Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Le genre Cirsium fait partie de la famille des Astéracées, et comporte plus de deux cents espèces de vivaces ou de bisannuelles originaires des prairies des zones tempérées de l'hémisphère Nord. De nombreuses espèces sont qualifiées de mauvaises herbes par leur propension à coloniser l'espace de leur rhizomes traçants ou de leurs nombreux semis spontanés. Deux espèces vivaces, plus « domestiquées », sont couramment commercialisées et cultivées dans nos jardins. Elles ont en commun un port touffu et érigé, un feuillage épineux et une floraison généreuse évoquant les chardons et prenant la forme de pompons roses, mauves ou pourpres. Les fleurs riches en nectar, attirent en nombre les papillons et les abeilles. Elles sont suivies d'akènes à aigrettes soyeuses et plumeuses appelées pappus.
L'espèce Cirsium japonicum, appelée cirse (ou chardon) du Japon vient comme son nom l'indique du Japon mais aussi de tout l'est de l'Asie. Cette bisannuelle ou vivace, selon la variété, forme une touffe de près d'un mètre de hauteur pour 50 à 60 cm d'étalement. Elle fait preuve d'une excellente rusticité résistant à des températures jusqu'à -25 °C. Elle présente de longues feuilles (20 à 30 cm de longueur), oblangues à ovales, vert soutenu, aux lobes profonds et épineux. Ce cirse fleurit d'août à septembre produisant de nombreuses capitules de fleurs roses ou mauves, d'environ 5 cm de diamètre.
Le cirse des rives, Cirsium rivulare est une espèce vivace présente dans les prés humides d'Europe centrale des Pyrennées à la Yougoslavie et l'ouest de la Russie. Elle forme une touffe de 1,20 m de hauteur (voire davantage quand elle se plaît !) pour 0,50 m d'étalement, qui s'étale par des rhizomes peu traçants. Elle résiste bien au froid, supportant des températures avoisinant les -20 °C. Les longues feuilles basales (30 à 40 cm de longueur) sont étroitées, ovales à lancéolées et profondément découpées en lobes étroits et peu épineux. Vert foncé, elles présentent un revers duveteux et plus clair. Ce cirse fleurit à la fin du printemps jusqu'en début d'été près selon le climat, pendant près de 2 mois. Les hautes tiges bien droites, peu ramifiées et peu feuillées, se terminent par des grappes terminales de capitules de fleurs tubulaires, d'environ 3 cm de diamètre, de couleur pourpre plus ou moins foncée selon la variété.
Ces cirses sont des plantes faciles à cultiver en pleine terre. La culture en pot est déconseillée : elles prennent de la place pour un spectacle de seulement quelques semaines, leur feuillage caduc disparaît à la mauvaise saison, ne reste pas forcément très esthétique pendant la saison de végétation et en plus il pique (C. japonicum) ! Au jardin, elles trouveront la possibilité d'exprimer leur beauté graphique et champêtre en arrière des massifs, intégrées à un bout de prairie naturelle, en bordure d'un point d'eau… Mariez-les avec des vivaces faciles comme elles : achillée, alchémille, digitale, euphorbe, géranium vivace, fenouil pourpre, hémérocalle, pavot d'Orient, pivoine herbacée… sans oublier les graminées pour la touche de modernité et de légèreté. L'association des capitules roses ou pourpres avec des roses de mêmes teintes est très utilisée par nos amis anglais. En toile de fond, pensez au pourpre du cotinus, de physocarpus et du sureau pour l'effet camaïeu.
bastus217/CC BY-SA 2.0/Flickr
Les deux espèces de cirse (Cirsium japonicum et Cirsium rivulare) se plaisent au soleil. Cirsium japonicum a une préférence pour les sols légers, frais mais bien drainés voire caillouteux et la chaleur. Cirsium rivulare tolère la mi-ombre et nécessite un sol fertile et bien frais voire humide.
Plantez-le au printemps ou en automne. Pour l'espèce japonicum, préférez la plantation printanière en région froide ou en sol lourd et argileux.
Prévoyez 4 à 6 godets au m².
Désherbez et ameublissez le sol en apportant les amendements nécessaires (graviers ou petits cailloux pour le drainage et la légèreté, compost bien mûr pour la fertilité…). Humidifiez bien la motte avant la plantation. Terminez par un arrosage copieux et un paillage pour l'espèce Cirsium rivulare.
l e o j/CC BY-NC 2.0/Flickr
Arrosez régulièrement et copieusement le temps de la reprise. Ensuite, Cirsium japonicum se contente des précipitations. Au besoin, en climat sec, paillez-le avec des matières minérales (ardoise, terre cuite pilée, pouzzolane…). Paillez Cirsium rivulare en début d'automne et du printemps avec une bonne couche de compost maison qui maintiendra la fraîcheur tout en nourrissant le sol.
Prolongez la floraison en supprimant régulièrement les fleurs fanées. Évitez l'invasion par des semis spontanés en ne laissant pas grainer les dernières fleurs.
Divisez au début du printemps ou de l'automne pour éviter le dépérissement de la souche, tous les 2-3 ans, ou dès que la floraison semble s'essouffler.
isbye./CC BY-NC-SA 2.0/Flickr
La méthode la plus simple est la division des touffes au printemps ou en début d'automne. Replantez aussitôt les éclats situés en périphérique, ce sont les plus jeunes et les plus vigoureux.
Il est possible de semer le Cirsium japonicum, souvent proposé en mélange de coloris (rose clair et rose foncé). Pour des fleurs dès le premier été, semez tôt, de février à mars, au chaud dans la maison (18 à 20 °C). Utilisez un terreau de semis, indemne de germes pathogènes et semez clair dans une terrine. Couvrez à peine les graines, tassez légèrement et humidifiez sans excès le substrat. Couvrez la terrine pour maintenir l'humidité et placez à la lumière (sans rayons directs du soleil) pour éviter l'étiolement des plantules.
La germination prend trois semaines à deux mois. Repiquez les petits cirses en godets individuels quand ils sont assez grands pour être manipulés. Placez-les progressivement à l'extérieur pour les endurcir. Selon le développement, installez-les en place définitive à la fin du printemps ou en début d'automne.
Bon à savoir : ce semis peut être pratiqué d'avril à juin sous châssis ou en serre froide mais les plantes fleuriront l'année suivante.
Cirsium arvense, le cirse des champs (aussi appelé chardon des champs), fait souvent l'objet de mesures d'éradication car il prolifère rapidement dans les champs cultivés et les pâtures. Une plante peut produire quelques milliers de graines avec une durée germinative de plus de 20 ans ! Elle émet également des rhizomes qui s'allongent de 3 à 4 en une année et qui n'attendent que les labours pour favoriser leur dissémination. Chaque fragment de rhizome redonne une nouvelle plante. Plutôt que l'emploi d'herbicides aux effets certes efficaces mais combien délétères sur l'environnement, il suffit de faucher régulièrement pour éviter la mise et graines et affaiblir progressivement la souche.
La disparition des cirses et des chardons sur les surfaces cultivées et traitées par la chimie de synthèse a un impact direct sur la biodiversité. En effet, leur nectar nourrit de nombreux insectes notamment le papillon « Vanesse des Chardons » encore très répandu. Leurs graines sont appréciées des chardonnerets mais aussi des alouettes des champs dont la population est en régression dans de nombreuses régions.
Le nom générique latin Cirsium vient du grec κίρσιον ou kirsion, qui veut dire chardon.
C'est le botaniste allemand Joseph Gärtner (1732-1791) qui caractérisa le genre Cirsium le distinguant du genre Carduus (celui des vrais chardons) par la présence sur les graines d'une aigrette plumeuse, et non seulement poilue comme pour les chardons.
L'utilisation du Cirsium japonicum dans la pharmacopée chinoise remonte à deux millénaires, pour ses propriétés hémostatiques, anti-inflammatoires, diurétiques, anti-infectieuses… Les racines comestibles consommées crues ou cuites, font partie du patrimoine culinaire.
Le réceptacle des fleurs de certaines espèces de cirse est assez gros pour être dégusté comme celui des artichauts. C'est notamment le cas de Cirsium oleraceum, le cirse faux épinard ou cirse des maraîchers, commun dans le nord et l'est de la France, dont on peut également manger les jeunes feuilles cuites, justifiant son appellation courante.
Liens rapides
Tout le guide pratique jardinage
Tout le guide pratique
Le sol
Jardiner sans jardin
Choisir ses plantes
Outils et matériel
Semer et planter
Multiplier les plantes
Entretien des plantes
Désherbage
Calendrier du jardinage
Faire faire son jardin
Sujets connexes