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Plantation
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Floraison
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Récolte
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Le genre Phaseolus rassemble près de 100 espèces d'annuelles ou de vivaces d'Amérique tempérée chaude ou tropicale. L'espèce lunatus pousse en Amérique centrale, depuis le Mexique jusqu'à la Bolivie et le nord du Brésil. Sa culture s'est étendue à toute l'Amérique du Sud, l'Afrique tropicale, les Caraïbes et l'Asie du Sud-Est.
La plante, Phaseolus lunatus, est une vivace herbacée capable de vivre 4 ans si le climat l'autorise. On l'appelle plus communément haricot de Lima ou pois du Cap.
Elle développe des tiges volubiles jusqu'à 4,50 m de long, voire 8 m lorsqu'elle se maintient plusieurs années. Elle peut aussi adopter un port buissonnant doté de tiges traînant au sol. Les racines n'en sont pas moins vigoureuses, capables de s'enfoncer jusqu'à 2 m de profondeur pour puiser l'eau profonde. Celles-ci peuvent aussi s'enfler pour constituer des réserves comme chez le haricot d'Espagne. Les racines s'associent à des bactéries fixatrices de l'azote de l'air, ce qui rend la plante peu exigeante vis-à-vis de la fertilité du sol.
Le feuillage déploie 3 folioles ovales, pointues en extrémité, parfois presque en forme de losange, mesurant 3 à 15 cm de long. Les feuilles alternes son portées par un pétiole de 2 à 19 cm de long qui permet à la plante de s'agripper en s'enroulant autour de supports.
La floraison intervient 35 jours après le semis chez les variétés précoces qui achèvent leur cycle au bout de 100 jours en moyenne. Les grappes de fleurs émergent à l'aisselle des feuilles portées par un pédoncule d'une longueur variant entre 1,5 et 30 cm. La fleur est relativement petite par rapport à la taille des gousses et ne comporte par vraiment d'intérêt ornemental, contrairement au haricot d'Espagne. Les pétales blancs, rose pâle ou jaunâtres, au nombre de 5, présentent le schéma typique d'une Papilionacée, avec l'étendard de 5-7 mm, les 2 ailes latérales et la carène constituée de 2 pétales doubles de 10-14 mm perpendiculaires à l'étendard. Le calice vert et pubescent présente 5 dents de 5-8 mm. La fleur comporte 10 étamines dont 9 sont soudés le long d'un tube. L'ovaire de 3 mm est couvert de poils courts. Il se prolonge par un style portant un collier de poils sous le stigmate.
Après fécondation, les gousses oblongues plus ou moins arquées grandissent jusqu'à mesurer 5 à 13 cm de long sur 1,2 à 2,5 cm de large. Elles renferment 2 à 4 graines en forme de rein plutôt aplati qui présentent une taille variable selon la variété, de 8-10 mm de long chez les variétés sauvages à petits grains et de 20-25 mm chez celles à gros grains. La couleur de la graine varie du blanc au noir en passant par le vert, l'orange, le rouge, le brun et par diverses formes mouchetées notamment de rouge bordeaux. L'une des moitiés du grain est presque toujours un peu plus développée que l'autre et la peau marquée de rides ou de stries se dirigeant de l'ombilic vers le bord externe.
Scot Nelson/CC BY 2.0/Flickr
Le pois du Cap (Phaseolus lunatus) tolère tout type de sol, mais préfère les sols bien drainés comme les sols sableux et profonds afin d'étendre son système racinaire. Différentes souches de Rhizobium, ces bactéries fixatrices d'azote produisant des nodules racinaires, peuvent se lier au haricot de Lima, contrairement au haricot vert (Phaseolus vulgaris) beaucoup plus sélectif.
La plante est assez rustique, mais a une préférence pour les climats secs et chauds dont les températures varient entre 18 et 30 °C. En zone trop fraîche et au-delà de 30 °C, les gousses ont parfois du mal à se développer.
Les haricots de Lima nains nécessitent une saison sèche pour récolter les grains mâtures.
Les semis en place sont réalisés à partir d'avril ou mai selon la région, une fois que tous les risques de gelée sont écartés. Ils peuvent se poursuivre jusqu'en juillet pour une consommation en frais, jusqu'à la mi-juin pour une consommation en sec. La température minimale doit être de 18 °C pour que la graine germe.
Il est possible de débuter le semis à l'intérieur avec 3 semaines d'avance (mars-avril) de façon à effectuer le repiquage en pleine terre une fois le sol réchauffé. Ceci permet de gagner du temps si l'on souhaite récolter les grains à maturité.
Ces haricots se cultivent soit dans un carré de potager, soit le long d'une clôture.
Semez les haricots sur un terrain amendé au cours de la saison précédente, ayant accueilli une culture gourmande de pommes de terre, tomates ou courgettes suivie d'une culture automnale de Liliacées (poireau, oignon, ail) par exemple. Dans le cas contraire, réalisez éventuellement un apport de compost ou de fumier à l'automne lors de la préparation du terrain. Évitez dans tous les cas d'apporter de la fumure non décomposée au printemps, un engrais pauvre en azote de type 5-10-10 est alors préférable.
Au moment du semis, aérez le sol en profondeur avec une grelinette ou une fourche-bêche, ratissez puis formez des sillons ou des poquets.
L'espacement entre les graines dépend du type de haricot :
Enterrez les graines de 3 cm de profondeur dans le cas de sillons et de 6-7 cm dans le cas des poquets. Procurez-vous des piquets d'au moins 2 m de long et adaptez le tuteurage à la disposition du semis (tipis ou piquets reliés par du filet à rames).
La proximité de sarriette prévient l'apparition de pucerons sur le haricot.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
Réalisez un premier buttage des plantules à la levée puis un deuxième environ 3 semaines après lorsque les plants atteignent 15 cm de haut.
Binez et sarclez régulièrement autour des pieds par temps sec pour éviter le développement de mauvaises herbes et de maladies. En climat sec, il est conseillé d'étaler un paillis entre les rangs pour garder la fraîcheur du sol.
Lors de périodes de grosses chaleurs, arrosez au pied de préférence le matin, surtout lorsque les plants sont encore jeunes et n'ont pas encore développé leurs racines profondes. Évitez de mouiller le feuillage pour éviter la propagation des maladies.
Surveillez les escargots et limaces lors de la germination.
Les pucerons verts et les thrips peuvent aussi attaquer la plante, notamment si les apports azotés sont excessifs.
La bruche est un petit coléoptère qui pond ses œufs dans les gousses à partir de juillet-août et dont les larves parasitent les graines. Les larves hivernent dans la graine conservée à l'abri et se nymphosent en fin d'hiver.
Pour éviter le développement des larves dans les haricots destinés au semis, il suffit de congeler les graines bien sèches mises dans un récipient étanche durant 1 ou 2 jours à -35 °C ou de les entreposer au réfrigérateur, car elles sont sensibles au froid.
Sinon, en cours de culture, appliquez un traitement insecticide comme de la pyréthrine (molécule naturelle) sur la plante lorsque les gousses changent de couleur, soit 2-3 semaines avant la récolte.
Les haricots de Lima sont aussi sensibles au mildiou et aux autres maladies du haricot telles que l'anthracnose, la fonte des semis, la graisse du haricot, la pourriture grise ou la rouille, surtout en périodes humides. Veillez à ne pas trop arroser, à biner superficiellement et par temps sec et à ne pas éclabousser le feuillage et à fertiliser modérément.
Arrachez rapidement les plants qui présentent des taches et pulvérisez toutes les 2-3 semaines de la décoction de prêle à titre préventif ou de la bouillie bordelaise. Évitez de toucher aux haricots en période pluvieuse pour éviter de disséminer les spores.
Pour les grains frais, la récolte s'effectue avant la totale maturité, soit lorsque la cosse est ronde et ferme et que la forme des grains apparaît. Ceux-ci présentent une couleur vert pâle uniforme.
Les haricots secs sont récoltés sur des gousses sèches juste avant qu'elles ne s'ouvrent pour l'expulsion des graines. Elles sont ensuite écossées manuellement ou par battage.
Les rendements varient de 2,9 à 5 tonnes de grains par hectare avec une biomasse de 3 à 8 tonnes par hectare.
Contrairement aux haricots à écosser, le pois du Cap (ou haricot de Lima) frais se conserve mal et doit être consommé rapidement après avoir été écossé, comme chez le petit pois. Faites bouillir le grain un minimum de 10-15 min pour ôter toute toxicité.
Les grains secs sont stérilisés à four très doux pendant une heure pour une conservation de plusieurs mois dans un bocal étanche. N'oubliez pas de faire tremper les haricots pendant une nuit avant de les faire cuire. Les grains sont goûteux avec une texture un peu farineuse.
Ces haricots se caractérisent généralement par une peau épaisse renfermant une chair fondante délicate, d'où son surnom de « pois savon ».
Attention : les grains colorés ne se consomment pas à l'état sec, car ils renferment un glucoside cyanhydrique très toxique qui demeure s'il n'est pas cuisiné correctement. Seules les variétés à peau blanche sont vendues comme aliment sec.
En climat doux, la plante peut repousser de souche pendant 4 ans, sachant que son développement devient de moins en moins important au fil des ans. Les souches peuvent aussi être déterrées pour être remisées à l'abri, plongées dans de la tourbe sèche, dans un endroit hors gel.
Dès mars-avril, sous abri chauffé. À partir d'avril en extérieur.
Les graines peuvent provenir de votre propre récolte, car les fleurs s'autofécondent, mais les insectes peuvent malgré tout engendrer des croisements. Pour conserver la pureté variétale, il est recommandé d'entourer les inflorescences de voile tissé, de tulle ou de moustiquaire jusqu'à ce que toutes les fleurs se soient autofécondées. Ne pas oublier d'étiqueter les bouquets ayant bénéficié de ce traitement pour la semence.
Récoltez les gousses un peu avant leur ouverture (les gousses doivent « sonner ») et finissez le séchage des grains dans un endroit sec et ventilé. Pour vérifier le séchage, mordez dans quelques grains. Si la dent ne laisse pas de marque, la dessiccation est suffisante. Passez les grains au congélateur dans un récipient étanche, pendant 1 à 2 jours pour éliminer les larves de bruche.
La capacité germinative des graines est de 3-4 ans.
Semez les graines dans une terrine profonde en recouvrant de terreau léger sur 3 cm d'épaisseur. Placez la culture à au moins 18 °C dans un endroit ensoleillé.
Repiquez les plantules germées au bout de 3 semaines, en pleine terre.
Note : contrairement aux autres haricots du genre Phaseolus, la graine déploie ses cotylédons au-dessus de la surface du sol. On parle de germination épigée. Plus d'informations dans la partie « Semis du pois du Cap »
Il est conseillé de pratiquer des rotations de 3-4 ans avant de cultiver des haricots sur une même parcelle, notamment si les maladies y sont fréquentes. Beaucoup de variétés de haricots modernes sont cependant résistantes aux maladies les plus fréquentes telles que l'anthracnose ou la graisse du haricot.
En vue des conséquences du changement climatique, la Banque de Semences du Millénaire (MSBP) et la Global Crop Diversity Trust (GCDT) se sont engagées à conserver les parents sauvages des 29 principales cultures vivrières, qui incluent le haricot de Lima. Ces semences sont à la disposition des hybrideurs pour le développement de nouvelles variétés.
Comme la plupart des plantes de la famille des Fabacées, le pois du Cap (ou haricot de Lima) enrichit le sol en azote grâce à son association avec une bactérie du genre Rhizobium capable de capter l'azote de l'air. Les nodosités visibles au niveau des racines libèrent de l'azote dans le sol tout au long de la vie de la plante et la plante peut aussi servir d'engrais verts après la récolte des gousses.
Au Pérou, un assolement sur 3 ans comprenant la culture du maïs, du coton et du haricot de Lima est souvent réalisé. Ce dernier est en compétition avec le haricot commun qui présente l'inconvénient d'être moins adapté aux conditions climatiques du lieu. La culture du haricot de Lima est bien connue de l'agriculteur péruvien et les rendements sont plus élevés que celle du Phaseolus vulgaris en conditions optimales. Son prix de vente est généralement plus élevé. Sa place dans le système est importante, vu ses complémentarités avec les autres composantes (rotation, alimentation, revenus).
Ce haricot entre dans de nombreuses recettes des Andes. En Occident, il est fréquent de le trouver dans les paellas typiques de la région de Valence en Espagne sous le nom de garrofó. Sa teneur en protéines à l'état sec varie de 19 à 25 %, il est aussi riche en glucides (21 %), en fibres (7 %) et sels minéraux tels que le fer et le manganèse.
Le pois du Cap est cultivé principalement pour ses graines immatures ou sèches qui sont consommées bouillies, frites ou cuites au four. Les Nigériens en font des soupes, des ragoûts ou les ajoutent à la cuisson du maïs, du riz ou de l'igname. Le peuple Yoruba le consomme en porridge ou dans les gâteaux. Les jeunes gousses et feuilles, voire les jeunes plants, sont appréciées comme légume au Ghana et au Malawi et dans de nombreux pays asiatiques. La partie végétative est donnée comme fourrage aux animaux.
La plante sert de médicaments en Afrique et en Asie, comme le jus des feuilles utilisé en instillations nasales contre les maux de tête et les écoulements des oreilles au Sénégal et en République Démocratique du Congo. Au Nigéria, les graines sont pilées et frottées sur les petites coupures ou sur les abcès pour favoriser l'écoulement du pus. Les graines et les feuilles sont employées dans la médecine traditionnelle asiatique pour leurs propriétés astringentes et sont consommées pour soulager la fièvre.
Les fouilles archéologiques réalisées au Pérou nous apprennent des choses intéressantes sur l'origine des plantes cultivées. Le haricot de Lima serait issu de 2 souches morphologiquement très différentes :
Une à gros grains (20-25 mm), cultivée depuis plus de 8 000 ans, comme en témoigne le site d'Ancash au Pérou, puis domestiquée dans le nord du Pérou par les Mochicans (100-700 ans) ainsi que dans le sud du pays par le peuple de Nazca qui vivait à la même époque. La plante pousse entre 320 et 2 030 m d'altitude.
Une à petits grains (8-10 mm de long) surnommée « pois savon » ou « pois souche », domestiquée depuis 1 200 ans dans la Méso-Amérique (région, partant du nord du Mexique jusqu'au Costa-Rica, occupée par les Aztèques, Mayas et Tarasques au XVIe siècle). La plante pousse en général en dessous de 1 600 m d'altitude.
Les Espagnols rapportèrent ce haricot découvert à Lima vers le Vieux Continent au début du XVIe siècle, peu après la conquête de l'Amérique. Cependant, son acclimatation en climat tempéré a connu des vicissitudes en raison de sa sensibilité à la longueur du jour. C'est une plante de jours courts qui avait du mal à fleurir en raison de journées d'été trop longues et dont la germination épigée le rendait plus sensible aux gelées de printemps. Elle fut introduite en France au début du XIXe siècle, mais sans succès, car rendue responsable d'empoisonnement à l'acide cyanhydrique.
En zone tropicale, la culture de ce haricot tend aujourd'hui à diminuer au profit d'autres légumineuses telles que le soja (Glycine soja), le pois d'Angole (plus tolérant à la sécheresse), le pois Boucoussou (Dolichos lablab résistant à la bruche).
Les pois du Cap sont cultivés à grande échelle aux États-Unis pour la mise en conserve et la congélation.
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