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Plantation
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JUILLET | AOÛT | SEPT. |
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Floraison
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Récolte
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Taille
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Les températures moyennes de juillet-août doivent atteindre au moins 19-20 °C (les variétés anciennes pouvaient fructifier entre 10 et 20 °C). Le châtaignier a en effet besoin de chaleur pour mûrir c'est pourquoi il pousse souvent avec la vigne. Cependant, il réclame un sol frais dès septembre. Un minimum de 700 voire 800 mm de pluie est exigé sur l'année. L'irrigation est parfois pratiquée en juillet pour favoriser la formation des fleurs de l'année suivante.
Le pH du sol doit être résolument acide, compris entre 5 et 6 jusqu'à 7,3 maximum. Il tolère moins de 1 % de calcaire actif. L'arbre préfère un sol profond et fertile mais il a longtemps servi de culture dans les terrains médiocres qui n'offraient pas un rendement suffisant pour le blé comme dans les Cévennes. On l'appelait le « pain du pauvre ». Le sol doit être filtrant, sableux, avec moins de 25 % d'argile (taux d'argile inférieur aux taux de sable) et moins de 35 % de limon.
Plantez-le au soleil ou à mi-ombre.
Préférez l'automne ou le printemps pour planter le châtaignier.
Maintenez la cuvette propre en étalant un paillage épais.
Pour favoriser l'émission de fleurs, il est bon d'arroser vers la fin juillet, période où se déroule l'induction florale.
Les châtaigniers menés en futaie sont taillés en vert de préférence, soit de juin à août.
La taille d’hiver permet de rattraper les insuffisances de la taille en vert.
Vers 4-5 ans l’arbre commence à produire et prend une forme en boule. Les branches basses prennent de la vigueur et la flèche disparaît (la cime s’arrondit). Il s’agit alors d’élaguer les branches les plus faibles pour laisser pénétrer la lumière.
Les châtaigniers sont menés en taillis dans certaines régions comme l’Italie. L’arbre réagit bien à la coupe de toutes les tiges qui se déroule en hiver tous les 7 à 15 ans selon la grosseur des rejets que l’on souhaite.
Le chancre du châtaignier Cryphonectria parasitica est un champignon asiatique très virulent chez nous et en Amérique. Il entraîne des boursouflures rougeâtres de l'écorce. Il a ainsi envahi 80 millions d'hectares de forêts de l'est des États-Unis en 50 ans et conduit à l'élimination du châtaignier américain Castanea dentata ainsi que de tous les insectes inféodés à cet arbre. Sa forme imparfaite se nomme Endothia parasitica. Il commet des dégâts également en Europe et peut s'attaquer aux chênes, érables, sumac de Virginie… Des traitements biologiques consistant à inoculer une souche atténuée du champignon par des perforations du tronc tout autour de la zone chancrée ont prouvé leur efficacité. L'arbre parvient à reconstituer son écorce mais le traitement est assez lourd.
La maladie de l'encre (Phytophtora cambivora) est fréquente en terrain argileux notamment lorsqu'il existe une semelle de labour qui empêche l'eau de s'infiltrer. Elle se manifeste par une perte de vigueur, le flétrissement des pousses et souvent le suintement d'un liquide noirâtre à la base du tronc. Le champignon forme une gaine noire autour des racines. L'arbre meurt au bout de 3 à 6 ans. Aucun remède n'est vraiment efficace une fois que l'arbre et le sol sont contaminés. Des croisements avec Castanea crenata (japonais) ont donné des variétés résistant à cette maladie mais ils sont peu fertiles. Ils servent de porte-greffe aux variétés européennes.
Le carpocapse des châtaignes (Cydia splendana) produit de petites chenilles roses ou blanches de 12 à 20 mm qui rongent le fruit. Les moyens de lutte consistent à ramasser toutes les châtaignes tombées au sol et à brûler celles qui sont infestées. Cette action limite le nombre de chenilles qui s'enfoncent dans le sol pour se métamorphoser en papillon. Puis au cours de l'hiver et du printemps suivant, travaillez le sol superficiellement pour déloger les larves hivernantes. Il existe aussi des pièges à phéromones qui détournent le papillon mâle de la femelle.
Le xylébore disparate (Xyleborus dispar) creuse des galeries dans les branches pour pondre ses œufs. Il commet des dégâts surtout chez les jeunes arbres et les sujets âgés qui dépérissent brutalement après la floraison. La femelle s'envole de l'arbre et vient ensemencer d'autres arbres en creusant des galeries. Les larves se nourrissent d'un champignon injecté par la femelle au côté des œufs mais elles ne creusent pas le bois.
La récolte s'effectue lorsque les bogues sont tombées au sol et se fendent pour laisser entrevoir les châtaignes, généralement entre fin septembre-mi-novembre. Écrasez la bogue avec le pied afin de libérer les fruits sans vous piquer.
La technique du trempage permet de conserver jusqu'en février les châtaignes.
La dessiccation est un autre moyen utilisé autrefois pour prolonger la conservation au-delà du printemps et pouvoir consommer la châtaigne pendant 7 mois. Elle se pratiquait dans des paniers suspendus au-dessus de l'âtre ou dans des clédiers. Ces bâtisses limousines servaient de foyers, allumés en novembre-décembre pour sécher les châtaignes. Appelées « jacques », celles-ci se consommaient sèches ou réhydratées. Cette action donne un goût plus sucré à la châtaigne car l'amidon se transforme en sucres rapides.
Le semis est facile mais l'arbre devra attendre l'âge de 20-25 ans avant de fructifier. La greffe ou le marcottage par couchage sont davantage employés car la fructification intervient au bout de 5-6 ans seulement.
Semez les châtaignes fraîches à l'automne, dans une pépinière en recouvrant les graines.
Réalisez la greffe en période de forte circulation de la sève, entre le 15 avril et le 15 mai.
La greffe en écusson se pratique en août.
Pratiquez une greffe en couronne de préférence car elle est la plus simple même si la greffe reste fragile pendant quelques années. Les pousses grandissent alors de 1 m par an. La greffe en fente est plus solide mais elle amène de l'humidité au point de greffe. La greffe à l'anglaise ou en incrustation demeure possible.
La greffe se fait sur chêne sessile (Quercus petraea) lorsque le sol est calcaire. Elle se pratique parfois sur un hybride de C. sativa x C. crenata qui offre une résistance à la maladie de l'encre mais il existe de fréquentes incompatibilités au greffage. Prélevez les greffons du 15 au 30 mars.
Passez la tondeuse sous vos châtaigniers avant la chute des châtaignes de façon à pouvoir bien ramasser tous les fruits et éliminez les fruits infectés le cas échéant.
Vers -5 000 avant J.-C., le châtaignier fait partie des premières formes d'agriculture apparues dans la région du fleuve Jaune au centre de la Chine du Nord, au côté du noisetier et du pin pignon (note 1). Quatre variétés de châtaignier sont citées dans le parc de l'empereur Wu des Han qui régna de -140 à -86 (note 2). Le châtaignier comme le noyer (Juglans regia) devient une plante cultivée en France sous l'impulsion des Romains après la conquête de la Gaule en 50 avant J.-C. Il semble donc que les premières plantes domestiquées ne concernaient pas uniquement les annuelles comme les céréales.
La châtaigne est demeurée pendant longtemps la nourriture du pauvre car l'arbre poussait sur les sols les plus ingrats où le seigle était la seule céréale possible. Elle perd de l'importance à la fin du XVIIe siècle avec l'arrivée de la pomme de terre associée à l'exode rural.
La récolte des châtaignes revêt un caractère sacré intimement lié à Saint Martin qui commandait aux plantes et aux animaux. Cet ermite bourru à l'apparence hirsute, vêtu d'un manteau plus ou moins velu, évoquait les épines de la bogue du châtaignier sous lequel il prêchait. En Touraine, en Corse comme dans les Cévennes, on avait le droit de faire griller les châtaignes qu'à partir de la Toussaint, sous peine de voir la maladie du charbon se mettre sur le blé (Rolland, 1967, X, p. 123 ; Sébillot, 1968, III, p.405). La châtaigne était ainsi consommée pour les morts le jour de la Toussaint ou à la Saint-Martin (11 novembre). Ce jour marquait aussi l'ouverture des veillées. Dans l'Ouest, en Catalogne ou Galice, se faisaient de grands feux pour griller des châtaignes et les manger ou en faire des offrandes aux âmes du purgatoire. La Saint-Martin marque l'ouverture de la saison d'hiver comme la bogue qui s'ouvre pour indiquer le temps de la récolte des châtaignes, allégorie du manteau de l'ermite partagé en deux pour porter secours à un pauvre. Au Pays Basque, la forme en dent de scie de la feuille du châtaignier a servi de modèle à Saint-Martin le petit pour réaliser la scie, suite aux allusions de l'homme sauvage des montagnes Baxajaun (note 3). Le châtaignier, œuvre de Dieu est parfois opposé au marronnier, œuvre du Diable.
Les feuillardiers travaillaient dans le Limousin à l'exploitation des taillis de châtaigniers entre octobre et mai. Ils bâtissaient leur atelier dans la forêt, une sorte de hutte rudimentaire de 4 m sur 3 de large et 2 m de haut, faite de barres de châtaignier en guise de charpente, recouverte de 15 cm de copeaux de châtaigniers. Les feuillards étaient les lames de bois utilisées en tonnellerie. Le métier rude et difficile était peu rémunéré et bon nombre d'entre eux se sont syndiqués ce qui a donné lieu à une dizaine de grèves à partir de 1893 (note 4).
On observe une convergence entre l'architecture de l'arbre et les familles botaniques. Chez le genre Castanea, on trouve deux types d'axes, les uns verticaux à feuilles disposées en spirale autour de l'axe et des axes horizontaux à feuilles distiques (disposées sur un plan comme une plume). Cette architecture correspond au modèle de Massart. Il se différencie du modèle de Rauh propre aux chênes qui se définit par des axes uniquement spiralés (note 5).
Note 1 : MARIVAL P. (2008), « Aux origines des plantes, Des plantes et des hommes », Fayard, p. 45.
Note 2 : METAILIE G. (2008), « Aux origines des plantes, Des plantes et des hommes », Fayard, p. 402.
Note 3 : FEDENSIEU A. (2008), « Aux origines des plantes, Des plantes et des hommes », Fayard, p. 451-456.
Note 4 : https://www.chataignier-limousin.com/
Note 5 : HALLE F. (2008), « Aux origines des plantes, Des plantes anciennes à la botanique du XXIème siècle », Fayard, p. 548.
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