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L'ammi élevé, Ammi visnaga, est une annuelle originaire d'Afrique du Nord (où il est appelé khella) et d'Égypte. La plante s'est ensuite naturalisée dans tout le bassin méditerranéen. Le grand ammi, Ammi majus, serait originaire d'une vaste zone couvrant l'ouest et le centre de l'Europe, le pourtour méditerranéen et le Proche-Orient.
Comment imaginer qu'une seule graine semée au printemps puisse, en quelques semaines, se transformer en une plante foisonnante qui évoque la carotte sauvage avec son élégant feuillage d'un vert bleuté et ses mille ombelles de fleurs d'un blanc lumineux qui s'épanouissent longuement ?
L'Ammi est la plante idéale pour composer des bouquets champêtres, pour orner des massifs naturels (en compagnie d'aster, de centaurées, de chardons, de graminées…). Il côtoie joliment des plantes au port plus rigide comme les cannas, les gerberas… L'Ammi accueille tout un aéropage d'insectes et ses graines nourrissent les oiseaux.
Cette plante pousse vite, avec une grande facilité, presque n'importe où et ne demande aucun entretien. Comment peut-on se passer de l'Ammi dans son jardin ?
La culture de l'ammi est un jeu d'enfant : à peine a-t-il besoin du jardinier pour s'implanter dans les massifs !
Même si cette plante préfère les terrains riches et frais et le plein soleil, elle accepte de pousser à la mi-ombre et dans tous les sols à condition que ceux-ci soient bien drainés. Le grand ammi pousse d'ailleurs communément dans les friches, les décombres et autres terrains incultes. Son nom dériverait d'ailleurs du grec amos, le sable, dans lequel il peut parfaitement croître.
On sème l'ammi à partir de la fin mars et tout le mois d'avril.
Sans aucune exigence, l'ammi ne connaît aucune attaque de ravageurs ni de maladie. Il s'agit donc d'une fleur écologique par excellence, ne nécessitant aucun engrais ni aucun produit phytosanitaire.
De plus, grâce à sa racine pivotante puisant l'eau profondément dans le sol, l'ammi ne demande aucun arrosage.
Attention : comme la berce, le panais sauvage et d'autres plantes de la famille des Apiacées (anciennement nommées Ombellifères), l'ammi possède, dans toutes ses parties, des substances photosensibles qui peuvent provoquer des brûlures sur la peau, une « dermite des prés ». Évitez de couper ces plantes (par exemple en passant un débroussailleur) les bras et les jambes nues sous le soleil alors que l'on transpire.
L'ammi ne connaît aucune attaque de ravageurs ni de maladie.
Si l'ammi illumine les massifs, il compose également de magnifiques bouquets. Cette plante se cueille lorsqu'un tiers des fleurs qui composent les ombelles sont ouvertes. On coupe la base des tiges en biseau sur environ 3 cm, puis on effeuille la partie inférieure des tiges. En effet, les feuilles jaunissent plus vite que les fleurs ne se fanent et déparent alors le bouquet. Celui-ci peut rester esthétique en vase durant 8 à 12 jours.
L'ammi se multiplie par semis. Il est tout à fait possible de récupérer, chaque année, ses graines :
L'ammi est une très belle plante compagne. Outre qu'elle enchante l'œil du jardinier, elle accueille un grand nombre d'insectes, notamment des pollinisateurs et des papillons. En automne, elle reste tout aussi jolie avec ses ombelles composées de graines qui attirent et nourrissent les oiseaux. Pour profiter de ces atouts, n'hésitez pas à installer l'ammi dans le potager avec d'autres annuelles en bordures des cultures, en bandes fleuries entre deux rangs de légumes, autour du bac à compost…
L'ammi élevé, ou fenouil annuel, est connu depuis la plus haute Antiquité dans les pharmacopées traditionnelles orientales et maghrébines, notamment pour ses propriétés antispasmodiques et sa faculté à réduire les calculs rénaux. Cette plante figure d'ailleurs dans le réputé papyrus d'Ebers, le premier traité de chirurgie et de médecine de l’Égypte pharaonique. L'usage des tiges des fleurs de l'Ammi pour se nettoyer les dents explique son surnom d'herbe aux cure-dents ou d'herbe aux gencives. Ses graines sont depuis toujours utilisées comme condiment dans la cuisine marocaine. Elles ont également de grandes vertus médicinales grâce à la khelline qu'elles renferment, une substance vasodilatatrice des coronaires. Les graines de cet Ammi étaient utilisées en Allemagne et en Italie, en tisane, pour soigner l'angine de poitrine et l'asthme. La plante fait d'ailleurs toujours l'objet de grandes cultures en Égypte et en Afrique du Nord pour l'extraction et la commercialisation d'huile essentielle.
Le grand ammi lui aussi est connu depuis des temps forts anciens pour l'usage médicinal de ses graines, qui contiennent des furocoumarines, substances réagissant sous l'influence des rayons solaires. Les fellahs d’Égypte utilisaient ainsi les graines de cet Ammi en infusion pour repigmenter les taches blanches du vitiligo. Cette plante fait aujourd'hui l'objet de recherche dans la lutte contre le cancer de la peau.
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