillage. N'agissez pas trop tôt dans l'hiver, attendez la formation des boutons floraux. Même abîmées, les feuilles captent les rayons du soleil qui leur permettent de synthétiser de la matière organique grâce à la photosynthèse.
Arrosez régulièrement le substrat des hépatiques en pot. Il ne doit pas sécher entre deux arrosages. L'eau du robinet convient même si elle est calcaire. Fertilisez mensuellement de mars à juillet avec un engrais liquide type plantes fleuries ajouté à l'eau d'arrosage. Le rempotage s'effectue au printemps tous les 3 ans, selon la croissance et la taille du pot.
Méfiez-vous des limaces et des escargots friands des jeunes pousses de l'hépatique.
Les vieilles feuilles se couvrent parfois de taches foliaires noires provoquées par un champignon microscopique. Inutile d'intervenir avec un fongicide, contentez-vous de supprimer les feuilles atteintes.
L'hépatique se multiplie par semis ou division.
Lorsque les conditions de culture lui conviennent, l'hépatique se multiplie toute seule par de nombreux semis spontanés alentour.
Si vous souhaitez la multiplier à partir de graines : attendez la maturité de celles-ci, en été, et semez-les immédiatement sous châssis froid dans un bon terreau de semis. La germination intervient au printemps suivant. Laissez grossir les petites plantules en les ombrageant pendant l'été et repiquez-les au début de l'automne dans des pots individuels.
La multiplication se fait aussi en début d'automne par division des souches. C'est la méthode préconisée lorsqu'on veut être sûr d'obtenir des plantes identiques comme certaines variétés doubles.
Prélevez des éclats sur des pieds mères assez gros pour supporter le dérangement. Replantez aussitôt et arrosez copieusement pour assurer la reprise qui se fait souvent lentement.
Laissez faire la nature ! Comme la violette et le corydalis, l'anémone hépatique est une plante myrmécochore : la dissémination de ses graines dans le jardin et ailleurs est assurée par les fourmis. En effet, ses graines sont équipées d'un petit appendice charnu appelé élaïosome, particulièrement riche en nutriments (lipides et protéines). Les fourmis les récoltent et les transportent à la fourmilière pour nourrir leurs larves. Après consommation de l'élaïosome, les graines sont évacuées dans la zone des déchets de la fourmilière, emplacement fertile idéal pour leur germination. Les fourmis et les hépatiques vivent ainsi une parfaite relation symbiotique !
Lorsque Linné a publié son Species Plantarum en 1753, l’hépatique était classée dans le genre Anemone d’où son appellation courante d’anémone hépatique.
La « théorie des signatures » occupait une place importante dans la médecine médiévale. Elle reposait sur l’analogie entre les parties des plantes et les parties du corps qu’elles étaient censées soigner. Ainsi, l’hépatique était utilisée pour soigner les maladies du foie. On l’employait également pour les affections respiratoires comme la toux, les trachéites et les laryngites. À la fin du XIXe siècle, des centaines de tonnes de feuilles fraîches (car la plante perd ses vertus à la dessication) servaient à la fabrication de remèdes comme un vin diurétique en usage interne et cicatrisant en application externe.
Les méthodes contemporaines d’analyse chimique des constituants de l’hépatique n’ont pas permis de trouver de principes actifs ayant une valeur médicinale réelle. On la considère aujourd’hui comme une plante toxique.
En langage des fleurs, l’hépatique signifie la confiance. Quand les paysans voyaient les hépatiques en fleurs, ils se disaient « la terre est en amour, on peut semer de confiance ».
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